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Hons Jean-Pierre Arhie
Arhie, Jean-Pierre (1937-1999)

Le fonds de l'Abbé Arhie

Présentation du producteur


Jean-Pierre Arhie, est né à Alos (Alos-Sibas-Abense, en Soule) le 15 juillet 1937 et décédé le 31 décembre 1999 au presbytère d’Arette. Sa famille s’installe à Lanne-en-Barétous (Béarn) au moment de l’acquisition d’une ferme au quartier Barlanès (frontalier entre Béarn occitanophone et Soule bascophone).
Après des études au Grand Séminaire de Bayonne, il est ordonné prêtre le 23 décembre 1962 à Lanne-en-Barétous et nommé vicaire à Oloron-Sainte-Marie le même jour. Curé d’Ance (Féas) dans le sous-secteur d’Aspe-Barétous le 28 août 1971 – chargé en outre de la paroisse d’Aramits le 9 décembre 1972 –. Nommé responsable de l’équipe sacerdotale de la vallée de Barétous, le 4 septembre 1974, il s’installe au presbytère d’Arette. A partir de cette date, il dessert Arette, Lanne, Issor et Lourdios-Ichère (il est vicaire économe d’Issor et de Lourdios-Ichère le 2 juin 1982). A partir de la constitution de la paroisse Saint-Martin de Barétous, il sera désigné Curé-modérateur le 12 novembre 1997.
Le ministère de cette figure centrale de la vallée de Barétous, connue de tous comme « Jean-Pierre », est tout entier ancré dans le siècle. Il conduit par exemple pendant plusieurs années le bus de ramassage scolaire de l’entreprise Mazéris.
Le chant occupe une grande place dans sa vie. Il est jusqu'à son décès, l’animateur de la vocalité d’expression religieuse comme profane de la vallée. Durant vingt-cinq ans, il encourage, encadre, différentes générations de chanteurs et chanteuses, favorisant la floraison de groupes dans cette vallée et présidant au rayonnement de formations plus anciennes comme celles d’Arette ou de Lanne-en-Barétous.
Il est notamment l’initiateur discret mais tout entier engagé dans la Pastorale Juan Martin Pueyrredon qui, en 1996 et 1997, mobilise l’ensemble du village de Lanne-en-Barétous, rassemblant une centaine d’acteurs, chanteurs, danseurs, musiciens, bénévoles de tous ordres, pour la production des deux représentations de ce grand théâtre populaire héritier des mystères médiévaux, des ballets de cour et du théâtre baroque.
La production du fonds débute ainsi à son arrivée à Arette pour se poursuivre durant vingt-cinq ans jusqu’à sa disparition soudaine. Il est le reflet de l’activité pastorale et sociale de Jean-Pierre Arhie particulièrement cimentée par le chant.

Présentation du contenu


Ce fonds très abondant est composé de plusieurs ensembles qui sont le reflet de la vie musicale, religieuse, sociale et agro-pastorale de la vallée de Barétous, la plus occidentale des vallées béarnaises, limitrophe à l’ouest de la vallée basque de Soule et, au sud, de la Haute-Navarre. Elle est composée des communes d’Ance, Aramits, Arette, Féas, Issor, Lanne-en-Barétous. La paroisse barétounaise compte en outre le petite village-vallée de Lourdios.
Le fonds est par ailleurs l’expression des préoccupations « socio-pastorales » – le chant est le ciment de la communauté villageoise et de l’assemblée des fidèles –comme patrimoniales de Jean-Pierre Arhie, en témoignent ses collectes auprès d’anciens chanteurs et toute une boîte contenant une trentaine d’enregistrements de sonnailles de troupeaux. En montagne, les sonnailles permettent en effet de localiser et d’identifier le bétail. Les pasteurs cultivent ainsi l’identité sonore de leur troupeau et par extension de leur maison. Enregistrer de façon systématique ces manifestations du sonore relève ainsi clairement d’une démarche ethnographique.

L’expression chantée représente néanmoins la partie la plus importante du fonds. Trois ensembles distincts apparaissent.

D’une part, une collecte sonore des anciens constituant un matériau à transmettre aux jeunes générations. Elle se double d’une récupération de cahiers de chansons manuscrits qui servent d’ailleurs de base à la collecte. Quelques chanteurs présentent des styles vocaux solistes rares et un répertoire aujourd’hui disparu dans cette vallée : chansons de création locale, variantes locales de chansons de style lettré, notamment du chansonnier Cyprien Despourrins (1698-1759), et de style oral.

Le second ensemble est constitué de l’enregistrement quasi systématique de dizaines de répétitions et de soirées chantées dont les protagonistes sont les groupes de village de la vallée encadrés, encouragés et parfois générés par Jean-Pierre Arhie.
Ces « groupes » superposent l’acception sociologique à celle plus scénique du terme. Il s’agit particulièrement des jeunes hommes du village, parfois des jeunes femmes ou filles comme à Aramits, chanteurs patentés reconnus par la communauté et/ou encouragés par Jean-Pierre Arhie. Son action s’inscrit dans la très ancienne tradition polyphonique pyrénéenne et se développe dans le cadre de la dynamique du Festival de la Chanson Béarnaise de Siros, créé en 1967 et qui atteint des sommes de fréquentation en 1977 et dans les années 1980. Cette partie du fonds constitue ainsi un témoignage particulièrement précieux et complet, à l’échelle d’une vallée, de la dynamique vocale béarnaise tant aux plans de la construction des styles et répertoires que de la sociabilité musicale.

Jean-Pierre Arhie a enfin enregistré de très nombreux offices religieux : particulièrement les cantiques et sermons de l’ensemble des messes de fêtes et de mariages qu’il célébrait, constituant, au-delà de la simple anecdote, d’intéressants enregistrements de polyphonie captées in vivo sur des répertoires latin (Laudate Maria par exemple), français et béarnais.

A noter enfin, la qualité du matériel d’enregistrement employé par Jean-Pierre Arhie au cours de ces trois décennies (UHER, enregistreur cassette Marantz), qui atteste encore du soin apporté à ce travail.

Historique de la conservation


Le Fonds sonore Jean-Pierre Arhie, est la propriété des Chanteurs d’Arette. Il a été déposé à l'InOc après le décès de JP Arhie, afin qu'il y soit hébergé et que l'InOc organise la mise en œuvre de sa sauvegarde, ceci par contrat du 28/01/2002 signé de Jean Bordenave d’Arette et Jean Mirassou agissant en qualité de représentants du groupe des Chanteurs d’Arette, tous deux exécuteurs des volontés de JP Arhie.

Le fonds a quitté le presbytère d’Arette en janvier 2002 pour un transfert à titre conservatoire au siège de l’InOc Aquitaine où il a été inventorié et coté.
Cassettes et bandes magnétiques étaient conditionnées de façon thématique ou géographique dans des boîtes à biscuits en fer blanc et des cartons, le premier inventaire ayant suivi cette organisation.
Les originaux ont rejoint le Service départemental d’archives des Pyrénées-Atlantiques au moment de leur numérisation en 2011.
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Hons Jo Eygun
Eygun, Joseph William (1937-2019)

Le fonds Jo Eygun

Présentation du producteur


Joseph William « Jo » Eygun est né le 2 septembre 1937 à Oloron-Sainte-Marie dans une famille originaire d’Accous, en vallée d’Aspe, où son arrière-grand père était berger. Après ses études à HEC et un séjour professionnel en Angleterre où il épouse une Anglaise, son père s’installe à Oloron-Sainte-Marie où naît Jo. Après l’obtention de son baccalauréat en 1957, il devient comme son grand-père instituteur occupant de 1958 à 1972 divers postes de remplaçant dans la région d’Oloron : en 1958 à Lourdios où il prend plaisir à entendre chanter à l’auberge, à Accous, à Cette-Eygun en 1963-1964, à Géronce (vallée de Josbaig) en 1964-65, aux Forges d’Abel en 1965-66. En 1972, il devient psychologue scolaire.
Sportif accompli, trois-quart centre du Football Club Oloronais rugby, international scolaire, puis entraîneur de l’équipe junior. En 1978, il se présente comme député-suppléant aux élections législatives pour le Mouvement des Radicaux de Gauche.
Dès sa création en 1967, il est l’un des grands artisans du Festival de la Chanson Béarnaise de Siros qui connaît d’emblée un immense succès populaire. Ce festival dédié au chant traditionnel – principalement polyphonique – et au conte béarnais, est né d’une idée originale de Robert Chandernagor, enseignant et entraîneur de rugby attaché à la vallée de Barétous, et soutenu par Gérard Forgues, directeur départemental de la Jeunesse et des Sports : autant de raisons de mobiliser cet amoureux du chant qu’est Jo Eygun. Fort de son inscription dans le territoire, il repère et draine dès lors vers Siros les chanteurs de la région oloronaise, particulièrement de la vallée d’Aspe. Il est par ailleurs le promoteur des premiers disques du festival, produits par le label discographique Junqué d’Oc de Jurançon, qui connaîtront un succès immédiat. Il prend ses distances avec le festival à partir de 1980.

Présentation du contenu


Le fonds est un véritable patchwork musical, une même bande magnétique voire une même piste pouvant faire coexister des contenus différents : émission de musique classique ou collecte de chants béarnais. Ces interpolations sont le fruit de recopiages, d’usages multiples de l’enregistreur UHER, suivant les goûts de Jo Eygun voire de ses enfants comme en témoignent des enregistrements de rock anglais des années 1970.
Le fonds est en cela l’écho des usages musicaux de la fin des années 1960 et des années 1970.
Il comporte des enregistrements de concerts donnés à Oloron-Sainte-Marie, Salle Palas : concerts communs, en 1979, des groupes béarnais Los de Nadau, né en 1973, grande figure béarnaise de la Nouvelle Chanson Occitane et I Muvrini, groupe emblématique du riacquistu corse, créé en 1979 ; des groupes basque Urría, fondé par Beñat Achiarry et José Aguirre vers 1980, et Mont-Jòia, pionnier provençal des musiques et danses traditionnelles fondé en 1974 ; Los de Nadau et Los Pagalhós, groupe de polyphonie occitane du Béarn né en 1973 ; concert de musique symphonique.

Il garde par ailleurs la trace de diffusions radiophoniques de grandes stations françaises, particulièrement de musiques : classique, baroque, du monde, folk américaine, country, latino-américaine, traditionnelle aragonaise, chorale, d’orgue. Des émissions culturelles sur les troubadours, la ruralité, les questions linguistiques et culturelles.
Jo Eygun a également conservé des reportages concernant le Béarn : une émission enregistrée en 1969 lors du Festival de Siros ; échos de sorties scolaires à l’écomusée de Marquèze.
On retrouve encore des enregistrements de rock anglais des années 1970 (enregistrements de sa fille) ; de chanson française (Serge Lama, Yves Duteil).
Le fonds contient aussi les copies des enregistrements en direct des trois premières années du Festival de Siros réalisées par le label Junqué d’Oc.

Imbriqués tout en restant relativement distincts des autres captations, les enregistrements réalisés auprès de chanteurs de polyphonie constituent un axe important du fonds. Sans apprêt aucun, ils sont pris sur le vif, la plupart du temps dans des salles d’auberge des villages du piémont oloronais et des vallées d’Aspe et de Barétous, à l’occasion de soirées provoquées par Jo Eygun en quête de répertoire et de chanteurs pour la scène de Siros. Ces enregistrements réalisés dans les premières années du festival (approximativement de 1967 à 1975) sont manifestement plus anciens que les autres enregistrements du fonds.
Dans ce contexte, doit-on parler d’enregistrements ou de collecte ? L’acte de captation est bel et bien là, récurrent, même si les interpolations puis le stockage dans les années 1980 dans un coin du grenier témoignent plutôt d’un usage à court voire à moyen terme d’identification, d’aide mémoire ; inscrits dans une chaine de transmission orale plus que dans une perspective conservatoire dans le temps long.
Ce corpus donne un aperçu des répertoires et conduites polyphoniques de ce territoire au moment de la naissance du festival qui fixera, redéploiera aussi en Béarn, divers chants ou variantes de chants. Il s’agit de pièces en occitan-gascon, en français ou bilingues dont les textes relèvent de différentes stylistiques : lettrée avec notamment les pièces attribuées au chansonnier aspois Cyprien Despourrins (1698-1759) ; orale et de création chansonnière locale. Signalons que certaines de ces chansons ou variantes ont disparu depuis. Au-delà, le caractère très vivant et impromptu de cette collecte constitue dans de telles proportions et pour cette époque, la grande originalité du fonds.

Historique de la conservation


A partir des années 1980 les bandes magnétiques contenant dans un sac plastique et un cageot ont été entreposées dans le grenier de Jo Eygun. Une partie a été confiée, en 1995, aux bons soins de Jean-Jacques Castéret dans le cadre de sa thèse de doctorat. Puis, en vue d’une sauvegarde pérenne, le complément a été remis en 2009 à l’InOc Aquitaine. Le fonds a intégré le Service départemental d’archives en 2011.
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Hons Robert Lo Diable
Daban, Robert (1924-2004)

Le Fonds Robert Le Diable

Présentation du producteur


Retraité de la SNCF en 1982, Robert Daban (dit Robert le Diable) a collecté un ensemble conséquent de chants, contes et musiques polyphoniques en Béarn entre 1981 et 1997. Son surnom lui aurait été attribué par l'une de ses cousines en référence à l’opéra Robert le Diable composé en 1831 par Giacomo Meyerbeer, lui-même inspiré de la légende de Robert le Diable[1].
Il est né à Jurançon le 3 novembre 1924, de père “cultivateur (patron)” et de mère “ménagère” (selon l’état civil). Après ses études, il a d'abord été instituteur avant de démissionner pour entrer à la SNCF, où il a fait toute sa carrière (il s'occupait des premiers appareils de contrôle, notamment sur la ligne Pau-Canfranc).
Robert Daban a enregistré un très grand nombre d'événements locaux et surtout de soirées béarnaises, enregistrements qui lui servaient notamment à produire des émissions de radio : il fut un animateur de la Voix du Béarn (créée en 1981) et de Ràdio País (créée en 1983) dès 1981 et au moins jusqu’en 1997.

Selon les dires de Robert le Diable, son prénom ainsi que son surnom lui auraient été donnés par l’une de ses cousines. Son surnom serait resté dans le cadre familial jusqu’à ce qu’il le réutilise lors de ses appels en tant qu’auditeur à la Voix du Béarn en 1981. Robert le Diable a en effet d’abord connu cette radio en tant qu’auditeur, dès la fin de l’été 1981 (la radio ayant été créée en juillet de cette même année) ; La Voix du Béarn émettait alors depuis Saint-Faust.

Son premier passage radiophonique s’est fait le 4 novembre 1981, en tant qu’invité à l’émission matinale Le Passe-Muraille (émission de Marie de Laroin, pour la Voix du Béarn). Cette émission du 4 novembre avait alors été préparée intégralement par les soins de Robert le Diable.
En 1982 , il commence à réaliser des enregistrements d'événements en direct, principalement en Béarn mais également dans les alentours (Soule, Bigorre notamment).

Même s’il n’était pas un chanteur, c’était une personnalité (re)connue présente dans toutes les manifestations locales et il y était bien accueilli. Autodidacte dans la captation sonore, il posait ses micros à côté des chanteurs en essayant de ne pas gêner la performance musicale et en s’adaptant à chaque situation, notamment pour l’enregistrement de concerts ou de chorales, afin d’installer son matériel technique dans des lieux qui n’étaient pas toujours lumineux. Il n’a jamais enregistré sur bandes magnétiques mais préférait les cassettes analogiques par facilité d’utilisation et de nettoyage.
Après avoir commencé ses premiers enregistrements avec du matériel très bas de gamme, il a pu se procurer un meilleur matériel ; il s'est par exemple mis à utiliser des cassettes Métal à balayage Dolby sur les conseils de Richard Le Coz, avec qui il travaillait à Ràdio País.

Vers 1984, il réalisait du montage, notamment pour ses émissions de radio ; il enlevait alors ce qui ne lui servirait pas, notamment les présentations orales (se contentant de noter ce qu’il y avait sur les cassettes), les applaudissements ou même certains conteurs dont il n'allait pas réutiliser les textes. Il s'est par la suite rendu compte de leur valeur documentaire et les a conservées à partir de 1986.

Ses émissions radiophoniques prenaient généralement la forme de diffusion d'extraits musicaux, accompagnés d'éléments de direct : commentaires ou lectures de Robert Le Diable, interviews de personnalités, appels d'auditeurs pour "dédicacer" les extraits musicaux diffusés.
Il réalisait pratiquement toutes ses émissions de radio en direct, très peu en préenregistré (hormis les extraits sonores qu'il faisait écouter). Selon lui, lors de ses débuts en direct à la radio, la difficulté ne résidait pas dans le fait d’assurer l’émission en béarnais puisqu’il le parlait déjà, mais plutôt dans le fait de traduire en direct des textes du français au béarnais (notamment lorsqu'il lisait des poèmes ou des paroles de chansons par exemple).

Dès 1986, Robert Le Diable explique que le but de son travail de collecte est de faire vivre son pays et sa culture (notamment par le biais des radios libres). Selon lui, le pays qui vit est celui qui conte et qui chante. Il explique que son travail de collecte doit "servir à quelque chose", dans le sens d'une utilisation vivante, et que le reste (le "moins bon") peut également servir pour la recherche et pour la conservation.
Richard Le Coz le considère comme un "documentariste" : les enregistrements de Robert Le Diable prenaient la forme du collectage documentaire de l'événement, plutôt que du reportage. Il explique également que Robert Le Diable avait grand plaisir à se rendre aux événements dont il réalisait les captations.

Robert Daban, bien que n'étant pas lui-même chanteur, semblait s'intéresser à la pratique du chant. Il connaissait de nombreux chanteurs gascons, et s'intéressait aux nuances d'interprétation selon les régions, aux évolutions de la pratique. Il s'exprime à ce sujet dans un entretien réalisé chez lui le 6 janvier 1995 par Jean-Jacques Castéret et Jean-Louis Mandère, entretien à l'occasion duquel il dit également espérer que des gens seront intéressés par ses cassettes.

Selon Jean-Louis Mandère, il enregistrait encore des événements en 2000, mais avait déjà arrêté la radio.

Robert Daban est décédé le 2 septembre 2004 en laissant une vaste collection de plus de 1500 cassettes analogiques issues de ses nombreux enregistrements lors de fêtes de village, de contes et de soirées béarnaises, et d'enregistrements d'émissions radiophoniques (les siennes principalement).

Références :
Entretien de Robert Daban avec Jean-Jacques Castéret et Jean-Louis Mandère, 1995
Emission de Robert Daban sur Adishatz Monde avec Yvan Bareyre et Georges Bourdalés, 1986
Entretien de Jean-Louis "Loulou" Mandère (fondateur et ex-président du Festival de Siros) avec Mathilde Lamothe et Marie-Alix Nicaise, 2017
Entretien de Richard Le Coz (cofondateur de Ràdio País) avec Fanny Lartigot et Marie-Alix Nicaise 26 juin 2019
Interview Robert Daban [voir document ROB 621_B dans ce fonds]

[1]Info wikipedia :
- Opéra en cinq actes de Giacomo Meyerbeer, livret d'Eugène Scribe et Germain Delavigne, créé le 21 novembre 1831 à l'Opéra de Paris.
- Il y a à la Bibliothèque impériale deux manuscrits d’un roman en vers du treizième siècle qui a été imprimé en 1837 sous ce titre : Le Roman de Robert le Diable, en vers du treizième siècle, pour la première fois, d’après les manuscrits de la Bibliothèque du roi, par G.S. Trébutien. Paris, Silvestre, in-4° (en caractères gothiques). Rien n’empêche de penser qu’il y a eu une légende antérieure à ce roman en vers du treizième siècle.

Présentation du contenu


Ce fonds a été organsié en 8 sous-fonds (ou corpus) :
- soirées béarnaises (contes, chants) /chants et fêtes,
- corpus de radio (émissions qu’il a produites et enregistrements d'autres émissions),
- contes,
- poésie,
- enregistrements d'un abbé félibre (M. Grangé),
- soirées de théâtre,
- messes,
- événements et rencontres.

Si le corpus musical est très riche, nous ne possédons cependant pas l’ensemble du fonds tel que la correspondance, la presse ou les revues, archives papier qui permettraient de cerner ses centres d’intérêt, connaître son réseau d’informations et comprendre son omniprésence dans les fêtes locales.

Robert le Diable était attaché à la documentation de ses enregistrements puisqu’il décrivait précisément les contenus de ses cassettes avec tous les éléments d’une description archivistique : lieu, date, informations sur l’enregistrement, etc. Plusieurs indices nous laissent penser que ces cassettes semblent être destinées à être réutilisées par d’autres personnes comme l’emploi du vouvoiement (« retournez la cassette »), l’indication des coordonnées d’une tierce personne, ou la précision des informations contextuelles. Il commence généralement ses cassettes par un décompte en français « 5, 4, 3, 2, 1, 0 » pour lancer la cassette avant d’entendre le début de l'enregistrement en lui-même.

Par ailleurs, la plupart de ces cassettes semblait destinée à un usage radiophonique. Un certain nombre d’enregistrements réalisés en public sont précédés d’une introduction par Robert Le Diable, ajoutée au montage, présentant le contenu en occitan, dans un niveau de langue plutôt littéraire. Il s'agit du format de prédilection de Robert Le Diable pour ses émissions radiophoniques.
D’autre part, si certaines cassettes sont les originales et présentent le matériau d’enregistrement « tel quel », d’autres correspondent à des assemblages de ces mêmes documents réalisés par Robert Le Diable. Ces dernières correspondent à un montage qui devait sans doute être préparé en vue d’une émission (compilations thématiques, extraits spécifiques de certaines soirées…).

Certains boîtiers de cassettes contenaient des documents complémentaires : inscriptions sur la jaquette, feuillets manuscrits, listes dactylographiées du contenu, coupures de presse... (se référer au champ "Commentaires" de chaque fiche pour en avoir le détail).
Ces documents ont été pour la plupart numérisés et joints à la fiche correspondante. Lorsque la description de la jaquette restait succincte (par exemple : indication du titre et de la date seulement), le document n'a pas été numérisé mais les informations contenues ont été directement intégrées dans les champs correspondants.

Historique de la conservation


En 2009, une opération de récolement de fonds sonores privés a été entreprise par l’Ethnopôle Inoc Aquitaine en partenariat avec les Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques pour sauver ce fonds d’archives qui menaçait de disparaître après le décès de Robert le Diable.
L'inventaire sommaire en avait déjà été fait du vivant de Robert Daban par Jean-Louis Mandère, Patricia Heiniger-Casteret et Jean-Jacques Casteret, en 2004. Selon les dires de Jean-Louis Mandère, Robert Le Diable était décédé très rapidement après lui avoir donné les cassettes, c’est-à-dire en septembre 2004.
Le détenteur du fonds, Louis Mandère, leur a accordé un droit de cession de reproduction et de représentation afin de pouvoir numériser et de conserver ces archives ethnomusicologiques, dans le cadre du programme de sauvegarde et de valorisation des archives sonores et audiovisuelles « en péril » des Archives départementales.
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Entrevistas d'enquèsta : projècte "Leis Inaudibles" per Didier Mir
Mir, Didier (19..-....). Collecteur

Cinquanta ans après l'expropriacion per l'armada del vilatge de Bròve situat dins lo camp de Canjuèrs (Var), Didier Mir es anat al rencontre dels abitants e dels actors de la contestacion suscitada per aquela decision.

Qué demòra uèi d'aquela memòria ? Qualas son estadas las consequéncias en tèrmes de produccion culturala en lenga occitana en Provença ? Retorn sus aquel episòdi istoric amb los que l'an viscut.

Aquestes rencontres fan egalament l'objècte d'un libre publicat per Didier Mir en 2023 en cò d'Edite moi ! : Leis inaudibles / Les inaudibles (ISBN 979 1092 382945). De descobrir sul site de l'editor aquí.
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14e Rencontre du Patrimoine Historique : "Les seigneurs languedociens en Quercy"
Chapot-Blanquet, Maguy
Bernard, Pierre-Joan (19..-....)

Depuis 2008, l'association "Histoire et cultures en Languedoc" organise chaque année les Rencontres Internationales du Patrimoine Historique.

Avec le soutien de la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée, du CIRDOC - Institut occitan de cultura, de la Société Archéologique de Montpellier, du Centre des monuments nationaux, de la ville de Clermont l'Hérault, de la ville de Figeac et de la ville de Prudhomat.

Découvrir l'association Histoire et cultures en Languedoc.

Les seigneurs languedociens en Quercy

Des châteaux et des hommes

Du Bas-Languedoc au Quercy, deux châteaux, celui de Clermont-Lodève et celui de Castelnau-Bretenoux, se dressent sur leur promontoire au carrefour des voies de communication. Pour Clermont, c’est le passage obligé des axes séculaires nord/sud et est/ouest.
Pour Castelnau-Bretenoux, sis sur un piton abrupt, c’est une « marche » entre le comté de Toulouse et le duché d’Aquitaine. Ces deux forteresses sont les témoins de pierre qui nous livrent la saga de leurs seigneurs qui, du XII° siècle au XVII° y ont inscrit leur propre histoire et en même temps celle du royaume. Au Moyen-Age, on les retrouve, peu ou prou, dans la croisade contre les Albigeois et la guerre de Cent ans. A la Renaissance, les guerres de Religion ne les épargnent pas, notamment pour Castelnau- Bretenoux.

Le château de Clermont-Lodève, endormi dans ses ruines, serait illisible en dépit des études antérieures d’historiens locaux tels Gaston Combarnous et, plus récemment, Philippe Huppé. En 2009, des fouilles archéologiques sont diligentées par la commune. Mais il faudra attendre 2019 pour qu’un récit tripartite archéologue, architecte et archiviste (cf. Patrimoine Sud 10/2019) nous livre son histoire. Un premier écueil : comment le dater, les pierres sont muettes. Il faudra avoir recours aux écrits. La ville de Clermont est mentionnée dans le cartulaire de Gellone en 1140 et, un peu plus tard, le terme de castrum. Le château sera mentionné en 1160-1161 dans une série de chartes figurant dans le cartulaire des Guilhem de Montpellier. En fait, cette mention signifie une tentative de main mise sur une cité jugée concurrente, qui échouera. Mais voilà, en 1182, Marie Navarre, soeur de Guilhem VIII et fille de Guilhem VII, épouse Aymeric II de Clermont. Cette alliance assure à Clermont l’indépendance du côté Montpelliérain.

Outre les liens de fratrie, Marie Navarre est la tante de Marie de Montpellier, héritière de la seigneurie et épouse de Pierre II, roi d’Aragon. Leur fils sera Jacques I° le Conquérant qui naitra à Montpellier. On assiste alors à une montée en puissance de Clermont. Cependant, de 1209 à 1229, la croisade contre les Albigeois décime le Languedoc. De cette guerre, les Clermont sortent affaiblis, comme d’autres. Le contexte est incertain. Bérenger IV accède au pouvoir en 1249 et, contrairement à son grand-père Aymeric II, il s’accommode autant que faire se peut de l’administration royale. Bérenger Guilhem IV est bâtisseur : il reconfigure totalement le château, entreprend un vaste chantier de fortifications urbaines. Tout cela coûte cher, les créanciers se pressent aux portes du château mais peu importe, la reconfiguration castrale est lancée. Tour à tour, le château de Clermont présente une architecture militaire datable de la seconde moitié du XIII° siècle. Notons que le château tourne le dos à la ville dans sa partie ostentatoire et mieux défendue, orienté vers le nord, là où se trouve la garnison royale en retrait de la vallée de l’Hérault. D’étape en étape, les transformations marquent une identité aristocratique par son ancrage dans le château ancestral. A l’apogée du XIIIe siècle va succéder une période de repli et c’est avec Tristan (1423-1441) que le château retrouvera son lustre.

Qui est Tristan ? Du nom de Barthélémy Guilhem est un cadet. En tant que tel, chevaleresque et intrépide, il s’attache à la personne de Jacques de Bourbon qu’il accompagne en Italie à la conquête du royaume de Naples. En remerciements de ses exploits, il reçoit la main de Catherine des Ursins des Baux et deviendra par son mariage seigneur de Copertino. Il reviendra à Clermont pour succéder à son frère défunt. Gloire et faste marqueront le château. Le lignage des Guilhem de Clermont s’éteint-il avec le flamboyant Tristan ? Pas sûr… et pour le savoir, il faudrait écouter la tour Tristan ou la tour Bourguine ...

Le château de Castelnau Bretenoux dans le Lot est une des forteresses médiévales les plus majestueuses de France. Ses barons étaient parmi les plus puissants du midi de la France. Ils se targuaient du titre de « seconds barons chrétiens du royaume ». Mais qui sait que son histoire est intimement liée à celle de Clermont l’Hérault ?

Sur les traces… des seigneurs languedociens en Quercy

Le territoire du Quercy fut au coeur des affrontements de la Guerre de Cent ans, occupé par les armées anglaises et pillé par les compagnies. C’est dans ce contexte troublé des XIVe-XVe siècles que plusieurs grandes familles nobles languedociennes se sont alliées à l’aristocratie locale fidèle au roi de France, y ont fait souche et y ont écrit un nouveau chapitre de leur histoire. Parmi elles, les Caylus, seigneurs d’Olargues, héritent en 1395 de la baronnie de Castelnau et prennent possession de l’invincible forteresse. Alliés par trois fois à des filles des Guilhem de Clermont-Lodève, les Caylus se fondent successivement dans les Castelnau et les Clermont pour ne former plus qu’un seul lignage. A partir de 1530, une même bannière flotte sur les châteaux de Clermont-Lodève et de Castelnau-Bretenoux. C’est ainsi que les Guilhem de Castelnau-Clermont devinrent une des familles les plus puissantes du royaume. Pour preuve, en 1541, le mariage princier de Gui de Castelnau-Clermont avec Louise de Bretagne-Avaugour, descendante des rois de France, cousine de la reine Anne de Bretagne et de la reine de Navarre Jeanne d’Albret. Louise de Bretagne est une figure les plus marquantes de l’histoire de Castelnau. Appelée Mme de Clermont, elle fut l’agent de Catherine de Médicis à la cour de Philippe II d’Espagne entre 1559 et 1561, et châtelaine de Castelnau jusqu’à sa mort vers 1608, elle fut la gardienne de ce bastion catholique durant les guerres de Religion. La lignée s’éteint en 1715, et marque l’abandon du château de Castelnau.

Sur les traces… des marchands cahorsins en Languedoc

Plus au sud, la cité de Figeac possède elle-aussi un patrimoine médiéval exceptionnel. Bâtie autour d’une ancienne abbaye bénédictine, elle abrite une riche architecture civile des XIIe-XIVe siècles, protégée aujourd’hui par un secteur sauvegardé. Elle témoigne de la prospérité des villes commerçantes du Quercy au Moyen-Age. Comment imaginer que cette belle endormie était une des places les plus actives du Royaume et que les marchands de Figeac avaient pignon sur rue à Montpellier ?

Entre le milieu du XIIe siècle et le milieu du XIVe siècle, les marchands cahorsins ont joué un rôle économique et financier majeur dans toute l’Europe, équivalent aux commerçants italiens, au point que Cahorsin était à l’époque synonyme d’usurier. Leur fortune s’illustre dans l’accession à la papauté de Jacques Duèze en 1316, le pape d’Avignon Jean XXII. Ce nom ne désigne pas seulement les marchands de Cahors, mais tout un groupe de banquiers et négociants originaires des villes du Quercy, et en premier lieu de Figeac. Ils s’établissent à Paris, en Flandres, en Angleterre, et tout particulièrement en Languedoc à Montpellier. Pensons au célèbre Raimond de Cahors, consul de Montpellier et banquier de Simon de Montfort durant la Croisade contre les Albigeois. Parmi les familles originaires de Figeac, les Conques de Montpellier sont les plus fameux. Arrivés à Montpellier à la fin du XIIe siècle, ils investissent dans le commerce maritime international, la frappe de monnaie et la colonisation de l’île de Majorque. Les panneaux en bois peints provenant de l’ancien hôtel de Conques sont visibles au Musée Languedocien et comptent parmi les plus belles pièces de la Société Archéologique de Montpellier.

Maguy Chapot-Blanquet, Docteur en sciences humaines

Pierre-Joan Bernard, Resp. Bibliothèque et publications, Archives Municipales de Montpellier

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Espòrts d’Aquí : una emission sus los espòrts d'Occitania
ÒCtele
Hòrta dejà de 3 sasons, l'emission Espòrts d'Aquí, produsida e difusada per ÒCtele, presenta regularament de las practicas esportivas qui hèn lo quotidian deus abitants de la region.

« Un espòrt per totes e a cadun son espòrt » qu'ei que la devisa de l’emission presentada per Samira El Hadrati.

Visible suu site d'ÒCtele
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13e Rencontre du Patrimoine Historique : "Escapade au pays du Vert galant"
Chapot-Blanquet, Maguy

Depuis 2008, l'association "Histoire et cultures en Languedoc" organise chaque année les Rencontres Internationales du Patrimoine Historique.

Avec le soutien de la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée, du CIRDOC - Institut occitan de cultura, de la Société Archéologique de Montpellier, de l'Office de Tourisme de l'Albret, de la ville de Nérac, du département du Gers et de l'Abbaye de Flaran (Centre patrimonial départemental), classé au titre des Monuments historiques.

Découvrir l'association Histoire et cultures en Languedoc.

Escapade au pays du Vert galant : XVIe siècle

Ce pays est un ensemble de petites vallées qui composent la « Basse Navarre » et le territoire souverain du Béarn. Ce « confetti » indépendant entre la France et l’Espagne n’eut de cesse de revendiquer sa réunification avec la « Haute Navarre », celle de Pampelune. Ce désir fut aussi vif de part et d’autre des Pyrénées. Depuis Louis le Débonnaire, auquel on impute la césure du territoire navarrais, Trastamare, Grailly et d’Albret furent en conflit avec leurs homologues espagnols. Pourquoi ? La raison est simple : le Béarn tient les ports des Pyrénées entre la France et l’Espagne.
Au cours des guerres que se livrèrent François Ier et Charles Quint, Henri II de Navarre est du côté français. Mais, après la défaite de Pavie, en 1525, François est fait prisonnier et le sort de la Navarre sera réglé à la « Paix des Dames » en 1529 : la Haute Navarre restera espagnole.
En 1527, Henri épouse la soeur du roi, Marguerite d’Angoulême. Voici donc la Navarre dotée d’une reine de haute lignée, ajoutons à cela qu’elle est belle, diplomate, femme de lettres. Diplomate, elle fut envoyée à Madrid par sa mère, Louise de Savoie, pour négocier la libération de son frère auprès de Charles Quint. Femme de lettres, elle fut admirée de tous. Parmi ses nombreux écrits, on retiendra l’Heptaméron, reconnue comme une oeuvre majeure du XVIe siècle. Humaniste, elle s’inscrit dans le courant réformiste comme l’atteste son recueil « Le miroir de l’âme ». Elle est la protectrice du cercle de Meaux opposé aux théologiens de la Sorbonne. Après l’affaire des Placards, elle part pour Nérac et accueille à sa cour ses amis en disgrâce, Rabelais et Marot, entre autres.
Sur le plan politique et religieux, la Navarre aura un rôle de premier plan dans les évènements qui, en ce XVIe siècle, précipitera le pays dans les guerres de religion : sa fille , Jeanne, fera entrer la Navarre dans le camp armé des réformés, dont elle prendra la tête.

Qui est Jeanne d’Albret ?
Elle nait en 1528 à St Germain en Laye, fille unique de Marguerite et du roi de Navarre, Henri d’Albret. Elle est donc appelée à régner. Elle s’y emploiera avec détermination et foi.
Le caractère trempé de Jeanne se manifeste dès l’âge de 12 ans. Elle s’oppose à son oncle, François Ier, qui veut la marier au duc de Clèves. A 14 ans, son mariage forcé fait grand bruit. Elle refuse d’aller à l’autel. On l’y conduit de force. Elle obtiendra la nullité de son mariage et se remariera avec l’homme qu’elle a choisi, le bel Antoine de Bourbon. De ce mariage heureux naitra le futur Henri IV, lequel aura les qualités politiques de sa mère, la valeur des armes et la galanterie de son père.
Femme de foi, érudite et lettrée, Jeanne ira plus loin dans les préceptes évangélistes de sa mère. Elle abjure la religion catholique et se convertit au protestantisme.
La guerre est là. Antoine passe dans le camp des catholiques, c’est la rupture avec Jeanne. La terrible défaite de Jarnac va clore pour un temps la guerre par le traité de St Germain le 8 août 1570.
Les discussions sont âpres avec Catherine de Médicis qui finit par consentir à donner sa fille, Marguerite de Valois à Henri III de Navarre sous réserve que la princesse reste catholique. Le mariage est célébré le 18 aout 1572, Jeanne était morte d’épuisement en juin, loin de son fils. La paix sera de courte durée car, quelques jours plus tard, aura lieu le massacre de la Saint Barthélémy. 

Par cet exposé se détachent les portraits de deux reines, deux femmes qui ont mis par leur talent, leur caractère, la Navarre au premier plan dans  l’échiquier politique, et ont donné leur lustre aux cours de Pau et de Nérac. La troisième reine de Navarre, dont on parlera plus particulièrement, aura de sa tante la beauté, l’intelligence, un sens politique certes, mais se trompera souvent de camp, ses choix diplomatiques étant plus sentimentaux.

« La Marguerite des Marguerites » dira Ronsard pour la tante, « La perle des Valois » pour Margot. Pourquoi ce nom ? Ronsard écrivant un amusement théâtral pour les enfants de Catherine de Médicis, donna ce nom à la petite Marguerite, la plus jeune de la fratrie. Ce nom lui restera, avec affection pour ses frères mais sans aménité dans sa légende noire.
Cette légende à titre posthume est popularisée par Dumas et Michelet et, plus près de nous par le film de Patrice Chéreau, « La Reine Margot » qui donne un éclairage sulfureux du personnage. Mais cette légende est aussi née du temps de Marguerite de Valois. Son plus farouche détracteur fut Agrippa d’Aubigné à qui on attribue « le divorce satirique ou les amours de la reine Marguerite » écrit en 1607. Ne fait-on pas dire à Charles IX vouloir donner « Sa Margot, non seulement pour femme au roi de Navarre, mais à tous les hérétiques de son royaume ».

Mais qui de Marguerite de Valois à la reine Margot est la vraie Marguerite ? Jean Castarède, dans son ouvrage La triple vie de la reine Margot la définit ainsi : amoureuse, complotiste, écrivaine.
Amoureuse, elle le fut pour chacun de ses amants. Elle s’affiche comme une femme libre, hors de son temps. Elle instaure, à Nérac, une véritable cour d’amour, pas très troubadouresque.
Complotiste, ses choix politiques sont guidés par ses sentiments, qui la conduiront à participer avec son frère préféré François d’Alençon à la conjuration des « Malcontents » en 1574. Ce qui lui vaudra la réclusion au Louvre.
Libérée, elle se lance dans une mission « secrète » au Pays Bas toujours pour son frère François. Puis de Pau à Nérac, de château en château, ses choix politiques la conduiront à Usson ou son frère Henri III l’assigne à résidence pendant 19 ans. Elle se consacre alors à l’écriture. Ecrivaine, elle laisse un ouvrage remarquable, « Les mémoires de Marguerite de Valois », sorte de bestseller de la Renaissance que l’on redécouvre depuis peu. Cette correspondance nous révèle l’intime de Marguerite : « une enfant mal aimée dans une armure de reine » dira Isabelle Adjani qui l’incarna à l’écran.

Maguy Chapot-Blanquet, Docteur en sciences humaines

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Eveniment literari numeric Las paraulas estèlan la nuèit : extraches literaris d'autor.as contemporanèu.as
A l'escasença de las Nuèits de la lectura de 2021, lo CIRDÒC – Institut occitan de cultura metiá l'onor las voses occitanas de la literatura en propausant una seria de publicacions e de contenguts numerics dedicats a qualques-unas de las figuras artisticas e intellectualas occitanas dels sègles XX e XXI.

Al cors d'aquela serada, nombrosos èran las e los que son mobilizats per metre en votz las òbras de Loisa Paulin, Max Roqueta o encara Bernat Manciet, per ne citar que qualques exemples. 

Vos convidam a (tornar) descobrir aquí aquelas lecturas, "estèlan dins la nuèit'' propausadas per Marie-Jeanne Verny, Estelle Ceccarini o encara Rodín Kaufmann...
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« La soufranço e la misero dei fourças que soun en galero », la «galère » vue de l’intérieur ?» / Philippe Martel
Université Paul Valéry (Montpellier). Département d'occitan

Aquesta comunicacion foguèt deliurada lo 29 de genièr de 2021 dins l'encastre del collòqui en visio-confèrencia sus las escrituras carceralas a travèrs los segles e las lengas organizat al Mediatèca occitana de Besièrs per l’Universitat Paul-Valéry Montpelhièr III

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« Fuir la claustration forcée par l’écriture. Parcours littéraire d’une vénitienne au XVIIe siècle : l’Enfer du couvent d’Arcangela Tarabotti.» / Catherine Kirkby
Université Paul Valéry (Montpellier). Département d'occitan

Aquesta comunicacion foguèt deliurada lo 29 de genièr de 2021 dins l'encastre del collòqui en visio-confèrencia sus las escrituras carceralas a travèrs los segles e las lengas organizat al Mediatèca occitana de Besièrs per l’Universitat Paul-Valéry Montpelhièr III

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