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Révolution française et normalisation linguistique : le cas de l'occitan / par Rémy Pech
Pech, Rémy
En matière linguistique, l'ouvrage de la Révolution a consisté beaucoup plus à répandre l'enseignement du français qu'à réduire la pratique de la langue d'oc. L'effort de la Révolution dans ce domaine s'inscrit dans le prolongement des dispositions prises par la monarchie pour manifester la continuité du royaume et affirmer la prééminence des institutions centralisées. L'oc reste la langue des peuples d'Occitanie : on utilise aussi bien pour la diffusion des préceptes de l'idéologie révolutionnaire que pour mobiliser les paysans contre les autorités, mais la politique de scolarisation et d'enseignement favorise à terme le français.

Lire l'article (en français) en ligne sur Persée. 
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Jaurès l'Occitan / Rémy Pech
Pech, Rémy
Dans cette conférence donnée le 27 mars 2014 aux Archives nationales de France dans le cadre de l'exposition du Centenaire Jaurès (Archives nationales, 5 mars-7 juillet 2014), Rémy Pech, professeur émérite à l'Université Toulouse Jean-Jaurès, revient sur les rapports qu'entretenait l'homme politique, intellectuel et journaliste tarnais avec la langue occitane.

Jaurès, qui s'est montré toute sa vie parfaitement occitanophone, s'est régulièrement exprimé en occitan dans ses discours politiques, pendant les campagnes électorales dans le Tarn mais également en Languedoc, comme à Maraussan devant les « vignerons libres » en 1905. En revanche, il a été peu intéressé par le mouvement culturel renaissantiste félibréen, alors à son apogée dans les années 1890-1900 et qu'il découvre lors de la fête annuelle du mouvement, la Sainte-Estelle, qui se tient à Albi en 1882. Il considère alors le mouvement comme un cénacle de notables qui ne parle pas aux classes populaires.

Il n’en est pas moins lecteur de la littérature d'expression occitane de son temps, dont il rend compte dans ses chroniques littéraires de La Dépêche.

La contribution majeure de la pensée politique de Jean Jaurès vis-à-vis de l'occitan concerne la question de l'enseignement. En 1911, dans une série d'articles, il plaide pour l’enseignement de l'occitan dans le cadre de la « méthode comparée », qui, à côté du français, permettrait aux nouvelles générations une maîtrise de l'intercompréhension de langues latines. Au-delà de l'apport en termes de compétences linguistiques, la valorisation de l'intercompréhension des peuples de langue latine participerait selon lui d'un progrès vers la révolution sociale et l'Internationalisme.