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Mistral en Catalogne
Rufat, Hélène
Rossell, Antoni (musicologue)

[imatge id=21038]Mistral a Catalunya (Mistral en Catalogne) est un ouvrage d'Antoni Rossell et Hélène Rufat qui présente la figure de l’écrivain Frédéric Mistral, prix Nobel de Littérature en 1904, comme promoteur de la renaissance de la langue occitane et âme des relations provençales avec le monde intellectuel catalan.

L’œuvre contient des entretiens avec des spécialistes qui offrent une vision multidimensionnelle du personnage, parmi lesquels figurent Jaume Figueras i Trull, Manuel Jorba, Ramon Panyella, August Rafanell, Montserrat Comas, Vinyet Panyella et Lluïsa Julià.

La publication comprend également de la musique traditionnelle occitane et des lectures de textes et poèmes. Elle est complétée par une important bibliographie, des liens et des images qui constituent un bon outil de recherche pour la connaissance de l'œuvre mistralienne dans le contexte catalan.

Ce livre présente également un extrait de la documentation qui peut être trouvée à la Biblioteca de Catalunya et à la Biblioteca Museu Víctor Balaguer.

Mistral a Catalunya est le sixième volume de la collection Escrits i memòria coordonnée par Antoni Rosell et publiée par le Departament de Cultura et la Biblioteca de Catalunya, avec l'objectif de diffuser les fonds qu'elle conserve en accès libre et gratuit sur les plateformes d'iTunes et GooglePlay sous licence Creative Commons.

Afin que les chercheurs du monde entier puissent s'approprier la culture catalane et mieux connaître le patrimoine conservé, la Biblioteca de Catalunya a initié, avec la collaboration de l'Institut Ramon Llull, la traduction vers l'anglais de la collection Escrits i memòria. Le quatrième volume de la collection The Troubadours to Ausiàs March: Heritage of the Biblioteca de Catalunya (Dels trobadors a Ausiàs March: el patrimoni de la Biblioteca de Catalunya) d'Anna Alberni et sa traduction de James Thomas, est d'ores et déjà disponible. Il témoigne de l’exceptionnel patrimoine conservé par la BC en termes de poésie et musique médiévales.

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Le document est accessible à cette adresse : https://play.google.com/store/books/details?id=Ki9uDwAAQBAJ&rdid=book-Ki9uDwAAQBAJ&rdot=1&source=gbs_vpt_read&pcampaignid=books_booksearch_viewport (uniquement compatible avec les appareils adaptés)

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Le document est accessible à cette adresse : https://itunes.apple.com/fr/book/mistral-a-catalunya/id1393929197?mt=11&ign-mpt=uo%3D4 (uniquement compatible avec les appareils adaptés)

Le document n'est pas accessible en lecture sur support informatique classique.

[Cette présentation est une adaptation de la version catalane accessible à l'adresse suivante : https://govern.cat/salapremsa/notes-premsa/308152/biblioteca-catalunya-presenta-llibre-electronic-mistral-catalunya]

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Frédéric Mistral et la Provence dans l'œuvre poétique et narrative de la Chilienne Gabriela Mistral / Benoît Santini
Santini, Benoît. Conférencier
Altaïr-Prod. Metteur en scène ou réalisateur
Centre Interrégional de Développement de l'Occitan. Producteur
Cette conférence a été filmée le 21 novembre 2014 dans le cadre du colloque "Lire Mistral en 2014" organisé à Béziers par les universités de Bordeaux-III, Pau et Pays de l'Adour, Nice-Sophia-Antipolis, Montpellier-III, Toulouse-II et le CIRDÒC.
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L'Œuvre de Frédéric Mistral : critique et traduction en Russie / Youlia Iasttrebova
Altaïr-Prod. Metteur en scène ou réalisateur
Centre Interrégional de Développement de l'Occitan. Producteur
Cette conférence a été filmée le 21 novembre 2014 dans le cadre du colloque "Lire Mistral en 2014" organisé à Béziers par les universités de Bordeaux-III, Pau et Pays de l'Adour, Nice-Sofia-Antipolis, Montpellier-III, Toulouse-II et le CIRDÒC.
La correspondance entre Frédéric Mistral et Charles Guérin
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Qui est Charles Guérin ?


Poète français attaché à ses origines lorraines. Inspiré du symbolisme, encouragé par Mallarmé, il s'inscrit dans la génération des poètes mélancoliques de son temps. Après 1895, il collabore à la revue Mercure de France et il entre à La Revue des Deux Mondes.

Description de la correspondance

Ces deux cartes témoignent du véritable intérêt que Mistral porte à la littérature française de ses contemporains : elles accusent réception de deux ouvrages de Guérin, Le Cœur solitaire en 1904 et Le Semeur de cendres en 1905. Mistral entretient un réseau très important de contacts : il veut intégrer le Félibrige et la création occitane au paysage culturel de son temps, et pour cela il doit entretenir des liens avec les acteurs de la société moderne française et, autant que possible, internationale.

La correspondance entre Frédéric Mistral et Raoul Lafagette
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Qui est Raoul Lafagette ?


Originaire de l’Ariège, Raoul Lafagette est un homme de lettres très attaché à ses racines, en atteste sa bibliographie : Chants d’un montagnard (1869), Pics et vallées (1885), Symphonies pyrénéennes (1897). Il s'intéresse donc tout naturellement à la question régionaliste et par conséquent au Félibrige : La Renaissance romane (1890), Les visées du Félibrige (1896), et La Grande Lorraine (1908), pièce de théâtre historique. Il est l’ami d’un grand nombre de personnages importants de l’époque : Victor Hugo, Leconte de l'Isle, Émile Pouvillon, Alphonse Daudet, Frédéric Mistral, Auguste Fourès et Prosper Estieu. Ces nombreuses amitiés sont parfois abordées dans sa correspondance avec Frédéric Mistral.

Description de la correspondance

La lettre du 11 juin 1886 met en avant plusieurs aspects intéressants de la vision de la poésie de Mistral mais est également fort représentative du type de rapport qu’entretiendront Frédéric Mistral et Raoul Lafagette. Ici, Mistral commence d’abord par féliciter Lafagette pour son Pics et vallées : “vos vers nerveux et colorés ne sauraient être mieux frappés, ni plus sonores”, mais bien vite leurs différences d’opinions politiques et poétiques surviennent : “la politique n’a rien à voir avec la poésie”. En effet, ces divergences d’opinions sur l’apport du politique dans le poétique reviendront souvent au sein de leur correspondance. On remarque également dans cette lettre l’opinion sur la langue à employer en poésie pour Mistral : “or la nature du midi ne chantera jamais, libre et naïve, que dans la langue qu’elle s’est faite. Une poésie arabe, une poésie indienne, m’en dira toujours plus sur l’Inde ou l’Arabie que les plus purs chefs-d’œuvres de Hugo ou de Leconte de l’Isle”. Mistral se veut en permanence recentré autour d’ambitions simples et réfute une nouvelle fois toute prétention politique qui pourrait lui être accordée : “Que vient-on nous parler révolution, évolution, et avatar etc! Est-ce que ça nous regarde, nous paysans et pâtres”. Enfin, cette lettre contient également une évocation intéressante d’Émile Zola : “mais Zola, le grand apôtre du réalisme, pousse inconsciemment la roue du Félibrige : car faire parler son monde comme dans la vie réelle, c’est la visée du naturalisme, et le Félibrige ne fait pas autre chose.” En effet, bien que Mistral soit retenu comme un auteur apparenté au romantisme, il est intéressant de voir qu’il ne manquait pas de se rapprocher d’un auteur naturaliste.

La lettre du 28 octobre 1902, nous permet d’observer une partie des rapports entre Frédéric Mistral et le monde du théâtre. Ici, Lafagette cherche à faire jouer sa pièce récemment achevée La Grande Lorraine, au théâtre d’Orange et demande pour cela son parrainage à Mistral. Celui-ci refuse cependant, car il est “absolument étranger à la direction et à l’organisation du théâtre d’Orange”, puisqu’elle revient à Paul Mariéton. De plus, Mistral ne possède aucune influence sur ses choix de programmation : “trois ou quatre dramaturges m’attribuant une influence particulière, m’ont déjà prié de les présenter à Mariéton et ma présentation n’a pas réussi du tout.” Il est également question du fait de jouer à Orange la Rèino Jano ce que Mistral n’approuve pas : “je n’y tiens pas du tout, il faudrait, pour avoir chance de réussite, des conditions de décor et d’acteurs fort difficiles à rencontrer”. Il est également intéressant de relever que dans une lettre à Prosper Estieu du 12 janvier 1903 Mistral dit qu’il n’a “pas la pretencioun d’èstre critico teatrau”.

La correspondance entre Frédéric Mistral et Achille Mir
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Qui est Achille Mir ?


Achille Mir (1822-1901) est un poète et fabuliste originaire de Carcassonne. L’auteur, comme beaucoup de ses confrères alors, écrit d’abord en français puis se tourne rapidement vers la langue d‘oc. Son premier poème occitan, La Bigno, est écrit en 1863. Mir l’envoie au Concours de la Société Archéologique et Littéraire de Béziers et le fait paraître dans la revue Les Muses du Midi. Il est alors remarqué par Mistral. En 1874, Mir adresse une première lettre au poète de Maillane qui lui répond bien vite, s’ensuit alors une correspondance de plus de 30 ans au sein de laquelle apparaît très rapidement une franche et sincère amitié entre les deux hommes. Mir sera l’un des principaux contributeurs en terme de lexicographie carcassonnaise au dictionnaire occitan de Mistral : Lou Tresor dóu Felibrige

Description de la correspondance

Cette lettre de Frédéric Mistral à Achille Mir datée du 10 mars 1874 et envoyée depuis Maillane est un bon exemple du type de rapport qu’entretenaient les deux auteurs.

Sur cette lettre apparaît d’abord clairement l’estime de Mistral : “vous êtes un poëte certainement, vous avez (...) une profonde connaissance du riche dialecte carcassonais”. Cette estime se base donc tout autant sur la qualité littéraire de l’auteur que sur sa grande connaissance de sa langue. Cependant, aux yeux de Mistral l’écriture de Mir n’est pas exempte de tout reproche : “il faut, si l’on veut exister, affirmer carrément son existence en reprenant les traditions de notre littérature nationale. Il faut expulser hardiment tous les gallicismes”, en effet certains littérateurs de l’époque reprochaient à Mir une graphie et des choix lexicaux parfois trop proches du français, ce qui explique, encore aujourd’hui, le manque d’étude en profondeur, ayant été portée sur son œuvre. La lettre se termine enfin par la demande d’expressions locales de Mistral : “Je termine un grand Dictionnaire de tous les dialectes du midi. Vous seriez bien aimable de me faire une liste des mots que vous croyez particuliers à Carcassonne” qui prouve que le Tresor dóu Felibrige était alors bien avancé, et que l’aide de Mir a bien été sollicitée.

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Lettre de Frédéric Mistral à Stéphane Mallarmé du 20 novembre 1873
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Qui est Stéphane Mallarmé ?


Poète français, aux origines bourguignonnes et lorraines. Il est considéré comme le maître du symbolisme. Son métier de professeur d’anglais lui pèse et ses exigences littéraires très ambitieuses lui causent un fort sentiment d'impuissance. En octobre 1867, il obtient une mutation à Avignon, où il retrouve ses amis félibres Mistral, Roumanille et surtout Aubanel, avec lesquels il entretiendra une correspondance régulière. En 1871, il part à Paris et c'est là, au centre de la vie littéraire, qu'il commence à se dégager de son sentiment d'impuissance. Il se met à publier en abondance, et tous les mardis, il accueille chez lui les poètes et artistes de son temps.

Description de la lettre

Dans l’une des lettres, datée du 20 novembre 1873, Mistral répond à un “projet” de Mallarmé, dont il serait très difficile, à partir de cette seule lettre, de connaître les termes exacts. Mallarmé veut-il intégrer le Félibrige à un réseau plus large de poètes de toutes les nationalités qui se feraient les critiques et traducteurs les uns des autres? En tout cas l’idée ne séduit pas Mistral : la tâche serait trop importante, le poète deviendrait “l’employé d’une compagnie d’exploitation réciproque”, réduit “en servitude”, et cela nuirait à la poésie occitane, ce serait “la mort de toute spontanéité, de toute poésie sérieuse”.
Mistral insiste au passage sur le manque d’institutions dont souffrent les poètes occitans, les lieux officiels de circulation de la langue et de la culture, parfaitement fonctionnels pour le français, ignorent complètement l’occitan et les Félibres ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour se faire connaître et apprécier du public : “pas un de nous n’a une minute de son temps à employer au service d’autre chose que de la Cause provençale”. Si Mistral reste attaché à l’idée de s’ouvrir et d’établir des liens avec les représentants d’autres cultures, il ne veut pas le faire au détriment de la sienne : les poètes occitans doivent concentrer leur énergie sur la création poétique et la défense de la langue.

La correspondance entre Frédéric Mistral et Stéphane Mallarmé
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Qui est Stéphane Mallarmé ?


Poète français, aux origines bourguignonnes et lorraines. Il est considéré comme le maître du symbolisme. Son métier de professeur d’anglais lui pèse et ses exigences littéraires très ambitieuses lui causent un fort sentiment d'impuissance. En octobre 1867, il obtient une mutation à Avignon, où il retrouve ses amis félibres Mistral, Roumanille et surtout Aubanel, avec lesquels il entretiendra une correspondance régulière. En 1871, il part à Paris et c'est là, au centre de la vie littéraire, qu'il commence à se dégager de son sentiment d'impuissance. Il se met à publier en abondance, et tous les mardis, il accueille chez lui les poètes et artistes de son temps.

Description de la correspondance

La correspondance de Frédéric Mistral à Stéphane Mallarmé est constituée d’une dizaine de lettres et cartes envoyées entre 1865 et 1879 qui traduisent une certaine proximité entre les deux hommes : à partir d’une date située entre 1868 et 1873 Mistral passe au tutoiement, ce qui dénote une certaine familiarité. Les échanges sont principalement d’ordre privé, voire intime : il est souvent question de la famille de Mallarmé et Mistral s’ouvre sur certains sujets sentimentaux. Plusieurs invitations de Mistral semblent montrer que les deux hommes devaient se rencontrer souvent dans le cadre privé, notamment à Maillane. Concernant la poésie, ce dernier encourage son ami à “sortir de la pénombre” et à se “laisser envahir par la nature”, on retrouve là le poète attaché au soleil et à la lumière qu’est Mistral : “le bonheur fait la lumière et la lumière fait la poésie”. Il parle aussi de sa propre démarche poétique, ce qui est finalement assez rare dans ses correspondances : “mon poème provençal plaira-t-il? Je l’ignore mais je le fais avec plaisir, avec passion, émotion même”.

Dans l’une des lettres, datée du 20 novembre 1873, Mistral répond à un “projet” de Mallarmé, dont il serait très difficile, à partir de cette seule lettre, de connaître les termes exacts. Mallarmé veut-il intégrer le Félibrige à un réseau plus large de poètes de toutes les nationalités qui se feraient les critiques et traducteurs les uns des autres? En tout cas l’idée ne séduit pas Mistral : la tâche serait trop importante, le poète deviendrait “l’employé d’une compagnie d’exploitation réciproque”, réduit “en servitude”, et cela nuirait à la poésie occitane, ce serait “la mort de toute spontanéité, de toute poésie sérieuse”. Mistral insiste au passage sur le manque d’institutions dont souffrent les poètes occitans, les lieux officiels de circulation de la langue et de la culture, parfaitement fonctionnels pour le français, ignorent complètement l’occitan et les Félibres ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour se faire connaître et apprécier du public : “pas un de nous n’a une minute de son temps à employer au service d’autre chose que de la Cause provençale”. Si Mistral reste attaché à l’idée de s’ouvrir et d’établir des liens avec les représentants d’autres cultures, il ne veut pas le faire au détriment de la sienne : les poètes occitans doivent concentrer leurs énergies sur la création poétique et la défense de la langue.

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Lettre de Frédéric Mistral à Auguste Fourès du 19 janvier 1883
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Qui est Auguste Fourès  ?

Poète languedocien originaire de Castelnaudary, journaliste, historien albigéiste, fédéraliste. La première partie de son œuvre est écrite en français puis, vers 1875, encouragé par Mistral et Achille Mir, il commence à publier en occitan. Mistral le complimente alors beaucoup sur sa poésie. Il est, avec Louis-Xavier de Ricard, un des "félibres rouges", républicain et anticlérical. Ils fondent en 1876 l'almanach La Lauseta, dont ne paraîtront que quatre numéros entre 1877 et 1885. En 1881, il est proclamé majoral du Félibrige (Maintenance du Languedoc) et bénéficie de l’appui de Frédéric Mistral.


Description de la lettre

Mistral lui répond le 19 du même mois, d’abord par le paiement de sa contribution, mais aussi par un conseil : il doit bien réfléchir à son projet de soutien à l’Alsace-Lorraine qui pourrait ne pas marcher aussi bien qu’il l’espère. Sur la question du séparatisme, Mistral estime que les accusations ne doivent pas inquiéter les Félibres qui prouvent suffisamment leur attachement à la France. Ces remarques semblent traduire la désillusion de Mistral sur le plan politique : hors d’un contexte politique, des accusations de séparatisme ne représentent pas une menace réelle à la crédibilité du Félibrige. On perçoit un décalage entre les préoccupations de Fourès, politiques, et celles de Mistral, devenues presque exclusivement poétiques et culturelles.

La correspondance entre Frédéric Mistral et Auguste Fourès
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Qui est Auguste Fourès  ?

Poète languedocien originaire de Castelnaudary, journaliste, historien albigéiste, fédéraliste. La première partie de son œuvre est écrite en français puis, vers 1875, encouragé par Mistral et Achille Mir, il commence à publier en occitan. Mistral le complimente alors beaucoup sur sa poésie. Il est, avec Louis-Xavier de Ricard, un des "félibres rouges", républicain et anticlérical. Ils fondent en 1876 l'almanach La Lauseta, dont ne paraîtront que quatre numéros entre 1877 et 1885. En 1881, il est proclamé majoral du Félibrige (Maintenance du Languedoc) et bénéficie de l’appui de Frédéric Mistral.


Description de la correspondance

Dans la lettre du 6 décembre 1875, Mistral félicite Fourès pour ses œuvres et son entrée dans le Félibrige. Toutefois, il l’encourage à adopter une graphie et un style plus occitans, c’est à dire moins proches du français. Il lui conseille donc de s’inspirer des troubadours pour sa graphie et de puiser davantage l’inspiration dans son pays pour le style. Dans la mission qu’il s’est donnée pour la langue occitane à travers le Félibrige, Mistral s’attache à rester toujours au plus proche de ce qui se fait en matière de création occitane, à entrer en contact avec toutes les personnes susceptibles d’apporter leur pierre à l’édifice et à les guider dans ce sens.

Dans la lettre du 10 mars 1882, Mistral presse Fourès de ne pas l’apparenter publiquement aux Républicains. Ce passage pointe l'ambiguïté qui touche l’orientation politique de Mistral : après une jeunesse républicaine déçue, il semble abandonner tout véritable engagement politique et il se rapproche de la tendance idéologique du Félibrige imposée par un Roumanille blanc. Son unique engagement va à la “Cause provençale”.

Le 17 janvier 1883 Fourès demande l’appui de Mistral pour un acte de solidarité en faveur de l’Alsace-Lorraine victime d’inondations. Il veut prouver à la capitale l’attachement des félibres à la patrie et contrer les accusations de séparatisme dont ils font l’objet : il veut les solliciter pour publier un fascicule de vers occitans, vendu au bénéfice des sinistrés. C’est un Républicain, politiquement engagé, et il ne veut pas prendre le risque que ses idéaux fédéralistes soient mal interprétés.

Mistral lui répond le 19 du même mois, d’abord par le paiement de sa contribution, mais aussi par un conseil : il doit bien réfléchir à son projet de soutien à l’Alsace-Lorraine qui pourrait ne pas marcher aussi bien qu’il l’espère. Sur la question du séparatisme, Mistral estime que les accusations ne doivent pas inquiéter les Félibres qui prouvent suffisamment leur attachement à la France. Ces remarques semblent traduire la désillusion de Mistral sur le plan politique : hors d’un contexte politique, des accusations de séparatisme ne représentent pas une menace réelle à la crédibilité du Félibrige. On perçoit un décalage entre les préoccupations de Fourès, politiques, et celles de Mistral, devenues presque exclusivement poétiques et culturelles.

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