- « Bon dieu, c'est étrange, est-ce qu'ici ils plantent les drapeaux dans les jardins parce qu'ils font des fruits ? »
- « Non, c'est un moyen de dire de quel côté on est : les républicains avec le drapeau US ont une pancarte où on peut lire « Support our troups » et, si tu regarde dans l'autre jardin, tu peux voir qu'ils sont démocrates parce qu'ils ont une pancarte où il y a écrit : « War is not an answer », « Obama president ».
- « Comme ça chacun sait ce que vote vote son voisin ! C'est plus simple, pas d'embrouille ! »
- « Jeanne, nous aurons le temps de discuter dans la voiture, va t'habiller. Dépêche-toi. Je commence à 11 heures : c'est une leçon sur la trobairitz La comtessa de Dia ».
On était encore dans la chaleur de l'été, j'avais mis une robe jaune et rouge. on partit et je me retournai : Mathilde avait mis sa tête à la fenêtre, mais je ne pense pas qu'elle me voyait.
Elle semblait être ailleurs. C'était la première fois que je la laissais pour une journée entière. Je lui avais laissé 100 dollars, si elle voulait s'acheter quelque chose, on ne sait jamais !
Rémy était heureux ; il sifflait le « Se Canta ».
- « Madame est vêtue comme un drapeau occitan, pour un cours de langue romane c'est une bonne idée : ça fait folklorique. Il y en a qui ont le drapeau dans le jardin et d'autres qui le mettent sur eux ! »
- « Toi, tu es habillé comme un professeur : à chacun son métier. »
Rémy me prit la main :
- « Ça me fait plaisir d'être avec toi! »
- « Moi aussi mais je suis inquiète d'avoir laissé Mathilde seule ! »
- « Mathilde est majeure, elle peut vivre sans une mère à ses côtés. »
Nous étions sur une autoroute, puis nous avons tourné vers UMBC c'est à dire : University of Maryland Baltimore County. Une université publique.
Moi qui avais passé toute ma vie dans la poste de mon village, je me sentais comme une enfant à côté de ces grands buildings avec des étudiants qui courraient partout, de toutes les couleurs et surtout qui ne parlaient que l'anglais. Pas tous : j'entendais parler espagnol aussi. A chaque fois que Rémy rencontrait quelqu'un qu'il connaissait il me présentait : « Jeanne Belcaire, une amie d'enfance venue du midi de la France et qui parle la langue occitane que j'enseigne dans mes cours. »
Je ne comprenais pas tout mais j'essayais de faire celle qui... en faisant beaucoup de sourires et de Hello !
Peut-être que dans peu de temps j'oserai dire : How are you ?
Nous étions enfin arrivés dans la classe où les étudiants de Rémy nous attendaient.
- « Today we will leave la Contessa de Dia and speak occitan. Jeanne does not understand a word of English. She came especially from her country to meet you and as you are all very polite you must talk with her. »
Tout le monde commença à rire. C'était trop difficile pour eux de maîtriser la langue occitane. Donc Rémy fit les traductions de l'anglais à l'occitan et de l'occitan à l'anglais. Mais il y en avait qui essayaient de me comprendre et disaient que c'était plus simple que le français parce que c'était proche de l'espagnol.
Les questions tournaient autour de la langue, du vin, des taureaux :
-« Do people still speak occitan in the street ? »
-« Do you drink wine every day ? »
- « Do you like to see bullfights ? »
Puis Rémy me demanda de chanter une chanson : je choisis la chansin de Claire d'Anduze « en greu esmai ». Peut-être qu'une chanson de « Moussu T e lei Jovents » comme « Lo gabian » aurait été plus belle pour ces jeunes, mais je ne connaissais pas les paroles.
Après le repas il y avait encore un cours.
Je me régalais : Mathilde était loin. J'étais tellement heureuse d'être avec tous ces jeunes et Rémy semblait se régaler aussi.
En rentrant à la maison il me dit :
- « C'est la première fois que je fais ça et c'est un plaisir. Dommage que la retraite est si proche.... nous aurions pu faire tant de choses ensemble ».
- « Quand t'arrêtera-tu ? »
- « L'année prochaine et je ne sais pas ce que je vais faire... Allons au supermarché près de la maison : Giant. »
- « Je veux du poisson, de la salade verte, du roquefort et du sorbet. C'est moi qui régale aujourd'hui ! »
- « Ma Dame, c'est comme vous voulez ! »
Quand je payais avec la carte Visa la caissière me demanda :
- « Cash ? »
- « Que veut-elle dire ? »
- « Le supermarché est comme une banque. Si tu veux cette dame peut te donner de l'argent. »
- « No, thank you ! »
- « Hourra ! Tu commence à parler ! »
Nous arrivâmes à la maison, c'était le soir mais la maison était complètement obscure, pas une lumière.
- « Que se passe-t'il, Mathilde n'est pas rentrée ? »
- « Ne te fais pas de mauvais sang : elle est allée se promener, s'il s'était passé quoi que ce soit elle m'aurait appelé sur mon portable ! »
Rémy ouvrit la porte d'entrée, nous avons porté les courses dans la cuisine. Sur la table il y avait une lettre.
Je commençai à frissonner : la tête de Mathilde à la fenêtre ce matin si lointaine !
Je m'assis, maintenant c'était le moment de lire :
« Jeanne,
Je sais que tu pleureras ce soir, mais tu ne seras pas seule : Rémy sera à côté de toi. Merci pour tout. Je n'ai pas voulu te le dire mais j'ai rencontré un amoureux par Internet, et il est venu me chercher depuis Philadelphie. Si tout se passe bien avec lui je te rapellerai et quand nous viendrons en France ce sera chez toi. Je veux être libre de choisir ma vie et être indépendante. Il y avait trop d'amour entre nous : tout l'amour que tu n'as pas eu dans ta vie sans mari et sans enfant, tout l'amour que je n'ai jamais eu avec ma famille. Ça me faisait peur.
Adieu et peut être à un jour, je ne sais pas quand.
Ta fille qui t'aime
Mathilde
P.S. : Merci à Rémy pour son hospitalité »
C'était la fin d'un rêve. Tout tournait autour de moi.
Je pleurai et nous avons parlé toute la nuit avec Rémy : quand on est vieux, un avenir est-il possible ? Quand on est jeune peut-on être heureux tout seul ?
Et maintenant que faire : rester, rentrer à la maison... ou changer complètement de vie ?
FIN
]]>Texte de l'épisode 10 :
La nuit fut courte et le réveil plus que difficile avec le décalage horaire. La pauvre Jeanne buvait son thé sans savoir où elle était : heureusement elle voyait de l'autre côté de la rue,dans le jardin où se promenaient les écureuils, un drapeau planté qui n'était pas un drapeaufrançais, ni un drapeau occitan mais celui du plus grand pays du monde occidental, les Etats-Unis d'Amérique.
- « Bon dieu, c'est étrange, est-ce qu'ici ils plantent les drapeaux dans les jardins parce qu'ils font des fruits ? »
- « Non, c'est un moyen de dire de quel côté on est : les républicains avec le drapeau US ont une pancarte où on peut lire « Support our troups » et, si tu regarde dans l'autre jardin, tu peux voir qu'ils sont démocrates parce qu'ils ont une pancarte où il y a écrit : « War is not an answer », « Obama president ».
- « Comme ça chacun sait ce que vote vote son voisin ! C'est plus simple, pas d'embrouille ! »
- « Jeanne, nous aurons le temps de discuter dans la voiture, va t'habiller. Dépêche-toi. Je commence à 11 heures : c'est une leçon sur la trobairitz La comtessa de Dia ».
On était encore dans la chaleur de l'été, j'avais mis une robe jaune et rouge. on partit et je me retournai : Mathilde avait mis sa tête à la fenêtre, mais je ne pense pas qu'elle me voyait.
Elle semblait être ailleurs. C'était la première fois que je la laissais pour une journée entière. Je lui avais laissé 100 dollars, si elle voulait s'acheter quelque chose, on ne sait jamais !
Rémy était heureux ; il sifflait le « Se Canta ».
- « Madame est vêtue comme un drapeau occitan, pour un cours de langue romane c'est une bonne idée : ça fait folklorique. Il y en a qui ont le drapeau dans le jardin et d'autres qui le mettent sur eux ! »
- « Toi, tu es habillé comme un professeur : à chacun son métier. »
Rémy me prit la main :
- « Ça me fait plaisir d'être avec toi! »
- « Moi aussi mais je suis inquiète d'avoir laissé Mathilde seule ! »
- « Mathilde est majeure, elle peut vivre sans une mère à ses côtés. »
Nous étions sur une autoroute, puis nous avons tourné vers UMBC c'est à dire : University of Maryland Baltimore County. Une université publique.
Moi qui avais passé toute ma vie dans la poste de mon village, je me sentais comme une enfant à côté de ces grands buildings avec des étudiants qui courraient partout, de toutes les couleurs et surtout qui ne parlaient que l'anglais. Pas tous : j'entendais parler espagnol aussi. A chaque fois que Rémy rencontrait quelqu'un qu'il connaissait il me présentait : « Jeanne Belcaire, une amie d'enfance venue du midi de la France et qui parle la langue occitane que j'enseigne dans mes cours. »
Je ne comprenais pas tout mais j'essayais de faire celle qui... en faisant beaucoup de sourires et de Hello !
Peut-être que dans peu de temps j'oserai dire : How are you ?
Nous étions enfin arrivés dans la classe où les étudiants de Rémy nous attendaient.
- « Today we will leave la Contessa de Dia and speak occitan. Jeanne does not understand a word of English. She came especially from her country to meet you and as you are all very polite you must talk with her. »
Tout le monde commença à rire. C'était trop difficile pour eux de maîtriser la langue occitane. Donc Rémy fit les traductions de l'anglais à l'occitan et de l'occitan à l'anglais. Mais il y en avait qui essayaient de me comprendre et disaient que c'était plus simple que le français parce que c'était proche de l'espagnol.
Les questions tournaient autour de la langue, du vin, des taureaux :
-« Do people still speak occitan in the street ? »
-« Do you drink wine every day ? »
- « Do you like to see bullfights ? »
Puis Rémy me demanda de chanter une chanson : je choisis la chansin de Claire d'Anduze « en greu esmai ». Peut-être qu'une chanson de « Moussu T e lei Jovents » comme « Lo gabian » aurait été plus belle pour ces jeunes, mais je ne connaissais pas les paroles.
Après le repas il y avait encore un cours.
Je me régalais : Mathilde était loin. J'étais tellement heureuse d'être avec tous ces jeunes et Rémy semblait se régaler aussi.
En rentrant à la maison il me dit :
- « C'est la première fois que je fais ça et c'est un plaisir. Dommage que la retraite est si proche.... nous aurions pu faire tant de choses ensemble ».
- « Quand t'arrêtera-tu ? »
- « L'année prochaine et je ne sais pas ce que je vais faire... Allons au supermarché près de la maison : Giant. »
- « Je veux du poisson, de la salade verte, du roquefort et du sorbet. C'est moi qui régale aujourd'hui ! »
- « Ma Dame, c'est comme vous voulez ! »
Quand je payais avec la carte Visa la caissière me demanda :
- « Cash ? »
- « Que veut-elle dire ? »
- « Le supermarché est comme une banque. Si tu veux cette dame peut te donner de l'argent. »
- « No, thank you ! »
- « Hourra ! Tu commence à parler ! »
Nous arrivâmes à la maison, c'était le soir mais la maison était complètement obscure, pas une lumière.
- « Que se passe-t'il, Mathilde n'est pas rentrée ? »
- « Ne te fais pas de mauvais sang : elle est allée se promener, s'il s'était passé quoi que ce soit elle m'aurait appelé sur mon portable ! »
Rémy ouvrit la porte d'entrée, nous avons porté les courses dans la cuisine. Sur la table il y avait une lettre.
Je commençai à frissonner : la tête de Mathilde à la fenêtre ce matin si lointaine !
Je m'assis, maintenant c'était le moment de lire :
« Jeanne,
Je sais que tu pleureras ce soir, mais tu ne seras pas seule : Rémy sera à côté de toi. Merci pour tout. Je n'ai pas voulu te le dire mais j'ai rencontré un amoureux par Internet, et il est venu me chercher depuis Philadelphie. Si tout se passe bien avec lui je te rapellerai et quand nous viendrons en France ce sera chez toi. Je veux être libre de choisir ma vie et être indépendante. Il y avait trop d'amour entre nous : tout l'amour que tu n'as pas eu dans ta vie sans mari et sans enfant, tout l'amour que je n'ai jamais eu avec ma famille. Ça me faisait peur.
Adieu et peut être à un jour, je ne sais pas quand.
Ta fille qui t'aime
Mathilde
P.S. : Merci à Rémy pour son hospitalité »
C'était la fin d'un rêve. Tout tournait autour de moi.
Je pleurai et nous avons parlé toute la nuit avec Rémy : quand on est vieux, un avenir est-il possible ? Quand on est jeune peut-on être heureux tout seul ?
Et maintenant que faire : rester, rentrer à la maison... ou changer complètement de vie ?
FIN
Tèxte de l'episòdi 10 :
La nèit foguèt corteta e lo revelh amb lo desfasament orari mai que dificil. La paura Joana beguèt son tè sens saupre ont’èra : urosament vegèt de l’autre costat de la carrièra, dins lo jardin ont se passejavan los esquiròls, un drapèl plantat qu’èra pas un drapèl frances ni mai un drapèl occitan mas lo del país mai grand del mond occidental, the United States of America.
- "Bondieu aquò’s estranh, es qu’aicí plantan los drapèls dins los jardins perque fan de frucha ?"
- "Non, es un biais de dire de quin costat òm es : los republicans amb lo drapèl US an una pancarta ont se pòt legir « Support our troups» e, se gaitas dins l’autre jardin, avisas que son de democratas per de que an una pancarta ont es escrich : « War is not an answer », « Obama president ».
- "Com’aquò cadun sap çò que vòta son vesin ! Es mai simple, pas d’embolh !"
- "Joana, aurem lo temps de parlar dins la veitura, vai t’en te vestir. Despacha-te. Comenci a 11 oras : es una leiçon sus la trobairitz La comtessa de Dia."
Èra encara la calor de l’estiu, aviái mes una rauba jauna e roja. Partiguèrem e me virèri : Matilda aviá mes sa cara a la fenèstra, mas pensi pas que me vegèt.
Semblava d’èstre endacòm mai. Èra lo primièr còp que la daissava per una jornada. Li aviái daissat 100 dolars, se se voliá crompar quicòm, òm sap jamai !
Romieg èra urós; siblava lo « Se canta ».
- "Madama es vestida coma un drapèl occitan, per un cors de lenga romana es una bona idèia : fa folcloric. N’i a qu’an lo drapèl dins lo jardin e d’autres que se'n vestisson !"
- "Tu sès vestit coma un professor : a cadun son mestièr."
Romieg me prenguèt la man :
- "Me fa plaser d’èstre ambe tu !"
- "Ieu tanben mas soi inquieta d’aver laissada Matilda soleta !"
- "Matilda es majora, pòt viure sens una maire a son costat."
Èrem sus una autostrada, puèi virèrem vers UMBC es a dire : University of Maryland Baltimore County. Una universitat publica.
Ieu qu’aviái passat tota ma vida dins la pòsta de mon vilatge me sentissiái coma un enfant a costat d’aqueles buildings grandaràs amb d’estudiants que corrissián de pertot, de totas las colors e subretot que parlavan pas que l’anglés. Pas totes : ausiguèri parlar espanhòl tanben. Cada còp que Romieg rescontrèt quauqu’un que conneissiá me presentèt : « Joana Belcaire, una amiga d’enfança, venguda del miègjorn de França e que parla la lenga occitana qu’ensenhi dins mos corses. »
Compreniái pas tot mas ensajavi de faire aquela que… en fasent fòrça sorires e Hello !
Benlèu que dins gaire de temps gausariái dire : how are you ?
Èrem enfin arribats dins la classa ont los estudiants de Romieg nos esperavan.
- "Today we will leave la Contessa de Dia and speak occitan. Joana does not understand a word of English. She came especialy from her country to meet you and as you are all very polite you must talk with her."
Tot lo mond comencèt de rire. Èra trop difficil per eles de mestrejar la lenga occitana. Donc Romieg faguèt las reviradas de l’anglés en occitan e de l’occitan en anglés. Mas n’i aviá qu’ensajavan de me comprene e disián qu’èra mai simple que lo francés per de que èra pròche de l’espanhòl.
Las questions viravan a l’entorn de la lenga, del vin, dels buòus :
- "Do people still speak occitan in the sreet?"
- "Do you drink wine every day ?"
- "Do you like to see bullfights ?"
Puèi Romieg me demandèt de cantar una cançon : Causiguèri la canson de Clara d’Anduza « en greu esmai ». Benlèu qu’una canson de « Mossu T e lei Jovents » coma « Lo gabian » seriá estada mai bèla per aqueles joves, mas coneissiái pas las paraulas.
L’aprèp dinnar i aguèt encara un cors.
Me regalèri : Matilda èra luènh.
Èri tant urosa d’èstre ambe tot aqueles joves e Romieg semblava de se regalar tanben.
Tornant a l’ostal me diguèt :
- "Es lo primièr còp que fau aquò e es un plaser. Domatge que la retirada siá tan pròcha… auriam poscut faire tantas de causas ensems."
- "Quand t’arrestaràs ?"
- "L’an que ven, e sabi pas çò que vau faire…Anam al subremercat a costat de l’ostal : Giant."
- "Ieu vòli de peis, d’ensalada verda, de rocafòrt, e de glacet. Es ieu que regali uèi !"
- "Ma Dòna es coma volètz !"
Quand paguèri ambe la carta Visa la caissièra me demandèt :
- "Cash ?"
- "De que vòl dire ?"
- "Lo supermercat es com’una banca. Se vòs aquela Dòna te pòt donar d’argent."
- "No, thank you !"
- "Òsca ! Començas de parlar !"
Arribèrem a l’ostal, èra lo ser mas l’ostal èra completament escur, pas un lum.
- "De qué se passa, Matilda es pas dintrada ?"
- "Te fagues pas de marrit sang : es anada se passejar, s’aviá passat quicòm auriá sonat mon telefonet !"
Romieg dubriguèt la pòrta d’intrada, portèrem las crompas dins la cosina. Sus la taula i aviá una letra.
Comencèri de tremolar : la tèsta de Matilda a la fenèstra aqueste matin tant luèncha !
M’assetèri, ara èra temps de legir :
« Joana
Sabi que ploraràs aqueste ser, mas seràs pas soleta : Romieg serà a costat de tu. Mercé per tot. T’o ai pas volgut dire mas aviái rescontrat un amorós per l’internet, e m'es venguda quèrre de Filadelfia. Se tot se passa plan amb el te tornarai sonar e quand vendrem en França serà a ton ostal. Vòli èstre liura de causir ma vida e èstre independenta. I aviá tròp d’amor entre nos : tot l’amor qu’as pas agut dins ta vida sens marit e sens enfant, tot l’amor qu’ai pas jamai agut ambe ma familha. Me fasiá paur.
Adieu e benlèu a un jorn, sabi pas quora.
Ta filha que t’aima Matilda
PS : Mercé a Romieg per son espitalitat. »
Foguèt la fin d’un pantais. Tot virèt a l’entorn de ieu.
Plorèri e parlèrem tota la nèit ambe Romieg : quand òm es vièlh i a un avenidor possible ? quand òm es jove òm pòt èstre urós tot sol ?
E ara de que faire : demorar, tornar a l’ostal…o cambiar completament de vida ?
FIN