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13e Rencontre du Patrimoine Historique : "Escapade au pays du Vert galant"
Chapot-Blanquet, Maguy

Depuis 2008, l'association "Histoire et cultures en Languedoc" organise chaque année les Rencontres Internationales du Patrimoine Historique.

Avec le soutien de la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée, du CIRDOC - Institut occitan de cultura, de la Société Archéologique de Montpellier, de l'Office de Tourisme de l'Albret, de la ville de Nérac, du département du Gers et de l'Abbaye de Flaran (Centre patrimonial départemental), classé au titre des Monuments historiques.

Découvrir l'association Histoire et cultures en Languedoc.

Escapade au pays du Vert galant : XVIe siècle

Ce pays est un ensemble de petites vallées qui composent la « Basse Navarre » et le territoire souverain du Béarn. Ce « confetti » indépendant entre la France et l’Espagne n’eut de cesse de revendiquer sa réunification avec la « Haute Navarre », celle de Pampelune. Ce désir fut aussi vif de part et d’autre des Pyrénées. Depuis Louis le Débonnaire, auquel on impute la césure du territoire navarrais, Trastamare, Grailly et d’Albret furent en conflit avec leurs homologues espagnols. Pourquoi ? La raison est simple : le Béarn tient les ports des Pyrénées entre la France et l’Espagne.
Au cours des guerres que se livrèrent François Ier et Charles Quint, Henri II de Navarre est du côté français. Mais, après la défaite de Pavie, en 1525, François est fait prisonnier et le sort de la Navarre sera réglé à la « Paix des Dames » en 1529 : la Haute Navarre restera espagnole.
En 1527, Henri épouse la soeur du roi, Marguerite d’Angoulême. Voici donc la Navarre dotée d’une reine de haute lignée, ajoutons à cela qu’elle est belle, diplomate, femme de lettres. Diplomate, elle fut envoyée à Madrid par sa mère, Louise de Savoie, pour négocier la libération de son frère auprès de Charles Quint. Femme de lettres, elle fut admirée de tous. Parmi ses nombreux écrits, on retiendra l’Heptaméron, reconnue comme une oeuvre majeure du XVIe siècle. Humaniste, elle s’inscrit dans le courant réformiste comme l’atteste son recueil « Le miroir de l’âme ». Elle est la protectrice du cercle de Meaux opposé aux théologiens de la Sorbonne. Après l’affaire des Placards, elle part pour Nérac et accueille à sa cour ses amis en disgrâce, Rabelais et Marot, entre autres.
Sur le plan politique et religieux, la Navarre aura un rôle de premier plan dans les évènements qui, en ce XVIe siècle, précipitera le pays dans les guerres de religion : sa fille , Jeanne, fera entrer la Navarre dans le camp armé des réformés, dont elle prendra la tête.

Qui est Jeanne d’Albret ?
Elle nait en 1528 à St Germain en Laye, fille unique de Marguerite et du roi de Navarre, Henri d’Albret. Elle est donc appelée à régner. Elle s’y emploiera avec détermination et foi.
Le caractère trempé de Jeanne se manifeste dès l’âge de 12 ans. Elle s’oppose à son oncle, François Ier, qui veut la marier au duc de Clèves. A 14 ans, son mariage forcé fait grand bruit. Elle refuse d’aller à l’autel. On l’y conduit de force. Elle obtiendra la nullité de son mariage et se remariera avec l’homme qu’elle a choisi, le bel Antoine de Bourbon. De ce mariage heureux naitra le futur Henri IV, lequel aura les qualités politiques de sa mère, la valeur des armes et la galanterie de son père.
Femme de foi, érudite et lettrée, Jeanne ira plus loin dans les préceptes évangélistes de sa mère. Elle abjure la religion catholique et se convertit au protestantisme.
La guerre est là. Antoine passe dans le camp des catholiques, c’est la rupture avec Jeanne. La terrible défaite de Jarnac va clore pour un temps la guerre par le traité de St Germain le 8 août 1570.
Les discussions sont âpres avec Catherine de Médicis qui finit par consentir à donner sa fille, Marguerite de Valois à Henri III de Navarre sous réserve que la princesse reste catholique. Le mariage est célébré le 18 aout 1572, Jeanne était morte d’épuisement en juin, loin de son fils. La paix sera de courte durée car, quelques jours plus tard, aura lieu le massacre de la Saint Barthélémy. 

Par cet exposé se détachent les portraits de deux reines, deux femmes qui ont mis par leur talent, leur caractère, la Navarre au premier plan dans  l’échiquier politique, et ont donné leur lustre aux cours de Pau et de Nérac. La troisième reine de Navarre, dont on parlera plus particulièrement, aura de sa tante la beauté, l’intelligence, un sens politique certes, mais se trompera souvent de camp, ses choix diplomatiques étant plus sentimentaux.

« La Marguerite des Marguerites » dira Ronsard pour la tante, « La perle des Valois » pour Margot. Pourquoi ce nom ? Ronsard écrivant un amusement théâtral pour les enfants de Catherine de Médicis, donna ce nom à la petite Marguerite, la plus jeune de la fratrie. Ce nom lui restera, avec affection pour ses frères mais sans aménité dans sa légende noire.
Cette légende à titre posthume est popularisée par Dumas et Michelet et, plus près de nous par le film de Patrice Chéreau, « La Reine Margot » qui donne un éclairage sulfureux du personnage. Mais cette légende est aussi née du temps de Marguerite de Valois. Son plus farouche détracteur fut Agrippa d’Aubigné à qui on attribue « le divorce satirique ou les amours de la reine Marguerite » écrit en 1607. Ne fait-on pas dire à Charles IX vouloir donner « Sa Margot, non seulement pour femme au roi de Navarre, mais à tous les hérétiques de son royaume ».

Mais qui de Marguerite de Valois à la reine Margot est la vraie Marguerite ? Jean Castarède, dans son ouvrage La triple vie de la reine Margot la définit ainsi : amoureuse, complotiste, écrivaine.
Amoureuse, elle le fut pour chacun de ses amants. Elle s’affiche comme une femme libre, hors de son temps. Elle instaure, à Nérac, une véritable cour d’amour, pas très troubadouresque.
Complotiste, ses choix politiques sont guidés par ses sentiments, qui la conduiront à participer avec son frère préféré François d’Alençon à la conjuration des « Malcontents » en 1574. Ce qui lui vaudra la réclusion au Louvre.
Libérée, elle se lance dans une mission « secrète » au Pays Bas toujours pour son frère François. Puis de Pau à Nérac, de château en château, ses choix politiques la conduiront à Usson ou son frère Henri III l’assigne à résidence pendant 19 ans. Elle se consacre alors à l’écriture. Ecrivaine, elle laisse un ouvrage remarquable, « Les mémoires de Marguerite de Valois », sorte de bestseller de la Renaissance que l’on redécouvre depuis peu. Cette correspondance nous révèle l’intime de Marguerite : « une enfant mal aimée dans une armure de reine » dira Isabelle Adjani qui l’incarna à l’écran.

Maguy Chapot-Blanquet, Docteur en sciences humaines

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Conférence de Charlotte de Malet et Marie-Sabrina Bonnaffé sur les reines de Navarre
Malet, Charlotte de
Bonnaffé, Marie-Sabrina (19..-....)

Texte de la conférence De Marguerite de Valois à la reine Margot par Charlotte de Malet, conférencière des Musées nationaux, donnée le 25 septembre à l’Abbaye de Flaran à l'occasion du 13e colloque Histoire et Cultures en Languedoc.

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Tradition littéraire, regard sociolinguistique et écologie de l'occitan et d'autres langues minorisées dans l'oeuvre de W. S. Merwin
Alm, Michael
Mémoire soutenu par Michael Alm au département d'occitan de l’Université de Paul Valéry en 2020.
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1907 : La révolte des vignerons

Au début du XXe siècle, fraude mais surtout surproduction conduisent à une chute effrénée des cours du vin. Le Languedoc et le Roussillon sont touchés de plein fouet. Dans ce contexte de crise, un vaste mouvement de protestation s’organise derrière plusieurs hommes qui vont pour la postérité incarner cette révolte et devenir ses porte-voix : Ernest Ferroul, Marius Cathala... mais surtout Marcelin Albert, dont l’histoire et la légende deviendront indissociables de 1907. L’exposition vous invite à découvrir, dans une lecture croisée des documents d’époque et de l’œuvre graphique de Paul Astruc traduite pour l’occasion en occitan, ce mouvement central dans l’histoire contemporaine du Languedoc et du Roussillon. 

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Les papiers retrouvés d’un mutin du 17e d'Infanterie

D'après une exposition physique réalisée à l'occasion des Journées européennes du Patrimoine en 2019 par le CIRDOC - institut occitan de cultura.

La mutinerie du 17e régiment d'Infanterie marqua la mémoire collective bien au-delà des révoltes viticoles de 1907.
La famille de Georges Séverac a récemment mis à la disposition du CIRDOC la correspondance qu'il a entretenu avec sa famille pendant tout son séjour à Gafsa en Tunisie, où les mutins ont été envoyés.

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La bibliothèque de Théodore de Félice ou le fonds particulier d'un érudit
Médiathèque intercommunale (Le Chambon-sur-Lignon, Haute-Loire)

Cette bibliothèque familiale dite de "l'honnête homme" comprend un fonds occitan important collecté par Théodore de Félice, linguiste et lui-même auteur de plusieurs ouvrages sur l'occitan protestant du Velay oriental (vivaro-alpin).

Pour en savoir plus : Médiathèque intercommunale du Chambon-sur-Lignon, Fonds Théodore de Félice

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Le marché et la langue occitane en région Occitanie, une enquête du laboratoire DIPRALANG
Alén Garabato, Carmen (1963-....)
Boyer, Henri (1946-....)

Une enquête a été réalisée par le Laboratoire DIPRALANG – EA 739 de l’Université Paul-Valéry Montpellier en 2017-2020, dans le cadre du projet de recherche ECO OC, l'occitan face au marché dans la région Occitanie : il s'agissait de rendre compte de la présence de la langue et de la culture occitanes dans le monde du commerce d'aujourd'hui.
Deux secteurs ont été identifiés pour mener les enquêtes et entretiens : le nom des entreprises et la dénomination des produits du terroir.

Voici la synthèse de cette étude.

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Réédition de deux catéchismes en occitan niçard accompagnés d'une étude introductive de Laurenç Revest
Revest, Laurent (1981-....)

Aux XVIIIème et XIXème siècles dans le Comté de Nice comme à Menton et Roquebrune (relevant de la Principauté de Monaco) la majeure partie des offices religieux était en latin. Mais pour que chacun comprenne lors des messes, l’homélie et les annonces étaient faites en occitan. C'est aussi le cas de l’éducation religieuse se faisant en nissart ou en gavot (autrement nommé vivaroalpin).

Pour le diocèse de Nice du moins, qui ne recouvre à l'époque qu'une petite partie de l'actuel département des Alpes-Maritimes, chaque évêque faisait souvent publier une nouvelle version du "catequisme" en occitan de Nice, siège de l’évêché, comme en toscan, langue officielle pour le Comté de Nice et le Piémont dans les États de Savoie.

[imatge id=22988]Le catéchisme version adulte (comme son pendant, la version enfant) est issu d’une longue tradition d’écriture occitane religieuse (chartes, cartulaires). D’une longueur de 203 pages, édité sous l’épiscopat de Monseigneur Galvano et rédigé par le célèbre Preire (prêtre) et écrivain Jausep Micheu (Giausep Miceu, en occitan niçard graphie toscanisante) en 1839, il marque la vivacité et la richesse de la littérature religieuse dans cet espace occitan.

Dans la préface de son ouvrage édité l’année suivante Grammatica nissarda per emparà en pòou de temp Lo Patouas dòou Paìs [Gramàtica niçarda per emparar en pauc de temps Lo Patoàs dau País] (Nissa, Imprimaria de la Sossietà Tipografica, 1840, 86 p.), Don Micheu « curat de Sant Estève [de'n Tiniá] » à ce moment-là en poste dans la paroisse gavote nommée aujourd'hui Saint-Étienne-de-Tinée, nous indique en occitan niçard p. VIII « Ellu pourran en pòou de temp embau secours d’achesto libre capì lu discours e li instrussion dei nuostre Ministre ecclesiastico, che d’ordinari si fan en patouas » [Elu porràn en pauc de temps emb•au secors d'aquesto libre[,] capir li discors e li instruccions dei nòstres Ministres eclesiàsticos, que d'ordinari si fan en patooàs].

Ces catéchismes attestent d’un usage institutionnel de l’occitan encore bien installé dans la religion. De plus, il est le lien jusqu’à aujourd'hui, époque où l’on célèbre encore des messes en occitan et où l’on chante aussi sa foi en lenga nòstra (de chansons religieuses de Chalenas jusqu'aux fêtes les plus populaires contemporaines comme La Messa en gavòt per la Fèsta de las castanhas à Val de Blore).

Ce sont les catéchisme par questions-réponses en occitan nissart les plus contemporains d’une longue série de catéchismes parus depuis 1782. Tant en version adulte qu'en version enfant, ce catéchisme est le dernier exemple d’emploi religieux d’occitan nissart avant une « traversée du désert ». S’en suivront plus tard d’autres types de publications religieuses en occitan, que ce soient des chants (repris par des groupes de musique de la Gavotine du Comté de Nice dans les vallées de la Vésubie, des Paillons mais aussi à Nice), des parties de la Bible ou des catéchismes illustrés. Des prêtres ont d'ailleurs montré leur intérêt pour l'occitan, que ce soit le gavot avec le chanoine Étienne Galléan, l'abbé Clovis Véran ou Sully Maynart dans la vallée de la Tinée ou le niçard avec le chanoine Georges Castellana à Nice.
À noter que l'enseignement secondaire privé sous contrat laisse place encore de nos jours à la langue d'ici avec des cours d'occitan. Au lycée Saint-Joseph de Roquebrune-Cap-Martin proposant un enseignement de l'occitan vivaroalpenc mentonasque comme au collège et lycée Sasserno de Nice proposant l'occitan niçard. Alors que des établissements équivalents n'en proposent pas dans le reste du département comme dans celui du Var.

Présentation de Laurenç Revest

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Réflexion sur l'occitan vivaro-alpin dans l'ensemble occitan
Revest, Laurent (1981-....)
Texte de la conférence donnée par Laurent Revest sur l'occitan vivaro-alpin dans l'ensemble occitan au Centre culturel occitan Pays Nissart et Alpenc
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Article d'analyse sur le nouveau lexique occitan vivaro-alpin mentonnais
Revest, Laurent (1981-....)
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