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— 65 —
LE CONGRÈS DE TOULOUSE
Le Congrès des Sociétés savantes à Toulouse, c'est-à-dire le
Congrès annuel de la Sorbonne, transporté cette année à Toulouse,
n'a pas été seulement un événement académique des plus intéressants : il a constitué un acte décentralisateur de premier ordre,
dont tous ceux, qui comme nous, réclament la reconstitution de
la vie provinciale par la consécration de ses traditions, la conservation de ses idiomes, l'exaltation de ses gloires, contribuant
ainsi à la grande unité de la vie nationale, sont en droit de se
réjouir.
Les journaux ont, à l'envi, célébré la réussite de ce magnifique
congrès : nous n'avons pas à en parler ici : mais nous retiendrons
deux faits qui touchent de trop près aux idées qui nous sont chères
pour ne leur point consacrer quelques lignes.
Avec son éloquence habituelle, M. Leygues, ministre de l'Instruction publique a tracé le rôle des universités provinciales et l'a
caractérisé par ces mots qui ont été couverts d'applaudissements,
comme, du reste, tout son beau discours :
« En créant des universités nous avons voulu créer des centres
« intellectuels, rivaux et distincts, semblables, autant que la
« marche du temps le permet, aux centres qui existaient en France
« au xine et xiv6 siècles. Nous avons voulu donner à nos Univer« sités et aux Facultés qui les composent plus de cohésion, plus
« d'indépendance et de force. J'ai parlé d'universités provinciales ;
« j'insiste sur ce mot.
« Les Universités ne doivent pas rester isolées et comme étran« gères dans les régions où elles sont établies. Elles doivent par« ticiper de plus en plus à la vie locale. Biles doivent s'imprégner
« du génie local, étudier les idiomes, défendre les monuments,
« recueillir les traditions, s'incorporer, à la cité, protéger, faire
« revivre, en un mot, tout ce qui constitue le caractère, l'originalité,
« la physionomie de nos provinces. Les Universités ne doivent pas
« seulement faire œuvre d'initiative individuelle, elles doivent aussi
« faire œuvre de décentralisation. La science universelle n'y perdra
« rien, l'histoire nationale et le pays y gagneront beaucoup.
« Nous portons tous en nous des affections et des souvenirs qui
« s'éveillent à chaque étape de la vie, et tournent nos yeux et nos
« cœurs vers la maison paternelle, vers les premiers horizons qui
« ravivent nos regards..
« Affections, souvenirs, amours du pays, culte des aïeux, pre-
*
�— 66 —
« mières joies, premières douleurs, tout cela c'est le meilleur de
€ nous-mêmes, c'est ce qui forme notre personnalité, c'est ce qui
« fait notre vertu, notre valeur morale
»
Paroles encourageantes, pour nos œuvres, paroles qui ont et
auront dans tous les cœurs fidèlement attachés à nos œuvres
félibréennes un profond retentissement ! C'est la- consécration
officielle par un membre du gouvernement de nos programmes
décentralisateurs.
Le Congrès de Toulouse a eu un autre avantage : la réunion des
romanisants les plus éminents de France, qu'un banquet organisé
le vendredi 7 avril a groupés autour des grands chefs, MM. Gaston
Paris, membre de l'Académie française, et Chabanneau, professeur de langues et littératures romanes à la Faculté des Lettres
de Montpellier, auxquels vint se joindre au dernier moment
M. Meyer, membre de l'Institut.
Nous en donnons ici le compte-rendu, extrait d'un journal de
Toulouse :
Félibres et Romanisants
Le banquet organisé par les Félibres, de l'Escolo Moundino, et
les Romanisants, en l'honneur de MM. Gaston Paris, de l'Académie
française, Paul Meyer, de l'Institut, et Camille Chabaneau, professeur de langues et littératures romanes à la Faculté des lettres de
Montpellier, a eu lieu, hier, à 11 heures du matin, dans les salons
de Riche.
M. Jeanroy, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse, présidait. Il était entouré de MM. G. Paris, P. Meyer et C.Chabanneau.
Remarqués parmi les convives :
MM. Wallenskold, professeur à l'Université d'Helzingfor, Leite
de Vasconcellos, professeur à Coïnbre (Portugal), Salverda de
Grave, professeur à l'Université de Leyde (Hollande), Omont et
Prou, bibliothécaires à la Bibliothèque nationale, Constans, professeur à la Faculté des lettres d'Aix; Berthela, archiviste du
département de l'Hérault, Bouisson et Duval, publicistes à Paris,
Teulié, de la Société des langues romanes, Grammont, professeur
à la Faculté des lettres de Montpellier, Dognon, professeur à la
Faculté des lettres de Toulouse, M. Dumoret, président de la
Société Ramond (Bagnères-de-Bigorre), Anglade, agrégé de l'Université, délégué à l'Université de Bonn (Allemagne). J.-B. Brissaud,
professeur à la Faculté de droit de Toulouse, le baron Désazars de
Montgaillard et Cartailhac, de l'Académie des Jeux-Floraux et de
la Société archéologique, Edouard PriVat, de Combettes-Caumon,
�— 67 —
président de la Fédération des Cités du Midi, Sourelh, BaquiéFonade, J.-L. de Brousse, Chabrié, Vignaux, Clavelier, Chauvet,
Vergne, de l'Escolo Moundino, Dereix;Feuga et Campa, conseillers
municipaux, Journet, publiciste.Delorme, secrétaire de la chambre
de commerce, etc., etc.
"Au dessert, M. Jeanroy, après s'être excusé d'occuper le fauteuil
de la présidence, exprime la pensée qui a inspiré les promoteurs de
la réunion; en honorant MM. Paris, Chabaneau et Meyer, ils ont
I voulu affirmer qu'ils ne séparaient point dans leur cœur la langue
moderne qu'ils visent à illustrer et à embellir, de la langue ancienne
qui n'est pas seulement un admirable instrument poétique mais
qui a été l'expression des joies et des douleurs d'ancêtres dont ils
n'entendent pas répudier l'héritage. Il boit à M. G. Paris, chef
incontesté de la science romane et aux deux savants qui ont fait
plus que personne en Europe pour le progrès des études provençales.
M. Chabaneau, au nom des trois invités, remercie M. Jeanroy de
de ses paroles aimables, son émotion traduit mieux que tout ses
sentiments de reconnaissance.
M. Sourelh, cabiscol de l'Escolo moundino, proclame la vitalité
de la langue d'oc affirmée par les œuvres immortelles des poètes
provençaux et languedociens : Mistral, Aubanel, Roumanilhe ,
Langlade et Fourès.
M. L. Vergue, au nom du Félibrige, salue les éminents philologues G. Paris, Chabaneau et Meyer.
M. J. R. de Brousse dit son Ode à la Patrie.
M. J. F. Court, dit une ode à la Terro maïralo.
M. Gaston Paris, après avoir remercié de l'honneur qu'on lui a
fait en l'associant à ses amis Chabaneau et Paul Meyer appelle
l'attention de la réunion sur la présence au banquet des trois
romanistes étrangers, MM. de Grave, Wallenskold et Leide de
Vasconcellos, représentant trois petits pays qui ont su maintenir
en regard de grandes nations auxquelles ils étaient juxtaposés,
l'âme et la conscience de leur patrie. L'une de ces patries, la Finlande, admirable de volonté tenace et fidèle, est en ce moment
menacée, et elle appelle, par cela même, des sympathies plus vives,
M. Gaston Paris boit à nos hôtes étrangers et plus particulièrement
à la Finlande. .
M. Paul Meyer prend texte de la devise inscrite sur l'artistique
menu dessiné par Georges Castex.
Cette devise réveille en lui, dit-il, deux idées conçues dès les
premiers temps du Félibrige, et qui aboutissent à un grand éloge
de l'œuvre que poursuit ici « l'Escolo Moundino ». Lorsque les
�— 68 —
félibres de la première heure ont montré que les idiomes du Midi
pourraient être appropriés à des sujets d'une haute et grave poésie,
ils ont donné un verbe à des hommes qui, s'ils avaient dû s'exprimer en français n'auraient rien produit, et n'auraient pas contribué
pour leur part à la gloire littéraire de notre grande patrie. Grâce
aux félibres, un fleuron nouveau a été ajouté à la couronne poétique de la France.
Et puis, qu'il soit permis de le dire à un philologue, les poètes,
les écrivains qui conservent le culte de leur langue maternelle
nous rendent cet inappréciable service de nous fournir des documents linguistiques dont, dans l'avenir, la valeur sera appréciée
plus peut-être qu'elle ne l'est aujourd'hui. Toulouse est proprement
la terre d'élection de cette renaissance.
M. P. Meyer termine par un toast à Toulouse et à ses gloires
littéraires.
M. Salverda de Grave prend la parole pour remercier son vénéré
maître Gaston Paris de ses paroles aimables, et tous les assistants
de la sympathie avec laquèlle il les ont écoutées. Il propose la
santé de M. Jeanroy.
M. Wallenskold se joint aux remerciements de M. de Grave. Il
nt veut pas, dit-il, entrer dans des détails pénibles concernant son
pauvre pays. Il s'adresse aux représentants de Toulouse, les remercie de leur accueil charmant et termine en disant avec le plus
pur accent languedocien : « Lèbi inoun beire à la santat de Tolosa ! »
M. Chabrié, après avoir rappelé en excellents termes le souvenir
de Jasmin et d'Arnaud Daubasse, a exprimé la reconnaissance de
l'Escolo moundino pour les écrivains contemporains qui ont entrepris la réhabilitation de l'ancienne langue d'oc et des divers dialectes
qui s'y rattachent et a toasté aux félibres de Languedoc et de
Provence.
M. le baron Désazars, M. Cartaillac, M. Bacquié-Fonade, M. Gramont, etc., prennent successivement la parole.
Enfin, M. Chabaneau, le triomphateur de la fête, successivement
et légitimement loué par MM. Gaston Paris, P. Meyer et tous les
orateurs du banquet, remercie en termes émus tous ses amis et
associe la mémoire de son ami Anatole Boucherie aux hommages
dont il est l'objet.
Durant le banquet et sur la proposition de M. Gaston Paris un
télégramme, signé par tous les membres du banquet, a été adressé
à Mistral.
On a chanté la Coupo, la cansou de Gaston Phœbus et naturellement la Toulousaine. (Extrait de YExpress du Midi.)
�Souscripteur au banquet offert à nos maîtres, nous fûmes,
au dernier moment, empêché d'y assister, par une circonstance
particulière. Mais nous avons pu retrouver nos confrères et avons
été heureux de fraterniser avec eux au nom de Sia-Estelle !
Nous ne saurions trop remercier M. Baquier-Fonade, directeur
de l'Escolo Moundino de son accueil si cordialement aimable. Nous
serons, pour notre part, fort heureux de continuer avec un pareil
confrère, des relations amicales nouées sous d'aussi heureux
auspices-. YÏEscole Gastou-Febus et l'Escolo Moundino sont sœurs
et c'est en se sentant les coudes qu'elles feront triompher la cause
sainte des libertés Provinciales.
A. P.
RÈBE COUMPL1T
Enfins ! Qu'ey coumplit moun rèbe !
Ap l'ayude dou boun Diu ,
En lou mey pays natiu ,
Un petit pinhoun s'eslhèbe :
Dou sort goustan la sabou ,
Dachan a qui n'a sayesse
L'embeye d'aute richesse,
Dap lou mey cout qu'en ey prou !
Dou laré sus l'estenude
Oun lous ouelhs poden baga,
Arrey ne m'a heyt paga
Lou Ceu qui me l'a benude :
De Julh quent bint la calou,
La gran yent, tout coum l'oubrère,
Dous hauts bos cerque l'oumprère...
Dap un cassou qu'en ey prou !
Moun parsa, ni loung ni larye,
Bé countin tout so que-m eau ;
Qui hey lou tourn dou casau,
En a leu toucat la marye
De flous de toute coulou
D'auts qu'an la riche courbelhe :
Floucat quent Abriu s'esbelhe,
Dap un lilas qu'en ey prou !
En sous grans beys, lou qui casse,
A l'aube dou yourn nagent,
Entend gula lou Conçut,
E lou Courbas e l'Agasse !
�— 70 —
En la noueyt, lou Roussinhou,
Gnatan la nature en heste,
E m' hey aubri la ferneste....
Dap un auset qu'en ey prou !
Tau, de la fourtune eselabe,
Crederé mouri de set
Se n'a bastit un castet
Anegat au pé dou Gabe !
Bien aprigade dou sou,
Sus un teuloun carreyade,
U' hountette es estuyade
E d'ayguette qu'en ey prou !
Lou cout, lou cassou, l'ayguette
L'auset, lou lilas flourit,
Au miey de tout so qu' arrit,
L'amne souspire soulète !
Lous impourtuns em' hen pou
E Diu me goayti d'en beyre,
Mes Juransou-n en lou beyre ,
Dap amies de tout qu'ey prou !
Isidore
SALLES
( de Gosse ).
PATACS.
ANEM AU POBLE
Enta-us mascles de l'Escole.
Dens Biarrits qu'abem hère parlât, hère passeyat é chic oubrat.
Que m'at perdounen lous balens qui pla bouloun s'apressa de la
Taule felibrénque é frayreya coum s'èren d'ue mediche familhe. —
Lou mout aquet, qu'ey dou nouste capdau, Mous de Planté. —
Lhèu qu'abem oubrat mes que nou diserem. Que s'èm amassais.
Qu'an sabut, près é enla, que de francs tribalhadous se heregaben
é sentiben bet drin la calou de la loue sang bourénte. Lou noum
de Gascougne y goagnara, é, lou poble n'aura pas trop perdut ta
la cause sacrade de la soue ayreyude.
Qu'abem oubrat. Quoan nou seré que dens la brespade de la
place St0-Ugenie, débat las estéles é dens l'ayre salât abiat per la
ma, besie encantadoure. Mounde se n'y abè ! Que n'y abè autan
çouin de diables au poun de Fanlou qui ey en Espagne. Se bère
�— 71 —
esplingue dou cèu s'en ère cadude, nou s'en auré pas dat en terre,
tan lous caps èren prestits.
Quoan Simin de Palay clamé lou counde lou mey poupulari de
l'arribère dou Gabe : Casaussus ; é, que lous Troubadous mountagnòus cantèn : Aquéres mountines, de las cansous dou Meydic la
mey poupulari ; labets, lou poble que debou coumpréne. La troupe
de las hémnes-de-crampe é dous cirayres-de-soulè baduts en terre
gasconne é echemiats aus basques parsas, qu'aplaudin lou felibre
é lous cantadous.
Per aco n'abem pas à trop ourgulhouseya. Despuch très ans qui
l'Escole biu cantes camades abem hèytes? Que nous èm mantienuts, qu'ey beroy ; mes, s'abèm tirât à l'endaban que seré mélhe.
Nou n'y a pas ta s'esgaudi de soubres s'èm mey de dus cents
aderens. Hère que soun bienu'ts à nous dap la fé, mes que n'y-a
d'autes qui nou abem que per coumplasénse taus sourdats dou
cap-deban : Planté, Despagnet, D. Lafore. E nou'm saubarey pas
lou mout crude au houns de la gorie, que n'y-a qui soun dous
noustes per suspréso. Au prumé cop d'ayre que rembiaran lou
yournalet mesadiè, é, nou lous rcbederam pas, amigots, d'aquéste
pause ni de Faute.
Nou sey pas so qui sera l'aplegade dou Coùmitat au 22 de May.
So qui caleré hoéye, qu'ey de ycssi-n sénse abébalhat u cop de ma
hardit, à l'obre poupulari é sounquepoupxilari à laquoau ey aperade
l'Escole de Gastou-Febus. Sus péne de mouri, coume l'amourouse
de Despourri l'ancèstre, qu'es eau rebira de bonnes per gnaute
cami. Se m'ère permetut de dise u péu abans, quin me sémble que
lous ahas se deberen mia, qu'at hari. La permissiou que la me
préni, pusque d'autes mes herrats sùu mestié nou s'en mësclen.
So de dit qu;ey dit! Nou echourdarey mey las aurélhes sus la
nacère de ha : La federaciou de las Soucietats d'estudis gascous,
l'entrade dou bearnés é gascou à la glèyse é à l'Escole, dens lous
coulètyes é lous GraDS-Seminaris. — Que decharey per l'estrem
las Facultats, pusque de grat ou forse, mous de Bourciez assoubaquè la léngue mayrane dens la Facultat de létres. — Per oey
que bouleri batala de la mélhe bie à gaha ta que lou brabe mounde
qui trebuquam sabousse pla, qui èm, é, so qui tentam.
Mantu que debisara en et medich : « Que bon aquet qui tan
arrougagne que arré nou ba de bon pè? »
De trac que l'auran la respounse:
Au me counde, coumpays, que y-a dus punsàseguiric-per-ric :
1° U soulet sistèmi de grafie qui escoubaré l'ère énous acoustumaré à ue léngue literari tau Bear é la Gascougne.
�— 12 —
Lous Proubençaus que s'an causit lou dialecte mayanen. Apuch
la parescude de Mirèio nou'n poudè arriba qu'atau.
Per aci qu'èm hères qui tienerem cadu au nouste. Cadu lou soun,
atau qu'at bòu lou D0" Despagnet. Mes que y-a u interès mayou,
u interès qui gausarèy apera naciounau à nou maneya qu'ue soûle
léngue, ue léngue qui sie biste coumprése dous quoate cors de la
Terre dous Nau-pobles.
Chens y pensa lou cantadou de las carrères é la cansounayre de
las bresperades au cout dou hoec, que l'an troubade aquére parladare. Demandât, que p'at prègui au lauradou qui l'agulhade au
pugn é la cante aus pots seguech lou 8*0110 : « Quoau ey, gouyat,
lou parla qui mey t'agrade? » La respounse nou trigara pas é nau
cops sus dèts que sera : « Lou dous cantès de Pau. »
Que l'abem aquiu lou couladis é musicayre lengatyé à bets cops
retrenidou. Lous anyòus : Nabarrot é Lacountre, qu'an heyt so qui
sabèn ta s'en apressa. D'aquéstes ores Labaigt-Langlade que l'a
ennayreyat prou cap-sus ta que, de bou grat, lous noustes félibres
l'empléguen poc é poc; é....la léngue naciounau gascoune sera
cause hèyte.
De dòu ha, b'en ey, que Yansemi é L Salles sien baduts tan
enla dou nidau de la plane bearnése !
2° Que eau u yournau semmanè. U yournau tiran à dets ou bint
mile, benut per las biles é bilatyes à u so, é, auherin cade dimménye may tiau lou sou adichat au lauradou é à l'aubrè. Qu'eretaré
dou nouste cayè trop académie : Reclams de Biarn é Gascougne.
E qu'arrés nou s'espante ! Cheys ou set artigles, é quoauques
anounces que haren nègres las quoate payes. Nou pénsi pas que
lou cousta de l'empressiou ne seré trop counsequénte.
Bère pèrque ! Que m'abisi qu'u bet boussi ey deya talhat, é per
aquéste hute nou'n demandi pas mey.
Aydem-nous-y, amies, que n'an madurat demesbérdes. Espiem
quin s'y sayen alhous. N'y a pas goayre , qu'ère dens las nabères
qu'en Irlande, ue quaranténe de soucietats se religaben ta la coutibe dou parla gaelic. U cop, lou dimmenye à lacatedrau de Dubli,
las pregaris soun dites dens lou parla de l'antique Erin. Que yogui
lou mes beroy cap de l'aulhade qu'ue parière apariciou nou lusira
de quoauques anades en Auch é Ayre, Tarbe é Bayoune.
Aydem-nous-y toutu é abachem nous ! Lous miadous poupularis
qu'an regat toustem dap la troupe dous care-usclats é dous arréecrouchits. S'es pausam de coan en coan per las biles, dap de bets
esdeyoas coum rentiès qui n'an à l'estuyòu, ou coume anglés
courredis é presius ; que perseguim u ideau d'académie de prou-
�— 73 —
bincie. Qu'abem so qui eau : Lou burèu deus dignitaris, la coutise,
lou buleti perioudic é la hartère annau. 0, mes que plantam u
arbe sénse arredits. L'arbe sénse arredits que pot abé so qui eau
au cop de l'oelh : Lou coudot, lasbranques é lashoélhes. Mes qu'a
bet ba, la caus nou lou carréye tau bec la sabe bibedoure, lou sang
de la plante qui la dèche poutiqueya dap lou sourelh. U arbe dap
lou coudot échue, lasbranques mourtes élahoélhe en loc; nou pot
que s'eslounga tout tiran quoan lou truque la méndre boirharrade.
Poble, qu'es lou pourtayre de l'Esprit, lou saubadou de laparaule
é lou bouhadou de l'amne creadoure ! Que pouderem sénse tu ?
Félibres de Bear é Gascougne, n'anem pas en créste-grits
abriga-s dens u castet nut é barrât sounque taus qui saben lou
mout sacramentau.
Pleguem lou youlh deban lous grans, qu'abem besougn d'ets,
mes birem-nous decap au poble !
Escoutem lou Diu de pouesie qui badou dens nous auts é passem
la pensade toute frésque au poble, to que hasse l'aurélhe bère.
Qui bòu èste pouète epic, dramatic ou plagnedou, qui tié chic ou
brigue à nous escribe istoris é coundes ? N'a pas qu'a boulé.
E que tribalharam Goste é coste, é lou poble qu'enteneraboulhe ou
nou, so qui bau; qu'aprenera las souescadudes é las soues gloris.
Ayde-t'y Haubi, é la régue que s'esquissara.
C A segui. )
MIQUEU DE CAMÉLAT.
X-i
'
A. H I ~H> JEU .
Coum las esteles d'aur s'estupen aus casaus ;
Coum lous cabelhs madus caden debaig la haus ;
Coum la hountaa s'ahute à trubès l'arribère ;
Coum l'arrose hé place à l'arrose nabère ;
Atau lous hilhs d'Adam, au pèys deus plous, chens paus,
Autalèu coum baduts, alebats per lous maus,
De la bite s'en ban ! Hibèr e primebère
Lou clari deu toumbèu au gran briu qu'ous apère !
Flouquets eslamatats ('), soubent abant l'estiu,
Eds, au mendre gahec (!) de doulou, s'estarechen ;
E pintrats per la maa de la mourt que-s fanechen.
Qu'ous hé la mourt? Doumaa que puyeran ta Diu !
Aquiu neurits de lutz, e la glori ta pelhe,
Qu'hauran lou cèu oun l'amne au sou die e-s desbelhe !
LABAIG-LANGLADE.
(') Desséchés. —
(2)
Accroc.
�- 74 —
UN MALENTENDU
Le mot a plusieurs fois été écrit depuis la bruyante pérégrination
connue sous le nom de Fêtes de Gascogne. Remarquons-le, on ne
l'a guère trouvé que sous la plume de félibres convaincus; encore,
derrière les commentaires très peu justifiés, perce le louable souci
des intérêts du provincialisme.
Cependant, il ne faudrait pas que ce mot devint légende, et la
légende point d'histoire. La morgue persistante d'une infime, mais
très effrontée, coterie de « déracinés » ne permet plus de garder le
silence aux aînés authentiquement épris du coin natal, ses glorificateurs désintéressés. Passée la trombe, dédaignés les provocateurs,
peu leur importait que ceux-ci les prissent pour battus et contents !
Ils se taisaient: ici, les caractères ont de ces fiertés vite désapprises
ailleurs. Mais puisque une conspiration est organisée contre la
vérité, certains ne doivent pas mériter, un jour, le reproche de
n'avoir pas parlé net, sans ménagements, dans la plénitude de leur
indépendance.
Félibres et Cadets de Gascogne. Ces deux associations se proposent-elles bien le même but ; je ne dis pas le but apparent? La
dernière n'eut-elle pas, dans les mobiles imprécis de sa fondation,
une hostilité, peu ou pas déguisée, envers la première? Lorsqu'elles
se rencontrèrent, laquelle avait comploté de faire échec à l'autre ;
cela pour quels motifs et par quels moyens ?
Avant de poursuivre, il convient d'expliquer que ce qu'on va lire
des Cadets serait injuste, appliqué au groupe tout entier. Les hommes de valeur qui s'y trouvent ont commis une faute grave en se
désintéressant de l'organisation. Mais ils restèrent étrangers à la
mesquinerie, surtout
combinaison. Ils abandonnèrent aux mouches du coche une part de l'encens qui ne pouvait fumer pour
elles. Croyant les avoir ainsi repues, ils ne se doutèrent pas que
tels rapports étaient d'une haute fantaisie très calculée et crurent,
aveuglément. C'est tout : ils ne seront pas autrement atteints par
ces pages.
Maintenant, qu'est le Félibrige? Une société vieille déjà, et
comptant, sur tous les points du Midi Français, d'innombrables
adhérents reliés par ce programme : l'étude, l'amour, l'exaltation
de la petite patrie. Il serait superflu de rappeler les étapes de sa
marche asceudante, aux superbes claironnés de la langue d'or;
superflu également, de mentionner les hautes manifestations d'art,
le généreux et profond mouvement d'idées qu'il a déterminés .
Apôtres de la vie provinciale largement développée, les dévôts du
�— 75 —
Félibrige ont poursuivi la renaissance littéraire des dialectes d'oc,
pour en déduire les plus saines conséquences morales et sociales.
A la tête de tout comité se proposant la célébration de gloires
locales, impossible de ne pas trouver un félibre c'est-à-dire un
ancien très heureux d'ouvrir les bras aux nouveaux venus, un féru
de son idéal qui ne se laisse rebuter par aucune besogne excessive
ou ingrate. On ne saurait trop le redire, puisque la déclaration de
guerre paya ces dispositions et se dévouement, tous les Comités des
Villes, en août dernier, avaient pour secrétaire ou pour président
des félibres, sans lesquels n'eut jamais été préparée aux Cadets la
marche triomphale. Que la modestie des grillons s'en pénètre :
cette préparation n'alla pas sans difficultés, car le bon sens public
trouvait d'avance disproportionnés le bruit et son fondement.
En effet, que sont les Cadets de Gascogne? Une société, — non,
une étiquette — fabriquée hier. Ces beaux messieurs, si fiers jusqu'ici de se dire Parisiens, si remplis de pitié dédaigneuse ou de
précieuse raillerie envers les provinciaux n'allant pas là-bas, trop
souvent, manger le pain des compromissions, voyez leur volte-face!
Gascon leur était trop vulgaire; ils en rougissaient. Cadet, leur a
paru mieux sonnant; ils l'ont affiché. Cependant, Gascon pouvait
signifier piété du sol, souvenir au moins des traditions; en dernier
compte, amour des vieux parents réduits pour le fils à la portion
congrue et que le fils se garde d'oublier, de mépriser. Cependant,
Cadet, en dépit du panache évoqué, ne signifie que coureur d'aventures brillantes, soit, la rapière au poing, jadis; mais lesquelles,
aujourd'hui, chez trop d' « intellectuels » devenus la chose du
struggle for life ?
Où étaient-ils, avant que le succès d'une pièce de théâtre exaltée
puis rabaissée par eux, ne leur fournit une raison sociale? Est-il
bien vrai qu'à Paris les diverses associations de Méridionaux originaires de ce côté-ci du Rhône éprouvaient le besoin d'une sorté de
fédération; que leurs réunions strictement dînatoires se soient
haussées enfin jusqu'au rêve des sites abandonnés, jusqu'à la perception de l'âme qu'ils enferment? Sans doute, ils avaient reçu une
mission, ou, du moins, en s'improvisant mandataires, ils agissaient
exclusivement pénétrés de cet état des esprits et des cœurs, trois
gendelettres, brasseurs d'affaires, qui ayant escompté les avantages de celle-ci, la mirent sur pied dans un bureau de rédaction?
Point ! mais écoutez.
**
Au moment du susdit conciliabule, depuis quatre mois environ,
la Société Académique d'Agen avait décidé de fêter le centenaire
�- 76 de la naissance de Jasmin. Sous l'impulsion d'un félibre, membre
de la Société et nommé par elle président des fêtes projetées, un
nombreux comité élaborait avec entrain le plan de solennités auxquelles étaient conviées et avaient accepté de figurer toutes les
provinces du Midi.
Seulement, on avait oublié de consulter la seule personne qui
eût, paraît-il, des droits sur Jasmin. D'après la carnavalesque interview publiée par ses soins dans La, Libre Parole du 2 août 1898,
ces droits lui venaient d'une sorte de parenté, hors étal civil, avec
le poète. Il est plus exact de les trouver dans une édition accusant
la plus rare science du gâchis, surtout dans la commission à percevoir sur une édition populaire que l'occasion était bonne de lancer.
Avoir en jeu d'un tant pour cent et ne pas passer pour l'initiateur
du Centenaire, vraiment, quoi de plus intolérable ?
Or, au Comité Agenais, le président — initiateur, lui, et pour cet
unique motif élevé à sa charge — n'avait pas voulu souffrir l'intrusion de l'éditeur, lorsque celui-ci, deux mois après la fondation du
Comité, s'était mis à déclamer que l'initiative devait partir de Paris...
et agir en conséquence.
— Ici, une parenthèse. J'avais l'honneur d'être ce président : il
me serait facile d'entasser les précisions sur les empiétements perpétrés en vue de se donner qualité et qu'il a fallu désavouer. Cela
n'entre pas dans mes vues, pas plus que de raconter les détails
intimes de l'affaire Agenaise. Si on y tient, j'en ferai le sujet d'un
article spécial que je dédierai aux préparateurs des étapes futures.
Actuellement, j'explique le point de départ du fameux malentendu ;
je veux élaguer tout ce qui ne s'y rapporte pas rigoureusement.
Je dois le révéler, malgré ma répugnance à me mettre en scène :
ce point de départ n'est pas ailleurs que dans mon attitude et le
désir qu'elle suscita d'exemplaires représailles.
On savait qu'en ma qualité de félibre j'avais négocié et obtenu
l'assemblée générale du Félibrige pour le jour du Centenaire. Le
plan fut aussitôt formé. Il s'agissait d'atteindre notre Association,
dans le but que, rien ou peu de chose restant de mon organisation,
la contre-organisation parisienne chargée de servir l'éditeur, eût
pour elle toutes les trompettes de la renommée, en ce cas de la
réclame.
Je m'attends au toile des meneurs ; je m'attends davantage à la
surprise des adhérents qu'on n'initia pas, certes, et qni se laissèrent
endoctriner sans inspecter les dessous. Mais, n'importe qui aura
beau me démentir, telle est la seule pensée qui, dès la première
heure, érigea les Cadets en tombeurs de la Provence. Il entendait
�— 77 —
par là des Félibres, le trio du conciliabule ignorant que le Félibrige
est, non pas provençal, mais méridional... Faut-il demander une
documentation si rigoureuse aux gens écrivant sur tous sujets et
plus ?
Donc, la propagande fut si activement et si ouvertement menée,
d'abord entre camarades, puis auprès d'indifférents soûpeurs du
Rat Mort ou autres restaurants, qu'immédiatement E. Conte put
déclarer : « Le mot d'ordre des Cadets est : Pas un mot donnant à
supposer qu'on a derrière la tête des velléités d'indépendance. Le
Félibrige reste cantonné dans la Provence. Il n'a pas de prise dans
le Sud-Ouest. En tous cas, il n'élève plus la voix dans les banquets
ou devant les monuments qu'on inaugure. »
Qui donc osera invoquer encore un malentendu ? On n'attend pas
qu'un prétexte se présente. C'est bien clair et précis ; le cri de
ralliement est : dehors les Félibres ! — Pauvres Cadets, à Agen ils
en trouvèrent cent quarante, lorsqu'ils y arrivaient, eux, moins
d'une vingtaine !
On le voit, E. Conte fournit les deux arguments sur lesquels
l'ostraoisme fut basé. Ils sont surannés, archi-démolis et d'une
inexprimable stupidité : trois conditions indispensables à la force
d'un argument sur la foule. L'un excite contre les Provençaux,
moissonneurs d'ovations sur le prétendu champ d'autrui, quelconque se juge en droit de moissonner. De sa première partie j'ai dit
la fausseté; que dire de la seconde? Est-ce que la violette du blason n'est pas une assez grosse fleur d'antithèse pour « tout ce que
la France compte d'hommes de valeur ? »
Là-dessus, les Cadets se mirent à bêcher les Félibres, tout en
manifestant l'intention de marcher généralement sur leurs brisées.
Entendez-les... et faites vos réserves. Oh ! les Cadets ne tireraient
pas à eux toute la couverture ! Oh ! sous prétexte de telle ou telle
commémoration, ils ne poursuivraient pas l'exhibition tapageuse de
leurs personnalités d'autant plus arrogantes qu'effacées ! Oh ! ils ne
seraient pas des pourchasseurs de banquets; imposant comme
condition à leur venue la gratuité, pour eux tous, de bonnes
lippées; au besoin prenant d'assaut la salle et s'attribuant les
couverts d'invités de marque!..., etc. Pour indiquer le nombre et
le poids, caduque la vieille expression « péchés d'Israël » ; remplacée
par « péchés des Félibres. » Pendant plusieurs mois, en certains
cénacles et sur quelques terrasses des boulevards, ainsi fut opéré
Je racolement; ainsi fut façonné le tempérament du groupe en
gestation.
Mais tout cela, question intérieure. Il importait qu'à l'extérieur
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ce groupe trouvât le terrain déblayé. Alors on exploita le chauvinisme de l'éternel g'obeur Public ;■ on ne rougit pas de pincer en se
moquant de lui, sa fibre de patriotisme. « Velléité d'indépendance
provinciale » qui eût passé inaperçu devint « séparatisme ».
Certes, cette accusation contre laquelle pas un seul félibre ne
proteste avec indignation, d'autres en ont si radicalement fait
justice qu'elle ne sera pas relevée ici. Maint.efois le terme fut
éventré et bien reconnu vide. Mais c'est le tour enfin de ses émetteurs : il faut scruter leurs flancs pour étaler au grand jour le misérable secret qui les attache au statu-quo centralisateur.
***
Cadets ou pas cadets, jongleurs avec l'alinéa ou équilibristes sur
le laïus, tous ceux qui vont ressassant l'odieuse ineptie, n'admettons pas leur bonne foi ; car nous devrions conclure à leur ignorance et rien ne les mordrait davantage, ne serait d'ailleurs plus
faux.
Ils savent très bien que le Méridionalisme, s'il est une résultante
logique de l'agitation félibréenne en l'honneur de la langue et des
traditions, conduit à l'opposé du séparatisme. Si, comme il convient,
nous généralisons et employons l'expression Provincialisme, ils
savent très bien que les félibres n'ont rien inventé sur ce point et
qu'ils se sont bornés, en prenant la langue comme moyen, à
cultiver et à propager chez eux les aspirations communes à toutes
les provinces, qu'elles soient du Nord ou de l'Ouest aussi bien que
du Midi. Ils savent très bien qu'en ce siècle, tout en dehors du
Félibrige, une foule de grands esprits, philosophes, économistes ou
jurisconsultes de toute doctrine, sommités politiques de toute
opinion, ont, les premiers, montré le salut national dans l'utilisation des forces provinciales remises en leur libre jeu; les
deuxièmes, préparé ou introduit certaines réformes qu'il ne dépendit
pas d'eux de pousser plus loin. Ils savent tout cela ; car ils ont lu
l'histoire, les débats parlementaires et la suite respectable des
travaux consacrés à la matière. D'où vient que la flétrissure de
séparatiste est réservée aux seuls félibres ? Est-ce qu'on les supposerait plus capables d'aboutir ? Ce ne serait pas de nature à les
humilier ni à leur déplaire.
Maintenant, au lieu de se laisser hypnotiser par le mot, pourquoi
tant de braves gens ne posent-ils pas un point d'interrogation
derrière les allégations de nos détracteurs ? Pourquoi ne cherchentils pas à s'éclairer sur la sincérité et la qualité d'un patriotisme trop
étalé pour être de bon aloi 1 En un mot, pourquoi ne se deman-
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dent-ils pas ce que sont ces purs et quel intérêt détermine leur
attitude ?
Ils sont l'épais nuage de criquets budgétivores aimant la Patrie
en tant que manger succulent. Ils sont les salariés aux voix accordées sur le diapason de qui les a pris à gages ; les folliculaires émargeant, officiels ou officieux ; les presque arrivés en cbasse de grasses
prébendes politiques ; les râtés de toutes les professions, intrigants
caudataires se faisant remorquer vers une sinécure. Chacun de leurs
efforts converge au même but : devenir ou rester les entretenus de
M. le contribuable. Ils sont les rongeurs de la substance française ;
non pas seulement engloutissant les milliers de millions que la
province doit se trouver assez fière de verser chaque année dans un
gouffre toujours s'élargissant ; mais encore et surtout déchiquetant
et réduisant en bouillie sans nom les qualités traditionnelles de
notre vieille âme nationale. Car, parmi eux, pontifient les sans foi,
sans idéal, sans enthousiasme, sans berceau, sans foyer; parmi
eux se recrutent les démolisseurs des vertus caractéristiques qui
nous firent grands sur le monde et les glorificateurs de toute
décadence.
La Patrie forte par son unité intangible, comme ils en ont souci !
Méridioaalisme, provincialisme, décentralisation, cette triple
manière d'exprimer un programme unique ne leur dit que ceci : le
bris de l'assiette au beurre, parce que la fin du parasitisme dans un
pays qui se gouvernerait comme une association de majeurs au
lieu d'être administré comme un ramassis de mineurs ou d'interdits.
Dans leur langage, démembrer la Patrie est toucher au parasite.
De là leur guerre contre les décentralisateurs, spécialement contre
les félibres; guerre de mauvaise foi devant laquelle on est bien
venu à parler de malentendu !
Ne prononcez donc plus ce mot, félibres trop bien intentionnés,
mais en vain. Gardez-vous de croire que vos chères idées aient
trouvé ou jamais puissent trouver des auxiliaires, même inconscients, dans l'un de ces groupes éructés sur vous par la VillePieuvre. Aucun doute ne vous restera si vous en étudiez la
composition. D'abord quelques politiciens, avec une idée de derrière
la tête, et les satellites dont ils se servent en leur laissant espérer
d'être servis; an second plan, deux ou trois notables de l'esprit
dont la présence, croit-on, sacrera Maîtres aux yeux du pays natal,
mains petits bonshommes creux et sononores, gesticulants et
débraillés, simplement maîtres en toupet ; enfin la queue des fêtards
blasés, en quête de piments inédits, par métier ou par tempérament, blagueurs de ce qu'ils verront ou entendront sans se donner
la peine de comprendre.
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Qu'importe si tous se prévalent à grand cris d'être nés chez nous, '
d'être restés de chez nous, de vivre là-bas en évoquant la terre
absente? Félibres qui savez à quoi vous en tenir, vous les renierez.
Laissant leur piètre cohue rouler au milieu des boniments officiels,
c'est au peuple que vous irez annoncer l'évangile de la quasi-religion qu'est pour vous le Félibrige. Et le peuple vous suivra parce
que son instinct lui dira que vous êtes de son sang ; parce que sa
droiture et'sa justice lui révéleront que vous avez, seuls, la bouche
' et le cœur Français.
CH. RATIER.
(Extrait de La Terre d'Oc.)
BÉLINE
POÈME GASCON , EN TROIS CHANTS
Par Miqueu CAMÉLAT
AVEC TRADUCTION
Par Xavier de CARDAILLAC
L'œuvre maîtresse de notre ami Camélat paraît au moment du
tirage de ce numéro.
Il en sera rendu compte dans le prochain.
Disons que ce sera un grand succès pour notre ami et pour notre
Escole.
Lou yèrant : S. DUFAU.
PAU, IMPRIMERIE VIGNANCOUR — PLACE DU PALAIS
�
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Title
A name given to the resource
Patrimoine écrit occitan:périodiques
Description
An account of the resource
Ce set contient les périodiques numérisés par le CIRDÒC issus des collections des partenaires d'Occitanica
Revista
Item type spécifique au CIRDÒC : à privilégier
Région Administrative
Aquitaine
Variante Idiomatique
Gascon
Aire Culturelle
Gascogne
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Reclams de Biarn e Gascounhe. - Anade 03, n°05 (May 1899)
Subject
The topic of the resource
Occitan (langue) -- Périodiques
Littérature occitane -- Périodiques
Gascon (dialecte) -- Périodiques
Littérature gasconne -- Périodiques
Description
An account of the resource
Reclams. - mars 1899 - N°5 (3 ème Année)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Planté, Adrien (1841-1912)
Salles, Isidore (1821-1900)
Camelat, Miquèu de (1871-1962)
Labaig-Langlade, Jean
Rathier, Ch.
Cardaillac, Xavier de
Dufau, S.
Source
A related resource from which the described resource is derived
<p>Bibliotèca de l'Escòla Gaston Febus</p>
<p><br /><a href="http://www.reclams.org/" target="_blank" rel="noopener"><img style="height: 97px;" src="http://occitanica.eu/images/omeka/gaston_febus.jpg" alt="" height="97" /></a> </p>
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Escole Gastou Febus (Pau)
Imprimerie de Vignancour (Pau)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1899
Relation
A related resource
Vignette : <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg">http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg</a>
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Reclams de Biarn e Gascounhe <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2019">(Accès à l'ensemble des numéros de la revue)</a>
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Reclams. - Annada 03, n°05 (Mai 1899)
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