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La Genèsi  / trad. en prouvençau pèr Frederi Mistral
Mistral, Frédéric (1830-1914)
Brousson, Jean-Jacques (1878-1958)
Frédéric Mistral traduit le texte de la Genèse à partir de 1878, sous le pseudonyme de Guy de Montpavon, au rythme d'un chapitre par an dans l'Armana Prouvençau. Ce texte sera publié en intégralité avec les versions française et latine chez l’éditeur Honoré Champion en 1910.
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Mistral, Frédéric (1830-1914)

Il est question de La Cansoun dis Àvi dans une lettre de Pierre Devoluy adressée à Frédéric Mistral datant du 29 mars 1906. L'expéditeur y fait part de ses impressions enthousiastes sur la chanson que Mistral vient de lui envoyer. Devoluy demande à Mistral s'il possède un air pour la chanter et pour qu'il la publie dès le prochain numéro du journal Prouvènço ! (Cf. Correspondance Frédéric Mistral - Pierre Devoluy : 1895-1913 / publ. et annotée par Charles Rostaing, 1984, p.687-688).

Pierre Devoluy est à l'époque rédacteur en chef du mensuel Prouvènço ! Auriflour de la causo felibrenco. La Cansoun dis Àvi sera effectivement publiée dans le n°16 du 7 avril 1906, signée par Frédéric Mistral, à Maillane le 27 mars 1906. La chanson y est précédée d'une petite introduction indiquant : « Èr : mescladis de E ièu quand la veirai

 Ié dirai...

e de Eisabèu

Ti boutèu

Soun plen de sarriho... »

Ce numéro de Prouvènço ! est conservé à la médiathèque du CIRDÒC (cote magasin AF).

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La Coumunioun di Sant de Frédéric Mistral
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Texte figurant dans la chambre de Frédéric Mistral, placé dans un cadre de bois contenant une photo du porche de Saint-Trophime d’Arles, celui-là même où se déroule la scène du poème – « davalavo, en beissant lis iue, / Dis escalié de Sant-Trefume » - et sur laquelle a été peinte à la gouache une jeune Arlésienne. Un carré de papier blanc, placé au bas de cette photographie, reprend les premières strophes de La Communioun di Sant. Cette présence de l’Arlésienne au plus près de l’auteur, confère à la pièce un caractère particulier, encore accentué par les histoires qui entourent la rédaction même du poème. (cf. Frédéric Mistral, Lis Isclo d’or. Edition critique établie par Jean Boutière, Paris, 1970).

Mistral aurait ainsi imaginé l’histoire de la Communioun di Sant à la Toussaint 1857. Assistant à la sortie des Vêpres devant la cathédrale Saint-Trophime d’Arles, il aurait alors aperçu une jeune fille, Arlésienne modeste qui « Davalavo, en beissant lis iue ». Marquée par cette « vision », c’est à la terrasse d’un café que Mistral aurait rédigé ses premières lignes sans attendre, lignes qui donneront six mois plus tard la Communioun Di Sant, texte dans lequel le poète Roumanille voyait une « histoire édifiante et la récompense de la beauté, c’est-à-dire de la vertu » (Jean-Paul Clébert, Mistral ou l’Empire du Soleil, Paris, 1983).

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Ouvière, G. (photogr.)

C'est le 17 mai 1903 que Frédéric Mistral institue la première "Festo Vierginenco" à Arles. Il s'agit d'un rassemblement annuel où les jeunes filles d'Arles d'environ 15 ans et leur costume sont mis à l'honneur.

Le costume provençal est à l'époque en voie de disparition, la mode parisienne a pris le dessus et est alors synonyme d'élégance. Pour inciter les provençales à se distinguer, à réveiller leur « âme provençale », Mistral a l'idée de créer une grande fête populaire où le costume traditionnel serait montré triomphant, acclamé par la foule.

La première cérémonie décore 28 jeunes filles devant Mistral, le prince Roland Bonaparte et sa fille. (Le costume en Provence / J. Charles-Roux, 1909)

En 1904, elles viennent plus nombreuses des alentours d'Arles. Au théâtre antique, elles sont 370 à prendre le costume et à promettre de ne plus le laisser. Jules Charles-Roux parle d'une grande affluence du public venant de toute la Provence pour les acclamer.

Elles défilent en cortège (à cheval pour les Camarguaises), accompagnées de la cantate de Frédéric Mistral créée pour l'occasion. Chaque jeune fille reçoit alors des mains de Frédéric Mistral une broche en argent ornée d'un buste d'Arlésienne et un diplôme dessiné par Léo Lelée. La dernière « Fèsto Vierginenco » présidée par Mistral se déroule le 15 juin 1913. Depuis, cette fête existe toujours mais se déroule aux Saintes-Maries-de-la-Mer, le dernier dimanche de juillet.


Pour en savoir plus : 

- "Fêtes Vierginencos" de 1904 dans lFigaro du 2 avril 1904 

- J. Charles-Roux, Le costume en Provence avec un sonnet de Frédéric Mistral (Paris, 1909).

- Gérard Baudin, Frédéric Mistral : illustre et méconnu, (Paris, 2010).

- René Jouveau, Histoire du Félibrige. 2, 1876-1914, (Aix-en-Provence, 1970).

- Claude Karkel, Sur les pas de Frédéric Mistral : escapades provençales, (2009).

- Gérard Baudin, Moussu Frederi, ou Clichés d'un poète, (Marseille, 1987).

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Obros et Rimos de Bellaud de la Bellaudière : premier livre imprimé à Marseille
Bellaud de la Bellaudière, Louis (1533?-1588)
Louis Bellaud de la Bellaudière (1543 ?-1588), poète provençal du XVIe siècle, est considéré comme le maître de l’art du sonnet en occitan et du style pétrarquiste, conciliant dans son œuvre poétique lyrisme, humour et fantaisie. Il amorce la renaissance des lettres d’oc en Provence. 
On ne connaît de Bellaud que trois recueils poétiques : les Obros et Rimos, le Don-Don infernal et Lous Passa-tens. Seul le Don-Don infernal  a été publié de son vivant, une brochure imprimée à Aix en 1584, en 1588 puis en 1602.
Le recueil Obros et rimos provenssalos de Loys de la Bellaudiero, gentilhomme prouvenssau, souvent abrégé en Obros et Rimos, a été imprimé à Marseille le 20 octobre 1595, sept ans après la mort du poète, grâce à son oncle, Pierre Paul, dans le contexte particulier de la République de Casaulx. S’il reprend le titre du premier recueil, il constitue en réalité l’édition complète des œuvres poétiques de Bellaud.  

L’exemplaire des Obros et Rimos numérisé ici provient des collections du CIRDOC - Institut occitan de cultura (CR-A 8138).  

Contexte historique : le premier livre marseillais  

C'est Pierre Paul, son oncle d’alliance, qualifié parfois d’écuyer de Marseille, qui rassembla ses œuvres éparses, les publia et les fit ainsi connaître. Il en profita pour publier au sein du volume également un de ses recueils la Barbouillado.
Des circonstances historiques particulières sont à l’origine de la  publication de ce recueil : de 1591 à 1596, Charles de Casaulx installe une éphémère « République de Marseille ». Le nouveau pouvoir fait installer l’imprimerie à Marseille. Pierre Mascaron, premier imprimeur marseillais, sort de ses presses les Obros et Rimos de Bellaud de la Bellaudière qui constituent le premier livre sorti des presses marseillaises. 
L’ouvrage est également célèbre, au moins à l’échelle locale, parce qu’il a vu le jour sous le patronage d’un personnage « rebelle », peu avant la chute de celui-ci et de son régime : les Obros et Rimos sont dédiées à Charles de Casaulx et son viguier Louis d’Aix, qui ont octroyé la permission. 
L'exécution de l'ouvrage, au point de vue typographique, peut paraître désordonnée. Cette apparente fantaisie en termes de ponctuation, de graphie est elle-due à Pierre Mascaron, à Pierre Paul ou à Bellaud lui-même ? Il est difficile de l'affirmer. Le provençal écrit de Bellaud est, tout comme l'ensemble des écrits de l'époque dite « baroque », bien loin de la graphie établie au Moyen-Âge (perdue depuis la fin de l'usage administratif de la langue d'oc). Un lecteur moderne peut paraître désorienté devant l'invasion de lettres parasites ou décoratives, les notations différentes d'un même mot... C'est aussi le cas, dans une moindre mesure, pour les auteurs français de l'époque. De plus, le provençal de Bellaud est en pleine évolution, il garde des traits archaïques tels que les pronoms « lous » et « las » mais, parfois, utilise le « leys » moderne, par exemple. 

Contenu du volume

Reliure vélin de l’époque (fin XVIe-début XVIIe siècle)
vues 3 à 7 : Sur les pages de garde supérieures notes manuscrites : « Ex libris Guihelmy Massiliensis », un possesseur contemporain de l’impression, suivi d’un tercet en vers latins et de deux quatrains en français. 
vue 14 : En regard de la page de titre, une feuille brochée au verso de laquelle figure, dans un encadrement de fleurons, l’avertissement aux lecteurs.
vue 15 : Sur la page de titre, les armoiries de la ville de Marseille sont gravées sur bois, sans indication de couleur, dans un rameau de laurier. 
vue 16 : La page suivante contient le portrait de Bellaud dans un ovale, représenté en buste couronné de laurier et autour duquel on lit une citation en latin suivi d’une dédicace en occitan signée Pierre Paul qui fait l’éloge du poète : « ...Si cent mille ans dure le monde, / ses poèmes ne dépériront pas… »
vues 17 à 42 : Éloge de Louis de Bellaud, Epître liminaire par Pierre Paul et dédicace à Charles Casaulx et Louis d’Aix, Préface de César de Nostredame. 
Les quatre parties chronologiques de l’œuvre ont chacune une page de titre et sont précédées de pièces liminaires en prose ou en vers destinées à glorifier l'auteur, l'éditeur, ou les protecteurs.
vues 15 à 166 : Les Obros, ou premier livre de la prison est un recueil de 164 sonnets entrecoupés de pièces diverses (odes, chansons, quatrains et huitains…). Composé lors de son emprisonnement à Moulins, il se présente comme les éphémérides d’un détenu. 
vues 167 à 194 : Avec le Don-Don infernal, nous changeons de genre poétique, mais non d’atmosphère : misères et calamitez d’une prison. C’est une déclamation, non plus en sonnets, mais en sixains sur les abominations du régime pénitentiaire, et contre les pratiques judiciaires. 
vue 195 à 324 : Le troisième recueil Lous Passa-tens a été constitué par Pierre Paul sans ordre particulier. On quitte alors la poésie carcérale pour entrer dans divers pièces avec toujours une prépondérance du sonnet. 
vues 325 à 334 : Dans les dernières pages, on trouve la table des différents poèmes et à nouveau le portrait de Bellaud. 
vues 335 à 402 :  Barbouillado et fantaisies journalières de Pierre Paul. Il y a sur cette page de titre l'armoierie de l'imprimeur, Pierre Mascaron, avec l'inscription : « superbia, humilitati, sucumbit ».
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vues 403 à 405 : Sur la page de garde inférieure, quatrain manuscrit en occitan : « Las obros de La Belaudiero / son courounados de laurie : / Aquelley di pau de Figuiero / per estre un uray gasto mestie. » suivi d’un monogramme composé des lettres majuscules M, A et O. 
Sur les feuillets de garde inférieurs, on trouve deux essais maladroits de copie du fameux monogramme du bibliophile Nicolas-Claude Fabri de Peiresc.
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