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Auteur : CIRDÒC-Mediatèca occitana
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Type de Document : Texte electronique
Sujet : Littérature occitane -- France -- Provence (France) -- 19e siècle
Type de Document : Colloque
Sous-Menu : Documentari
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Tipe : Aficha / Data : 1968

Cette affiche, devenue célèbre, est née de la rencontre des étudiants des Beaux-Arts de Paris et du mouvement viticole audois au lendemain de mai 1968. Première affiche occitane conçue en sérigraphie, elle fut à l'origine d'un vaste mouvement de documents revendicatifs qui marqua l'occitanisme des années 1970.

Description matérielle

Affiche, sérigraphie, 115 × 76 cm.

Exemplaires conservés

CIRDÒC, Département Iconotèca.

Histoire et contexte

Les conditions de production de cette affiche sont bien connues grâce au témoignage du chanteur Claude Marti, publié dans son récit autobiographique Homme d'Oc (Paris : Stock, 1975) :
« Un jour, je suis appelé chez Claude Rives [cultivateur, actif dans les mouvements viticoles audois]. Avec lui, plusieurs camarades viticulteurs et quelques jeunes des Beaux-Arts, je crois, qui étaient venus me proposer leurs services. On me dit : "Voilà : le moment est venu de lier la révolution et l'occitanisme. On va faire une affiche." […] Les gens des Beaux-Arts expliquent ce qu'est la sérigraphie, et puis nous disent : "Pour la première, on va vous faire le dessin que vous voudrez." Et nous avons décidé de représenter simplement une silhouette d'homme debout avec ces mots : Òme d'Òc, as dreit a la paraula, parla ! […] Nous l'avons tirée à des centaines et des centaines d'exemplaires, que nous avons répartis entre les différents groupes qui s'étaient créés spontanément, et c'est ainsi qu'elle a été collée un peu partout dans l'Aude. Elle a eu un effet multiplicateur immédiat : plusieurs autres groupes se sont créés, qui ont pris le nom de Comités d'Action Occitans (C.A.O.) et ces CAO à leur tour ont commencé à peindre, à coller des affiches, à faire des articles dans les journaux. »

C'est en 1968, à Alzonne, chez Claude Rives, que fut réalisée la première affiche Òme d'Òc, as dreit a la paraula, Parla ! Elle fut tirée à des centaines d'exemplaires.

La sérigraphie demande peu d'investissement : un cadre de bois tendu de soie, un vernis obturateur, de l'encre sérigraphique, une raclette et du papier. Des objets que les militants trouvaient facilement dans les tombées des imprimeries de journaux.

Postérité de l’œuvre

L'affiche Òme d'Òc, as dreit a la paraula, Parla ! bénéficie encore d'une grande notoriété. Son message, repris en chanson par Claude Marti et plus récemment Philippe Vialard, est régulièrement utilisé par les partis régionalistes et associations revendicatives et se décline en plusieurs variations (Òme et Femna d'Òc …).
L'affiche sérigraphiée fut le média occitan par excellence des années 1970, popularisant les concerts des chanteurs et des chanteuses de la « Nòva cançon occitana », les représentations du théâtre populaire occitan du Teatre de la Carrièra, et surtout rendant visible une parole occitane au sein des grands mouvements sociaux et politiques de l'époque, de la lutte des paysans du Larzac aux premières mobilisations antinucléaires lors de la construction de la centrale de Golfech près de Toulouse en passant par les manifestations des viticulteurs du Bas-Languedoc. Ces affiches ont joué un rôle important pour l'audience des mouvements occitanistes dans les années 1970, pour la socialisation des termes « occitan » et « Occitanie », et aussi pour la découverte par les locuteurs traditionnels de normes d'écriture de l'occitan, avec la graphie dite classique, mises au point au cours du XXe siècle. À partir de 1968, l'Occitanie se couvre d'affiches de revendications qui rappellent, par leur style et leur technique, celles qui avaient été diffusées à Paris pendant les événements de mai 1968.

Critiques et réception de l’oeuvre

En mai 1968, de nombreux mouvements étudiants et syndicaux ont agité les villes et régions occitanes. Cependant, les revendications en occitan ou pour l'occitan sont restées très marginales dans les manifestations, les tracts, les affiches. Mai 1968 n'en demeure pas moins le point de départ d'un mouvement qui a popularisé auprès des habitants des régions occitanes les mots même d'« occitan » et d' « Occitanie », transformant considérablement les conceptions de la langue et de la culture occitanes dans un contexte de crise de la transmission linguistique.

Ressources numériques

Accéder à l'atelier pédagogique "La lenga s'aficha"
Mise en ligne : 09/05/2014
Tipe : Aficha / Data : 2014

A l'est du département de l'Hérault et dans une bonne part de celui du Gard, s'étendent des zones humides, partie occidentale de la Camargue. Au cœur de cette Petite Camargue, évoluent manadiers et taureaux noirs, les biòus qui chaque année, d'avril en octobre défient l'homme au cours des courses camarguaises. Cette pratique sportive consiste pour les raseteurs, à décrocher grâce à de petits crochets de métal, la cocarde placée sur l'os frontal de l'animal.

La bouvine, tradition séculaire de ces espaces, regroupe autour d'elle la communauté villageoise au cours des fêtes votives. Abrivada, capelada, aubadas et empègas perpétuent les rites et traditions de cette fête aux accents occitans.

 

I/ Terres de bouvine

A/ Une pratique très ancienne

 

L'homme et le taureau ont en commun une longue histoire, dépassant les frontières de la Camargue. Les trésors architecturaux et artistiques de la Haute Antiquité, témoignent du culte voué au bovin. Il est le dieu Apis des éyptiens, et les représentations de voltige avec taureau ornent toujours les ruines de l'ancienne civilisation minoenne en Crète. Il demeure depuis cette époque, un symbole de force, de puissance et de fertilité dans de nombreuses civilisations.

 

La Camargue, aux riches maraîs et terres de patures, constitue un microcosme favorable à l'élevage de bovins sauvages. Le biòu de Camargue, taureau noir aux cornes en forme de lyres, aujourd'hui élevé de façon semi-sauvage, constitue ainsi depuis des siècles, l'un des emblèmes d'une région et de ses modes de vie. (P15TRADITIONS TAURINES ENTRE MER ET VIDOURLE). Il est la vedette des courses camarguaises, un jeu taurin attesté au moins depuis le début du XVe siècle dans la région, lorsqu'en 1402 à Arles, l'un de ces combats est organisé en l'honneur de Louis II de Provence (cf. Lis p.82).

 

Longtemps, la bouvine demeure sans codes ni réglementation précise, comme en témoignent les témoignages disséminer de siècles en siècles. La pratique a alors des contours flous, présentant des divergences vis-à-vis des courses camarguaises actuelles. Elle n'en demeure pas moins déjà, une pratique bien ancrée dans un territoire faite de traditions et de coutumes propres à un espace et regroupant autour d'elle la communauté.

 

 

B/ La corsa di biòu de Germain Encontre

 

Nombreux sont les auteurs a avoir trouvé en la bouvine une source d'inspiration. Nous devons à l'érudit marsillarguois Germain Encontre, un ouvrage de référence pour la connaissance de cette pratique avant le tournant opéré au cours du second XIXe siècle, l'introduction de la corrida en France venant bouleverser l'existant. Paru en 1839 et depuis réédité et analysé par Alain Laborieux dans Le Taureau et la fête, ce long poème de 1500 vers revient sur la préparation et le déroulement d'un jour de fête en Camargue. Comme bien des fêtes patronales, cette journée est l'occasion de faire entrer les taureaux dans la ville.

La corsa di biòu nous présente les acteurs de la fête pris au cœur de l'action, gardians,biòus et raseteurs sont les héros de l'intrigue. L'ouvrage présente les particularités de cette pratique en ce premier XIXe siècle. Du temps de Germain Encontre, c'est au son des instruments traditionnels occitans que sont les hautbois et les tambourins, que s'organisent les festivités. (cf. Le Taureau et la fête...). Cette journée constitue un moment de fête réunissant l'ensemble de la communauté villageoise. Notons ainsi la présence des Chivau frus, les chevaux jupons, mais surtout des danses comme celle du Chivalet (cf. P166), ou la farandole. Celle-ci ouvre communément les festivités menée, comme bien souvent durant les fêtes traditionnelles, par les jeunes célibataires de la ville.

Gratuite comme nous le rappelle l'auteur, la fête patronale repose sur la participation de l'ensemble de la communauté, soit par l'entremise de la municipalité, soit plus traditionnellement, par la prise en charge des jeunes gens célibataires. Ils seront par la suite remplacés par les conscrits qui héritent de ce privilège.

 

 

C/ Témoignages et ancrages d'une fête communautaire

 

Les murs et les portes de bien des communes en pays de bouvine présentent aujourd'hui encore d'étranges peintures, les empègues. Ces dessins réalisés au pochoir témoignent de la part rituelle des courses camarguaises.

L'empègue, de l'occitan empegar (coller) en référence à la résine – la pega - utilisée, s'inscrit dans le cadre plus large de la pratique de l'aubade. Il était en effet de coutume de confier aux plus jeunes la mission d'organiser la tenue de la bouvine. Afin de mener à bien cette mission, les jeunes ou abats faisaient une aubada (aubade), une tournée les menant de maison en maison (traditionnellement celles abritant de jeunes filles non mariées) en vue de collecter les dons qui leur permettraient de financer les spectacles à venir. Symbole de cette pratique, l'empègue venait alors orner le mur des demeures ayant contribué. A chaque année sa troupe de jeune et ses empègues, les motifs évoluant afin de différencier chacun des paiements. Ces dessins renvoient généralement au monde de la bouvine ou de la Camargue : chevaux, taureaux, croix camarguaise... bien qu'aujourd'hui des représentations plus contemporaines s'y ajoutent périodiquement, tel un maillot de football. L'empègue dont la tradition voudrait que Beauvoisin abrite le plus ancien exemple, un dessin de 1894, se perpétuent aujourd'hui encore dans certaines communes du Gard. On en trouve ainsi à Beauvoin, aux Aubais ou encore au Caylar (page wikipédia et blogs respectifs...).

 

En dépit d'évolutions notables de la pratique, la course camarguaise n'en demeure pas moins liée à l'histoire et à la culture provençale, un temps à part qui réunit autour de lui l'ensemble de la communauté. La course en elle-même, ses moments de défis entre l'homme et l'animal, ne sont-ils pas autant de rites de passage ? De fait, la bouvine et les rituels qui l'accompagnent, participent de l'identité et de la culture provençale. En cela, elle fut au XIXe siècle l'objet de toutes les attentions du Félibrige.

 

 

II/ Folco de Baroncelli, artisan de la reconnaissance de la Bovina

 

Les toros bravos espagnols entrent en France au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Les arènes rouvrent leur portes, après avoir été jusque-là délaissées par les jeux taurins provençaux qui investissait de préférence l'espace même de la ville. Face au succès grandissant des corridas, la bouvine, née d'une nécessité quotidienne, l'élevage et la manade des biòus, va évoluer, aidée en cela par l'intervention de passionnés soucieux de préserver ce pan du patrimoine occitan.

 

 

A/ Folco de Baroncelli, poète et manadier

 

Parmi les figures notables ayant travailler à donner à la course camarguaise ses lettres de noblesse, notons Folco de Baroncelli-Javon, poète et manadier. (cf. Georges Lis, p.85).

Né à Aix-en-Provence en 1869, le jeune marquis est le descendant d'une vieille et noble famille italienne installée depuis le XVe siècle en Avignon, ville qui abrite le palais de la famille, mieux connu sous le nom de Palais du Roure. Le lieu conserve aujourd'hui encore les collections réunies par Baroncelli, véritable musée dédié à la muse provençale et temple de la course camarguaise (cf. Site du Palais du Roure ou de la ville d'Avignon).

C'est auprès de sa grand-mère, Madame de Chazelles, qu'il découvre et nourrit une passion pour la manade : la fé di biòu. (cf; René Béranger, p17). L'âge adulte venu, il se fait d'ailleurs manadier et s'installe aux Saintes-Marie-de-la-Mer où il fonde la Manada Santenca (cf.idem p/.99). Depuis les Saintes, il circule avec son troupeau au cœur de la Camargue, se rendant notamment fréquemment au Caylar, cette 'Mecque' de la manade provençale (P18 Georges Lis). Poète de langue occitane et membre du Félibrige dont il s'est rapproché durant sa période avignonnaise (cf. L'Astrado, n°29, 1994, p97), Folco de Baroncelli compose parallèlement de nombreux ouvrages et poésies, compositions dans lesquelles s'invitent fréquemment taureaux, manadiers et Camargue (cf. Lo biòu, Babali, Nouvello prouvençalo...).

Membre du Félibrige (association de défense de la langue et de la culture occitanes) dont il s'est rapproché durant sa période avignonnaise, Folco de Baroncelli va contribuer à la reconnaissance de la course camarguaise et à celle de ses principaux acteurs.


B/ La défense et uniformisation de la Nacion Gardiana

 

Le Félibrige, fondé en 1854 et qui se structure alors autour de Roumanille, Devoluy mais surtout de Mistral, a alors à cœur de renouveler et de préserver les "petites patries" et les traditions propres à un monde qu'ils considèrent en danger de disparition. En pays de bouvine se mettent en place différentes festivités et cérémonies autour du costume (Festas Virginencas) et des gardians. A Arles aujourd'hui encore, la fête des Gardians débute d'ailleurs par un salut à la figure tutélaire du poète Mistral.

En 1909, suite à l'action de Folco de Baroncelli, lo Comitat Virginenc devient la Nacion Gardiana (idem Astrado 101), société de défense des traditions camarguaises. En 1921, le même Folco est aux premières loges de la Levée des tridents, en référence à l'outil symbolique des gardians, phénomène de réaction face aux procès et attaques dont les courses camarguaises font alors l'objet. Le défilé, pacifique, parvient à obtenir gain de cause (Georges Lis, Pays de Bouvine, Montpellier, les Presses du Languedoc, 2004). Outre cette manifestation emblématique, Lo marquès, agit plus en profondeur, contribuant à l'uniformisation et à la réglementation d'une pratique qui pâtissait jusque-là de son relatif anarchisme. (P75Marcel Salem, Envoûtement camarguais.).

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Alors que la corrida s'impose peu à peu en Provence, les afecionats (les passionnés) de la bovina, prenant en compte les faiblesses d'une pratique très peu codifiée et uniformisée sur le territoire camarguais, travaillent à son renouvellement. Peu à peu des règles s'instaurent, un calendrier des festivités se met en place, rythmé autour de l'abrivada (l'arrivée), jusqu'aux courses elles-mêmes opposant raseteurs et taureaux cocardiers (hommes et bêtes).

 

Folco de Baroncelli décède le 15 décembre 1943 à Avignon, loin de son mas du Simbèu réquisitionné par les troupes allemandes. Rénovateur de la course camarguaise, il fut aussi le principal artisan de sa mémoire, réunissant dans le palais familial d'Avignon, de précieuses collections retraçant l'histoire d'une pratique et d'un peuple.

 

 



Aujourd'hui la bouvine a opéré sa mue et peut compter sur un nombre stable sinon croissant d'afecionats.Les courses camarguaises viennent ainsi rythmer, entre avril et octobre (elle se déroule à Aigues-Mortes au début de ce mois), la vie des communes camarguaises. 

Mise en ligne : 11/02/2014
Tipe : Site patrimonial / Data : 2014







Autras apellacions :

Local del Comitat de defensa viticòla d'Argelièrs. 


Localizacion :

Allée Marcelin-Albert / Avenue des 87, 
11020 Argeliers, 
Languedoc-Roussillon, 
France. 

Istoric del monument : 

Ostal del coble Albert a partir de 1873, l'edifici aculhiguèt tanben lo cafè dels esposes. Egalament proprietari de parcèlas viticòlas, investit dins la defensa d'aquel sector alara en crisi, Marcelin Albert aculhís dins son comèrci tre 1903, d'acamps nombroses de viticultors. Lo 11 de març de 1907, es aital a las pòrtas de l'establiment, sus la passejada del vilatge d'Argelièrs, que s'amassan las 87 personalitats que respondon a la crida de Marcelin Albert per anar a Narbona a pè, per veire la comission d'enquèsta parlementària dedicada a la question viticòla. Aquela percor lo país al rescontre de los proprietaris viticòlas en responsa a un malcontentament creissent d'aquel sector.

Al lendeman d'aquel eveniment clau de la Revòlta dels vinhairons de 1907, los participants installan dins la dependéncia del cafè de Marcelin Albert, lo Comitat de Defensa viticòla, organ que lor permetrà de perseguir l'accion començada amb la jornada del 11 de març. « Es en çò meu, dins una sala del planpè, modèstament moblada de qualquas cadièras, d'una granda taula, d'un bufet pels archius, que foguèt installat lo burèu de defensa viticòla. Es la breçòla ont es nascut lo remirable movement d'opinion que coneissèm » (Memòrias de Marcelin Albert, edicion de 1911.P.14)). Lo luòc recampa los actors del movement. Atanben, de cartas postalas e fotografias nombrosas de l'epòca presentan Marcelin Albert davant son cafè, e mai sul fòragèt d'aqueste, arengant la fola. Es aquí tanben, que los numèros del Tocsin, lor bulletin setmanièr, foguèron redigits del 21 d'abril al 15 de setembre de 1907

Uèi barrat, lo site es ponctualament dobèrt per l'associacion Café Marcelin Albert que, dempuèi lo 16 de julh de 2014, propausa conferéncias e eveniments a l'entorn de l'istòria de son illustre proprietari e de la cultura lengadociana.

 

Personas e organizacions associadas a l'istòria del monument :

Albert, Marcelin (1851-1921)

1907 (Revòlta dels vinhairons) 

La Revòlta dels vinhairons de 1907

Endeutat per la crisi del filloxèra, camparòl microscopic qu'ataca las socas de vinha, e sos efèctes (surproduccion e vins traficats), lo sector viticòla en França es en grava dificultat a la debuta del sègle XX. Aquela situacion concerna sustot lo Miègjorn, ont près de 50% de las tèrras agricòlas son consagradas a la vinha, e dont la produccion es principalament dedicada a de vins de consomacion correnta, sector particularament tocat per la malavenda. Lo malcontentament es creissent demest los vinhairons del Lengadòc e del Rosselhon, e son acme es atencha pendent l'annada de 1907. Un movement de revòlta comença alara, que va trobar dins lo Comitat de defensa viticòla d'Argelièrs, e en Marcelin Albert, de pòrtavotz a lors revendicacions.

 

Marcelin Albert, apòstol des guses

Nascut lo 19 de març de 1851 dins lo vièlh Argelièrs, Marcelin Albert, cafetista e proprietari de vinhas, se destinguís tre lo 11 de març de 1907 per sos talents d'orator e son carisma, afaçonats per una instruccion de qualitat per l'epòca, seis meses passats al Conservatòri de Paris, e un engatjament politic local precòç. Lèu, ven la figura emblematica del movement. Es elegit president del Comitat al lendeman de la marcha del 11 de març en direccion de Narbona. Çaquelà, tres meses solament après son eleccion, son imatge sofrís d'un discredit prigond. Marcelin Albert escapa al movement d'arrestacion que toca sos condisciples del Comitat d'Argelièrs lo 19 de junh, e se rend alara a Paris, per encontrar Clémenceau. L'òme espera aital, donar un buf novèl e una responsa al malcontentament viticòla. L'entrevista es una desrota per l'apòstol que ne sortís desconsiderat. Incarcerat a Montpelhièr, es relargat tre lo 4 d'agost, mas ocuparà pas mai la plaça centrala qu'èra la sieuna dins lo movement. Repren alara son activitat en Argelièrs. I morís lo 12 de decembre de 1921.

 

 

 

Caracteristicas e materials de construccion :

Una placa commemorativa, plaçada sus la paret de la bastissa, que rampèla lo caractèr istoric del luòc « Aquí en 1907, lo Comitat de Defensa Viticòla d'Argelièrs foguèt constituit, que Marcelin Albert foguèt lo promotor ». Plaçada sus la passejada d'Argelièrs, s'agís d'una abitacion amb un estatge e una dependéncia. L'endrech es presentat per Augustin Castéran, en prefaci de las « Memòrias de Marcelin Albert » (Éditions Christian Salès, 2011) : « Atenhèm los primièrs ostals del vilatge. - Vesètz, aicí al cap de la « Passejada », es ma demòra, nos ditz Marcelin. […]. Las doas grandas salas del planpè, son encombradas d'afichas, de brocaduras, de numèros del Tocsin, la Gazeta oficiala del comitat d'initiaciativa que lo sèti es atenent a l'immòble.

Sus la façada exteriora se destaca encara aquesta inscripcion : « Defensa viticòla. Comitat d'Initiativa. Burèu. » (op.cit.p.VIII). A l'epòca, aquela mencion era pintada sus la paret del planpè, coma las fotografias e las cartas postalas ne testimònian. Dempuèi esfaçada, es rampèlada per una placa installada sus aquela meteissa paret.

Una darrièra placa, sus la façada del cafè aqueste còp, foguèt apausada en 2007, a l'escasença de las commemoracions del centenari de la revòlta dels vinhairons del Miègjorn. Lo cafè de Marcelin Albert, demòra en efèit un luòc de memòria per la comuna. Es dempuèi sa terrassa, qu'a l'entorn del 15 d'agost de cada annada, s'organiza l'Enquant des Vins de Marcelin, eveniment promocional dels vins de la region, plaçat jos la proteccion del menaire de 1907.

 

Mise en ligne : 13/06/2014
Tipe : Site patrimonial / Data : 2014-06-13

DESCRIPTION

La Maison du « Monge » fut un temps celle de l'ethnologue français Félix Arnaudin (1844-1921), de 1856 jusqu'à la fin de sa vie. C'est entre ces murs que l'imagier de la Grand'Lande entreposa les fruits de ses collectes dans un pays et une société en recomposition au cours de ce second XIXe siècle. Elle est aujourd'hui Maison de la photographie des Landes.

Nom de l'édifice :

Maison de naissance de Félix Arnaudin 

Autres appellations :

Maison de la photographie des Landes 

Localisation :

Maison de la photographie des Landes 
Espace Félix Arnaudin 
Quartier Le Monge 
40210 Labouheyre 

Fonction d'origine de l'édifice :

La Maison du « Monge » fut un temps celle de l'ethnologue français Félix Arnaudin (1844-1921), de 1856 jusqu'à la fin de sa vie. C'est entre ces murs que l'imagier de la Grand'Lande entreposa les fruits de ses collectes dans un pays et une société en recomposition au cours de ce second XIXe siècle.

Issu d'une famille de métayers landais, Félix Arnaudin (Simon de son nom de baptême) naît le 30 mai 1844 dans une demeure du quartier du Monge, propriété de la famille Arnaudin depuis son achat en 1826 par le patriarche Simon Arnaudin. Il vit les 12 premières années de sa vie, jusqu'à l'année 1856, dans cette demeure aujourd'hui disparue. La maison, placée au nord de l'airial devient alors propriété de l'oncle de Félix Arnaudin, Pierre, au cours du partage familial. Puis par le jeu des successions, demeure du frère de l'ethnologue, Ariste Arnaudin en 1872.

À partir de 1856, Félix Arnaudin et sa famille s'installe dans la demeure du Monge, aujourd'hui Maison de la photographie des Landes, située plus au sud de la propriété. Elle est une ancienne maison de pasteur de brebis, remaniée et déplacée à l'époque de Simon Arnaudin, pour devenir la maison principale. Là, « l'imagier » va vivre les principales années de son existence, ne revendant la demeure du « Monge » qu'aux dernières heures de sa vie, en 1920, afin d'améliorer ses faibles revenus.


Fonction actuelle de l'édifice :

La maison de naissance de Félix Arnaudin, rachetée un temps par le fokloriste Élie Menaut, et devenue propriété de la commune de Labouheyre. Depuis 2003, elle abrite la Maison de la photographie des Landes et accueille périodiquement des expositions, dont une annuelle, dédiée à "l'imagier de la Grande Lande". Le Ministère de la Culture et de la Communication la labellise en 2012 "Maison des Illustres" en hommage à son prestigieux ancien propriétaire.

Datation :

Demeure paysanne transformée et agrandie au XIXe siècle.

Importance pour la culture occitane :

Demeure de Félix Arnaudin (1844-1921) : l'Imagier de la Grande Lande

Naissance et formation, l'entrée en folklore 

C'est au sein d'une famille de la paysannerie aisée, à Labouheyre dans les Landes, que naît Félix Arnaudin le 30 mai 1844 (de son prénom de baptême, Simin). Ses études secondaires au collège de Mont-de-Marsan ainsi que les enseignements suivis auprès du curé de Labouheyre, préparent l'esprit du jeune érudit à la recherche et aux questionnements intellectuels. 

De retour dans son village natal, et en dépit de quelques emplois dans le domaine de l'industrie, Félix Arnaudin se tourne progressivement vers le foklore et l'ethnologie. En 1873 paraît une première notice sur "Une branche des Pic de la Mirandole dans les Landes" (Revue de Gascogne), marquant les débuts du jeune homme dans le cercle des fokloristes de l'époque, dont Jean-Baptiste Lescarret (1819-1898). 

L'année 1874 constitue un réel tournant dans la vie de Félix Arnaudin. Les goûts personnels de l'érudit pour sa Lande et la recherche, le contexte familial troublé par le scandale de ses amours avec une jeune servante et les métamorphoses que connaissent alors la société landaise traditionnelle par la politique de valorisation lancée dans les années 1860 par Napoléon III, tout concourt alors à engager Félix Arnaudin dans la voix de l'ethnologie et de la photographie. C'est en effet au cours de cette même année 1874 que le landais se dote de son premier appareil.

L'Imagier de la Grande Lande
Cette combinaison de faits personnels et généraux conduisent Félix Arnaudin sur la Grande-Lande, dont il enregistre peu à peu les formes traditionnelles, au cours d'un long travail photographique qui l'occupe de 1874 à la fin de sa vie, à peine marqué par de brêves interruptions. 

2700 plaques photographiques, aujourd'hui conservées au Musée d'Aquitaine (Bordeaux), retracent ce long travail méthodique de sauvegarde des formes et traces d'une culture en cours de mutation et des paysages de la lande originelle se muant progressivement en massif forestier. Tous supports confondus, ce sont près de 3218 négatifs, dont 2425 répertoriés par Félix Arnaudin lui-même, qui témoignaient à sa mort de l'incroyable travail mené par le photographe. Circulant à pied ou à vélo, allant à la rencontre des habitants de la lande, ce preneur d'image, reçoit les surnoms du Limajayre (l'imagier en français), mais également de pèc, le fou, tant son action est l'œuvre alors d'un précurseur en ce domaine et dans ces territoires.


Un important travail de collectage
Dès ses débuts lou limajayre présente une grande rationnalisation de son travail, classant, organisant ses recherches, établissant pour ses photos d'importants répertoires photographiques. Ses prises de vue témoignent d'un intérêt constant porté par leur auteur à l'évolution des techniques, tout comme au matériel photographique. Félix Arnaudin mène conjointement à ses captations photographiques, un important travail de collectage de la mémoire landaise, enquêtes auxquelles il applique la même rectitude scientifique. Adoptant le principe des fiches d'enquêtes aux champs détaillés, Félix Arnaudin récolte ainsi au cours de son existence un grand ensemble de contes, chansons, proverbes... 

Ce travail minutieux sur plusieurs dizaines années lui vaut la reconnaissance de ses contemporains. Aux importants dossiers ethnographiques et linguistique (il est l'auteur d'un Dictionnaire gascon) conservés aux Archives départementales des Landes, s'ajoutent ainsi les nombreuses correspondances entretenues entre l'imagier de la Grande Lande et les folkloristes de son époque, locaux ou nationaux, Paul Sébillot (Revue des Traditions Populaires), Henri Gaidoz (Mélusine, 1877), Jean-Eugène Dufourcet (Société de Borda, Dax), ou Pierre-Daniel Lafore (Escole Gastou Febus). 

De son vivant ne paraîtront toutefois que trois recueils livrant au public et aux chercheurs le fruit du colossal collectage effectué: Contes populaires en 1887, Chants populaires (1912) et Choses de la Grande-Lande aux alentours de 1919, ce dernier recevant une suite posthume; et un manuscrit achevé mais non publié de son vivant, qui est celui des Proverbes.


Devenir du travail d'un pionnier
 
A sa mort le 6 décembre 1921, Félix Arnaudin laisse une importante somme de documents, comprenant tant les négatifs de ses campagnes photographiques, que les notes, fiches d'enquêtes, correspondances réunies au cours de sa carrière. Le tout est progressivement déposé auprès de structures spécifiques. Le Parc Naturel Régional (PNR) de la Grande-Lande à Marquèze, créé en 1970, hérite de l'ensemble d'un fonds aujourd'hui déposé aux Archives départementales des Landes tandis que les plaques de verre enrichissent les collections du Musée d'Aquitaine. A ce premier ensemble, vient s'ajouter en 1992, les donations de Jacques Boisgontier, linguiste bordelais. La Bibliothèque municipale de Bordeaux conserve pour sa part la bibliothèque personnelle de l'érudit landais.

Si du vivant de Félix Arnaudin ne sont parues que très peu de publications traduisant l'importance de son travail; aux alentours de 1964, s'organise autour de Adrien Dupin et de Camille Arnaudin, neveu de l'imagier et exécuteur testamentaire de celui-ci, une politique d'édition de ses Oeuvres complètes. Regroupant tant des proches de l'auteur que des universitaires bordelais ou le linguiste Jacques Boisgontier, le Groupement des Amis de Félix Arnaudin entreprend un travail de longue haleine. Faisant suite à la parution de quelques pièces disparates, sortent entre 1994 et 2003 huit volumes des Oeuvres complètes de Félix Arnaudin offrant une nouvelle visibilité et une nouvelle audience au travail mené près de cent ans plus tôt par Lou limajayre.


Éléments remarquables :

La propriété du Monge entre dans la famille Arnaudin en 1826, lorsque, quittant Lue suite semble-t-il à une brouille avec son père, Simon Arnaudin, grand-père parternel de Félix Arnaudin, achète une propriété qui compte alors deux demeures paysannes (cf. Franck Lalanne, 150e anniversaire de la naissance de F.Arnaudin). La demeure la plus au sud de la propriété, ancienne demeure de pasteur de brebis, devient demeure principale de l'ensemble. 

Déplacée et remaniée une première fois du temps de Simon Arnaudin, elle subit également des travaux à l'époque de Barthélémy, le père de Félix Arnaudin, pour tenter de mettre la modeste demeure au goût du jour. Les plafonds sont ainsi réhaussés, comme nous l'indique Franck Lalanne (ibid). 

Il s'agit d'une demeure de plein pied, dont « la façade Est fut agrémentée de fenêtres larges et vitrées » du vivant de Félix Arnaudin.


Statut de protection :

Labellisée Maison des illustres. Propriété de la commune de Labouheyre. Ouverte au public durant les périodes d'exposition : 15h-18h. Libre accès.
Mise en ligne : 13/06/2014
Tipe : Site patrimonial / Data : 2014-07-03

Les fables de la Fontaine ont fait l'objet de nombreuses adaptations en occitan. En voici quelques exemples :

La cigala, avia cantat,
Arrèu l'estiu empenat.
Se prenguèt la mala crampa,
Quand arribèt la cisampa.

Extrait de :  Fablas de La Fontaine : 52 fablas reviradas en occitan, Marcèu Esquieu, Contes de la Doas Bocas, 2006, p. 9. Cote CAC 9125


La cigala cantèt : « criu-criu »
Tot l'estiu.
Mès, se trobèt mal plantada,
Quand cisampèt la bofada.

Extrait de :  Jan de la Font : 100 fablos rebirados en lengo nostro, Félix Remize, Les Amis du Païs et L'Escolo Gabalo, 2006, p. 134. Cote CAB 4458


La cigala ajent cantat
L'estivat,
Se trobèt desprovesida
Jos la cisampa amalida,

Extrait de : Novèl pichon fablièr revirat en occitan, Crestian Mathieu, Comitat de Peirigòrd de la Lenga Occitana, , 1988, p. 1. Cote CAC 4795

Bibliographie des traductions occitanes des Fables de La Fontaine disponibles au CIRDÒC :


Fablas de La Fontaine : 52 fablas reviradas en occitan, Marcèu Esquieu, Contes de las Doas Bocas, 2006.

Jan de la Font : 100 fablos rebirados en lengo nostro, Félix Remize dit Lou Grelhet,... ; édition inédite et recueillie par Félix Buffière, Prosper Rambier et Joseph Tichit, les Amis du Païs et l'Escolo Gabalo, 2006.

Quauquas faulas de Joan de La Font chausidas e reviradas en lenga lemosina per Paul Rainal, Escòla 'Chabatz d'entrar de Lion, 2005.

Joan de La Font mai que jamai : encontres = rencontres, Alban Cazals, Grelh Roergàs, 2005.

13 Fablas de La Fontaine [Enregistrement sonore] : Òc : Reviradas en occitan, Marcèu Esquieu, Contes de las Doas Bocas, 2003.

50 fablas causidas botadas en vers gascons pre'N Joan Darreche, Princi Negre, 1996.

Fables causides de La Fontaine en bers gascouns : La cigale é l'Arroumits, transcripcion Guy Latry, Publié dans Oc, N° 36, julhet de 1995, pp. 23-24.

Novèl pichon fablièr revirat en occitan [par] Crestian Mathieu, Comitat de Peirigòrd de la Lenga Occitana, 1988.

Pichon fablièr revirat en occitan [par] Crestian Mathieu, Ed. del Cotelon-Morron : Escòla Felibrenca Rochegude, [198.?].

Fables causides de La Fontaine en bers gascouns, Limarc, 1980.

La fontaine a nostro fuont, reviraduro en lengo d'oc de quaucai fablos per l'Abat Antoni Marty, Gerbert, [1969].

Tradutçiou libro de las fablos de Moussu de Lafountaino, Josselin Gruvel, [19..?]

Chansons patoises de la région de Thiers ; suivi de Fables de La Fontaine traduites en patois de la région d'Ambert par un paysan d'Olliergues, [19..?].

Caoucos fablos en rimos bigourdanos-patouès de Bagneros de J. de La Fontaine, Nabaillet, 1899.

Fables caùsides de La Fontaine en bérs gascouns par l'Abbé Foix, Hazael Labèque, 1891.

La cigala e la fourniga : fable en vers languedociens par E. Montabré, Impr. Centrale du Midi, 1889.

Caoucos fablos en rimos bigourdanos, patouès de Bagneros de J. de La Fontaine, Impr. J. Cazenave, 1886.

Les fables de La Fontaine, trad. librement ou imitées en vers provençaux par Hippolyte Laidet, M. Lebon, 1879-1880.

Fables de Jean de La Fontaine, trad. en vers provençaux par Marius Bourrelly, A. Gueidon Remondet-Aubin, 1872-1875

Fablos caousidos de Lafountaino, libromen traduitos en patoués pyrénéen et enrichidos dous éléments de la grammairo d'aquéro lengo per Jules Portes, P. Plassot, 1857.

"La cigalo et la fournigo", dans : Roumavagi deis troubaïres, Aix, 1854.

"Lou raïnard, lou singe et les aoutros bestios", dans : Lou Bouil-Abaïsso, 14 juillet 1845.

"La cigougno et lou rinard", dans : Lou Bouil-Abaïsso, 11 mars 1842.

Fablos causidos de Jean de La Foutaino, tremudados en berses gascouns, é dediados a Soun Altesso Rouyalo Mou lou Duc d'Angoulémo per un bourdelés, M. Bergeyret lou nebout = Fables choisies de Jean de La Fontaine, mises en vers gascons, et dédiées à son Altesse Royale Mgr. le Duc d'Angoulême par un bordelais, M. Bergeret neveu, 1816.

Quelques fables choisies de La Fontaine, mises en vers patois limousin par J. Foucaud, A Limoges : chez J.-B. Bargeas, Imprimeur-libraire, An 1809.

Fables caousides dé La Fontaine : Curieuse traduction en vers patois des Fables de Lafontaine, [18..?]

Fables causides de La Fontaine en bers gascouns, Bayoune : P.F. Duhard, 1776.


Manuscrits des traductions occitanes des Fables de La Fontaine disponibles au CIRDÒC :


Fables Gascones, L'an 1773. 1 livret, 52 pages et 6 pages découpées. 110 x 170 mm. 1770-1773. Cote Ms 1167

La cigalo et la fournigo - Lou gorp et lou reinard - Lou loup et l'agnel. 1 pièce, 5 feuillets. 270 x 210 mm. 1958. Cote SAB-A-12-042

Mise en ligne : 03/07/2014
Tipe : Site patrimonial / Data : 2015-01-27

Votre question : Pourquoi chante-t-on «  fume la pipe sans tabac  » dans la chanson Carnaval es arribat 

Notre réponse : La chanson Carnaval es arribat, constitue dans la tradition occitane relative à cette fête, une chanson incontournable, interprétée tout aussi bien au commencement des festivités que dans l'épilogue de celles-ci alors que le bonhomme Carnaval est porté au bûcher.

 

Voici les premières paroles de cette farandole, telle que transmise dans l'ouvrage Lo resson de la pèira de Jean-Michel Lhubac, Josiane Ubaud et Marie-José Fages-Lhubac (Saint-Jouin-de-Milly : Modal, 2006), dans lesquelles apparaît la formule "Fume la pipe sans tabac".

 

Cançon 29 "La Pipa ou Carnaval es arribat ou Los Acabaires".

"Carnaval es arribat, / Carnaval est arrivé,

Fuma la pipa, fuma la pipa, / Fume la pipe, fume la pipe,

Carnaval es arribat, / Carnaval est arrivé,

Fuma la pipa sens tabac. / Fume la pipe sans tabac.

 

Repic / Refrain

I anarem totes, i anarem totes, / On y ira tous, on y ira tous,

I menarem nòstres enfants, / on y amènera nos enfants,

E la jornada serà pagada / Et la journée sera payée

Coma se trabalhaviam. (bis) / Comme si l'on avait travaillé."

 

  Le même ouvrage nous renseigne par ailleurs sur l'origine de cette expression qui peut sembler contradictoire : "Fumer la pipe sans tabac". Il faut en fait aller chercher l'une des significations de la "pipe", terme qui en français comme en occitan désigne également une grande futaille, ("Grande futaille, de capacité variable selon les régions" Trésor informatisé de la langue française), c'est-à-dire un récipient sphérique destiné à contenir divers liquides, mais de préférence des liquides alcoolisés, vins ou eaux-de-vie le plus souvent.

 

  Le Trésor du Félibrige, le dictionnaire somme réalisé au XIXe siècle par Frédéric Mistral donne également les différents sens de la pipa : " Pipo : (rom. Pipa, tube, pipeau, cat. Esp. Port. it. Pipa), s.m. Pipe, calumet, v.brulo-taba, cachimbau, galifo, tubanto; feuillette, grande futaille contenant 6 hectolitres en Béarn, v. Bouto, pipan [...]".

 

"La pipe sans tabac" nous renvoie donc à la futaille et avec elle, à la question de la boisson. Lo resson de la pèira explique ainsi que "Fumer la pipe sans tabac, c'est donc boire" (ibid. p103).

 

L'ouvrage Carnaval en Béarn. Coutumes et chansons de J.-B. Laborde, (disponible sur Occitanica ici) propose d'ailleurs en page 9, une des nombreuses variantes de Carnaval es arribat (on trouve d'une région à l'autre et selon les époques, des nuances plus ou moins fortes de cette chanson traditionnelle). Dans cette dernière, dont le premier couplet est repris ci-dessous, la question de l'alcool est présentée de façon plus explicite.


Ne saber mai : 
- Sur le carnaval en ligne : Aquí
- Lo resson de la pèira. 

« Carnaval est arrivé / carnaval es arribat

Carnaval est arrivé / Carnaval qu'es arribat,

Verse à boire, verse à boire, / Botelha, botelha.

Carnaval est arrivé, / Carnaval qu'es arribat,

Verse à boire, jeune homme / Botelha, gojat."

 

Les différentes chansons accompagnant Carnaval, est tel est le cas de Carnaval es arribat, possèdent en effet souvent un important paratexte, et multiplient les allusions plus ou moins explicites, notamment relatives à l'alcool mais aussi sexuelles. Effectivement, avant de devenir un moment de fête ouvert à tous et tout particulièrement aux plus jeunes, Carnaval fut durant des siècle un temps à part de l'année. Une période de licence et de remise en cause de l'ordre établi avant que ne commence la dure période des restrictions du Carême, très éloignée dans ces manifestations du monde de l'enfance.

Mise en ligne : 27/01/2015
Tipe : Site patrimonial / Data : 01/2014

La Gragnotto dé Sant-Paul d'Hercule Birat

 

De nombreuses histoires courent autour de la présence de cette grenouille au cœur du bénitier de l'église de Saint-Paul, la liant directement à celle du saint patron. Ce dernier serait arrivé dans la région au IIIe siècle, en provenance d'Asie Mineure, afin de l'évangéliser. C'est à proximité de l'étang de Bages qu'il fait un jour la rencontre de pêcheurs locaux le mettant au défi de voguer sur un bloc de marbre. Saint Paul, s'il parvient à tailler le marbre de sorte à en faire une embarcation, ne parvient toutefois pas à le manœuvrer. Surgit alors des eaux une grenouille lui proposant de lui servir de gouvernail pour le mener à bon port. Cette rainette serait peut-être, selon une autre légende locale, une grande dame romaine convertie par Saint Paul et qui, refusant d'abjurer pour épouser l'empereur Justinien, fut précipitée dans les flots et se transforma en rainette. Le batracien du bénitier serait alors un rappel constant de cette histoire (cf. Récits et contes populaires du Languedoc, recueil par Claudine et Daniel Fabre, Gallimard, 1978, pp.126-127 – cote CIRDOC CC 51-6-3). D'autres légendes raconte que la grenouille aurait été au contraire pétrifiée par Saint Paul lui-même, faisant cesser ainsi les coassements de l'animal perturbant son prêche.

La célèbre rainette de Narbonne, toujours présente dans l'église aujourd'hui, a une patte cassée. C'est autour de celle-ci que se concentre l'histoire rédigée en 1856 par le poète narbonnais Hercule Birat dans La Gragnotto dé Sant-Paul.

  

I/ Hercule Birat, poète du local

Hercule Birat, né dans cette ville à la fin du XVIIIe siècle (1796), laissa à sa mort en 1872, une œuvre féconde et protéiforme tant occitane que française. Chansons, satires, mais aussi poèmes sont autant de médias utilisés par Birat, proposant dans un style populaire et provincial revendiqué, les chroniques de sa ville natale.

Poète du local, féru d'histoire régionale, Birat connaît et convoque les légendes et histoires qui entourent sa région, se faisant lui-même conteur et passeur de mémoire dans bien des écrits. En 1861 paraissent Les Poésies narbonnaises, recueil qui regroupent différents écrits poétiques de sa main, dont le sous-titre nous renseigne sur le propos : "Poésies narbonnaises en français ou en patois, suivies d'entretiens sur l'histoire, les traditions, les légendes, les moeurs, etc., du pays narbonnais, par H.Birat".

C'est dans le tome II de cet ouvrage que dans le cadre du cycle de Saint-Paul, parait l'histoire de La Gragnotto dé Sant-Paul (p.195-220 de l'édition de 1860, Narbonne, E.Caillard [Cf. http://occitanica.eu/omeka/items/show/612]). La pièce date de 1856 et traduit le goût de l'auteur pour la création à partir de légendes et textes primitifs locaux.

 

II/ La Gragnotto dé Sant Paul

Le bénitier de l'église Saint-Paul de Narbonne, présente dans son fond une petite grenouille de marbre, dont l'origine a de tout temps suscité les questionnements et l'imagination. De nombreuses légendes courent ainsi autour du batracien, par ailleurs immortalisé par de nombreuses cartes postales et photos.

Dans La Gragnotto dé Sant-Paul, qu'il rédige en occitan, Hercule Birat met en vers sa version de l'histoire du batracien narbonnais, et notamment de l'absence de sa patte avant droite, dont voici le résumé. Il n'existe pas en effet à notre connaissance de traductions de cette histoire en français. Vous pouvez toutefois en découvrir certains extrais traduits sur les sites internet suivant : polymathe.over-blog.com (http://polymathe.over-blog.com/article-35978332.html) ou notabene (http://notabene.forumactif.com/t364-la-grenouille ).

 

L'histoire raconte le tour de France d'un jeune ouvrier de Nancy, "Calisto" (Calliste ou Calixte). Il reçoit avant son départ les nombreux conseils de son père, Paul Moran, l'invitant à se rendre à Narbonne et là, à découvrir la grenouille qui se trouve dans le bénitier de l'église Saint-Paul. Il lui raconte qu'à l'époque, les Narbonnais survécurent 'six ou sept" ans durant un siège, en se nourrissant des précieuses grenouilles.

Sur place, le jeune homme, qui durant les recommandations de son père n'écoutait que d'une oreille, découvre bien des monuments mais oublie de se rendre auprès du bénitier. A son retour, rendant compte d'un voyage de près de 4 ans, il énumère ainsi, et Birat avec lui, les diverses richesses de la ville de Narbonne mais omet bien entendu de parler de la grenouille. En dépit de ses récits, son père l'enjoint alors de s'en retourner à Narbonne voir le batracien, et lui indique alors l'emplacement précis de l'église où se trouve la grenouille de marbre.

Le fils reprend donc seul la route, son père étant trop âgé pour l'accompagner. Il se munit pour l'occasion d'une lime et d'un ciseau (le jeune homme est lui-même ouvrier), murissant durant les douze mois de voyage, son projet de vengeance. Arrivé devant l'animal, il pose sur les reins de la grenouille son outil pour la réduire en "sept ou beït boucis" (sept ou huit bouts). L'eau présente dans le bénitier se change alors en un sang d'un profond pourpre. Calisto pris de panique fuit, mais s'écroule à quatre pas de la sortie, passant plus d'un an à l'hôpital, et ne survivant pas plus de douze ans à sa tentative.

D'autres racontent qu'un grand bruit retentit au même moment bouleversant le destin des personnes présentes (l'une devint sourde, une autre se brisa la hanche suite à un bond de terreur...). Certains affirment même que trompettes et cloches sonnèrent de leur seul fait.

 

III/ La Gragnotto chez Mistral

Si à notre connaissance, il n'existe pas d'éditions en français de cette poésie. La Gragnotto dé Sant-Paul a toutefois été reprise et adaptée en occitan par Frédéric Mistral. Publiée une première fois dans l'Armana Prouvençau de 1890 (pp.58-61) sous le titre de La granouio de Narbouno, elle a par la suite été rééditée dans Moun espolido, ouvrage traduit en français sous le titre de Mémoires et récits. Vous en trouverez différents exemplaires disponibles au prêt au CIRDOC à la cote "Mist roman", et est également présente dans le volume trois des Récits et contes populaires du Languedoc (recueil par Claudine et Daniel Fabre, Gallimard, 1978 – cote CIRDOC CC 51-6-3).

Le héros, dénommé pour l'occasion Pignolet, poursuit ici aussi son tour de France. Originaire de Nancy chez Birat, il devient Grassois chez le Nobel provençal. Une fois de plus la grenouille subit les assauts du ciseau, mais alors qu'elle vient de perdre une patte, rougit l'eau, marquant pour toujours le bénitier de l'église. L'histoire ne dit pas ce qu'il advint du vandale de cette version.

 

Pour en savoir plus: 

Récits et contes populaires du Languedoc, 3, Dans le Narbonnais. Recueillis par Claudine et Daniel Fabre. [Paris] : Gallimard, 1978, cop. 1978 (45-Malesherbes) : impr. Maury). (Cote CIRDOC : 398.148 REC).

BIRAT, Hercule, Poésies narbonnaises en français et en patois, suivies d'entretiens sur l'histoire, les traditions, les légendes, les moeurs, etc., du pays narbonnais, Narbonne : E. Caillard, 1860  (Cote CIRDOC: CAC 452-1).

MECLE, André, "Hercule Birat, le poète de Narbonne", In La Voix Domitienne n°26-27 de 1997, p. 138-142 (Cote CIRDOC: O2).

MISTRAL, Frédéric, Mémoires et Récits, Bordeaux : Aubéron, 1999 (53-Mayenne) : Impr. Floch). (Cote CIRDOC : R.FRA MIS m ).

 

 

 

 

 

Mise en ligne : 09/01/2014
Tipe : Trobador

Né en 1071, Guillaume IX de Poitiers hérite à l'âge de quinze ans d'un vaste domaine. Les possessions familiales comptent de nombreux titres dont les importants duché d'Aquitaine et comté de Poitiers. Seigneur puissant, Guillaume IX de Poitiers mène durant son existence un grand nombre de luttes pour affermir et accroître ses possessions, luttes aux résultats toutefois inégaux. Ayant épousé en secondes noces Mathilde, fille et héritière du comte Guilhem IV de Toulouse, il lance notamment de nombreuses incursions sur les terres des Saint-Gilles, conduisant à leur occupation temporaire. A sa mort cependant, la plupart de ses conquêtes méridionales étaient depuis quelques années déjà, perdues.

 

Important seigneur aux charges et occupations multiples inhérentes à son rang, Guillaume IX de Poitiers fut également troubadour, composant dans la langue d'oc poèmes, satires et ballades. Il se vit d'ailleurs attribué le surnom du Troubadour, et demeure aujourd'hui encore le premier poète du tròbar identifié.

 

A l'instar d'une grande partie de ces poètes et poétesses du Haut Moyen âge, une Vida(court texte biographique expliquant les raisons pour laquelle les poèmes ont été écrits), bien que brève et postérieure de cent-cinquante années aux faits qu'elle relate, propose divers éléments biographiques sur le comte, nous dressant le portrait d'un homme complexe. Guillaume IX de Poitiers figure d'ailleurs parmi les rares troubadours sur lesquels nous possédons tant de détails biographiques. Son rang de comte semble avoir donné lieu à une plus ample documentation, tant de ses contemporains que des générations qui suivirent, celle-ci demeurant cependant davantage focalisée sur l'étude du seigneur bien plus que sur celle du troubadour.

 

Le premier des troubadours ?

 

Guillaume IX de Poitiers est-il le premier des troubadours, inventeur de l'art du tròbar ? La qualité de ses productions, l'affirmation déjà marquée des codes troubadouresques que l'on y trouve, témoignent d'une grande maîtrise de l'écriture qui pour certains historiens, semble davantage s'inscrire dans une continuité que dans une invention pure. Toutefois, la proximité du Val de Loire, alors marqué par un renouveau de la poésie d'amour en latin, l'influence limousine, foyer de création musicale par la présence des abbayes de Saint-Léonard et Saint-Martial, ainsi que la présence durant son enfance, de chanteurs arabes à la cour de son père, ont pu être autant de sources et de modèles pour le duc-troubadour. Guillaume IX n'en demeure pas moins l'exemple le plus ancien connu à ce jour de poésie lyrique en occitan s'inscrivant dans le courant troubadouresque.

 

Onze pièces de la main de Guillaume IX de Poitiers sont parvenues jusqu'à nous. Il est fort probable que bien d'autres, aujourd'hui disparues, aient été rédigées par celui-ci. Elles constituent une importante source de renseignements, tant pour les linguistes, du fait de leur ancienneté et des influences du poitevin, que pour les historiens de la littérature. S'y retrouvent ainsi les situations et lieux communs propres au genre sur les relations femme aimée/amant. La langue employée par Guillaume IX de Poitiers dans ces pièces, est celle qu’emploieront les troubadours successifs, y compris gascons, une langue commune, sorte de koinè troubadouresque, ne laissant transparaître que quelques influences dialectales.

 

L'art du tròbar en Aquitaine

 

L'art du tròbar, initié en Aquitaine par Guillaume de Poitiers, fut promis à un bel avenir dans ces contrées. Par la suite, Cercamon, probablement originaire de Gascogne, Marcabrun, son disciple, présent à la Cour de Guillaume X de Poitiers, Jaufré Rudel prince de Blaye ou Guiraut de Calanson, perpétuèrent l'art du tròbar sur les territoires qui composent l'Aquitaine actuelle .

 

A l'instar de Guillaume IX de Poitiers, seigneur qui marqua la mémoire de ses contemporains par son incursion dans le domaine des lettres et des arts, d'autres seigneurs et non des moindres prirent en leur temps la plume. Richard Cœur de Lion (1157-1199), duc d'Aquitaine puis roi d'Angleterre, fils d'Aliénor d'Aquitaine et par elle, descendant de Guillaume le Troubadour, composa ainsi en occitan des pièces de poésie. Deux cents ans plus tard, Gaston Fébus (1331-1391), vicomte de Béarn, prenait à son tour la plume pour rédiger des poèmes. S'il est difficile de certifier sa paternité concernant le Se canta (l'un des hymnes pan-occitan actuel), une autre de ses Cansos (chansons) fut récompensée de son temps par le Consistori del Gay Saber, aujourd'hui Académie des Jeux Floraux de Toulouse.  

Mise en ligne : 11/05/2015
Tipe : Practica festiva

Lo carnaval es un ensem festiu de practicas e de rites populars que celèbran lo passatge d'una sason a una autra e lo reviscòl de la natura. Es tanben, e subretot, un periòde de contestacions e de remesa en question de l'òrdre establit dins la societat que lo practica. Dobrís una parentèsi dins la quala desbòrdaments, daissar-anar e transgressions son tolerats per las autoritats.

1/ La practica a l'ora d'ara

Darrièr lo tèrme « carnaval » se tròba tot un ensem de practicas vivas dins lo mond tot. Sas fòrmas evoluisson d'una region a l'autra, mas tanben d'una epòca a l'autra, en foncion de las tensions intèrnas e politicas que ne son lo contèxte. Si los traches generals son conservats, los principis de la fèsta son sovent represes e adaptats a las realitats localas, en passar alara al travèrs del prisme d'una cultura e d'una lenga. Los carnavals occitans, presentan de nombroses traches comuns als carnavals del Nòrd de França e del demai d'Euròpa. S'inscrivon dins lo cicle de las festivitats popularas entre Nadal e Quaresma en marcar simbolicament la fin de l'ivèrn. Lor data e lor durada vàrian segon las epòcas e las regions (Epifania, 2 de febrièr, 3 de febrièr, etc.). Precedisson generalament lo periòde de Quaresma, dins un jòc d'oposicion entre desbòrdaments e peniténcias, gras e magre, etc. Pendent carnaval, las inversions de totas menas (de sèxes, de classas, quitament d'espècia), lo pòrt de la masca e autres travestiments envasisson l'espaci public. Aquesta practica comunautària possedís pasmens de règlas, de commemoracions e de rites que li son pròpris. Al dintre del cortègi se retròban un grand nombre de personatges a l'entorn de la figura-clau de Carnaval, coma los òmes salvatges e los jutjaments de cocuts (assoadas, o asinadas). Pòrtan principalament e tradicionalament de noms occitans que remandan frequentament a lor foncion al dintre del cortègi. Carnaval el meteis es afiblat de diferents noms en foncion dels luòcs coma per exemple « Bourrache Ier roi des buveurs » (a Canet-d'Aude en 1955), « Sent Pançard » dins lo sud de la Gasconha, o encara « Caramentrant » en Provença. Lo temps de la fèsta s'acaba d'un biais invariable pel jutjament del Rei Carnaval, tengut collectivament e encara sovent escrit e interpretat en occitan, e son immolacion. Aqueles jutjaments constituisson un moment-clau de las fèstas, e una de las sorsas principalas d'inquietuds de las autoritats en plaça. D'efècte, servisson de tribuna per la populacion, que pòt aital exprimir son malcontentament. Carnaval es acusat de totes los mals patits, de los malurs traversats al cors de l'annada passada. Festejat, adorat fins ara pels participants, Carnaval ven alara lo boc-emissari sul qual se devèrsan totas las frustracions.

2/ Aprendissatge e transmission

Lo temps de carnaval, la fèsta, la licéncia, lo daissar-anar dins l'espaci public son tolerats, incluses las mascas e autres travestiments. Per aquestes atributs los Òmes explòran lor part animala. Òmes salvatges, palhassas, petaçons, orses, son aitant de costumes frequents dins los cortègis occitans. Las mascas de carnaval i apondon l'anonimat e accentuan l'aspècte grotesc. Temps de remesa en causa e d'inversion, carnaval consèrva encara sas originas paganas e sa foncion sociala al travèrs d'aquestas practicas divèrsas, qu'an perdut pasmens un pauc de lor dimension simbolica. Cançons e danças en occitan venon ritmar las festivitats de carnaval : « Dimars gras qu'a nau porcàs », « Adieu paure carnaval », « Carnaval es arribat », « Joan petit », o la dança dels bufadors. Aquestas presentan una cèrta recurréncia sul territòri occitan tot long del periòde de carnaval. Per exemple la cançon « Adieu paure Carnaval » acompanha lo rei de las festivitats per son darrièr viatge. Las danças propausadas son sovent satiricas, de còps que i a licenciosas, meton frequentament en scèna de parelhs, e principalament de jovents. Un grand nombre de danças se son aital desenvolopadas a l'entorn de las festivitats de carnaval, qualques còps especificas a una region, e s'apiejant sus de fòrmas pre-existentas o en creant de novèlas. Los jutjaments, fictius, adaptats de fèstas en fèstas, redigits tradicionalament en occitan en amont de lor interpretacion, constituisson una tribuna per la populacion que pòt aital exprimir son malcontentament. Pastoralas, jutjaments, e cortègis son interessants d'un punt de vista cultural e patrimonial per diferents aspèctes (evolucion de la lenga a diferentas epòcas, mesa en scèna de personatges tirats del folclòre e de mites locals...) que son aitant de testimoniatges d'especificitats de carnaval en Occitània. Repetits d'annada en annada, los tèxtes, particularament dins lo cas dels jutjaments, son adaptats al contèxte particular, politic e economic, de l'annada de lor redaccion. Los tèxtes de carnaval, notadament aqueles dels jutjaments, son conservats, represes e adaptats d'una annada sus l'autra segon lo contèxte politic e economic de l'annada. Constituisson doncas de vertadièras sorsas de coneissença.

3/ Istoric

Pauc de certesas existisson sus las originas realas de carnaval. De per sas caracteristicas (celebracion del passatge d'una sason a l'autra, las inversions, lo daissar-anar tolerat per las autoritats etc.) d'unes autors o comparan a las Saturnalas romanas, fèstas que se debanavan en decembre pendent las qualas los esclaus prenián la plaça de lors mèstres. D'un autre costat, l'istoriana Anne Lombard-Jourdan explòra la pista gallesa del dieu Kernunnos, en relevar notadament l'existéncia d'un mite ancian que met a l'onor la figura simbolica del cèrvi, que pèrd sas banas al mes de febrièr per las melhor renovelar en un ramatge mai polit. La quita etimologia del tèrme « carnaval » demòra uèi encara sorsa de questionament. Se'n pòt trobar de traças en França tre 1268, jos la fòrma de quarnivalle. Es pas qu'a las environas del sègle XVI, qu'aquesta expression, frucha de la tradicion orala, pren la fòrma que li coneissèm a l'ora d'ara. Sovent citada, sembla que la pista latina que fa de carnaval lo derivat de carnelevare (mot latin format de carne, « carn » e levare, « levar, traire », que significa literalament dintrar en quaresma) siá la frucha d'una construccion posteriora al sègle X, data admesa d'un biais comun per son aparicion. En fargar una etimologia en rapòrt amb Quaresma, la Glèisa enterinava aital son intencion de recuperar una ceremonia pagana, en la plaçar jos la dependéncia de Quaresma. Los desbòrdaments qu'acompanhan las festivitats de carnaval foguèron lèu una sorsa d'inquietud per las autoritats, tan religiosas coma civilas, que vesián en elas de riscas potencialas per lor autoritat. Temptèron d'o frenar fauta de poder suprimir una fèsta tan populara, e foguèron progressivament juntas per l'Estat que vegèt dins los cortègis e jutjaments de Carnaval, un vertadièr dangièr. Al virar de la Renaissença, aquestes prenon efectivament un torn mai politic e los incidents se multiplican (Sarlat, 1574, Romans, 1580), entrainant la reaccion de las autoritats. Aital al sègle XVI de decrets nombroses son edictats que limitan las libertats autres còps acordadas pendent aqueste periòde. Los sègles XVII e XVIII accentuan la part de revòlta contenguda dins lo lengatge carnavalesc que noirís en retorn una mesfisança totjorn mai granda dels poders politics. Ne serà aital al cors dels sègles seguents, sens, pasmens, jamai metre a bas completament las festivitats de carnaval. Aital, malgrat las atentas politicas, e malgrat la parentèsi de conflictes armats de 1914-1918 e de 1939-1945, carnaval retròba al l'endeman de la Segonda Guèrra mondiala, un segond buf, e constituís a l'ora d'ara encara un temps fòrt a la velha de la prima. Las annadas 60-70, reconcílian la fèsta e la politica e uèi encara, lo teatre occitan contemporanèu posa una part de son inspiracion dins las fòrmas tradicionalas de carnaval.

4/ Salvagarda

Lo carnaval es una practica plan viva, en Occitània coma dins lo demai del monde, qu'evoluís segon las epòcas e los luòcs de sa practica. Tòrna inventar de contunh sas fòrmas en s'apiejar sus un eiretatge que li es pròpri, e que s'adapta a la societat dins la quala se desenvolopa, tal un miralh desformant de la societat. Demòra un temps a part, una parentèsi de daissar-anar e de fèsta a la sortida de l'ivèrn. A l'ora d'ara d'unes carnavals, entre autres occitans, son inscrits a l'Inventari del Patrimòni cultural immaterial en França.

5/ Actors de la practica

Se carnaval demòra una fèsta populara es uèi sovent organizat e encadrat per d'associacions localas coma los comitats de las fèstas per exemple o tanben las escòlas. En domeni occitan lo movement de las escòlas Calandretas es tanben un actor màger dels carnavals occitans novèls. Enfin dins d'unas ciutats, coma a Limós, existís una entitat especifica en carga de l'organizacion del carnaval.

Mise en ligne : 27/02/2012
Tipe : Eveniment / Data : 2015-06-27 10:00:00

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Mise en ligne : 15/06/2015
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