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Version occitane du chant de la Sibylle
Bertrand, Aurélien

Résumé

Le chant de la Sibylle est un chant annonciateur de la fin des temps, dont la plus ancienne version connue remonte au Xe siècle. Une version occitane du texte est conservée aux archives départementales de l’Hérault.
Son appellation « Sibylle » fait référence à la portée divinatoire du texte, Sibylle étant le nom donné depuis l’Antiquité aux prophétesses qui pouvaient occasionnellement faire œuvre de divination.
Très populaire en Castille, en Catalogne, en Italie, et en France durant tout le Moyen Âge, il est aujourd’hui surtout interprété dans les églises de Majorque, Catalogne et Sardaigne au cours des Matines de Noël, la nuit du 24 décembre.
La version majorquine du chant de la Sibylle a été inscrite en 2010 par l'UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel.
Il existe de nombreuses variations du texte, souvent accompagné d’un acrostiche (strophe où les initiales de chaque vers, lues dans le sens vertical, composent un nom ou un mot-clé), parfois de sa musique et plus rarement encore d’un titre. [imatge id=21092]

Autres versions du titre

< « Version romane du chant de la sibylle » (ancienne appellation)

< « Ell iorn del iuzizi » (incipit de la version occitane)

< « Canto de la Sibila » (version castillane du titre)

< « Cant de la Sibil·la » (version catalane du titre)

Exemplaires conservés

1 exemplaire connu :

Le manuscrit qui comprend la version occitane du chant de la Sibylle est connu sous le nom de « Lectionnaire de l’office » et date du XIIe siècle.
Il est conservé aux Archives départementales de l’Hérault sous la cote 10 F 120.
Il se présente sous la forme d’un registre parchemin de 294 folios (37 × 26 cm).

Lien vers la numérisation 

Note d’étude

Les spécificités du manuscrit occitan

La version occitane du chant de la Sibylle est connue grâce au travail de Joseph Berthelé (1858-1926), archiviste, qui a recueilli, aux environs d’une ancienne abbaye d'Aniane dans l’Hérault, un lectionnaire (livre liturgique contenant les passages des textes religieux lus à l'occasion des cérémonies religieuses) copié à la fin du XIIe siècle et l’a transporté aux archives départementales de Montpellier. Ce lectionnaire comprend, outre dont la fameuse version occitane du chant, de nombreux autres textes comme des sermons, des Actes des Martyrs et des homélies.
Le texte de la version occitane du chant de la Sibylle est accompagné d’un unique feuillet de musique notée dans le mode de Ré qui pourrait être une transition entre le Mineur antique et le Majeur moderne de l’air de la chanson.
Le texte de la chanson est une adaptation en occitan d’une version latine et apparaît comme l’une des plus anciennes versions en langue non latine du texte. Cette adaptation est réalisée en vers rimés rythmés, groupés quatre par quatre qui s'adaptent à la mélodie. Elle permet ainsi de passer de la version latine à la version occitane entre chaque couplet, peut être à des fins de réappropriation par une population occitanophone.
La version occitane du texte ne comprend pas l'acrostiche présente dans la plupart des autres versions connues du texte.

Présentation du texte

Le contenu de la version occitane du chant de la Sibylle ne diffère pas fondamentalement des autres versions connues. Le chant narre les visions d’une prophétesse qui n’est pas présentée et dont les visions sont liées au jugement dernier de Dieu et donc à la fin de temps. En cela la chant de la Sibylle peut être qualifié d’eschatologique (dont le propos est lié à la fin des temps).
Ces visions font références à divers éléments et évènements bibliques (conséquences de la mort de Jésus-Christ sur Terre, ouverture des portes de l’Enfer pour les pécheurs…) et concernent autant les fizel (fidèles) que les descrezen (mécréants). Elles ont donc une valeur de mise en garde et d’avertissement auprès des fidèles.

Il faut probablement voir dans ce chant de la Sibylle et son succès le reflet de l’angoisse du passage vers l’an Mil dans la société occidentale du Haut Moyen Âge.

Postérité de l’œuvre

La version occitane de l’œuvre a fait l’objet d’un travail de réinterprétation en 2019 par l’artiste Clément Gauthier autour d’un projet collectif intitulé “Le chant de la Sibylle”.

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Front occitan : journal nord-occitan d'information et d'action en Velay
Chanon, Georges (1950-2023). Directeur de publication
Revue trimestrielle publiée à Aurec (Haute-Loire) de 1974 à 1981 (soit 33 numéros) sous la direction de Georges Chanon, organe du mouvement Front Occitan (FOC), mouvement socialiste et autonomiste occitan implanté en Haute-Loire qui a rejoint le mouvement  Volèm Viure al País. La publication s’intéresse en particulier aux problèmes du Velay : exode rural, désertification, écologie, tourisme.
La revue contient de nombreux dessins satiriques  signés Chervalier.
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FELCO - CREO : une carte des enseignements bilingues

La FELCO-CREO est un regroupement d’associations régionales d’enseignants d’occitan de l’Éducation nationale. Fondée en 1987, la FELCO (Fédération des Enseignants de Langue et Culture d’Oc) œuvre à l’amélioration des conditions d’enseignement, tant pour les élèves que pour les enseignants, et développer cet enseignement à tous les niveaux.

Pour connaître les lieux où est enseigné l'occitan, consulter la carte de la France éditée par la FELCO-CREO

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Camille Chabaneau

Camille Chabaneau est un philologue et universitaire né et mort à Nontron (1831-1908). D’abord employé des Postes, il s’intéresse aux langues romanes en autodidacte, dont l’occitan. Majoral du Félibrige en 1876, il est nommé en 1878 professeur à l’université de Montpellier alors qu’il n’a pas le baccalauréat.
Il fait partie des fondateurs de la Société pour l’étude des langues romanes et de sa revue, la fameuse Revue des Langues romanes.

Camille Chabaneau fait partie des plus importants philologues occitans de la fin du XIXe siècle, qui permirent de révéler l’importance et l’ampleur du corpus textuel occitan du Moyen  Âge.

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Revue des langues romanes
La Renaissance d'oc se fonde sur la redécouverte depuis de début du XIXe siècle d'un brillant héritage littéraire, celui des troubadours d'expression occitane du Moyen-Âge et de leur influence durable dans la poésie et la pensée européennes.
Cette redécouverte et sa diffusion dans les cercles savants passaient, pour les savants du domaine occitan, par la maîtrise de leurs propres outils de publication, de discussion et de validation académique. Ce sera l'œuvre de la Société des langues romanes, fondée en 1869 dans l'environnement de l'Université de Montpellier, et qui ne va cesser de défendre les positions linguistiques et historiques du camp occitan  sur la scène des débats philologiques français, dominés par Gaston Paris et la revue Romania, qui nie jusqu'à l'existence d'autres langues que la langue nationale, dans un contexte d'ultra-nationalisme général après le traumatisme de la défaite de 1870.
[imatge id=20320]La Société montpelliéraine, dont beaucoup de membres sont actifs au sein du Félibrige, publie le premier numéro de la Revue des langues romanes en 1870. Toujours active aujourd'hui, elle représenta tout au long du XXe siècle un puissant organe de diffusion des connaissances et des sources sur l'héritage linguistique et littéraire occitan tout en aidant à créer une recherche scientifique en domaine occitan, structurée et reconnue internationalement.
Dès le premier numéro qui paraît en 1870, la revue s'inscrit dans la doctrine, ardemment combattue par les philologues parisiens, de la continuité entre la prestigieuse langue de l'écrit du Moyen-Âge, connue grâce aux milliers de textes retrouvés et édités, et la langue contemporaine, alors reléguée au statut de "patois". Ainsi, dès son premier numéro, la Revue des langues romanes publie des textes anciens mais également des textes d'auteurs occitans contemporains comme le provençal Théodore Aubanel ou le carcassonnais Achille Mir. Avec la Revue des langues romanes, tous les grands écrivains de la Renaissance occitane vont désormais être connus et lus dans les universités de France et d'Europe.
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Le bon soir des moundis : injures et invectives dans le divertissement populaire occitan toulousain du XVIIIe
Escarpit, David

Le Bon soir des moundis est un texte de poésie burlesque en occitan, assez énigmatique, construit en vers irrégulier comme un inventaire des insultes et vœux de malheur. Il est daté du milieu du XVIIIe siècle, imprimé en feuillet et connu par un seul exemplaire conservé à la Bibliothèque universitaire de l’Arsenal (Toulouse-1).
Ce type de document à diffusion populaire est assez rare dans les collections publiques. Il appartient cependant à un corpus foisonnant de textes burlesques et carnavalesques qui composent une grande part de la littérature occitane de l’époque moderne (XVIe-fin XVIIIe siècle) dont Toulouse est un des principaux foyers autour du très célèbre poète Godolin (1580-1649).
Peu connu, décrit par le savant Jean-Baptiste Noulet dans son Essai sur l’histoire littéraire des patois du midi de la France au XVIIIe siècle (Paris : J. Techener, 1859, p.172) come contenant un « tissu d’ordures et d’injures dégoûtantes, en usage, ce semble, parmi le bas peuple, à la fin du XVIIIe siècle » on le percevra aujourd’hui au contraire comme un témoignage précieux de la langue populaire des Toulousains, de leurs divertissements et de leur humour dans une culture collective fortement imprégnée de carnavalesque.
Le feuillet contient au dos un autre texte en français intitulé « Pour les femmes » (et non “Contre” comme le prétend Noulet) qui est un argumentaire de défense des femmes, arguant leur nature égale voire supérieure à l’homme.

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Description du document

Le bon soir des moundis. Tust, Tust, quié-là ? [Toulouse] : [s.n.], [17..]

Ce feuillet contenant deux textes imprimés au recto et au verso est connu par un seul exemplaire relié avec d’autres brochures en occitan dans un recueil provenant de la collection de l’érudit et bibliophile occitaniste Frix Taillade (1819-1901) dont la bibliothèque a été acquise en 1906 par la bibliothèque de l’université de Toulouse. Il est aujourd’hui conservé dans le fonds ancien de l’université de Toulouse. (Bibliothèque universitaire de l’Arsenal - SCD Toulouse-1 ; cote : Resp 35341-3/26)
Ce document occitan toulousain est imprimé sur un feuillet recto-verso de format moyen (390 × 185 mm) pouvant s’apparenter à de la production populaire de colportage qui proposait à la vente ambulante des ouvrages imprimés à faible prix. Cette pratique a grandement œuvré à la bonne diffusion de nombreuses œuvres entre le Moyen ge et le XXe siècle. Les œuvres de Pèire Godolin, Jasmin, Mesté Verdié et certains almanachs félibréens ont notamment été assez largement diffusés grâce au colportage.
Sans date ni nom d’auteur ou d’imprimeur, il a été daté postérieur aux années 1720-1730 du fait de la mention du « pape de Hollande ». Il est possible de voir dans ce terme une allusion au schisme provoqué aux Provinces-Unies (actuels Pays-Bas) par le prélat catholique Dominique-Marie Varlet (1678-1742), évêque in partibus de Babylon, excommunié en 1725 pour avoir administré des sacrements aux Provinces-Unies alors qu’il était relevé de ses fonctions, et en opposition aux ordres du pape. Refusant de se soumettre au Saint-Siège, Varlet fonde alors une église catholique schismatique à Utrecht, qui sera plus tard connue sous le nom d’Église vieille-catholique ou Union d’Utrecht.

Contenu

Le recto contient « Le bon soir des moundis » (le bonsoir des Toulousains), suivi du sous-titre « Tust, Tust, quié-là ? » (toc, toc qui est là ?). Le verso contient un autre texte, en français celui-là, intitulé « Pour les femmes ».

Le bon soir des moundis se compose de deux parties. La première est une liste d’injures populaires en occitan. Plusieurs d’entre elles ne manquent pas de verve, certaines relève presque de l’absurde : Capèl de ressegaire, que le mèstre non val gaire (Chapeau de scieur, dont le maître ne vaut pas grand-chose), Visatge de pautrada, fisionomia mancada (Visage d’étron, physionomie manquée), Frut d’espital, enfant de còr de Marselha (Fruit d’hôpital, enfant de chœur de Marseille), Visatge de cuèr bolhit, visatge de trenta-sièis faiçons (Visage de cuir bouilli, visage de trente-six façons)...

La seconde est intitulée « Passen as souhaits » (passons aux souhaits) et énumère des souhaits absurdes et burlesques. Là encore, les souhaits en question ne souffrent pas de la comparaison avec les insultes qui les précèdent, au niveau de la richesse imaginative, loufoque et fantaisiste : Te soèti las perpelhas coma una bòta de rafes (Je te souhaite les paupières comme une botte de radis), Te soèti las dents e la machoara rengadas coma las nòtas de musica (Je te souhaite les dents et la mâchoire rangées comme les notes de musique). Nous nous rapprochons parfois quasiment de l’ambiance d’un tableau de Jérôme Bosch : Te soèti que tas costèlas serviscan de cabana al diable per se metre a l’abric del solelh (Je te souhaite que tes côtes servent de cabane au diable pour se mettre à l’abri du soleil), Te soèti que quand te mocas, te mocas la cervèla (Je te souhaite que quand tu te mouches, tu te mouches la cervelle), Te soèti que Lucifèr te trigosse per de vinhas podadas de frèsc, juscas que siás en brotons (Je te souhaite que Lucifer te trimballe à travers des vignes taillées de frais jusqu’à ce que tu sois en boutons). Le cauchemar n’est pas loin derrière le bouffon, et l’œuvre s’enrichit d’une dimension presque inquiétante de par la fantaisie absurde et débridée de l’imagination dont elle fait preuve. Même le décor familier de Toulouse devient fantasmagorique : Te soèti que le dòma dels Carmes e des Recolets te serviscan de pendents d’aurelhas (Je te souhaite que le dôme des Carmes et des Récollets te servent de boucles d’oreilles), Te soèti quatre caissals coma le Pilièr d’Orleans (Je te souhaite quatre molaires comme le Pilier d’Orléans).

Au terme de trente-six souhaits se trouve une Respounso (réponse), qui se limite, en une dizaine de lignes, à d’autres insultes ainsi qu’à une série de bon soir dans le même esprit. Le tout se clôture par la sentence amix eron, amix sion (ils étaient amis, qu’ils soient amis).
Nous n’en savons pas plus sur l’identité des deux interlocuteurs ni sur leur querelle.

Le texte français imprimé au verso du feuillet porte le titre Sur les femmes, sans davantage de précisions. S’il serait quelque-peu exagéré et anachronique de le qualifier de féministe, c’est néanmoins un texte qui plaide - en apparence - l’égalité entre hommes et femmes, voire même la supériorité de celles-ci sur la gent masculine : “De plus l’origine et le nom de la femme, selon l’Écriture sainte, est plus noble que celui de l’homme”. Le moins que l’on puisse dire est qu’il est en rupture totale de ton et d’atmosphère avec la partie occitane du recto. Faut-il y voir un éloge carnavalesque ? L’inversion des valeurs étant une des bases de Carnaval, il est possible que le plaidoyer en faveur de la prise de pouvoir des femmes dans la société relève en réalité du même esprit subversif et provocateur que la partie occitane.Il s’agirait alors de ce qu’on appelle en rhétorique une antiphrase.

Un petit trésor de littérature burlesque occitane de l’époque moderne

Si ce type de documents est rare aujourd’hui dans les collections publiques, cela ne veut pas dire qu’ils n’étaient pas nombreux dans la production imprimée de diffusion populaire, en particulier à Toulouse, qui fut depuis la fin du XVIe siècle un foyer de littérature burlesque, satirique et populaire d’expression occitane.
Il est malheureusement difficile de reconstituer le rôle et la « vie » que pouvait avoir un tel texte dans le Toulouse du XVIIIe siècle. Son format, son support et son contenu invitent à penser qu’il ne s’agit pas d’écrits pour êtres lus mais sans doute dits ou joués. S’agit-il d’un texte carnavalesque ? On sait l’importance du carnaval dans l’ancienne Toulouse, connu par de nombreux écrits, depuis Godolin au XVIIe siècle. Plusieurs passages semblent directement inspirés du grand poète populaire toulousain Godolin, des noms sont tirés de ses œuvres, comme Ramonet l’Asclaire (Raymond le fendeur de bûches) à moins qu’il ne s’agisse de folklore toulousain qu’avait exploité Godolin dans ses œuvres. Nous savons que Godolin a repris plusieurs personnages de l’imaginaire local, comme Tòcasòm.
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Plusieurs lieux emblématiques de Toulouse sont cités dans le Bon soir des moundis, comme le couvent des Carmes, celui des Recollets et celui des Cordeliers, ou encore l’église de la Dalbade, le quartier Arnaud-Bernard (la Naubernat), le « pont » et ses « lunes », comprendre le Pont-Neuf (les « lunes » étant sans doute les six dégueuloirs dont il est percé), ou encore le Pilier d’Orléans, célèbre pilier de la cathédrale Saint-Étienne au pied duquel est enterré Pierre-Paul de Riquet.
Certaines de ces insultes seront reprises par le farceur bordelais Meste Verdié (1779-1820) dans sa farce Cadichoune e Mayan (1819) indiquant une certaine diffusion de ce texte, par voie écrite ou orale.

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Les collections du Centre occitan des musiques et danses traditionnelles Toulouse Occitanie (COMDT)
Assié, Benjamin
Créé en 1971, le Conservatoire occitan de Toulouse, devenu le Centre occitan des musiques et danses traditionnelles Toulouse-Occitanie (COMDT), fut l’un des premiers organismes créé pour assurer la sauvegarde des cultures orales et populaires dans une visée de transmission et création. Il est l’un des membres fondateurs de la fédération des acteurs et actrices des musiques et danses traditionnelles, la FAMDT, qui regroupe notamment la plupart des grands centres de ressources en archives orales en France.
Le COMDT est un lieu de transmission et de création, autant que de recherche et documentation sur les cultures de tradition orale occitanes.

Histoire des collections

Son lien originel avec des acteurs importants du collectage de la mémoire des cultures orales et populaires du Languedoc et de Gascogne, en particulier la compagnie des Ballets occitans de Toulouse et Françoise Dague, ses relations constantes dans le cadre de ses activités avec les praticiens et experts des musiques et danses populaires d’Occitanie (musiciens, enseignants, transmetteurs, collecteurs, ethnomusicologues, facteurs d’instrument, etc.) ont permis de réunir pour son centre de documentation un ensemble remarquable de fonds d’archives orales (son, vidéo et documentation liée : photos, archives papier, etc.)

Présentation des collections et fonds documentaires

Le centre de documentation du COMDT propose une riche documentation éditée (livres, revues, CD, etc.) et de nombreuses ressources inédites (archives) sur les pratiques musicales, chantées, contées et dansées des pays d’Oc, particulièrement de la zone Languedoc-Gascogne.

Bibliothèque et documentation éditée

En accès libre dans la salle de lecture, le centre de documentation propose une riche documentation (livres, revues, CD, DVD), pour la consultation sur place ou le prêt aux adhérents, documentant les musiques et danses populaires des pays d’Oc et plus largement l’ethnomusicologie et les musiques et danses traditionnelles en France et en Europe.

Volumétrie : 2600 livres, 1600 CD et disques vinyles, 180 titres de périodiques.
Domaines couverts : ethnomusicologie, littérature orale et ethnographie des régions occitanes, de la France et du monde.
Conditions de consultation : en accès libre pour la consultation sur place ou le prêt.

Voir le site du COMDT pour les modalités d’accès, de consultation et de prêt : https://www.comdt.org/ressources/centre-de-documentation/

Voir les collections du COMDT

Les fonds d’archives orales 

Le COMDT conserve une quarantaine de fonds d’archives (son, audiovisuel, photographies et documentation papier) documentant le patrimoine oral régional, pour la plupart constitués par des privés ou des associations dans le cadre de collectages et d’enquêtes musicaux ou ethnologiques depuis le début des années 1950 jusqu’à nos jours.
Une grande partie des fonds d’archives orales a été déposée ou donnée au COMDT pendant la phase la plus active du renouveau folk occitan (1970-1980) et couvre l’espace Gascogne-Languedoc.

Volumétrie : 44 fonds représentant 1’600 heures d’enregistrement, plusieurs milliers de documents papier (documentation, photographies).
Domaines couverts : chant occitan de tradition orale, pratiques dansées d’Occitanie, littérature orale occitane, rites et pratiques collectifs (fêtes, croyances, sociabilités, etc.)
Modalités de consultation : sur place, une partie est numérisée et accessible en ligne sur le portail documentaire du COMDT.

Corpus et fonds d'archives

Fonds des Ballets occitans de Toulouse

Le Conservatoire occitan de Toulouse à sa création en 1971 (devenu plus tard le Centre occitan des musiques et danses traditionnelles) est une émanation directe de la compagnie des Ballets occitans, créée par Françoise Dague une décennie plus tôt.

Présentation détaillée du fonds : COMDT - Fonds des Ballets occitans

Patrimoine sonore sur le pays agenais (Lot-et-garonne)

Le COMDT conserve plusieurs fonds issus d’un partenariat avec l’Association pour la culture populaire en Agenais (ACPA) conclu en 2004.
- Fonds de l’Association des quatre cantons du Haut-Agenais
- Fonds Denise Baratz
- Fonds Claude Pons
- Fonds de la Fédération des oeuvres laïques du Lot-et-Garonne
- Fonds de la Maison des jeunes et de la culture / Maison de la vie rurale de Monflanquin
- Fonds Pèire Boissière - Radio 4 cantons
- Fonds Pèire Boissière
- Fonds Association pour la culture populaire en Agenais (ACPA)
- Fonds Michel Valière - Haut-Agenais
- Fonds Lo Pifre Fonds des ATP Marmande
- Fonds Annie Parrouy

Fonds Marinette Aristow-Journoud

Éducatrice et conseillère technique et pédagogique nationale d’arts et traditions populaires au sein de l’Éducation Nationale, Marinette Aristow-Journoud a constitué entre 1954 et 1970 un fonds d’enregistrements liés à son activité de pédagogue.

Présentation détaillée : COMDT - Fonds Marinette Aristow-Journoud

Fonds Didier Olive

Enquête ethnomusicologique menée dans la zone Cabardès-Montagne Noire, pays de la bodega ou craba (cornemuse de la Montagne Noire).

Présentation détaillée : COMDT - Fonds Didier Olive

Fonds Francine Lancelot

Francine Lancelot (1929-2003), chercheuse, danseuse et chorégraphe s’est très tôt intéressée aux danses traditionnelles régionales et à l’étude des danses anciennes, populaires et savantes. Le fonds concerne ses recherches sur les pratiques dansées en Gascogne (Gers, Landes, Béarn).

Présentation détaillée : COMDT - Fonds Francine Lancelot
 

Fonds Pierre Bec et Eliane Bec-Gauzit

Fonds Pierre Corbefin

Faire une recherche, consulter les fonds en ligne

Le COMDT décrit l’ensemble de ses collections au sein d’un catalogue informatisé accessible en ligne.
Le portail documentaire du COMDT donne aussi accès aux ressources numérisées.
Aller sur le portail documentaire du COMDT : http://cataloguedoc.comdt.org/

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David Grosclaude
Né en 1958 à Chinon, David Grosclaude est un journaliste et homme politique. Fils du linguiste et enseignant Michel Grosclaude (1926-2002), un des pionniers du mouvement occitaniste en Béarn, David Grosclaude fonde en 1995 le journal La Setmana, premier hebdomadaire en occitan. Président de l’IEO, il est conseiller régional d’Aquitaine entre 2010 et 2015.
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Jean-Pierre Belmon

      Jean-Pierre Belmon est né à Marseille en 1952, d’une famille originaire des Alpes-Maritimes, en pays nissart. Il passe toutefois son enfance à Miramas, où son père travaille pour les Chemins de fer.
Après ses études secondaires il obtient un CAPES d’histoire-géographie ; toutefois c’est le français qu’il enseigne, bien qu’il ne restât pas longtemps enseignant.
Dans les années 1972-1976 il milite au sein du mouvement Lucha Occitana, association occitane qui a pour objectif le « changement social », et qui participe aux luttes pour le Larzac.

C’est en 1980 qu’il entre à Radio Provence pour y réaliser des chroniques. Il s’essaie aussi à l’information écrite, et envoie notamment des chroniques au Comtadin, un journal du Vaucluse. Il écrira aussi dans Vaucluse-matin.
En 1981 disparaît, en France, le monopole d’état sur la radio et la télévision : c’est alors l’explosion des radios libres. Dans le même temps, l’État crée  ses propres radios locales dont Radio Vaucluse, où Jean-Pierre Belmon anime La Patantaro : chaque matin, il réalise des interviews, parle de l’actualité et de la vie locales, le tout en langue d’oc, autant que faire se peut.
Au bout de quelque temps, quand Radio Vaucluse devient Radio France Vaucluse, l’émission laisse la place à Radio Païs avec quasiment la même formule d’animation. Mais cette dernière ne fait pas long feu : très vite, la langue occitane est reléguée à une tranche horaire réduite, une petite heure le dimanche matin au sein de l’émission Escapades. Cette dernière, pourtant, devient rapidement populaire. Malheureusement, en 2008 France Bleue Vaucluse remercie brutalement Jean-Pierre Belmon, malgré les protestations des auditeurs : c’est la fin de la présence de la langue d’oc sur les ondes de France Bleue Vaucluse.

Bien heureusement les activités radiophoniques de Jean-Pierre Belmon se doublent depuis longtemps d’un engagement dans le champ audiovisuel : en 1990, il rentre à FR3 Marseille, d’abord en tant que réalisateur, puis comme producteur d’émissions. Il est à l’origine de l’émission Midi-Méditerranée, mais surtout de l’émission emblématique Vaqui, activité qu’il exercera jusqu’à sa retraite en 2012.
En 2004, à l’occasion du centenaire du Prix Nobel de Frédéric Mistral, il écrit le scénario du film Frederi Mistral. En parallèle, il s’investit dans le Col’oc, qui deviendra bientôt le Cep d’oc : il y organise nombre de conférences, de projections publiques de documents inédits, de colloques et bien d’autres événements. Il équipe notamment l’association de matériel de qualité afin de filmer l’actualité dans les meilleures conditions possibles.
Au Cep d’Oc comme à Vaqui, Jean-Pierre Belmon assume ainsi deux missions. D’abord la formation aux nouveaux venus, pour qu’ils puissent à leur tour filmer le monde et créer des images qui puisse être véhiculées bien au-delà du « cercle » habituel. Ensuite, la transmission : celle de la langue, d’un esprit de tolérance, de partage, celle des savoirs populaires, à travers des médias et des ressources qui permettent aux locuteurs d’être fiers de leur langue et de leur culture.

L’homme de parole et d’image

La majorité de ceux pour qui le nom de Jean-Pierre Belmon est familier le connaissent au travers d’émissions de radio ou de télévision. Dès le début avec La Patantaro, il interroge toute sorte de gens, de préférence ceux qui n’ont pas de place dans les autres émissions. Les paysans, les artisans, les responsables d’associations… Il leur donne d’autant plus volontiers la parole qu’ils parlent naturellement le provençal. Mais il interview aussi les promoteurs et artistes contemporains de la langue : chanteurs, gens de théâtre, écrivains, conteurs, étudiants, chercheurs… C’est la même formule qu’il reprendra au moment de devenir réalisateur puis producteur audiovisuel, à la différence près que son champ d’action s’élargit considérablement pour couvrir désormais toute la Provence. L’image, désormais, permet aussi de montrer un savoir-faire, une tradition, une pratique, une esthétique.

L'écrivain

Moins connu pour son activité littéraire, Jean-Pierre Belmon n’en publie pas moins et ce, dès 1976 avec le recueil de poèmes Lei cadenas de l’auba. En 1989 il publie un roman, Lux lucet in tenebris, sur le drame des Vaudois du Lubéron. La même année paraît ce qui deviendra un feuilleton radiophonique, La vie aventureuse de Fortunette des Baux. C’est ensuite le Bestiàri, publié en 1990 comme une réponse à la maladie qui, déjà, le ronge. Il poursuivra en 1999 avec Trobar doç around the world,  un recueil de récits d’aventures co-écrit avec André Abbe et Thierry Offre. D’autres romans suivront à partir de 2009, pas (encore ?) édités.

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École occitane d’été : une manifestation culturelle et pédagogique
Les lieux de formation institutionnels (université notamment) étant notoirement insuffisants, les occitanistes ont pris en ce domaine, depuis l’après-guerre, des initiatives militantes sous forme de stages, organisés notamment par l’Institut d’études occitanes (IEO) ou par d’autres associations, comme le Calen de Marseille. 
Après l’effervescence post-soixante-huitarde, le mouvement occitan connaît un renouveau, notamment au niveau lycéen (des milliers de candidats au bac) et étudiant. Mais il n’y a pas encore de cursus complet d’études occitanes et un grand besoin de formation complémentaire se fait sentir. À ce besoin, mais aussi à une soif de culture et de débats, vont répondre les Universités occitanes d’été (UOE). Celles-ci, à leurs débuts, drainent des centaines de participants, répartis dans des cours ou ateliers qui touchent les divers domaines de la culture occitane : apprentissage ou perfectionnement de la langue, histoire, économie, linguistique, musique, danse … Ces universités sont l’occasion, pour les jeunes militants, de rencontrer les grands animateurs et les penseurs du mouvement, pour une bonne part également écrivains, les Robert LafontYves RouquetteJean-Marie AuziasGuy Marti, Pierre Bec, Bernard Moulin, et tant d’autres, qui mettent leur savoir au service de l’Université.
De nombreux spectacles animent les soirées, qui sont l’occasion d’entendre les nouveaux chanteurs occitans ou les troupes de théâtre (Teatre de la Carrièra de Claude Alranq, Théâtre des Carmes d’André BenedettoCentre dramatique occitan d’André Neyton).
Parallèlement à l’université, des écoles occitanes se créent (et elles existent encore). Leur objectif est plus directement pédagogique, la place des ateliers y étant plus importante que celle des conférences. Villeneuve-sur-Lot devient le cadre de l’une d’entre elles à partir de 1974, fondée et animée par un collectif d'enseignants occitans (Marceau Esquieu, Jean Rigouste, Christian Rapin...), avec le soutien de l'Institut d'Études Occitanes.
Une autre école se crée en Provence en 1978, qui prendra ensuite le nom de Rescòntres occitans de Provença. Une école occitane se tient aussi un moment dans le Cantal, à Clavières.
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