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Occitania Libertaria
Peiregòrd es pas a vendre : la contestation face aux promoteurs immobiliers
Escarpit, David
Bertrand, Aurélien

Les années 1970 sont marquées par la contestation sociale et économique d’un certain modèle de l’état. De 1968 et la contestation de la France gaulliste aux chocs pétroliers et ses conséquences économiques et sociales, la période est un foisonnement de mouvements contestataires, alternatifs, à travers toute l’Europe, parfois favorables à l’usage de la violence.
Dans les pays d’Oc, cette période correspond au fameux borbolh créatif et idéologique qui voit la naissance de la Nouvelle chanson occitane, mais aussi la théorisation de certains concepts comme le Colonialisme intérieur, un des thèmes développés par Robert Lafont et largement repris par de nombreux théoriciens de la pensée occitane.

L’idée que dans le contexte étatique français, les pays d’Oc soient traités comme des pays colonisés - en plus de ce que l’on peut considérer comme une colonisation culturelle - sur le plan du développement économique, se répand. La stratégie économique des pays du Midi serait limitée à en faire des nids à touristes, envahis par l’industrie hôtelière et les promoteurs immobiliers, servant de jardin à Paris et sa banlieue. Des pays sans économie propre - détruite par les politiques agricoles françaises - tout juste bons à être placés sous tutelle.

Cette idée, associée à un contexte d’intense militantisme occitan, donne naissance à des comités d’action, des groupes de petite taille décidés à passer à la vitesse supérieure dans leur quête de reconnaissance de l’identité occitane, quitte à envisager l’action directe et le recours à la force.

Deux régions sont particulièrement touchées par ce phénomène. Le Languedoc, en proie à la crise viticole et possédant une tradition « rouge » de contestation sociale et le Périgord, pays hautement touristique. Tous deux se sentent dépossédés de leur patrimoine. Dans une moindre mesure Bordeaux, base arrière des groupes occitanistes, recrute beaucoup dans les milieux associatifs occitans et universitaires. Le Périgord notamment fait partie des régions occitanes où la langue et la culture sont demeurées vivantes, avec un Félibrige actif sans être politisé et une vie musicale et poétique occitane intense.

C’est dans ce contexte qu’apparaît le Comité d’Action Sarladais (CAS), autour de slogans comme « Le capital croque le Périgord » ou « Lo Perigòrd es pas a vendre » (le Périgord n’est pas à vendre). Ce dernier fait référence au rachat de fermes abandonnées et de terres par de riches « colons » empêchant l’installation de jeunes agriculteurs. On recense aussi l’utilisation plus marginale du slogan « Lo vent a bufat, l’Estat a pas paiat » (le vent a soufflé, l’État n’a pas payé) qui fait référence à une tempête ayant saccagé des noyers et aux promesses d’indemnisations des agriculteurs non tenues. De petits groupuscules fleurissent : outre le CAS apparaît également le « Front de Liberacion de la Val de Dròpt », tous deux tentés par l’action directe et les opérations coup de poing. Au sein de ces groupes, chaque membre ne connaît qu’une partie des autres membres, la clandestinité est de règle. Ils seront bientôt réunis dans la mouvance de « Volèm Viure Al País », qui prône alors l’action directe et une certaine forme de violence, en particulier dans le Sarladais et du côté de Sainte-Foy-la-Grande, avec des ramifications à Bordeaux, en Lot-et-Garonne et en Sud-Gironde. Il existe aussi un « Moviment Anarquista Occitan » (mouvement anarchiste occitan) en particulier en Périgord. Quelques petits journaux satiriques occitans sont également imprimés, comme Lo Pelharòt à Bergerac.

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Version occitane du chant de la Sibylle
Bertrand, Aurélien

Résumé

Le chant de la Sibylle est un chant annonciateur de la fin des temps, dont la plus ancienne version connue remonte au Xe siècle. Une version occitane du texte est conservée aux archives départementales de l’Hérault.
Son appellation « Sibylle » fait référence à la portée divinatoire du texte, Sibylle étant le nom donné depuis l’Antiquité aux prophétesses qui pouvaient occasionnellement faire œuvre de divination.
Très populaire en Castille, en Catalogne, en Italie, et en France durant tout le Moyen Âge, il est aujourd’hui surtout interprété dans les églises de Majorque, Catalogne et Sardaigne au cours des Matines de Noël, la nuit du 24 décembre.
La version majorquine du chant de la Sibylle a été inscrite en 2010 par l'UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel.
Il existe de nombreuses variations du texte, souvent accompagné d’un acrostiche (strophe où les initiales de chaque vers, lues dans le sens vertical, composent un nom ou un mot-clé), parfois de sa musique et plus rarement encore d’un titre. [imatge id=21092]

Autres versions du titre

< « Version romane du chant de la sibylle » (ancienne appellation)

< « Ell iorn del iuzizi » (incipit de la version occitane)

< « Canto de la Sibila » (version castillane du titre)

< « Cant de la Sibil·la » (version catalane du titre)

Exemplaires conservés

1 exemplaire connu :

Le manuscrit qui comprend la version occitane du chant de la Sibylle est connu sous le nom de « Lectionnaire de l’office » et date du XIIe siècle.
Il est conservé aux Archives départementales de l’Hérault sous la cote 10 F 120.
Il se présente sous la forme d’un registre parchemin de 294 folios (37 × 26 cm).

Lien vers la numérisation 

Note d’étude

Les spécificités du manuscrit occitan

La version occitane du chant de la Sibylle est connue grâce au travail de Joseph Berthelé (1858-1926), archiviste, qui a recueilli, aux environs d’une ancienne abbaye d'Aniane dans l’Hérault, un lectionnaire (livre liturgique contenant les passages des textes religieux lus à l'occasion des cérémonies religieuses) copié à la fin du XIIe siècle et l’a transporté aux archives départementales de Montpellier. Ce lectionnaire comprend, outre dont la fameuse version occitane du chant, de nombreux autres textes comme des sermons, des Actes des Martyrs et des homélies.
Le texte de la version occitane du chant de la Sibylle est accompagné d’un unique feuillet de musique notée dans le mode de Ré qui pourrait être une transition entre le Mineur antique et le Majeur moderne de l’air de la chanson.
Le texte de la chanson est une adaptation en occitan d’une version latine et apparaît comme l’une des plus anciennes versions en langue non latine du texte. Cette adaptation est réalisée en vers rimés rythmés, groupés quatre par quatre qui s'adaptent à la mélodie. Elle permet ainsi de passer de la version latine à la version occitane entre chaque couplet, peut être à des fins de réappropriation par une population occitanophone.
La version occitane du texte ne comprend pas l'acrostiche présente dans la plupart des autres versions connues du texte.

Présentation du texte

Le contenu de la version occitane du chant de la Sibylle ne diffère pas fondamentalement des autres versions connues. Le chant narre les visions d’une prophétesse qui n’est pas présentée et dont les visions sont liées au jugement dernier de Dieu et donc à la fin de temps. En cela la chant de la Sibylle peut être qualifié d’eschatologique (dont le propos est lié à la fin des temps).
Ces visions font références à divers éléments et évènements bibliques (conséquences de la mort de Jésus-Christ sur Terre, ouverture des portes de l’Enfer pour les pécheurs…) et concernent autant les fizel (fidèles) que les descrezen (mécréants). Elles ont donc une valeur de mise en garde et d’avertissement auprès des fidèles.

Il faut probablement voir dans ce chant de la Sibylle et son succès le reflet de l’angoisse du passage vers l’an Mil dans la société occidentale du Haut Moyen Âge.

Postérité de l’œuvre

La version occitane de l’œuvre a fait l’objet d’un travail de réinterprétation en 2019 par l’artiste Clément Gauthier autour d’un projet collectif intitulé “Le chant de la Sibylle”.

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Historique des mobilisations et revendications pour l'enseignement de l'occitan
Escarpit, David
Bertrand, Aurélien

1875-1923 : les prémices de la revendication d’Oc pour l’école : la revendication félibréenne.


1875. Frédéric Mistral publie dans l’Armana Prouvençau un article dans lequel il demande que les enfants provençaux - occitans - puissent bénéficier d’un enseignement dans leur langue, et même bénéficier d’un cursus scolaire complet en occitan. C’est la première prise de position publique du Félibrige sur la question.

1876. Joseph Lhermite (en religion frère Savinien), professeur et frère des Écoles chrétiennes, se fait un des tenants de l’usage de l’occitan comme méthode pour aider les enfants des pays du Midi à acquérir le français. Dès lors apparaissent deux lignes idéologiques antagonistes de défense de l’occitan à l’école : enseigner l’occitan pour enseigner le français ou l’enseigner pour lui-même. Il publie cette année son Recueil de versions pour l’enseignement du français en Provence par un professeur : troisième partie qui passera à la postérité sous le nom de Méthode Savinienne.

1876-83. Sous l’influence du Félibrige et de la récente Société pour l’étude des langues romanes, plusieurs chaires de langue et culture occitanes (sous des intitulés divers) sont ouvertes dans des universités de villes du Midi. C’est ainsi que Léon Clédat est nommé à Lyon en 1876, Camille Chabaneau à Montpellier en 1878, Achille Luchaire à Bordeaux en 1879 et Antoine Thomas à Toulouse en 1883 à des chaires d’études romanes. Tous sont plus ou moins spécialisés dans les études occitanes.

1878. Dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, Michel Bréal, futur inspecteur général de l’Instruction Publique pour l’enseignement supérieur, harangue 1500 instituteurs venus de toute la France, se positionnant en faveur d’une présence des langues minoritaires à l’école, jugeant que au point de vue pédagogique, [...] c’est toujours une chose dangereuse d’apprendre à l’enfant à mépriser ce qu’il doit à la maison paternelle. Ses propos sont applaudis.

1886. Antonin Perbosc lance et entretient un long débat sur l’usage des « patois » à l’école dans les colonnes du journal La Tribune des instituteurs.

1889-93. En 1889, Alfred Jeanroy succède à Antoine Thomas à Toulouse, ancrant fermement et développant grandement les études occitanes dans l’établissement toulousain. En 1893 une chaire de « langue et littérature du Sud-Ouest » est ouverte par la ville de Bordeaux à la faculté de Lettres. Elle est confiée au romaniste Édouard Bourciez.

1894. L’instituteur agenais P.-Émile Boudon publie son Manuel élémentaire de linguistique pour l’enseignement du français par les idiomes locaux. Application au sous-dialecte agenais, prenant place au sein du débat qui agite les tenants de l’occitan à l’école dans le camp de ceux qui plaident l’usage de l’occitan comme outil pour faciliter l’apprentissage du français (en opposition à ceux qui pensent que les langues minoritaires doivent être enseignées pour elles-mêmes).

1898. Henri Oddo fait paraître De l'Utilité des idiomes du Midi pour l'enseignement de la langue française, dans la ligne de Frère Savinien. Frédéric Mistral lui répond de façon cinglante dans l’Aiòli, argumentant sur l’apprentissage de la langue d’Oc pour elle-même et fustigeant les « cireurs de bottes » de l’apprentissage du français.

1900. Sylvain Lacoste, félibre membre de l’Escolo Gastou Fébus et instituteur en Béarn, fait paraître l’ouvrage Du patois à l’école primaire (Pau, Vignancourt). Il y milite pour que l’occitan soit enseigné à l’école de la République aux côtés du français et pour lui-même. Les deux premières parties sont publiées dans la revue Reclams de Biarn e Gascougne.

1901. Le Consistoire du Félibrige adresse au ministre de l’Instruction publique, le Lot-et-garonnais Georges Leygues, une lettre demandant expressément la fin de la politique hostile à l’occitan dans l’école française. Elle restera sans réponse.

1902. Une modification du règlement scolaire dans le département des Basses-Pyrénées (Pyrénées Atlantiques) autorise des exercices de traduction du béarnais et du basque en français, dans la limite du nécessaire et uniquement en vue de faciliter aux enfants l’étude de la langue nationale.

1905-1908. Série d’articles de Bernard Sarrieu, professeur de philosophie, dans Era bouts dera mountagno sur “l’utilité pédagogique du gascon”, adressés aux enseignants de la région.

1909-1911. Jean Jaurès publie dans la Dépêche de Toulouse une série d’articles dans lesquels il se déclare favorable au savinianisme, c’est à dire à l’utilisation de l’occitan pour aider les écoliers méridionaux à apprendre le français.

1910. Gaston Doumergue, ministre de l’Instruction publique, dépose à la Chambre un projet de loi interdisant absolument l’usage d’une autre langue que le français dans l’enseignement. Tollé chez les félibres. Valère Bernard, capoulié, adresse au ministre une lettre de protestation au nom du félibrige, qui reprend les termes de celle de 1901.

1911. Le majoral du félibrige Maurice Faure est nommé ministre de l’Instruction publique à la place de Gaston Doumergue. Sa nomination entraîne une vague d’espoir et même d’enthousiasme dans les milieux félibréens. Son ministère se soldera néanmoins par une déception : la position du gouvernement et du parlement ne permettent pas au majoral de faire passer de vraies mesures, malgré une position clairement affichée en faveur de la langue d’Oc à l’école.

1919. Lors de la Conférence de la Paix, la question bretonne est posée à l’appel du député Régis de l’Estourbeillon. Un million de citoyens français, de Bretagne et d’ailleurs, signent une pétition en faveur de la reconnaissance et de l’enseignement du breton. L’ampleur du mouvement atteint, par ricochet, les consciences des défenseurs de l’occitan. La question des minorités linguistiques devient centrale. Ainsi, des enseignements d’occitan sont ouverts dans quelques lycées de Provence et de Gascogne. Ils sont prodigués par des félibres, comme le majoral Pierre Fontan au lycée de Toulon et Frédéric Mistral neveu à l’École primaire supérieure et au lycée d’Avignon ou encore Jean-Victor Lalanne à l’École normale de Pau.

1923-1928 : la Ligue pour la langue d’oc à l’école : un projet prometteur tué dans l’œuf

1923. La Ligue pour la langue d’oc à l’école est créée par les félibres Jean Bonnafous, Jean Charles-Brun et l’universitaire toulousain Joseph Anglade. La revue Oc d’Ismaël Girard relaie ses revendications.
Sous l’égide de Bonnafous, la Ligue lance un appel national aux membres de l’Enseignement, avec le soutien du ministre de l’Instruction publique, le félibre gascon Léon Bérard. Dans cet appel, il est exigé que les enseignants n’inculquent plus le mépris de la langue d’Oc aux enfants et ne punissent plus ceux qui la parlent, qu’ils l’utilisent comme appui pour l’enseignement du français, du latin, etc., qu’ils l’enseignent aussi pour elle-même comme “langue de civilisation”, qu’ils intègrent la littérature d’Oc à leur enseignement et fassent travailler les élèves sur des textes occitans, si possible du même “terroir” qu’eux. Dans Oc Bonnafous développe ses visions pédagogiques pour l’occitan.

1924. Au printemps, l’appel de la Ligue est un succès : on recense près de deux-cents adhérents. On trouve parmi eux des académiciens, des doyens de facultés, des inspecteurs de l’Instruction publique, des professeurs d’École Normale.
Novembre : le ministre François Albert autorise la tenue de conférences sur la langue d’Oc dans les établissements secondaires et les Écoles Normales du Midi.
Lors de la présentation du budget de l’Instruction publique pour l’année

1925, le rapporteur Ducos précise qu’il est important de laisser une place à la langue d’Oc. 1925. Coup d’arrêt à la progression de l’enseignement de la langue d’Oc à l’école : voulant aller trop loin, Bonnafous cosigne avec d’autres acteurs et enseignants de langue d’Oc (dont Alfred Jeanroy et Édouard Bourciez) une lettre au nouveau ministre Anatole de Monzie - originaire de Cahors - afin qu’il fasse une circulaire autorisant formellement l’enseignement de la langue occitane dans les écoles. Monzie réagit négativement, non seulement en refusant de faire la circulaire, mais en plus en en rédigeant une autre le 14 août qui remet en cause fondamentalement la présence de l’occitan à l’école, revenant presque à l’interdire.
En novembre, le Béarnais Jean Bouzet dresse un bilan de l’échec de la Ligue qui est en train de se dessiner. Membre actif de la Ligue pour la langue d’Oc à l’école, Bouzet tire pourtant à boulet rouge sur les méthodes employées, sur l’”enthousiasme félibréen” mais aussi sur “l’incompétence” et “l’amateurisme” et conclut à un constat d’échec.
Le nouveau ministre, Édouard Daladier, ancien maire de Carpentras et ami de la langue d’Oc, interpellé par les députés bretons et alsacien, rejette tout droit aux langues minoritaires à être enseignées à l’école, même pour enseigner le français.

1928. Le premier août, la Ligue tente un nouvel appel aux enseignants dans les colonnes de la revue Oc. Ce sera un échec.

1943-1951 : le Groupe Antonin-Perbosc : vers des pédagogies nouvelles pour l’occitan

1943. Hélène Gracia-Cabanes, jeune institutrice héraultaise, se met en relation avec Charles Camproux pour réfléchir à la construction d’une pédagogie nouvelle pour l’enseignement de l’occitan : la méthode Freinet.

1945. Création de l’Institut d’Études Occitanes. Autour d’Hélène Gracia-Cabanes se crée une section enseignement et pédagogie. Autour de l’IEO gravite un groupe d’enseignants versés dans les nouvelles pédagogies, qui prend le nom de Groupe Antonin-Perbosc. Il publie Ce n’est toutefois pas un groupe occitaniste, et la sauvegarde de l’occitan est moins son projet que le travail sur les pédagogies nouvelles de l’École moderne, même s’il intègre l’occitan de plein droit dans son projet. Il publie à partir de 1947 un bulletin, Escòla e Vida. De son côté l’IEO possède un Centre de l’Enseignement, peu actif.

1951-aujourd'hui : le temps des lois : la prise en charge par les pouvoirs publics de l’enseignement de l’occitan

1951. 11 janvier : loi Deixonne, qui autorise l’enseignement facultatif du basque, du breton, du catalan et de l’occitan. Des enseignements sont organisés à Bordeaux, Montpellier, Toulouse, Paris et Aix (plus Rennes pour le breton). L’action de Pierre-Louis Berthaud, élu et journaliste parlementaire, a joué un rôle important dans l'adoption de la loi.
Félix Castan présente au conseil d’administration de l’IEO un rapport intitulé Le sens d'une pédagogie occitaniste dans lequel il insiste, au terme d’une longue correspondance avec Robert Lafont, sur la nécessité d’intégrer une section pédagogie à part entière au sein de l’IEO, projet repris par Lafont lors de l’AG de l’IEO la même année.
Première parution du Bulletin pédagogique de l'Institut d'études occitanes qui sera un échec, du fait de son trop faible nombre de lecteur.
Premiers stages pédagogiques de l’IEO. Parution de Per jòia recomençar, premier manuel scolaire occitan, sous l’égide des rectorats de Toulouse et Montpellier.

1952. Création officielle de la Section Pédagogiques de l’IEO autour d’Hélène Gracia-Cabanes, Robert Lafont, Félix Castan entre autres. Elle existait toutefois déjà de façon informelle. Elle édite le Bulletin pédagogique de l’IEO. Parution de la version gasconne de Per jòia recomençar.

1956. Les Cahiers pédagogiques, plus tournés vers le grand public, succèdent au Bulletin pédagogique.

1958. Création du Mouvement Laïque des Cultures Régionales (MLCR) à Uzès lors d’un stage pédagogique de l’IEO. Il se donne pour but de promouvoir et développer les langues et cultures régionales dans l'enseignement public. Sa laïcité affichée lui attire la bienveillance des syndicats enseignants, dont la Fédération de l'Éducation nationale (FEN) qui fédère plusieurs syndicats.

1969. Création des CREO, Centre Régionaux des Enseignants de l’Occitan qui réunissent les enseignants du premier degré, du second degré et de l’université de l’enseignement public des académies concernées par la langue d’Oc. D’abord rattachées à l’IEO, ils s’en détachent peu à peu.

1975-76. La loi Haby (loi 75-620 du 11 juillet 1975 relative à l’éducation) précise dans son article 12 qu’« un enseignement des langues et cultures régionales peut-être dispensé tout au long de la scolarité ». Les 21 novembre 1975 et 29 mars 1976, des circulaires viennent appuyer le texte en organisant des stages de langues et de cultures « régionales » dans les académies concernées.

1979. La première école Calandreta voit le jour à Pau. Premières écoles bilingues français-occitan, les Calandretas proposent un enseignement en immersion linguistique précoce et suivent les programmes de l'Éducation nationale. La pédagogie y est inspirée des techniques pédagogiques de Célestin Freinet.

1981. Dans la 56e de ses 110 propositions pour la France de sa campagne présidentielle, François Mitterrand indique que : « la promotion des identités régionales sera encouragée, les langues et cultures minoritaires respectées et enseignées ».

1983. Circulaires n°82-261 (Circulaire Savary) et 83-547 du 30 décembre 1983 (Texte d’orientation sur l’enseignement des cultures et langues régionales), établies sur la base d’un rapport de Pierre Lagarde, enseignant d’occitan et d’espagnol, de l’IEO Foix. Ces textes instaurent trois axes : un engagement officiel de l’Etat en faveur de cet enseignement, la création d’un véritable statut de cet enseignement dans l’Education Nationale, le volontariat des élèves et des enseignants. Elle assure notamment une continuité entre le primaire et la 4ème en créant une option facultative d’une heure hebdomadaire en 6ème et 5ème, crée des groupes d’inspecteurs chargés de mettre en œuvre sur le terrain les mesures prévues, et surtout lance l’idée de créer des classes expérimentales bilingues.

1987. Création de la Fédération des Enseignants de Langue et Culture d’Oc (FELCO) qui regroupe les associations régionales d’enseignants d’occitan de l’Éducation nationale.
Création de la FLAREP - Fédération pour les Langues Régionales dans l'enseignement public.

1991. Création du CAPES d’occitan.

1994. Ouverture d’Aprene, centre de formation des enseignants des écoles Calandreta.
Convention de partenariat entre le Rectorat et la région Midi-Pyrénées pour le développement de l’édition pédagogique par l’attribution de fonds nécessaires.

1995. Aprene est conventionné par l’Éducation nationale.
Publication de la Circulaire Bayrou, qui reprend l’essentiel de la circulaire Savary dont l’application a été plus compliquée que prévu. En effet, dans le courant des années 1980, des baisses de moyens dans les budgets alloués à l’enseignement des langues régionales et minoritaires sont enregistrées de façon très nette.

1997. Le premier collège Calandreta ouvre en septembre 1997 à Lattes (Hérault).

2001. Circulaire Jack Lang qui réaffirme l’intérêt du bilinguisme à parité horaire, et aussi celui de l’immersion.

2002. Mise en place d’un concours spécial d’occitan pour le primaire.

2018. Création de l’agrégation d’occitan.

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Pierre Pessemesse, figure atypique de l'occitanisme provençal
Bertrand, Aurélien
Escarpit, David (1980-....)


Pierre Pessemesse (1931-2018), est un auteur provençal de langue occitane, aussi bien engagé de côté de l’Institut d’études occitanes (I.E.O) que de celui du Félibrige.

Issu d’une famille vauclusienne qui pratique l’occitan au quotidien, il ne découvre les mouvements associatifs occitans qu’au début des années 50, faisant ainsi le lien entre son « patois » et la langue d’auteurs prestigieux comme Frédéric Mistral. Peu de temps après, il découvre la revue littéraire Oc tenue par la nouvelle génération des occitanistes liée à l’IEO et menée par Robert Lafont. C’est cette génération qui sait attiser la curiosité et l'intérêt de Pierre Pessemesse, aussi bien engagé dans la création littéraire que la pensée théorique, politique et militante. Ainsi, à l'exception de son premier recueil Li graio negro (Les corneilles noires), qu’il co-écrit avec Serge Bec, une grande partie de son œuvre est rédigée dans la graphie de l’IEO et éditée par l’Institut.
Passionné par les langues, licencié d’allemand, son engagement militant est marqué par une défense permanente de la langue d’oc, aussi bien à titre personnel qu’à celui de maire de sa commune des Buoux (Vaucluse) qu’il dirigera pendant 28 ans. C’est à ce titre qu’il parraine en 1974, la candidature régionaliste de Robert Lafont à l’élection présidentielle française. Il est également un des membres historiques du PEN club de langue d’oc, section occitane du PEN club international, association d'écrivains internationale qui a pour but de « rassembler des écrivains de tous pays attachés aux valeurs de paix, de tolérance et de liberté sans lesquelles la création devient impossible ». Il est également entre 2002 et 2018, le président de la section occitane du Comitat d'afrairement occitano-catalan (Comité de jumelage occitano-catalan ; CAOC), association qui a pour but de développer les relations entre les cultures occitanes et catalanes. C’est à partir de la seconde moitié des années 2000 qu’il amorce un retour au sein du félibrige, couronné en 2012 par le titre de « Mèstre en Gai Saber ». C’est durant cette époque qu’il se rapproche du PNO (Parti de la nation occitane), publie régulièrement dans Lo Lugarn, la revue du parti, sans toutefois jamais adhérer à celui-ci. Il sera enfin un acteur de l’activité de l’Association Internationale d’Études Occitanes (AIEO) jusqu’à sa mort.

Personnalité marquante et iconoclaste, auteur d’une œuvre littéraire originale, très au fait des considérations littéraires de son temps, aussi bien françaises qu’occitanes, Pierre Pessemesse est l’un des écrivains provençaux de langue occitane les plus importants et les plus atypiques de la génération d’après-guerre. Il compte d’ailleurs parmi les premiers prosateurs de sa génération.
Ses prises de positions tranchées et son travail souvent provocateur ont parfois pu lui valoir certaines inimitiés tant du côté des penseurs que des militants de tous bords, politiques comme culturels, félibres comme occitanistes.
Reste son œuvre littéraire, d’une qualité indéniable, totalement inscrite dans le renouveau et le questionnement de son temps. À ce titre on peut relever le roman Nhòcas e bachòcas (1957), qui conte le quotidien d’un jeune homme au sortir de la Seconde guerre mondiale avec en trame de fond la fracture vécue par les jeunes occitans dans une société rurale traditionnelle partiellement occitanophone et une société moderne, plurilingüe et cosmopolite. Enfin, son triptyque De fuòc amb de cendre (1973, 1976, 1978) qui conte le parcours de deux jeunes occitans engagés dans les forces SS par idéalisme, demeure une pierre angulaire de la littérature occitane de la seconde moitié du XXe siècle par toutes les thématiques et problématiques qu’il soulève.

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Les « poètes-ouvriers »
Bertrand, Aurélien
Eyraud, Noémie

Introduction

« Poètes-ouvriers » est une appellation donnée à une génération d’auteurs et de poètes actifs durant le XIXe siècle. Employée dans les textes d’analyses littéraires occitanes depuis le début du XXe, elle revêt cependant des significations parfois différentes selon son contexte d’utilisation et ne fait, encore aujourd’hui, pas consensus.
D’abord parce que le concept « d’ouvrier » est en pleine évolution au XIXe siècle. La signification du mot telle qu’employée depuis le XVIIIe de « celui ou celle qui travaille à la main » se transforme en celle de travailleur de la grande industrie qui, au cours du XIXe siècle, est en plein développement.
Ensuite parce que le terme « ouvrier » peut avoir indistinctement trait à des patrons aisés du secteur manufacturier, à des propriétaires terriens ou des ouvriers de la plus simple condition.
Enfin, parce que la question du thème traité par le « poète-ouvrier » dans ses écrits se pose à plusieurs titres : un auteur travaillant dans le secteur de l’industrie peut-il être considéré comme « poète-ouvrier » s’il écrit un texte purement comique et sans aucune forme de réflexion sur son contexte social ? Et à l’inverse, un prêtre publiant un texte à propos de sa condition sociale et de celle de ses fidèles peut-il être considéré comme un « poète-ouvrier » ? De même, pour un haut-fonctionnaire rédigeant un texte à propos de la misère sociale dont il peut être témoin.

 

Ces différentes problématiques inhérentes au concept même de « poète-ouvrier », ainsi que l’émergence au début du XXe siècle de la littérature prolétarienne, autre genre littéraire proche mais distinct, ont mené les chercheurs contemporains à faire évoluer la notion vers celle de « voix d’en bas » embrassant ainsi un corpus littéraire plus large mais plus clair et dont l’illustration la plus récente est la publication en 2009 de l’ouvrage collectif Mémoires de pauvres, qui interroge individuellement la situation sociale de neuf auteurs occitans pouvant être rattachés à l'appellation « poète-ouvrier ».

Histoire de la notion

Alphonse de Lamartine par François Gérard  

Le premier spécialiste ayant employé la notion de poète-ouvrier pour la littérature occitane est le félibre, écrivain et professeur de langue et de littérature provençale, Émile Ripert, dans sa thèse La Renaissance provençale : 1800-1860. Il y consacre la seconde partie de son second chapitre « Les poètes-ouvriers en Provence ». S’il n’y définit pas la notion de « poètes-ouvriers », ne faisant qu’une présentation des auteurs qu’il intègre au mouvement, il effectue, dans le chapitre précédent, une analogie entre « poésie-ouvrière » et « poésie-populaire » et sous-entend que ces notions sont plus générationnelles qu’esthétiques ou littéraires. Les « poètes-ouvriers » y sont ainsi présentés comme les héritiers des « protecteurs de la poésie populaire » : comme les influents George Sand et Alphonse de Lamartine, tous deux poètes, actifs contributeurs de la vie intellectuelle et littéraire française du XIXe siècle et promoteurs de la mouvance d’émancipation populaire par la littérature. L'appellation est donc employée pour une génération de poètes actifs durant la période romantique et n’a pas été pensée pour être interprétée au pied de la lettre quant à l’activité professionnelle des auteurs auxquels elle fait référence. Elle reflète davantage le paternalisme de la bourgeoisie littéraire française vis-à-vis d’une génération d’auteurs nouvelle ainsi que sa vision presque idéalisée de sa situation professionnelle. 
L'appellation « poète-ouvrier » disparaît avec la période romantique en ayant eu une influence bien plus importante pour la littérature française que la littérature occitane. Elle s’est ainsi surtout employée durant une période comprise entre la Monarchie de Juillet et le début du Second Empire soit entre 1830 et 1852.
Par la suite, plusieurs spécialistes de la littérature vont tenter de définir cette notion ou plutôt de redéfinir le concept même de « poète-ouvrier », trop sujet à interprétation. La proposition retenue aujourd’hui par les spécialistes du domaine occitan est celle proposée par Edmond Thomas dans son livre Voix d’en bas : la poésie ouvrière du XIXe siècle, édité chez François Maspero en 1979, dans la troisième note de la page 22 :

Il n'y a pas d'ouvrier dans le sens où on l'entendra à partir des années 1840. Le sens actuel de "travailleur de la grande industrie" ne pouvait naître qu'avec celle-ci. Le mot est donc encore pris dans le sens où l'employaient Rousseau et les hommes du XVIIIe siècle : "celui ou celle qui travaille à la main à quelque ouvrage que ce soit. Tout artisan qui travaille de quelque métier que ce soit" (Trévoux 1771). Je l'utilise dans ses acceptions successives, mais il est évident que la première poésie ouvrière, également antérieure aux grandes concentrations urbaines, ne pouvait être écrite que par des artisans. D'autre part, l'ambiguïté de certaines désignations de métiers peut faire courir le risque d'assimiler des patrons aisés ou propriétaires terriens bien pourvus à des ouvriers : imprimeur, cultivateur, vigneron, horloger-bijoutier, graveur par exemple.

La spécificité occitane

Le poète agenais Jasmin (1798-1864)

Au delà des difficultés intrinsèques de définition de la notion de « poète-ouvrier », l’histoire littéraire occitane connaît des difficultés spécifiques pour adapter ce concept à ses propres auteurs. 
La principale difficulté est directement liée à la situation économique de l’Occitanie (au sens de territoire géographique s'étendant de Bordeaux à Nice en remontant jusqu’à Clermont-Ferrand) qui connaît au XIXe siècle un développement industriel bien moins important que dans le Nord de la France limitant de par ce fait l’existence même de poètes-ouvriers potentiels. Cette difficulté est également accentuée par l’éloignement géographique des cercles littéraires parisiens qui impulsent les modes, protègent et parrainent des auteurs en devenir mais bien souvent résidant plus près de la capitale. Seuls quelques rares auteurs comme Jasmin parviendront à faire tomber la barrière linguistique qui séparent alors les poètes occitans de la reconaissance nationale.

Conclusion

Le XIXe siècle marque un tournant pour la littérature occitane. Celle-ci connaît un regain de vitalité extrêmement important d’abord impulsé par les romanistes, précurseurs d’un grand mouvement d’étude de la poésie des troubadours. Les poètes-ouvriers, épiphénomènes d’un élan plus vaste de renouveau littéraire leur emboîtent le pas bientôt suivis par le Félibrige, dont le chef de file, Frédéric Mistral, sera couronné par le Prix Nobel de littérature en 1904.
Les poètes ouvriers s’inscrivent ainsi dans le second temps de l’histoire littéraire occitane du XIXe siècle. S’ils sont pour certains parvenus à rencontrer un succès populaire parfois localement important leurs situations professionnelles très diverses couplée à une appellation vague pouvant être sujette à interprétation a mené le concept à évoluer aujourd’hui vers une acception plus large du sujet aussi bien sur le concept de poète que sur celui d'ouvrier.

Proposition de liste de « poètes-ouvriers »

La liste ci-dessous est proposée à titre provisoire et reste ouverte à toutes suggestions et redéfinitions du corpus auquel elle fait référence. 


Identité de l'auteur Origine géographique Profession(s) Lien vers les œuvres disponibles sur Occitanica Lien vers la biographie de l'auteur
         
Abric, Louis Lunel, (Hérault) Boulanger Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Allavène, Adolphe Aix-en-Provence, ; Marseille, (Bouches-du-Rhône) Doreur-Miroitier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Arnaud, Joseph Vaucluse Cordonnier

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Astier, Jean-Baptiste Marseille, (Bouches-du-Rhône) Cristallier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Aubry, François Avignon, (Vaucluse) ; Nîmes, (Gard) Serrurier    
Bellot, Pierre Marseille, (Bouches-du-Rhône) Marchand et fabricant de drap

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Bénazet, Olympe-Louis Toulouse, (Haute-Garonne) Nombreux métiers dont chanteur des rues Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Benoît, Robert Périgueux, (Dordogne) Coiffeur Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Blanc, François Marseille, (Bouches-du-Rhône) Cordonnier    
Boillat, Justin Nîmes, (Gard) Commis chez un marchand de vin puis greffe au tribunal de commerce Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Boissier, Auguste Die, (Drôme) Artisan-tanneur Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Bonnet, Pierre Beaucaire, (Gard) Cafetier

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Borghero, Louis Marseille (Bouches-du-Rhône) Tonnelier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Brousse, Guillaume Fonbarrade (Lot-et-Garonne) Laboureur    
Caillat, Jean-Baptiste Bouches-du-Rhône Serrurier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Carvin, Jean-Baptiste Marseille (Bouches-du-Rhône) Musicien Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Cassan, Denis Avignon, (Vaucluse) Prote Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Castela, Jean Tarn-et-Garonne Meunier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Cazaux, Jacques Montréjeau, (Haute-Garonne) Tailleur Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Cazes, Antoine Millau, (Aveyron) Fumiste Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Chauvier, Philippe Bargemon, (Var) Forgeron, ouvrier cloutier

Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana

 
Cluzel, Pierre Sauzet, (Drôme) Tailleur Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Coumbettos, dit Couquel Castelnaudary, (Aude) Tourneur

Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana

 
Courbin, Jean Portets, (Gironde) Forgeron, serrurier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Daniel, Claude Nîmes, (Gard) Ouvrier typographe    
Delbès, Antoine Agen, (Lot-et-Garonne) Tailleur

Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana

 
Desanat, Joseph Tarascon (Bouches-du-Rhône) Divers métiers dont : taillandier, forgeron puis charcutier

Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana

 
Favier, François Avignon, (Vaucluse) Marbrier

Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana

 
Fédières, Adrien Montpellier, (Hérault) Maître-maçon Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Galséran, Félix Marseille, (Bouches-du-Rhône) Tonnelier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Gélu, Victor Marseille, (Bouches-du-Rhône) Nombreux métiers dont  cheminot Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Granier, André-Louis Marseille, (Bouches-du-Rhône) Forgeron    
Grenier, Arnaud Lot   Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Grivel, Roch Crest, (Drôme) Tisserand Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Gruvel, Josselin Haute-Garonne Ouvrier corroyeur

Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana

 
Guisol, François Brignoles, (Var) Tanneur

Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana

 
Honnoré, Louis Marseille, (Bouches-du-Rhône) Ouvrier typographe Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Jasmin Agen, (Lot-en-Garonne) Coiffeur Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana Biographie de l'auteur
Julié, Louis Millau, (Aveyron) Ouvirer gantier

Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana

 
Lacombe, Joseph Caussade, (Tarn-et-Garonne) Menuisier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Lacroix, Mathieu Gard Maçon Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Laugier, Fidèle Marseille, (Bouches-du-Rhône) ; Var Cordonnier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Maillet, Alphonse Vaucluse Tailleur Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Mazabraud, Joseph Haute-Vienne Tailleur Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Mengaud, Lucien Toulouse, (Haute-Garonne) Peintre, bijoutier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Palay, Jean Pyrénées-Atlantiques Tailleur Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Payan, Toussaint Marseille, (Bouches-du-Rhône) Ouvirer tonnelier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Pélabon, Louis Toulon, (Var) Voilier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Petit, Jean Creuse Maçon et tailleur de pierre Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Peyrottes, Jean-Antoine Clermont-l'Hérault, (Hérault) Potier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana Biographie de l'auteur
Poncy, Charles Toulon, (Var) Maçon Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana Biographie de l'auteur
Mestre Prunac ; Liberat, Jacques Sète, (Hérault) Boulanger Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Reboul, Jean Nîmes, (Gard) Boulanger Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Revel, Pierre Marie Aude Prêtre Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Richier, Amable   Maréchal-ferrant Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Rieu, Charles Bouches-du-Rhône Maçon Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Rigal, Jean Agen, (Lot-en-Garonne) Tailleur Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Roch, Hippolyte Montpellier, (Hérault) Ferblantier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Tavan, Alphonse Bouches-du-Rhône Cultivateur puis employé des chemins de fer Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Verdié, Jean-Antoine Bordeaux, (Gironde) Boulanger, grenadier, vannier, marchand de journaux Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana Biographie de l'auteur
Vestrepain, Louis Toulouse, (Haute-Garonne) Cordonnier-bottier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana Biographie de l'auteur
Veyre, Jean-Baptiste Cantal Sabotier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Vidal, Jean-Paul Issel, (Aude) Potier Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
Younet, Jean Montauban, (Tarn-et-Garonne)   Voir les œuvres de et sur l'auteur disponibles sur Occitana  
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Le Dictionnaire de rimes languedociennes de Henri-Pascal de Rochegude
Bertrand, Aurélien

Résumé

Le Dictionnaire de rimes languedociennes est un manuscrit de Henri Pascal de Rochegude (1741-1834) rédigé vers la fin du XVIIIe siècle.
Riche de plus 13.000 mots, il permet de connaître la prononciation de l’occitan albigeois du temps de Rochegude. Il a probablement été rédigé parallèlement au Recueil de chansons et poésies modernes qui compile des chansons sélectionnées par Rochegude.
Le manuscrit est prêt pour être imprimé mais demeure à ce jour inédit.

Manuscrit du <i> Parnasse occitanien </i> (Roch ms 1), bibliothèque Pierre Amalric (Albi)

Ressources numériques


Documents conservés par la Médiathèque Pierre Amalric (Albi) et présentés individuellements :

 

- Le manuscrit définitif du Dictionnaire de rimes languedociennes

- Dictionnaire de rimes languedociennes (Roch Ms 24)

- Le brouillon manuscrit du Dictionnaire de rimes languedociennes

- Brouillon du Dictionnaire de rimes languedociennes (Roch Ms 23)

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Le Recueil de chansons de Henri-Pascal de Rochegude
Bertrand, Aurélien

Résumé

Le Recueil de chansons et autres pièces en langue méridionale est un manuscrit de Henri Pascal de Rochegude (1741-1834) copié vers la fin du XVIIIe siècle. Il contient 210 chansons et 12 pièces en vers d'inspiration, de formes, de tailles et de thématiques très diverses. À quelques exceptions près, toutes les chansons sont rédigées en occitan.

Manuscrit du <i> Recueil de chansons et autres pièces en langue méridionale </i> (Roch ms 9), bibliothèque Pierre Amalric (Albi)

Présentation du contenu

Le Recueil de chansons et autres pièces en langue méridionale est un manuscrit de Henri Pascal de Rochegude (1741-1834) copié vers la fin du XVIIIe siècle. Il contient 210 chansons et 12 pièces en vers d'inspiration, de formes, de tailles et de thématiques très diverses. À quelques exceptions près, toutes les chansons sont rédigées en occitan.
On peut classer les chansons de la manière suivante :

- 157 chansons d'amour, 
- 25 chants religieux, principalement des chants de noël, 
- 9 chansons de table ou à boire
- 11 chansons d'inspiration burlesque 
- 6 chansons au caractère politique (en relation avec les temps révolutionnaires).

L'ensemble des pièces est classé par ordre alphabétique des premiers vers et numéroté chronologiquement dans cet ordre. Pour certaines, une précision sur l'auteur ou la personne qui a inspiré la chanson est indiquée. Quelques titres de chants figurent sans aucun texte : dans ce cas, ils ne sont pas numérotés. Sur plusieurs chants figure la mention "notée", sans qu’aucune partition ne vienne toutefois les compléter.  

Les chansons d'amour 

Sur les 158 chansons d'amour répertoriées, les deux tiers mettent en scène les difficultés des rapports amoureux entre bergers et bergères, souvent sur le thème d'un amour non partagé, pas toujours très sincère mais consciencieusement dramatisé.
Dans certaines d'entre elles, une vingtaine, l'amour est partagé et consommé. La chanson devient allusive et coquine.
Ces chansons sont très caractéristiques de la seconde moitié du XVIIIe où le motif de la pastorale demeure très populaire parmi les nobles et les bourgeois « éclairés » qui y voient une résurgence des amours paysans antiques ainsi que de l’esprit libertin.
Cette sélection délibérée témoigne peut-être du goût personnel de Rochegude.  

Les chants religieux 

Les chants religieux sont majoritairement des « nadalets », chants de Noël. 14 sont du curé de Busque (village de la région de Graulhet), 2 de M. Plomet, prêtre de Montpellier, un du curé de Fresigne, un de Massol dit « le prébendier », 5 d'auteurs non mentionnés.
Deux autres chants sont des « stabat mater », chant sur la Passion. Enfin, une dernière chanson relate le mécontentement d'un curé censuré.  

Les chansons à boire et les chansons burlesques

Ces chansons célèbrent généralement le plaisir du délassement bucolique entre gens de bonne compagnie. 
On retrouve également une algarade entre une femme et son mari ivrogne, deux boutades contre les mouches, une contre les puces, des moqueries contre les uns ou les autres, des chants d’où il est question d'oiseaux et un chant sur la vieillesse et la mort qui bénéficie de références à la culture antique ainsi qu’à la mythologie.  

Les chansons politiques

Ces chansons demeurent difficile à appréhender en l’absence de leur contexte de composition. On y retrouve toutefois :

- un chant évoquant la prolifération des loups en France qui semble s’accélérer depuis la Terreur
- une chanson sur l'opportunisme politique bâtie autour de la figure de la girouette suivant le sens du vent, qu’il soit royal ou républicain 
- une chanson sur les regrets d’habitants de la paroisse de Castres dont le curé, réfractaire, est chassé
- une chanson sur la fidélité à l’église catholique
- une chanson d’amour dédié à une figure difficile à identifier, peut-être Henri IV. 

Les pièces diverses 

Certaines pièces peuvent être classées à part, n’étant pas des chansons. Parmi celles-ci

- Requista del P. Filip Cleric als juges de Besièrs en 1740, sur la saleté des rues de Béziers
- Dins Besièrs de tots temps se veirà de falords, où des prêtres se voient dérober leur déjeuners au cours d’une partie de pêche
- Los gorraus de Pechelicon, sur les figues - los pelegrins d'Emmaüs, traduction de l’Évangile de Luc n°24
- lo conte ditz qu'una cigala, traduction de la fables de la Fontaine « La cigale et la fourmi »
- S'aimatz lo lengatge "patois", un texte humoristique sur les qualitées attribuées à la langue d’oc.

Ressources numériques


Documents conservés par la Médiathèque Pierre Amalric (Albi) et présentés individuellement :

 

- Les manuscrits du Recueil de chansons et autres pièces en langue méridionale

- Recueil de chansons et poésies modernes (Roch Ms 9 a)

- Tables incomplètes du manuscrit 9 a (Roch Ms 9 b)
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Le Glossaire occitanien
Bertrand, Aurélien

Résumé

L’Essai d'un glossaire occitanien, pour servir à l'intelligence des poésies des troubadours (ou Glossaire occitanien) est un lexique occitan médiéval-français, publié de manière anonyme en 1819 par Henri Pascal de Rochegude (1741-1834), parallèlement à son Parnasse occitanien. Il constitue une avancée fondamentale pour l’étude des textes et de la langue des troubadours au XIXe siècle, préfigurant le mouvement dit des « romanistes », appellation donnée aux savants qui étudieront ce sujet à partir du XIXe siècle.

Autres versions du titre

Essai d'un glossaire occitanien, pour servir à l'intelligence des poésies des troubadours (forme complète du titre dans l'édition de 1819)

Manuscrit du <i> Glossaire occitanien </i> (Roch ms 1 bis), bibliothèque Pierre Amalric (Albi)

Présentation du contenu

Pensé comme une aide à la compréhension de la langue d’oc des XIe, XIIe et XIIIe siècles, l'Essai d'un glossaire occitanien, pour servir à l'intelligence des poésies des troubadours (ou Glossaire occitanien) puise dans les textes littéraires emblématiques de ces époques : la Chanson de la Croisade contre les albigeois, le Bréviaire d’amour, le roman de Gérard de Roussillon, le roman Jaufré, le Traité des vertus et des vices, la Vie de Saint-Honoré de Lérins ainsi qu’un Nouveau Testament.
Il puise également dans les divers dictionnaires en sa possession comme ceux de Pierre Borel (1620?-1671), Gilles Ménage (1613-1692), du Cange (1610-1688), sans en être totalement satisfait, et celui de Boissier de Sauvages (1710-1795) qui lui est le plus utile.

Dans la préface de 18 pages qui ouvre le recueil Rochegude expose sa théorie sur l’origine et l’évolution de la langue d’oc, théorie très proche de celle retenue par la majorité des linguistes contemporains.
Il y affirme que l’occitan n’est pas la langue mère des autres langues romanes et que chaque langue s’est probablement construite en puisant dans le lexique de l’une ou l’autre de ses voisines. Il décrit aussi les phénomènes de diglossie et de substitution linguistique qui expriment l’idée que les langues se substituent les unes aux autres en fonction des rapports de puissance politiques ou économiques qui les lient   

Les manuscrits

La version publiée de l’Essai d'un glossaire occitanien, pour servir à l'intelligence des poésies des troubadours ne représente qu’une partie du travail effectué par Rochegude. Les manuscrits et versions préparatoires du glossaire sont accessibles ci-dessous.


Ressources numériques


Documents conservés par la Médiathèque Pierre Amalric (Albi) et présentés individuellement :


- Le manuscrit définitif de l'Essai d'un glossaire occitanien, pour servir à l'intelligence des poésies des troubadours

- Second tome du parnasse occitanien de Henri de Pascal de Rochegude qui contient la version définitive du Glossaire occitanien à partir du feuillet 363 (Roch Ms 1 bis)


- Le manuscrit de la version préparatoire du Glossaire occitaninen

- Glossaire occitanien pour servir à l'intelligence des poésies des troubadours et des autres ouvrages écrits en cet idiome (Roch ms 17) 


- Les manuscrits des additions et corrections au Glossaire occitaninen

Additions et corrections au glossaire occitanien : aditions et corrections (Roch Ms 18 a)

Additions et corrections au glossaire occitanien : mots à ajouter (Roch Ms 18 b)

Additions et corrections au glossaire occitanien : mots du glossaire occitanien apppuyés, éclairés et confirmés par un ou plusieurs exemples (Roch Ms 18 c)

Additions et corrections au glossaire occitanien : exemples qui sont dans le dictionnaire languedocien de Sauvages (Roch Ms 18 d)



- Les manuscrits des sources littéraires du Glossaire occitanien

- Recueil de textes romans du Nord et du Midi (Roch Ms 2)
-
Recueil des divers ouvrages des XIIIe et XIVe siècles (Roch Ms 4)



- Les manuscrits des listes de mots extraits de sources littéraires et philologiques du Glossaire occitanien

Mots extraits de Beda, partie 1 (Roch Ms 19 a)

- Mots extraits de Beda, partie 2 (Roch Ms 19 b)

Mots tirés du dictionnaire de Sauvages (Roch Ms 19 c)

Mots tirés du Nouveau testament (Roch Ms 19 d)

Mots tirés d'Honorat de Lerins (Roch Ms 19 e)

Glossaire non identifié (Roch Ms 19 f)

Mots provençaux de l'histoire des albigeois, en vers, par de Tudele (Roch Ms 19 g)

Glossaire des mots provençaux extraits des troubadours (Roch Ms 20 a)

Mots absents du dictionnaire languedocien et celui de Sauvages (Roch Ms 20 b)

Mots tirés du banquet d'Augié Gaillard (Roch Ms 20 c)

A la fin des fables causides de La Fontaine en bers gascouns (Roch Ms 20 d)


- Le manuscrit d'un dictionnaire annoté par Rochegude

Dictionnaire méridional annoté par H. de Rochegude (Roch Ms 21)


- Le manuscrit d'un glossaire des troubadours

- Glossaire des troubadours (Roch Ms 27)


Accéder aux versions imprimées du Glossaire occitanien disponibles sur Occitanica.eu

- Édition de 1819


Accéder à toutes les ressources à propos du Parnasse occitanien disponibles sur Occitanica.eu

- Voir la liste des résultats sous ce lien


Ressources bibliographiques

Éditions :

Toulouse : Benichet Cadet, 1819

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Le Parnasse occitanien
Bertrand, Aurélien

Résumé

Le Parnasse occitanien, ou Choix de poésies originales des troubadours, tirées des manuscrits nationaux (ou Parnasse occitanien) est une anthologie de textes de troubadours publiée de manière anonyme en 1819 par Henri Pascal de Rochegude (1741-1834), parallèlement à son Essai d'un glossaire occitanien, pour servir à l'intelligence des poésies des troubadours, paru la même année. Il constitue une avancée fondamentale pour l’étude des textes et de la langue des troubadours au XIXe siècle, préfigurant le mouvement dit des « romanistes », appellation donnée aux savants qui étudieront ce sujet à partir du XIXe siècle.

Autres versions du titre

Le parnasse occitanien, ou Choix de poésies originales des troubadours, tirées des manuscrits nationaux (forme complète du titre dans l'édition de 1819)

Manuscrit du <i> Parnasse occitanien </i> (Roch ms 1), bibliothèque Pierre Amalric (Albi)

Présentation du contenu

Le Parnasse occitanien est une anthologie de textes de troubadours publiée de manière anonyme en 1819 par Henri Pascal de Rochegude (1741-1834), parallèlement à son Essai d'un glossaire occitanien, pour servir à l'intelligence des poésies des troubadours, paru la même année. Il constitue une avancée fondamentale pour l’étude des textes et de la langue des troubadours au XIXe siècle, préfigurant le mouvement dit des « romanistes », appellation donnée aux savants qui étudieront ce sujet à partir du XIXe siècle. 
L’anthologie, prête dès 1797, ne sera publiée que 24 ans plus tard, probablement pour des raisons financières. La version manuscrite de l’anthologie comprend d’ailleurs des copies de textes de plus d’une cinquantaine de troubadours finalement absents de la version imprimée.

Les textes présents dans le Parnasse occitanien sont directement copiés depuis les chansonniers médiévaux ou depuis les copies du philologue Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye (dit « Sainte-Palaye) (1697-1781) notamment. Ils sont précédés d’une préface de 18 pages, ainsi que, lorsque cela est possible, de la « vida » (biographie du troubadour) et de la « razo » (explication) du texte copié.  

La préface du Parnasse occitanien permet à Rochegude de présenter et de justifier son regard critique sur les textes qu’il édite ainsi que sur le travail de ces prédécesseurs (Sainte-Palaye et son éditeur l’abbé Millot au XVIIIe siècle mais aussi Jean de Nostredame au XVIe). 
Son travail, bien que salué par la critique en France et en Allemagne, l’autre pays des romanistes, ne connaîtra qu’une ampleur relative comparativement à celle de son correspondant le romaniste François Just Marie Raynouard (1761-1836), établi à Paris.   

Les manuscrits

La version publiée du Parnasse occitanien ne représente qu’une partie du travail d’anthologie. Les versions préparatoires et manuscrits du Parnasse, accompagnés de leur présentation individuelle, sont accessibles ci-dessous.


Ressources numériques


Documents conservés par la Médiathèque Pierre Amalric (Albi) et présentés individuellement :


- Les manuscrits définitifs du Parnasse occitanien

- Accéder au Premier tome du parnasse occitanien de Henri de Pascal de Rochegude (Roch Ms 1)

- Accéder au Second tome du parnasse occitanien de Henri de Pascal de Rochegude (Roch Ms 1 bis)



- Les manuscrits de travail du Parnasse occitanien

- Accéder à Le Parnasse occitanien, copie de travail n°1 (Roch Ms 10 a)

- Accéder à Le Parnasse occitanien, copie de travail n°2 (Roch Ms 10 b)

- Accéder à Le Parnasse occitanien, copie de travail n°3 (Roch Ms 10 c)

- Accéder à Le Parnasse occitanien, copie de travail n°4 (Roch Ms 10 d)

- Accéder à Le Parnasse occitanien, copie de travail n°5 (Roch Ms 11)

- Accéder à Le parnasse occitanien, copie de travail n°6 (Roch Ms 12)

- Accéder à Le Parnasse occitanien, copie de travail n°7 (Roch Ms 13)


- Les manuscrits des sources du Parnasse occitanien tirées des collections du philologue Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye (1697-1781) (dit « Sainte-Palaye »)

- Accéder aux Pièces (occitaniennes) tirées des mss. de Ste Palaye (Roch Ms 14 a)

- Accéder aux Pièces tirées de Sainte-Palaye, seconde partie (Roch Ms 14 b)

- Accéder aux Pièces tirées de Sainte-Palaye, troisième partie (Roch Ms 14 c)

- Accéder aux Pièces tirées de Sainte-Palaye, quatrième partie (Roch Ms 14 d)

- Accéder aux Pièces tirées de Sainte-Palaye, cinquième partie (Roch Ms 14 e)

- Accéder aux Pièces tirées de Sainte-Palaye, sixième partie (Roch Ms 14 f)

- Accéder aux Pièces tirées de Sainte-Palaye, septième partie (Roch Ms 14 g)

- Accéder aux Pièces tirées de Sainte-Palaye, huitième partie (Roch Ms 14 h)

- Accéder aux Pièces tirées de Sainte-Palaye, neuvième partie (Roch Ms 14 i)

- Accéder aux Pièces tirées de Sainte-Palaye, dixième partie (Roch Ms 14 j)


- Le manuscrit de la source du Parnasse occitanien tirée des Rasós de trobar du troubadour catalan Ramon Vidal de Besalú

- Accéder à l'Extrait des Rasós de trobar (Roch Ms 15)


- Le manuscrit de la source musicale du Parnasse occitanien tirée du manuscrit dit « chansonnier d'Urfé »

- Accéder aux Airs notés du manuscrit d'Urfé (Roch Ms 16)


Accéder aux versions imprimées du Parnasse occitanien disponibles sur Occitanica.eu

- Édition de 1819


Accéder à toutes les ressources à propos du Parnasse occitanien disponibles sur Occitanica.eu

- Voir la liste des résultats sous ce lien


Ressources bibliographiques

Éditions :

Toulouse : Benichet Cadet, 1819

Genève : Slatkine reprints, 1977

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L'Elucidari, l'occitan littéraire et scientifique un siècle après la Croisade contre les Albigeois
Bertrand, Aurélien

Résumé

L’Elucidari o Elucidari de las proprietatz de totas res naturals  est un manuscrit occitan anonyme du XIVe siècle. Il est l’un des rares témoignages de la vie culturelle et scientifique occitane près d’un siècle après la fin de la Croisade contre les Albigeois qui avait définitivement mis fin à la lyrique des troubadours.
  Fébus et un écuyer (en bas à droite) portent devant le trône de Dieu le haume au cimier du comte de Foix, Extrait du ms. 1029 de la Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris, feuillet 1

Autres versions du titre :

< Elucidari do las proprietatz do totas res naturals

< De proprietatibus rerum (version latine originale)

Exemplaires conservés

1 exemplaire connu :

- Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève, ms. 1029 : lien de la notice d’inventaire en ligne

Description physique : Parchemin. 9-CCXCV feuillets. Nombreuses et remarquables peintures, dont quelques-unes ont été rognées par un relieur. 387 × 205 mm.

Marques d'appartenances : 
- Aux ff. 8 et I, armoiries écartelées des comtes de Foix et de Béarn (écartelé, aux 1 et 4 d'or aux 4 pals de gueules (Foix), aux 2 et 4 d'or à deux vaches de gueules (Béarn)
- dans l'enluminure du f. I, l'écuyer soutient le heaume de Gaston Phébus, comte dès 1343

- au folio 294v on remarque la mention :

« Ce livre est a celuy qui sanz blasme
En son droyt mot porte : J'ay belle dame. »

il s'agit de la devise de Jean III de Grailly devenu en 1412 Jean Ier de Foix, neveu et héritier du successeur de Gaston Fébus, Mathieu de Foix-Castelbon (1374-1388), elle paraît se rapporter à Jeanne d'Albret, seconde femme de Jean de Grailly (1422). Le manuscrit, qui semble avoir été l'exemplaire familial transmis d'héritier en héritier de Fébus, figure dans l'inventaire daté de 1533 de la bibliothèque d'Henri II d'Albret, roi de Navarre de 1503 à 1555.

- L'« Ex libris S. Genovefae Paris., 1753 » signifie qu'il est entré dans les collections génovéfaines entre 1687 et 1719.

Origine et Possesseurs

Le manuscrit a appartenu à plusieurs descendants ou membres de la famille des Comtes de Foix puis de la famille d’Albret. On peut par exemple citer grâce aux diverses mentions d’appartenance présentes sur le manuscrit :


1/ Jean Ier, comte de Foix (1384-1436) neveu et succésseur de Gaston III de Béarn, dit Fébus
2/ Henri II, roi de Navarre, (1503-1555), héritier plus lointain de Gaston Fébus
3/ Jeanne d'Albret (1528-1572), successeur de Henri II
4/ La présence de l’« Ex libris S. Genovefae Paris., 1753 » permet d’identifier l’entrée du manuscrit dans les collections de la Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris entre 1687 et 1719.


Note d’étude

L’Elucidari, ou Elucidari de las proprietatz de totas res naturals, est la traduction occitane du De proprietatibus rerum de Barthélémy l'Anglais, franciscain natif d’Angleterre ayant étudié la théologie à Paris avant de partir pour l’Allemagne.

La copie occitane de ce manuscrit rédigé à l’origine en latin est commandée par la cour de Béarn alors que son jeune comte, futur Gaston Fébus, n’est âgé que d’une dizaine d’années. C’est sans doute la mère de ce dernier, Aliénor de Comminges, alors chargée d’assurer une quasi régence depuis la mort de Gaston II en 1343, qui semble être la commanditaire probable de cette traduction. De plus, la présence en tête du manuscrit d’un poème dédié au jeune prince, évidement absent de la version latine, et le mettant en scène à la rencontre de l'allégorie de la Sagesse laisse penser que ce texte devait participer à l’éducation du jeune comte et le préparer l’exercice du pouvoir.

À l'exception du poème qui le précède, la traduction occitane de l’Elucidari est une compilation à caractère encyclopédique de l’ensemble des connaissances jugées essentielles au XIVe siècle. En 295 feuillets, l’Elucidari propose une hiérarchisation des choses (comprendre par là « éléments de la Création ») depuis Dieu et les anges jusqu’aux animaux et aux couleurs en passant par les êtres humains. Chaque entrée propose la dénomination des choses ainsi que leur étymologie (souvent approximative, voire incorrecte), puis indique les éléments qui les composent. À visée didactique, l’Elucidari est précédé d’une table reprenant les premiers mots de chaque définition classés alphabétiquement et renvoyant à la page correspondante ; il se conclut également par un index reprenant ce système mais faisant référence aux noms désignant les choses matérielles. Ce système ne reprend cependant pas la totalité des définitions abordées par le traité.
Une liste de préparations médicales soignant les maux courants de la vie quotidienne est également présente à la fin du manuscrit.

Au delà de son aspect strictement documentaire, l’Elucidari est un témoignage précieux de la diffusion du savoir par la langue vernaculaire au XIVe siècle. Contrairement à l’autre grand manuscrit commandé par la cour des comtes de Foix, la Chirurgie d’Albucasis, le De proprietatibus rerum dont est issu l’Elucidari connaît un nombre important de traductions manuscrites dans diverses langues d’Europe comme le français, l’anglais, le néerlandais ou l’italien, témoignant de l’intérêt important que revêt le savoir dans les cours européennes du XIVe siècle. C’est d’ailleurs bien souvent du latin qu’est traduite la plupart des textes qui tentent de rassembler le savoir de toutes les origines. À cette époque la prédominance du latin est due à l’importance modérée des langues vernaculaires en dehors de leurs zones d’emploi originelles mais aussi à l’instruction donnée principalement dans des universités théologiques où la langue de l’enseignement demeure le latin. Ce n’est qu’à partir des XVe et XVIe siècles que les langues vernaculaires, fortes de la puissance et de l’importance politique croissante de plusieurs nations européennes, commencent à remplacer le latin, trouvant également dans l’imprimerie naissante un vecteur de diffusion bien moins onéreux que les copies manuscrites.

Bibliographie

Éditions :

- Guinn Scinicariello, Sharon. A Critical Edition of Books I-VII of the "Elucidari de las proprietatz de totas res naturals", Ph. D. dissertation, University of North Carolina, Chapel Hill, 1982, 509 p

Études :

- Appel, C. « Der provenzalische Lucidarius ». Zeitschrift für romanische Philologie, 13, 1889, p. 225-252

- Evans, Dafydd. « La langue de l'Albucasis et de l'Elucidari ». Actes du Congrès international de langue et littérature d'oc et d'études francoprovençales (Montpellier, septembre 1970). Montpellier, Centre d'études occitanes, 1971, t. 9, p. 329-336

- Evans, Dafydd. « L'emploi de la rime dans l'Elucidari ». Cultura neolatina, 38, 1978, p. 87-93

- Evans, Dafydd. « Occurrences of rhyme in medieval prose ». French Studies Bulletin, 10, 1984, p. 9-10

- Latini, Brunetto. Li livres dou tresor  : publié pour la première fois d'après les manuscrits de la Bibliothèque impériale, de la Bibliothèque de l'Arsenal et plusieurs manuscrits des départements et de l'étranger par P. Chabaille. Paris, Imprimerie impériale (Collection des documents inédits sur l'histoire de France. Première série: Histoire littéraire), 1863, xxxvi + 736 p. (ici p. xii) [Voir l'étude sur Gallica]

- Meyer, Heinz. Die Enzyklopädie des Bartholomäus Anglicus : Untersuchungen zur Überlieferungs- und Rezeptionsgeschichte von "De proprietatibus rerum". München, Fink (Münstersche Mittelalter-Schriften, 77), 2000, 523 p

- Meyer, Paul. « Inventaire des livres de Henri II roi de Navarre ». Romania, 14, 1885, p. 222-230 [Voir l'étude sur Gallica]

- Raynaud de Lage, Guy. « Le Livre de chasse et l'Elucidari ». Annales du Midi, 1952, p. 349-357.

- Ricketts, Peter Thomas. « Le livre XVII du De proprietatibus de Barthélemy l'Anglais et l'Elucidari », L'occitan, une langue du travail et de la vie quotidienne du XIIe au XXIe siècle. Actes du colloque, 23 et 24 mai 2008, éd. Jean-Loup Lemaître et Françoise Vielliard, Paris, De Boccard; Ussel, Musée du Pays d'Ussel – Centre Trobar, 2009, p. 239-245.

- Ricketts, Peter Thomas. « La traduction du De Proprietatibus rerum de Bartolomé l'Anglais en occitan ». Froissart à la cour de Béarn: l'écrivain, les arts et le pouvoir, éd. Valérie Fasseur, Brepols, Turnhout, 2009, p. 215-221

- Ricketts, Peter Thomas. « L'ouïe et la surdité dans l'Elucidari de Barthélémy l'Anglais ». La voix occitane. Actes du VIIIe Congrès de l'Association internationale d'études occitanes (Bordeaux, 12-17 septembre 2005), éd. Guy Latry, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2009, t. 1, p. 451-456

- Ricketts, Peter Thomas. « Le De proprietatibus et l'Elucidari occitan : le cas du livre XVII ». Encyclopédie médiévale et langues européennes. Réception et diffusion du "De proprietatibus rerum" de Barthélémy l'Anglais dans les langues vernaculaires, éd. Joëlle Ducos, Paris, Champion (Colloques, congrès et conférences. Sciences du langage, histoire de la langue et des dictionnaires, 12), 2014, p. 223-233

- Ventura, Simone. Autour de la version occitane du De proprietatibus rerum de Barthélémy l'Anglais. éd. Pierre Nobel, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté (Littéraire), 2004, p. 47-62.

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