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Type de Document : Enquête sonore
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Type de Document : Texte electronique
Type de Document : Rapport officiel
Langue : frm
Tipe : Enquèsta sonòra
Lo deputat Paco Boya evoca al micrò de Radiò Lenga d'Òc la nominacion de l'occitan coma lenga oficiala en Catalonha, pendent la manifestacion Anem Òc de 2007 a Besièrs.
Mise en ligne : 27/05/2019
Tipe : Enquèsta sonòra / Data : 2020

Mémoire chantée de l'Aude : un projet du collectif Lo Bramàs

La génèse
Artiste du Minervois, Laurent Cavalié attache une importance toute particulière à la chanson : elle jalonne de part et d’autre son parcours créatif.
La chanson en tant qu’élément esthétique, certes, en tant que vecteur sensitif, émotionnel. Mais d’abord, en premier lieu, la chanson en tant que transmetteur. En tant que messager, témoin privilégié du contexte dans lequel elle prend forme. Bref, la chanson en tant que fait social.

C’est donc tout naturellement qu’il entreprend d’interroger la mémoire chantée de l’Aude et, plus largement, du Languedoc, son terrain de prédilection. Ainsi est né le projet Lo Bramàs (« le grand cri », en occitan), à partir de collectages réalisés aux quatre coins du département. Devenu collectif de chanteuses et chanteurs occitanophones, Lo Bramàs entreprend très vite de se réapproprier toutes ces bribes de chansons recueillies à droite à gauche auprès des habitants des villages, pour les faire vivre et, par là même, les restituer lors de veillées en forme de laboratoires.
L’idée principale étant de faire remonter à la surface la mémoire pour permettre à la transmission orale d’opérer à nouveau.
Le fait n’est pas anodin : il y a là, dans ce savoir enfoui, ce dialogue amputé, l’articulation d’un rayonnement culturel laissé pour mort. De quoi dévoiler, tour à tour, l’histoire d’un pays, et permettre à l’individu d'interagir en profondeur avec son environnement direct. L’antithèse d’une société atomisée, en somme.
Dans ce travail de renouveau, en mêlant héritage et construction, l’artiste, Laurent Cavalié, se place au cœur même des grands enjeux qui traversent notre époque.
L’identité y est envisagée non pas comme un simple héritage ou une donnée fixe à laquelle il faudrait se conformer, mais comme le fruit de processus relationnels. In fine : la clé de voûte d’une société plurielle. 

Ce sont ainsi des centaines de chansons qui ont été collectées. Quelques-unes sont complètes, d’autres doivent être reconstituées. Ces collectages sonores sont aussi accompagnés d’une documentation écrite qui permet, quelquefois, de combler les trous de mémoire des interprètes enregistrés ou de donner plus d’indications sur la musique ou sur les paroles. Parfois, les versions d’un même morceau se croisent, se complètent, d’un village à l’autre.

La restitution de ce projet est aujourd'hui accessible au sein d’Occitanica.

Le collectage

Lo Bramàs, qu'es aquò ?
En France, cela fait deux siècles que passionnés, curieux et scientifiques collectent la mémoire des femmes et des hommes des zones rurales ou urbaines, d’ici ou d’ailleurs.
Avec les changements radicaux survenus depuis la révolution industrielle et, surtout, depuis 1945 sont apparues de nouvelles disciplines liées à l’étude des sociétés humaines, désormais confrontées au choix de la survie de leur langue et de leur culture.
Avec elles la notion de « collectage », opérations d’urgence pour récolter et sauver les derniers témoignages liés à un savoir, une chanson, une photo, un geste, un instrument, un conte populaire ou une simple anecdote. En somme : tout ce qui touche à la vie des individus, y compris ce qui peut paraître insignifiant de prime abord.
Si l’écrit domine aujourd’hui, il n’y a pas si longtemps, l’oralité était le médium principal en matière de transmission. Une oralité fragilisée voire rendue muette par une société atomisée, où le dialogue intergénérationnel est de moins en moins évident, où la solitude fait trop souvent place au grand silence.

Lo Bramàs, où c'est ?
> Les principaux lieux de collecte du projet Lo Bramàs se situent dans l'Aude mais quelques localités limitrophes de l'Hérault se sont montrées elles aussi riches en enseignement et informations. Les voilà par ordre alphabétique :

Aude :
Alzonne, Arquettes-en-Val, Cabrespine, Camplong-d'Aude, Capendu, Carcassonne, Duilhac-sous-Peyrepertuse, Ferrals-les-Corbières, Fontcouverte, Gruissan, Labastide-en-Val, Laure-Minervois, Lespanissière, Limoux, Maisons, Marcorignan, Montlaur, Montséret, Pépieux, Peyriac-de-Mer, Peyriac-Minervois, Port-la-Nouvelle, Portel-des-Corbieres, Roubia, Rouffiac-des-Corbières, Saint-Nazaire-d'Aude, Sallèles-d'Aude, Salsigne, Serviès-en-Val, Trausse, Villardonnel, Villanière

Hérault :
Agel, Beaufort, Cesseras, Felines-Minervois, La Caunette, La Liviniere, Olonzac, Siran

Organisés en groupe, les entretiens de ce collectage ont permis l'émulation des participants et de souvenirs en anecdotes, c'est une masse considérable de chansons qui ont ainsi été amassées : un volume hétéroclite cependant. En effet, la collecte présente des chansons populaires de langues très variées, minorisées ou non. Ainsi, les chansons de langue française (une grande majorité), allemandes ou anglaises côtoient  l'occitan bien sûr mais aussi le catalan ou bien l'alsacien. 

Le travail de réinterprétation

Dans un objectif de transmission du répertoire ainsi recueilli, Laurent Cavalié et l’association Lo Bramàs réunissent un collectif de chanteurs et chanteuses occitanophones et leur confient à chacun un certain nombre de dossiers d’enregistrements de manière à ce que ceux-ci s’approprient et réinterprètent le répertoire qui leur a été confié. L'enregistrement de ce travail de transmission et de réappropriation ainsi que la réalisation de vidéos autour de ce travail constituent la dernière étape du projet. C’est ainsi un trésor de transmission d’une immense richesse qui se trouve ouvert à l’écoute, l’adaptation, la (re)composition, l’invention, l’imagination, la recherche et la réappropriation.


REGARDER / ECOUTER / (RE)DECOUVRIR

 > Vous trouverez ci-dessous une sélection régulièrement mise à jour de quelques-unes des chansons collectées, et qui ont fait l'objet de réinterpréations filmées lors de veillées par l'association de production audiovisuelle KOVisuel.

 > Vous trouverez ensuite, à partir de chacune des pages hébergeant les vidéos, un lien permettant de consulter le document audio séquencé tiré des soirées de collectage originelles organisées aux quatre coins de l'Aude, ainsi que les paroles des chansons dans leurs différentes versions.

Mise en ligne : 22/10/2019
Tipe : Enquèsta sonòra / Data : [1973/2008]

Le fonds Jean-Loup Fricker

Présentation du producteur


Jean-Loup Fricker a conservé quelques enregistrements des années 1973 à 1980, époque à laquelle, jeune étudiant à Toulouse à l'Ecole d'Agriculture de Purpan, il s'est rapproché du Conservatoire Occitan où il est devenu formateur en chant et l'un des pionniers en Béarn de la relance de la flûte à trois trous. Dans cette dynamique, il a également mené des enquêtes en Béarn.

Présentation du contenu


Le fonds de Jean-Loup Fricker contient une douzaine de cassettes analogiques 60 minutes : collectes ou documents de travail et d'apprentissage de la flûte/tambourin à cordes de Gascogne.
A noter une enquête auprès d'Etxahun en compagnie d'un tambourinaire Béarnais, sur la comparaison des styles de jeu souletin et ossalois ; les Fêtes de Laruns le 15 août 1973 ; des chants polyphoniques enregistrés in vivo lors de fêtes d' Arros-Nay ; un enregistrement de flûte/tambourin et violon de la Vallée d'Ossau, remis par Jean Passimourt.
La moitié des enregistrements sont des documents de travail joués par Guy Bertrand, Xavier Vidal, Jean-Loup Fricker, pionniers du renouveau des musiques traditionnelles occitanes.
Mise en ligne : 22/11/2022
Tipe : Enquèsta sonòra / Data : [1951/1969]

Le fonds de l'abbé Louis Boudet

Présentation du producteur


L'Abbé Louis Boudet fut curé de Vielleségure puis d'Arzacq dans les années 1950 et 1960. Vidéaste amateur, les présents enregistrements, de la fin des années 1950 aux années 1960, sont les bandes sonores de ses montages vidéo.

Présentation du contenu


Ce fonds comprend des bandes magnétiques audio correspondant aux bandes sons de ses films. Quelques bandes magnétiques correspondent effectivement aux films déjà transférés sur des cassettes VHS.
Les enregistrements originaux (16) correspondent au mariage du neveu de l'Abbé Boudet. Sur cette bande, l'Abbé a enregistré la messe du mariage avec ses différents sermons tels que l'importance du rôle du mari, de l'épouse, le respect mutuel... Quelques cantiques et prières interviennent entre les sermons.

Cet inventaire fait également état de quelques enregistrements de fêtes ou manifestations publiques comme celles de la « Coupe de la Joie » ou encore des enregistrements en direct de chants et de musiques béarnaises. Ce fonds possède également des musiques basques ainsi que des sauts basques, enregistrés à l'occasion d'une pastorale jouée à Barcus.

Ce fonds est à mettre en relation avec le fonds Dussau-Nebout (5 Num 14), conservé également aux Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques. Il s'agit d'un même fonds d'archives ayant été fractionné, ainsi certains enregistrements des deux fonds sont à mettre directement en relation (fichiers sonores correspondant aux enregistrements vidéo muets).

Historique de la conservation


Dans les années 1990, l'Abbé Boudet avait confié à des fins de conservation ses vidéos et bandes sonores à Mme Dussau-Nebout, enseignante retraitée, très investie dans la sauvegarde et la valorisation du patrimoine local.
Mise en ligne : 22/11/2022
Tipe : Enquèsta sonòra / Data : 1968/1985

Le fonds Guillaume Mayer

Présentation du producteur


Guillaume Mayer est né en 1931 à Courrières, dans le Pas-de-Calais. Il a été élevé en Béarn où il est arrivé enfant, avec sa mère, pendant la débâcle de 1940. Ouvrier scieur en mécanique à Oloron-Sainte-Marie, plusieurs fois élu conseiller prudhommal, cet amoureux du chant achète en 1968, malgré son prix très élevé au regard de ses revenus d’ouvrier, un enregistreur UHER avec lequel il enregistre jusque dans les années 1985 soirées et concerts liés au chant et à la musique traditionnelle béarnaise, particulièrement dans la région du piémont oloronais et au Festival de Siros. A partir de cette époque, il s’installe à Rivesaltes.
Rencontré par Jean-Jacques Castéret dans cette ville en 2002, époque à laquelle il était retraité, son épouse et lui-même étaient particulièrement actifs dans les cercles de culture catalane, notamment les castells catalans (tours humaines), une pratique très répandue dans cette région.
Il semble avoir réalisé ces enregistrements pour le plaisir.
Il est décédé en 2007 à Perpignan.

Présentation du contenu


Le fonds est un véritable « patchwork » musical, une même bande magnétique voire une même piste pouvant faire coexister des contenus différents.

Il comporte notamment (parmi ce qui a été identifié) :
- Des enregistrements de concerts donnés à Oloron-Sainte-Marie, Salle Palas ;
- Concert de la « Hèsta de las etnias » « Fête des régions » du 15 avril 1983, Salle Palas. Canta u Populu Corsu, Etchamendy eta Larralde, Eric Fraj suivi d’un bal gascon ;
- Concert commun de Los de Nadau et I Muvrini Salle Palas à Oloron en 1979.

En raison des conditions du dépôt puis de la disparition de Guillaume Mayer avant la numérisation du fonds et sans dès lors de possibilités d’écoute commentée par l’auteur, il est difficile de connaître la localisation et le contexte d’une partie des enregistrements. Les mentions partielles figurant sur les bandes ne nous aident pas vraiment en raison de recopiage.

Seul un témoignage au moment du dépôt évoque, pêle mêle, des moments qui avaient retenu son attention. L'enregistrement est conservé par le CIRDOC-Institut occitan de cultura.

Historique de la conservation


En 2002, Guillaume Mayer a cherché à faire numériser ses enregistrements pour pouvoir les réécouter. France Bleu Roussillon contacté pour ce faire l’a adressé à son homologue béarnais lesquels l’ont adressé à l’Institut Occitan de Cultura. Il a alors fait don de son fonds pour une numérisation et une valorisation.
Mise en ligne : 22/11/2022
Tipe : Enquèsta sonòra / Data : 1967/1999

Le fonds du Festival de la Chanson béarnaise de Siros

Présentation du producteur


L'association Siros Memori deu Biarn - Festival de la Chanson Béarnaise de Siros, est l'organisatrice du festival créé en 1967 à l'initiative de jeunes élus de la commune, puis élargie, le succès venant, à d'autres forces vives du Béarn.
Le producteur a, dès l'origine du festival, pensé à constituer une archive enregistrée par des professionnels.

Présentation du contenu


Enregistrement, en direct, de l'ensemble des performances scéniques du festival de l'origine, en 1967, jusqu' à 1999. Au fil des années, le festival s'est développé sur trois jours : soirée de théâtre le vendredi soir, passages scéniques alternant présentateurs, groupes vocaux et conteurs les samedi soir et dimanche après-midi, une messe en béarnais étant, selon les années, organisée le dimanche matin.
Ce festival phare du Béarn a constitué un véritable mouvement de société jusqu'à la fin des années 1980 et il occupa une grande place dans la vie locale jusqu'aux années 2000. Il attirait en 1977 environ 14000 personnes.
Ce fonds constitue un témoignage essentiel aux plans historique, linguistique, ethnologique et ethnomusicologique : pratique vocale, contes, création musicale, positionnements culturels et politiques....

Historique de la conservation


Les bandes magnétiques ont quitté en 2006 une pièce froide (env. 13°) de la mairie de Siros pour rejoindre le domicile de Loulou Mandère jusqu'à leur dépôt aux Archives Départementales. Les bandes magnétiques avaient fait l'objet d'un transfert intégral sur cassettes analogiques qui ont servi de source à la numérisation.
Mise en ligne : 22/11/2022
Tipe : Enquèsta sonòra / Data : 1975/2000

Le fonds de l'Abbé Arhie

Présentation du producteur


Jean-Pierre Arhie, est né à Alos (Alos-Sibas-Abense, en Soule) le 15 juillet 1937 et décédé le 31 décembre 1999 au presbytère d’Arette. Sa famille s’installe à Lanne-en-Barétous (Béarn) au moment de l’acquisition d’une ferme au quartier Barlanès (frontalier entre Béarn occitanophone et Soule bascophone).
Après des études au Grand Séminaire de Bayonne, il est ordonné prêtre le 23 décembre 1962 à Lanne-en-Barétous et nommé vicaire à Oloron-Sainte-Marie le même jour. Curé d’Ance (Féas) dans le sous-secteur d’Aspe-Barétous le 28 août 1971 – chargé en outre de la paroisse d’Aramits le 9 décembre 1972 –. Nommé responsable de l’équipe sacerdotale de la vallée de Barétous, le 4 septembre 1974, il s’installe au presbytère d’Arette. A partir de cette date, il dessert Arette, Lanne, Issor et Lourdios-Ichère (il est vicaire économe d’Issor et de Lourdios-Ichère le 2 juin 1982). A partir de la constitution de la paroisse Saint-Martin de Barétous, il sera désigné Curé-modérateur le 12 novembre 1997.
Le ministère de cette figure centrale de la vallée de Barétous, connue de tous comme « Jean-Pierre », est tout entier ancré dans le siècle. Il conduit par exemple pendant plusieurs années le bus de ramassage scolaire de l’entreprise Mazéris.
Le chant occupe une grande place dans sa vie. Il est jusqu'à son décès, l’animateur de la vocalité d’expression religieuse comme profane de la vallée. Durant vingt-cinq ans, il encourage, encadre, différentes générations de chanteurs et chanteuses, favorisant la floraison de groupes dans cette vallée et présidant au rayonnement de formations plus anciennes comme celles d’Arette ou de Lanne-en-Barétous.
Il est notamment l’initiateur discret mais tout entier engagé dans la Pastorale Juan Martin Pueyrredon qui, en 1996 et 1997, mobilise l’ensemble du village de Lanne-en-Barétous, rassemblant une centaine d’acteurs, chanteurs, danseurs, musiciens, bénévoles de tous ordres, pour la production des deux représentations de ce grand théâtre populaire héritier des mystères médiévaux, des ballets de cour et du théâtre baroque.
La production du fonds débute ainsi à son arrivée à Arette pour se poursuivre durant vingt-cinq ans jusqu’à sa disparition soudaine. Il est le reflet de l’activité pastorale et sociale de Jean-Pierre Arhie particulièrement cimentée par le chant.

Présentation du contenu


Ce fonds très abondant est composé de plusieurs ensembles qui sont le reflet de la vie musicale, religieuse, sociale et agro-pastorale de la vallée de Barétous, la plus occidentale des vallées béarnaises, limitrophe à l’ouest de la vallée basque de Soule et, au sud, de la Haute-Navarre. Elle est composée des communes d’Ance, Aramits, Arette, Féas, Issor, Lanne-en-Barétous. La paroisse barétounaise compte en outre le petite village-vallée de Lourdios.
Le fonds est par ailleurs l’expression des préoccupations « socio-pastorales » – le chant est le ciment de la communauté villageoise et de l’assemblée des fidèles –comme patrimoniales de Jean-Pierre Arhie, en témoignent ses collectes auprès d’anciens chanteurs et toute une boîte contenant une trentaine d’enregistrements de sonnailles de troupeaux. En montagne, les sonnailles permettent en effet de localiser et d’identifier le bétail. Les pasteurs cultivent ainsi l’identité sonore de leur troupeau et par extension de leur maison. Enregistrer de façon systématique ces manifestations du sonore relève ainsi clairement d’une démarche ethnographique.

L’expression chantée représente néanmoins la partie la plus importante du fonds. Trois ensembles distincts apparaissent.

D’une part, une collecte sonore des anciens constituant un matériau à transmettre aux jeunes générations. Elle se double d’une récupération de cahiers de chansons manuscrits qui servent d’ailleurs de base à la collecte. Quelques chanteurs présentent des styles vocaux solistes rares et un répertoire aujourd’hui disparu dans cette vallée : chansons de création locale, variantes locales de chansons de style lettré, notamment du chansonnier Cyprien Despourrins (1698-1759), et de style oral.

Le second ensemble est constitué de l’enregistrement quasi systématique de dizaines de répétitions et de soirées chantées dont les protagonistes sont les groupes de village de la vallée encadrés, encouragés et parfois générés par Jean-Pierre Arhie.
Ces « groupes » superposent l’acception sociologique à celle plus scénique du terme. Il s’agit particulièrement des jeunes hommes du village, parfois des jeunes femmes ou filles comme à Aramits, chanteurs patentés reconnus par la communauté et/ou encouragés par Jean-Pierre Arhie. Son action s’inscrit dans la très ancienne tradition polyphonique pyrénéenne et se développe dans le cadre de la dynamique du Festival de la Chanson Béarnaise de Siros, créé en 1967 et qui atteint des sommes de fréquentation en 1977 et dans les années 1980. Cette partie du fonds constitue ainsi un témoignage particulièrement précieux et complet, à l’échelle d’une vallée, de la dynamique vocale béarnaise tant aux plans de la construction des styles et répertoires que de la sociabilité musicale.

Jean-Pierre Arhie a enfin enregistré de très nombreux offices religieux : particulièrement les cantiques et sermons de l’ensemble des messes de fêtes et de mariages qu’il célébrait, constituant, au-delà de la simple anecdote, d’intéressants enregistrements de polyphonie captées in vivo sur des répertoires latin (Laudate Maria par exemple), français et béarnais.

A noter enfin, la qualité du matériel d’enregistrement employé par Jean-Pierre Arhie au cours de ces trois décennies (UHER, enregistreur cassette Marantz), qui atteste encore du soin apporté à ce travail.

Historique de la conservation


Le Fonds sonore Jean-Pierre Arhie, est la propriété des Chanteurs d’Arette. Il a été déposé à l'InOc après le décès de JP Arhie, afin qu'il y soit hébergé et que l'InOc organise la mise en œuvre de sa sauvegarde, ceci par contrat du 28/01/2002 signé de Jean Bordenave d’Arette et Jean Mirassou agissant en qualité de représentants du groupe des Chanteurs d’Arette, tous deux exécuteurs des volontés de JP Arhie.

Le fonds a quitté le presbytère d’Arette en janvier 2002 pour un transfert à titre conservatoire au siège de l’InOc Aquitaine où il a été inventorié et coté.
Cassettes et bandes magnétiques étaient conditionnées de façon thématique ou géographique dans des boîtes à biscuits en fer blanc et des cartons, le premier inventaire ayant suivi cette organisation.
Les originaux ont rejoint le Service départemental d’archives des Pyrénées-Atlantiques au moment de leur numérisation en 2011.
Mise en ligne : 22/11/2022
Tipe : Enquèsta sonòra / Data : 1967/1975

Le fonds Jo Eygun

Présentation du producteur


Joseph William « Jo » Eygun est né le 2 septembre 1937 à Oloron-Sainte-Marie dans une famille originaire d’Accous, en vallée d’Aspe, où son arrière-grand père était berger. Après ses études à HEC et un séjour professionnel en Angleterre où il épouse une Anglaise, son père s’installe à Oloron-Sainte-Marie où naît Jo. Après l’obtention de son baccalauréat en 1957, il devient comme son grand-père instituteur occupant de 1958 à 1972 divers postes de remplaçant dans la région d’Oloron : en 1958 à Lourdios où il prend plaisir à entendre chanter à l’auberge, à Accous, à Cette-Eygun en 1963-1964, à Géronce (vallée de Josbaig) en 1964-65, aux Forges d’Abel en 1965-66. En 1972, il devient psychologue scolaire.
Sportif accompli, trois-quart centre du Football Club Oloronais rugby, international scolaire, puis entraîneur de l’équipe junior. En 1978, il se présente comme député-suppléant aux élections législatives pour le Mouvement des Radicaux de Gauche.
Dès sa création en 1967, il est l’un des grands artisans du Festival de la Chanson Béarnaise de Siros qui connaît d’emblée un immense succès populaire. Ce festival dédié au chant traditionnel – principalement polyphonique – et au conte béarnais, est né d’une idée originale de Robert Chandernagor, enseignant et entraîneur de rugby attaché à la vallée de Barétous, et soutenu par Gérard Forgues, directeur départemental de la Jeunesse et des Sports : autant de raisons de mobiliser cet amoureux du chant qu’est Jo Eygun. Fort de son inscription dans le territoire, il repère et draine dès lors vers Siros les chanteurs de la région oloronaise, particulièrement de la vallée d’Aspe. Il est par ailleurs le promoteur des premiers disques du festival, produits par le label discographique Junqué d’Oc de Jurançon, qui connaîtront un succès immédiat. Il prend ses distances avec le festival à partir de 1980.

Présentation du contenu


Le fonds est un véritable patchwork musical, une même bande magnétique voire une même piste pouvant faire coexister des contenus différents : émission de musique classique ou collecte de chants béarnais. Ces interpolations sont le fruit de recopiages, d’usages multiples de l’enregistreur UHER, suivant les goûts de Jo Eygun voire de ses enfants comme en témoignent des enregistrements de rock anglais des années 1970.
Le fonds est en cela l’écho des usages musicaux de la fin des années 1960 et des années 1970.
Il comporte des enregistrements de concerts donnés à Oloron-Sainte-Marie, Salle Palas : concerts communs, en 1979, des groupes béarnais Los de Nadau, né en 1973, grande figure béarnaise de la Nouvelle Chanson Occitane et I Muvrini, groupe emblématique du riacquistu corse, créé en 1979 ; des groupes basque Urría, fondé par Beñat Achiarry et José Aguirre vers 1980, et Mont-Jòia, pionnier provençal des musiques et danses traditionnelles fondé en 1974 ; Los de Nadau et Los Pagalhós, groupe de polyphonie occitane du Béarn né en 1973 ; concert de musique symphonique.

Il garde par ailleurs la trace de diffusions radiophoniques de grandes stations françaises, particulièrement de musiques : classique, baroque, du monde, folk américaine, country, latino-américaine, traditionnelle aragonaise, chorale, d’orgue. Des émissions culturelles sur les troubadours, la ruralité, les questions linguistiques et culturelles.
Jo Eygun a également conservé des reportages concernant le Béarn : une émission enregistrée en 1969 lors du Festival de Siros ; échos de sorties scolaires à l’écomusée de Marquèze.
On retrouve encore des enregistrements de rock anglais des années 1970 (enregistrements de sa fille) ; de chanson française (Serge Lama, Yves Duteil).
Le fonds contient aussi les copies des enregistrements en direct des trois premières années du Festival de Siros réalisées par le label Junqué d’Oc.

Imbriqués tout en restant relativement distincts des autres captations, les enregistrements réalisés auprès de chanteurs de polyphonie constituent un axe important du fonds. Sans apprêt aucun, ils sont pris sur le vif, la plupart du temps dans des salles d’auberge des villages du piémont oloronais et des vallées d’Aspe et de Barétous, à l’occasion de soirées provoquées par Jo Eygun en quête de répertoire et de chanteurs pour la scène de Siros. Ces enregistrements réalisés dans les premières années du festival (approximativement de 1967 à 1975) sont manifestement plus anciens que les autres enregistrements du fonds.
Dans ce contexte, doit-on parler d’enregistrements ou de collecte ? L’acte de captation est bel et bien là, récurrent, même si les interpolations puis le stockage dans les années 1980 dans un coin du grenier témoignent plutôt d’un usage à court voire à moyen terme d’identification, d’aide mémoire ; inscrits dans une chaine de transmission orale plus que dans une perspective conservatoire dans le temps long.
Ce corpus donne un aperçu des répertoires et conduites polyphoniques de ce territoire au moment de la naissance du festival qui fixera, redéploiera aussi en Béarn, divers chants ou variantes de chants. Il s’agit de pièces en occitan-gascon, en français ou bilingues dont les textes relèvent de différentes stylistiques : lettrée avec notamment les pièces attribuées au chansonnier aspois Cyprien Despourrins (1698-1759) ; orale et de création chansonnière locale. Signalons que certaines de ces chansons ou variantes ont disparu depuis. Au-delà, le caractère très vivant et impromptu de cette collecte constitue dans de telles proportions et pour cette époque, la grande originalité du fonds.

Historique de la conservation


A partir des années 1980 les bandes magnétiques contenant dans un sac plastique et un cageot ont été entreposées dans le grenier de Jo Eygun. Une partie a été confiée, en 1995, aux bons soins de Jean-Jacques Castéret dans le cadre de sa thèse de doctorat. Puis, en vue d’une sauvegarde pérenne, le complément a été remis en 2009 à l’InOc Aquitaine. Le fonds a intégré le Service départemental d’archives en 2011.
Mise en ligne : 21/11/2022
Tipe : Enquèsta sonòra / Data : [1980]/2004

Le fonds Yvan Bareyre - Lous Cantayres de Came

Présentation du producteur


Yvan Bareyre est spécialiste de la restauration du bâti ancien, collecteur, chanteur, producteur de radio, acteur associatif, mais aussi membre de l'Académie gasconne (Academia gascona de Baiona – Ador). Acteur majeur du paysage culturel et patrimonial en Bas-Adour, il a réalisé de nombreuses collectes de mémoire notamment au sein de l'association Mémoire Vivante.

Le groupe Lous Cantayres de Came est né en 1972, porté par la volonté de Georges Bourdalès (1934-2014) et d’Yvan Bareyre de retrouver la culture et les chants du Bas-Adour. Ils ont ainsi réalisé un travail de collecte ethnographique auprès des anciens du village et créé et animé l’émission Adishatz monde de 1981 à 1985 sur Radio Adour Navarre. De 1977 à 2013, ils ont enregistré sept disques et cassettes retraçant les moments forts de leurs spectacles de chants et de contes.

Présentation du contenu


Le fonds sonore comporte trois axes.
L’essentiel des enregistrements d’émissions de radio porte sur l’émission en gascon Adishatz Monde sur Radio Adour Navarre. Elle est alors le reflet de moments de vie enregistrés chez l’habitant évoquant les traditions et les coutumes d’autrefois. En parallèle, l’émission rediffuse les spectacles de chants et de contes des Cantayres de Came.
Une partie du fonds est consacrée à l’enregistrement des soirées des Cantayres de Came. Dans ces soirées, le conte prend une grande place avec Georges Bourdalès et le merveilleux Maurice Pocheluberry (1905-1989). Aussi, de nombreuses répétitions des chanteurs réalisées chez des anciens du village témoignent de la démarche ethnographique et de la volonté de mettre en valeur l’histoire locale et de maintenir le lien entre générations.
Les collectes ethnographiques menées auprès des anciens de Came et des villages voisins ont notamment permis de révéler l’histoire du village et de découvrir le patrimoine particulier des chants de bateliers et de l’Adour. Empruntant à la tradition du chant gascon, ces chants de marins à deux voix égales sont principalement en français mais toujours d’origine populaire.
L’ensemble du fonds se situe entre 1977 et 1996.

Historique de la conservation


Le présent fonds a été déposé par Yvan Bareyre aux Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques.
Mise en ligne : 25/11/2022
Tipe : Enquèsta sonòra / Data : [1980/1985]

Le fonds Peir de Buganda (Pey de Bugando)

Présentation des producteurs


Professeur d'Histoire à Oloron Sainte-Marie, Pierre-Louis Giannerini est attaché à l'histoire de sa ville et de sa région. Cet Oloronais a été le premier président de Radio Oloron à sa création en 1981. La même année, il créera l'association « Trait d'Union », qui a pour objectif de promouvoir la connaissance et la conservation du patrimoine local. Il a mis un point d'honneur à ce que la langue et la culture occitanes soient présentes sur les ondes de Radio Oloron. Pour cela, il a fait appel à diverses personnes comme Marcelin de Lurbe, conteur et auteur de chansons, Jean Lassalle, présentateur du Festival de Siros et maire de Lourdios-Ichère (puis conseiller général et, à partir de 2002, député), Nathalie Menvielle et Robert Laborde, enseignants et créateurs de la Calandreta oloronaise, et Pey de Bugando, ancien instituteur, passionné par la vie locale.

Peir de Buganda (ou Pey de Bugando), de son vrai nom Pierre Bigué, est né à Aramits en 1906 où il décède en mars 1987. Dans les années 20, il entre à l'École Normale de Lescar où il suivra des cours de langue avec l’auteur Simin Palay. Cette rencontre le pousse à améliorer sa pratique de l'occitan et son écriture. Tout au long de sa vie, il cherchera à perfectionner son niveau et s'intéressera aux différents parlers des vallées pyrénéennes. Cette expérience avec Simin Palay fera l'objet d'une chronique conservée dans le fonds. A sa sortie de l'École, il est nommé instituteur dans le Vic-Bilh. Puis, vers 1932, Peir se rapproche du Béarn et enseigne de 1932 à 1951 à Féas (ouest d'Oloron). Même s'il n'a pas transmis l'occitan à ses enfants, – car à l'époque il valait mieux parler un français correct que l'occitan –, Pey continuait d'utiliser cette langue qu'il chérissait tant lorsqu'il allait faire un tour à la foire ou au marché d'Oloron.

Avant de réaliser des chroniques pour Radio Oloron, Peir a beaucoup écrit pour le journal La Dépêche de Toulouse dans les années 1982-1983. Il a également été pendant de nombreuses années correspondant pour le journal La République des Pyrénées à Aramits. Ses articles et brouillons d'articles sont précieusement conservés par son fils. Le chroniqueur s'est beaucoup intéressé à la politique nationale mais surtout locale dans ses articles, thèmes que l'on retrouve à plusieurs reprises dans le fonds (chronique sur la carrière d'Henri Laclau, maire d'Oloron de 1977 à 1983, les élections législatives de 1924 et 1928 ou encore le parcours politique d'André Labarrère). Par ailleurs, il s'adonnait à l'écriture de portraits de personnalités (Louis Barthou, etc.), d'ami(e)s proches (André Mariette, l’un des créateurs du Festival de Siros et Henricou) et d'habitants d'Oloron (notable, agriculteurs, voisins, etc.)

La notoriété grandissante de Peir de Buganda a tout naturellement conduit Pierre-Louis Giannerini à le contacter pour faire des chroniques sur la toute nouvelle radio Radio Oloron. Chaque semaine, les deux hommes se retrouvaient chez Peir pour l'enregistrement. Selon les dires de Jean-Claude Bigué, son fils, le surnom initialement choisi par son père était Peir de Buganga. Bugangue est un bois situé à Aramits dans lequel Peir et son père avaient pendant une quarantaine d'années chassé la palombe ensemble. Le nom « Peir de Buganda » aurait été inscrit par erreur (coquille journalistique) en signature des articles dans La Dépêche de Toulouse. Peir ne l'aurait jamais modifié par choix.

Présentation du contenu


Le fonds est divisé en trois parties :
- Patrimoine culturel ;
- Société ;
- Programmes radiophoniques généralistes.

Peir de Buganda choisissait librement ses interventions pour chaque chronique. Le plus souvent, au début de chaque enregistrement, Pierre-Louis Giannerini, alors animateur/journaliste, faisait un décompte (3-2-1-0) pour lancer la cassette avant de présenter Peir de Buganda, le thème du jour ainsi que la date et l'heure.

Peir lisait d'abord sa chronique en occitan, avant de la traduire en français. Il arrivait que l’animateur pose des questions au moment de l’introduire. Des programmations musicales (chansons ou enregistrements de concerts) viennent compléter certains enregistrements de chroniques. Des journaux d'informations locales ou nationales ainsi que des reportages sur la vie oloronaise sont également conservés dans le fonds.
Mise en ligne : 28/11/2022
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