« Premio Ostana - Scritture in lingua madre »
« Prèmi Ostana - Escritura en lenga maire »
La remise des prix se déroule en général le premier week end du mois de juin.
Du 31 mai au 2 juin 2019
Créé en 2008 par la commune d’Ostana (province de Coni, région Piémont) et l’association culturelle Chambra d’Oc, le « Premio Ostana - Scritture in lingua madre » (Prix Ostane d’écriture en langue maternelle) est un festival international dont la programmation est conçue autour d’une sélection officielle d’écrivains et traducteurs - étendu en 2016 à des musiciens et des cinéastes - dont l’œuvre, totalement ou partiellement composée dans une langue minorisée reconnue internationalement, concourt à la diversité culturelle et linguistique du monde du XXIe siècle. Organisé dans une commune de l’espace occitan (Vallées occitanes d’Italie) et un acteur important de la promotion de la culture occitane en Italie (Chambra d’Oc), le « Premio Ostana » décerne à chaque édition un ou plusieurs prix à des artistes et écrivains d’expression occitane.
L’initiative naît de l’envie de connaître et de faire connaître des écrivains, cinéastes, compositeurs qui viennent de divers endroits du monde et qui par leurs qualités artistiques représentent leur langue maternelle.
Les langues représentées au « Premio Ostana » ont la caractéristique commune d’être malgré elles confinées à la condition de n’avoir pas beaucoup d’opportunités face à la langue dominante dans leurs États de référence. Pour cette raison chacune d’entre elles incarne une spécificité et une biodiversité à défendre, garder, aider…
Le « Premio Ostana » est né dans l’objectif de célébrer et de préserver la biodiversité culturelle de l’humanité.
Ce prix est aussi une occasion importante de rencontres, réflexions et partage, pour mettre en contact par l’intermédiaire de leurs auteurs des langues minoritaires et donner vie à un réseau, tous les ans plus large.
2008 : Max Rouquette
2010 : Ives Roqueta
2011 : Aurelia Lassaque
2012 : Sèrgi Bec
2013 : Jean Rouquette - Joan Larzac
2014 : Danielle Julien
2015 : James Thomas
2016 : Joan Ganhaire
2017 : Roland Pécout et prix de la composition musicale : Mans de Breish
2018 : Matthieu Poitavin
2019 : Gérard Zuchetto
Un jorn la Marineta
Me disiá d'un air coquin
Mon enfant de qu'es aquò la cochilís
Repic:
La cochilís es una bèstia
Una canilha, un parpalhòl
Chuca rasim, chuca protinha
Chuca tot
Mas jamai chuca la marrana
Que nos escana
Nous avons trouvé trace de cette chanson dans un collectage sonore réalisé dans la région de Lodève par Pierre Bec et Eliane Gauzit en 1964. Dans cette enquête aujourd'hui conservée par le COMDT (Voir la notice du collectage sonore sur le catalogue du COMDT), le témoin, Étienne Barral interprète cette chanson qu'il a appris à Béziers alors qu'il était jeune garçon de café.
Elle a également été collectée dans la commune de Lunas (34) par les mêmes enquêteurs, auprès de Jacques Blaye (Voir la notice du collectage sonore sur le catalogue du COMDT).
La cochylis est une chenille qui se nourrit des feuilles et fruits de la vigne. Elle se développe plus particulièrement dans les régions méditerranéennes.
Nous avons tenté d'identifier le ou les auteurs de cette chanson, mais n'avons trouvé aucune occurence pour le moment.
Suite à cette enquête, une transcription de cette chanson a été publiée dans l'ouvrage Lodeva, ciutat occitana, Lodève, cité occitane : patrimoine occitan en Lodévois, contributions groupées et harmonisées par Eliane Gauzit, Toulouse : Presses universitaires du Midi, impr. 2015.
Voici les paroles de la chanson :
L'autre jorn, la gròssa Marièta | L'autre jour la grosse Mariette |
M'espia ambe sos uèlhs coquins ; | Me regarde avec ses yeux coquins |
Me demandèt la voes doceta : |
Elle me demanda d'une voix doucette : |
« de qu'es aquò la cochilís ? ». |
« Qu'est-ce que la cochylis ? ». |
« La cochilís, li responguèri, |
« La cochylis, lui répondis-je, |
Es una bèstia, un parpalhòl, | Est une bête, un papillon |
Doas alas jaunas, doas alas brunas, |
Deux ailes jaunes, deux ailes brunes |
Las patas blancas e lo cuòl gris. |
Les pattes blanches et le cul gris |
Es una garça que s'espandís |
C'est une pie qui s'étale |
Dins nòstra vinha, chuca-rasim, |
Sur notre vigne, suce-raisin |
Chuca-brostinha, chuca sulfata, |
Suce-grapillon, suce-sulfate |
Chuca-sabor e chuca-tot. |
Suce-saveur et suce-tout. |
Mas jamai chuca la marrana |
Mais jamais elle ne suce la maladie (marasme / poisse) |
Que nos escana ». |
Qui nous étouffe ». |
La cochilís, mai d'un l'aganta |
La cochylis, plus d'un l'attrape, |
Tot en tetant un plen sadol | Tout en tétant jusqu'à plus soif |
Aquel bon vin que nos encanta |
Ce bon vin qui nous enchante |
Siague muscat o picapol. |
Qu'il soit muscat ou picpoul. |
Ieu, avant ièr tròp ne tetèri, | Moi, avant-hier, j'en tétai trop, |
Tanben prenguèri la cochilís. | Aussi je pris la cochylis. |
Lo lum dançava, lo nas brilhava, |
La lumière dansait, le nez brillait, |
La pèl susava, lo cuòl pesava, |
La peau suait, le cul pesait, |
Los uèlhs iglauçavan, lo cap virava. |
Les yeux lançaient des éclairs, la tête tournait. |
Se m'aviatz vist, trampoligèri, |
Si vous m'aviez vu, je trébuchais, |
M'espandiguèri, fasiái paissièira |
Je m'affalais, je ruisselais |
Dins lo rajòl, mes aquò rai |
Dans la raie, mais peu importe, |
Es pas un crime, siái pas lo sol, |
Ce n'est pas un crime, je ne suis pas seul, |
Sem una banda |
Nous sommes une bande |
Que teta lo jus de la trelha |
Qui tête le jus de la treille |
Dins la botelha |
Dans la bouteille |
La cochilís es la canilha |
La cochylis est la chenille |
Del malur que sus nautres plòu. |
Du malheur qui pleut sur nous. |
Es la decha que nos espía |
C'est la dèche qui nous regarde |
Quand tanben ela a pas lo sòu. |
Quand avec elle tu n'as pas le sou. |
La cochilís nos envaís, |
La cochylis nous envahit, |
Nos espotís, nos adalís. |
Nous écrase, nous anéantit, |
Jamai fugís dins la borseta. |
Jamais elle ne fuit dans la boursette. |
L'avem sovent un còp per jorn. |
Nous l'avons souvent une fois par jour. |
Sem argentats coma una pala. |
Nous sommes argentés comme une pelle. |
Los deputats l'an pas jamai, |
Les députés ne l'ont jamais ; |
Los electors l'an a molon. |
Les électeurs l'ont à foison. |
Se ieu aicí vene far l'ase |
Si moi ici je viens faire l'âne, |
Ieu siái forçat, mas un vièt d'ase |
J'y suis forcé ; mais une verge d'âne |
S'aviái d'aiçò(t), m'auriatz pro vist. |
Si j'avais ça, vous m'auriez assez vu. |
E ieu tanben, aime la vida |
Car moi aussi j'aime la vie |
La bidòrsaire e lo bon vin |
La «bistronquette» et le bon vin, |
Los escursions, las distraccions |
Les excursions, les distractions |
E los teatres e las femnetas |
Et les théâtres et les petites femmes |
E tot çò z-autres ; de tot aquò |
Et toutes les autres choses ; de tout cela |
Me'n cal brossar, adiussiatz totes, |
Je dois m'en brosser, au revoir à tous |
Ie tornarai e cantarai |
J'y reviendrai et je chanterai |
Tant que la garça de canilha |
Tant que la garce de chenille |
Tendrà l'estrilha. |
Tiendra l'étrille. |
En 1930, Prosper Estieu publie un de ses derniers recueils originaux, Lo fablièr occitan qui regroupe des fables du monde entier, traduites en occitan. Bien qu’il n’ait pas été élaboré comme tel, il apparaît comme une émanation originale de l’idée de « convivéncia » dans la littérature occitane du début du XXe siècle.
ESTIEU, Prosper. Lo fablièr occitan. Castèlnòudari : Societat d'Edicions Occitanas, 1930, 168 p.
Lo fablièr occitan est un recueil composé de 72 fables occitanes de 10 à 60 vers, parfois empruntées à Ésope (621-564 av. J.-C.), Phèdre (14-50 ap. J.-C.), au Coran ou au folklore occitan ancien. Il est composé de cinq Libres qui semblent classer les fables par grandes sources d’inspiration. Se côtoient ainsi pêle-mêle des morales et thématiques chrétiennes, musulmanes, païennes ou polythéistes (pour les fables inspirées par Ésope et Phèdre) sans nuire à la cohérence de l’ensemble.
On retrouve dans ces fables l’idée même de la « convivéncia » telle qu’elle est aujourd’hui définie par Alem Surre-Garcia :
« L’art de vivre ensemble dans le respect des différences en termes d’égalité »
La cohabitation d’une multiplicité de cultures n’est guère surprenant dans un tel recueil puisque le genre littéraire de la fable s’est construit sur la tradition de récupération de récits anciens, tout particulièrement avec les oeuvres d’Ésope et de Phèdre.
Au delà des importantes réinterprétations culturelles inhérentes au genre de la fable, Lo fablièr occitan se place également dans la ligne du mouvement Orientaliste alors en vogue en Europe occidentale tant dans le domaine de la littérature que de celui des arts plastiques. Prosper Estieu, sensible à ce mouvement littéraire et artistique s’est très largement inspiré de Victor Hugo, qui s’était lui aussi essayé au genre notamment dans son recueil de poèmes Les Orientales (1829).
Lo fablièr occitan n’est toutefois pas la seule œuvre de Prosper Estieu à faire écho à la notion de « convivéncia ». En effet, ce dernier se penche sur le Moyen Âge dès les premiers numéros de la revue Mont-Segur (1901-1904), - qu'il imprime depuis son propre domicile - dans lesquels il établit comme question centrale l’influence de la civilisation médiévale occitane, dont il tente de se rapprocher dans son oeuvre.
Pour en savoir plus sur Prosper Estieu et son œuvre : http://vidas.occitanica.eu/items/show/2077
En 1912, à l'occasion d'élections législatives extraordinaires dans la circonscription de Limoux, l'aviateur Jules Védrines inspire une chanson en occitan aujourd'hui encore connue et chantée.
Lors d’élections extraordinaires au poste de député de la circonscription de Limoux, suite à l’élection d’Étienne Dujardin-Beaumetz comme sénateur de l’Aude, l’aviateur Jules Védrines a été au coeur d’un scandale politique dont on parle encore aujourd’hui.
En effet, Charles Toussaint Védrines dit Jules Védrines, né le 29 décembre 1881 à Saint-Denis dans le département de la Seine, arrive le 10 mars 1912 à Quillan à l’occasion d’une fête de l’aviation donnée dans cette ville sur invitation du maire Paulin Nicoleau.
À cette occasion, et après avoir rencontré Ernest Ferroul dans son bureau narbonnais, il décide de se présenter aux élections législatives qui doivent avoir lieu le 17 mars 1912 dans la circonscription de Limoux (en atteste sa lettre de dépôt de candidature validée, datée du 11 mars de la même année). C’est alors que commence dans la Haute Vallée de l’Aude une course électorale en avion.
Jules Védrines se présente face à Jean Bonnail, déjà élu depuis de nombreuses années à différents postes (maire et conseiller général). Quatre autres candidats se sont aussi déclarés mais n’ont obtenu que très peu de voix au final (Jean Vidal, Antoine Garrouste, Jacques Faure et Didier Cousturier). En une semaine Védrines parcourt donc toute la circonscription à l’aide de son avion, distribuant même sa profession de foi en la jetant par dessus bord depuis les airs. Dans chaque ville ou village où il atterrit sont organisées des réunions où un public nombreux l’attend pour écouter ses discours, l’atterrissage de son avion étant en soi un événement. Cette semaine de campagne électorale est donc enflammée : les articles de presse, nombreux et très divisés (en fonction du journal dans lequel ils paraissent), les affiches, les chants et les documents préfectoraux témoignent de la vivacité des échanges et de la ferveur que réussit à soulever Jules Védrines alors que Jean Bonnail était largement pressenti pour être élu. La bataille s’annonce donc serrée. Mais au soir du 17 mars 1912, c’est bien Jean Bonnail, candidat du parti radical socialiste et poulain d'Étienne Dujardin-Beaumetz qui est élu par 7691 voix contre 7002 pour Védrines. Le nombre de voix obtenu par chaque candidat est encore aujourd’hui sujet à caution puisque des chiffres différents apparaissent sur les documents officiels consultables.
Suite à l’annonce des résultats une partie de la population se soulève et s'ensuivent des nuits de débordements et d’agitations.
Ces résultats sont confirmés quelques mois après par la Chambre des députés.
Plusieurs sources attestent de l’écriture des paroles de cette chanson au moment des faits en mars 1912. En effet, un article du Télégramme daté du 21 mars 1912 ainsi qu’un article de L’Éclair du 22 mars 1912 donnent les deux premiers couplets et les deux premiers refrains de la chanson.
Si la chanson dite “Chanson de Védrines” sur l’air de la Valse Brune est la plus connue, il en existe d’autres sur le même thème et écrites à la même époque. Dans les articles de presse de l’époque, il en est une, publiée dans le Télégramme du 17 mars 1912, qui n’apparaît pas dans le chansonnier prêté par M. Vives et qui avait été composée sur l’air du Se canta.
Le chansonnier prêté par M. Vives contient trente-et-une chansons dont cinq sont en occitan (y compris celle dont le texte est donné ci-dessous). Le chansonnier que nous avons pu récupérer et numériser chez M. Vives, héritier d’un cafetier limouxin, n’est quant à lui pas daté mais il n’est composé que de chansons en l’honneur de Jules Védrines. La version donnée dans celui-ci comprend un troisième couplet et un troisième refrain.
En voici sa transcription et sa traduction :
Occitan : graphie de l'auteur | Occitan : graphie classique | Français | |
Titre | Bédrino (aire de la Balso bruno) | Védrines (aire de la Valse Brune) | Védrines (air de la Valse Brune) |
Couplet 1 | Et qu’es aco que s’entends dins las brumos Qu’es aquel bruch ?... Es un aousel sans plumo Qué fa teuf-teuf… Qué rounflo… Qué fumo Mounto descend et biro coumo bol. Le cap lebat, nostré poplé frissouno Serco d’aysels qué pot estre a quel fat Mé coumo ben de debets Carcassouno Cant à plein gargalhol |
E qu’es aquò que s’entend dins las brumas Qu’es aquel bruch?... Es un aucèl sens pluma Que fa tuf-tuf... Que ronfla... Que fuma Monta descend e vira coma vòl. Le cap levat, nòstre pòble frissona Cèrca dels uèlhs que pòt èsser aquel fat Mas coma ven de devers Carcassona Canta a plen gargalhòl |
Qu’est ce qu’on entend dans les brumes Quel est ce bruit ? C’est un oiseau sans plume Qui fait tuf-tuf… Qui ronfle… Qui fume Monte, descend et tourne comme il veut. La tête levée notre peuple frissonne Cherche des yeux qui peut être ce fou Mais comme il vient de vers Carcassonne Il chante à pleins poumons |
Refrain 1 | Ah ?... ço qué brounzino Y lé courachous Bedrino Qu’arribo sur sa machino Coumou passérat, Pareil à l’esclaïré Aqui es a soun affaïre ! Quilhat amoun naut din l’aïré Filo coumou rat. |
Ah?... çò (Aquò) que bronzina Es le coratjós Védrines Qu'arriba sus sa maquina Coma un passerat, Parièr a l'esclaire Aquí es a son afaire ! Quilhat amont naut dins l'aire Fila coma un rat |
Ce qui bourdonne C’est le courageux Védrines Qui arrive sur sa machine Comme un moineau Pareil à l’éclair Là il est à son affaire Perché là-haut dans les airs Il file comme un rat. |
Couplet 2 | Dins le cel bleu et lis coumouo glaco Aïtats amis aquel punt dins l’espaco Que paüc à paüc groussis et se desplaço Qu’aïgidomen escalado tant naut Es un utis faït de boues et de télos Per le mena cal pas estre nigaut Cresé qu’un joun crebara las estelos Nostre soulel tant naut ! |
Dins le cèl blau e lis coma una glaça Gaitats amics aquel punt dins l'espaci Que pauc a pauc grossís e se desplaça Qu'aisidament escalada tant naut Es un utís fait de boès e de telas Per le menar cal pas èsser nigaud Cresi qu'un jorn crebarà las estèlas Nòstre solelh tant naut ! |
Dans le ciel bleu et lisse comme la glace Regardez amis ce point dans l’espace Qui peu à peu grossit et se déplace Qui habilement escalade si haut C’est un outil fait de bois et de toile Pour le conduire il ne faut pas être sot Je crois qu’un jour il crèvera les étoiles Notre soleil si haut ! |
Refrain 2 | Le balent Bedrino A chabal sur sa machino Dins l’ether pur qué brounzino Filo coumou rat. Pareil à l’esclairé Aqui est as soun affairé Es quilhat se ten en l’airé Coumou passerat |
Le valent Védrines A caval sus sa maquina Dins l'etèr pur que bronzina Fila coma un rat Parièr a l'esclaire Aquí es a son afaire Es quilhat se ten en l'aire Coma un passerat |
Le vaillant Védrines A cheval sur sa machine Dans l’éther pur qui bourdonne File comme un rat. Pareil à l’éclair Là il est à son affaire Il est perché, il se tient en l’air Comme un moineau. |
Couplet 3 | Si les anciens que soun morts à la guerro Ou dins le leit se lebaboun de terro Elis can pas jamai saput ço quéro Que de boula sariou al desespouer. Lai mas sul cap d’aban pareil miraclé Estabousit un frissoun dins lé quer Samagaîrou en criden y lé diablé Que descend dé l’infer. |
Si les ancians que son mòrts a la guèrra O dins lor lèit se levavan de tèrra Eles qu'an pas jamai sauput çò qu'èra Que de volar serián al desesper Las mans sul cap davant parièr miracle Estabosits un frisson dins le cuèr S'amagarián en cridant es le diable Que descend de l'infèrn. |
Si les anciens qui sont morts à la guerre Ou dans leurs lits se levaient de terre Eux qui n’ont jamais su ce que c’était De voler seraient au désespoir. Les mains sur la tête devant pareil miracle Stupéfaits, un frisson sur la peau Se cacheraient en criant c’est le diable Qui descend de l’enfer. |
Refrain 3 | Ah ?... ço que brounzino Y le moutur de Bédrino Qu’a chabal sur sa machino Filo coumou rat Pareil à l’esclaire Aqui es a soun affaïré Semblo que nado dins l’aïré Coumou passerat. |
Ah?... çò (Aquò) que bronzina Es le motor de Védrines Qu'a caval sus sa maquina Fila coma un rat Parièr a l'esclaire Aquí es a son afaire Sembla que nada dins l'aire Coma un passerat. |
Ce qui bourdonne C’est le moteur de Védrines Qui à cheval sur sa machine File comme un rat. Pareil à l’éclair Là il est à son affaire On dirait qu’il nage dans les airs Comme un moineau. |
Si la Saint Jean se fête le 24 juin, ses rituels sont liés à la période du solstice d’été (21-22 juin) qui représente dans l’hémisphère nord la nuit la plus courte et le jour le plus long de l’année marquant le début de l’été.
« Les deux Saint-Jean partagent l'an, un jour bien court, l'autre bien long. »
La Saint Jean est aujourd’hui fêtée dans de nombreuses régions en France et à l’étranger. On trouve ainsi des célébrations de cette fête dans le Poitou, le long de la Loire, dans l’Oise, la Bresse, la Creuse ou encore en Bretagne, à Metz, en Gironde et en Charentes mais aussi en Catalogne et en Occitanie.
Les types de croyances et de pratiques liées à cette fête varient en fonction du lieu mais la période, le feu et l’eau restent des éléments de base communs à tous. Dans certains endroits la coutume était de chanter autour du feu (Bretagne), de balancer son enfant au-dessus du feu pour lui assurer une croissance rapide (Charentes), de tourner autour du feu pour s’éviter les maux de reins (Bresse) ou trouver mari ou femme (Creuse), etc.
En Catalogne et aux Îles Baléares il est de tradition que les enfants préparent le feu de la Saint Jean pendant un mois avant la date en amassant des objets en bois et les entassant sur la place du village ou en les disséminant dans différents endroits pour ne pas que les agents de police ou les pompiers les leurs enlèvent et empêchent le feu d’être allumé pour des raisons de sécurité. Il faut donc braver l’interdit avec la complicité des adultes pour pouvoir allumer ce feu. À certains endroits ce sont les jeunes filles qui sont chargées d’allumer le feu. Ensuite la fête peut commencer avec chants, danses, coca et cava. Il est aussi de tradition de faire péter des pétards à cette occasion.
La flamme du Canigou est une autre des traditions de la Saint Jean en Catalogne créée en 1955 par Francesc Pujades. Elle se perpétue encore aujourd’hui et est devenue une expression du sentiment populaire.
En Occitanie, il existe aussi une tradition de la Saint Jean qui peut s’appeler Sant Jan, Sant Joan, Fèstas Janencas, joanencas… Les caractéristiques de ces fêtes sont l’eau, la cueillette d’herbes aux vertus prétendument magiques à cette date (l’achillée millefeuille, l’armoise, la joubarbe, le lierre terrestre, la marguerite sauvage, le millepertuis et la sauge) et enfin le feu et le bûcher qui peut prendre différentes formes architecturales. C’est autour de ce bûcher que se déroule la fête (chants, danses, sauts au-dessus du feu etc.).
Organisés dans l’objectif de transmettre les gestes et les traditions liés aux feux de la Saint-Jean, certains événements ont depuis peu été intégrés dans le programme Total Festum, permettant de leur apporter plus de visibilité. C’est notamment le cas d’un événement organisé à Villefranche-de-Conflent où les enfants et les adhérents des associations locales sont pleinement invités à participer aux festivités avec des activités adaptées à chacun des publics.
Les associations prennent en charge l’organisation de la descente de la flamme, proposant ainsi un événement intergénérationnel permettant à chacun de prendre part à la fête et d’intégrer et transmettre ces rituels.
La Saint Jean d’été est une tradition ancestrale célébrée par de nombreuses civilisations qui trouve son origine dans la pratique du culte au soleil.
Elle pourrait venir de cultes celtes et germaniques mais on trouve des traces de ces célébrations dans d’autres régions du monde comme la Syrie, la Phénicie ou encore la Russie.
L’église catholique a ensuite christianisé ces fêtes païennes en remplaçant les anciens dieux païens par des saints et en interdisant certains rituels comme les baignades nocturnes et les pratiques magiques.
Les fêtes de la Saint Jean ont connu de nombreuses apparitions et disparitions mais depuis 2006 l’appel à projets Total Festum lancé par le Conseil Régional Languedoc-Roussillon et aujourd’hui poursuivi par la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée a créé les conditions pour une forte redynamisation des rituels liés au solstice d’été.
D’un autre côté, ont été inscrites en 2015 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO les fêtes du feu du solstice d'été dans les Pyrénées (France, Andorre, Espagne).
Ces fêtes bénéficient ainsi de mesures de sauvegarde fortes, et d’un contexte politique et social encourageant leur résurgence.
À l’heure actuelle le Théâtre des Origines, compagnie créée en 2004, a mis sur pied un projet intitulé “Temporadas” au sein duquel sont restaurés les rituels festifs saisonniers comme la Saint Jean.
Ces spectacles itinérants permettent aux partenaires locaux et au publics de se réapproprier les codes liés à cette tradition et de donner ou redonner du sens à ces célébrations.
D’autre part, le comité international Flamme du Canigou oeuvre pour la transmission et la valorisation de la tradition du feu de la Saint Jean en Catalogne et au-delà.
Roger Dufroid (1928-) a fait don en 1998 d'un très important ensemble de fiches manuscrites sur l'histoire de Vienne, fruit de nombreuses années de recherches.
Depuis, ce fonds particulier est une entité essentielle dans le fonds local de la médiathèque : le travail de Roger Dufroid contribue de façon indispensable à la connaissance de l'histoire de Vienne. Le nombre de sujets abordés est digne d'une encyclopédie : rues, généalogies, industries, commerces, associations, monuments, faits divers, arts...etc. Jules Ronjat né à Vienne en 1825 et personnalité viennoise y figure.
Jules Ronjat (1864-1925) avocat à la cour d’appel de Paris, puis au barreau de Vienne majoral du félibrige en 1904, docteur ès-lettres en 1913, est aussi auteur de nombreux articles d’histoire locale avant de devenir un linguiste distingué. Il meurt à Lyon le 16 janvier 1925 et est enterré dans le caveau familial du cimetière de Vienne.
imprimés :
ouvrages de Jules Ronjat et recueil d’articles de Jules Ronjat
61 fiches manuscrites sont consacrées à la bio-bibliographie de Jules Ronjat, relevant en particulier ses publications dans la presse locale.
Occitan, français
- Supports représentés
- Modalités d’entrée
Pour le consulter
- Identifiant du fonds (cotes extrêmes)
fonds Roger Dufroid
inventaire imprimé
Ressources en ligne
Conditions d’utilisation
- Conditions de consultation
Jules Ronjat avocat à la cour d’appel de Paris, puis au barreau de Vienne est l’un des fondateurs de l’Escolo parisenco dóu Felibrige (1894) et de la Ligue de décentralisation (1895) avant de devenir majoral du félibrige en 1904 (Cigalo de Zani). Sous le capouliérat de Pierre Devoluy, il exercera les fonctions de secrétaire général du félibrige de 1902 à 1909. Docteur ès-lettres en 1913, il est obligé de quitter la France en raison de l’origine allemande de sa femme. Il se réfugie alors à Genève où il enseigne de 1915 à 1925 comme privat-docent. Il meurt à Lyon le 16 janvier 1925 et est enterré dans le caveau familial du cimetière de Vienne.
À la mort de Jules Ronjat, sa bibliothèque est cédée par sa veuve à Pierre Devoluy (1862-1932). À la mort de ce dernier, sa veuve, de concert avec Madame Ilse Odier (veuve de Jules Ronjat, épouse en secondes noces de Charles Odier psychanalyste genevois disciple de Freud), ont cédé les manuscrits de Jules Ronjat à la Bibliothèque de la Ville de Genève. Elles rendaient ainsi hommage à la fois à la ville qui avait accueilli Jules Ronjat lors de son exil et à la patrie exaltée par Devoluy, romancier des Cévennes protestantes.
Fonds cédé à la Ville de Genève par Madame Ilse Odier et Madame Veuve Devoluy en 1932.
fonds clos
Manuscrits
Ms Suppl. 1707 : 35 cahiers de notes et documents sur la littérature provençale
Lettres autographes
20 lettres et cartes postales autogr.
Ms fr. 2553, f. 411-418
3 lettres au professeur Eugène Ritter Vienne en Dauphiné, 3 rue des Clercs, 9 avril – 11 mai 1901
1 lettre au même, en occitan, 5 mai 1905
Correspondance mondaine concernant l’invitation aux noces d’argent de Frédéric Mistral.
- invitation de Ritter au grand anniversaire mistralien de 1901 ;
- remerciements pour avoir répondu favorablement à l'invitation
- annonce de l'annulation de la fête, irrévocablement refusée par Mistral lui-même.
Ms fr. 5004, f. 40-59
12 cartes et lettres au professeur Charles Bally,
Vienne, 11 quai du Rhône, 11 octobre 1912 et sans date
Genève, [sans adresse], 11 novembre 1916 – 10 mai 1917
Genève, 9 Florissant, okm 1918, en occitan
Correspondance très spécialisée sur des questions de linguistique
Ms fr. 2535, f. 146-147 (papier de deuil)
2 lettres au professeur Edouard Naville
Genève, 4 chemin Faller, 16 et 21 mars 1918
Correspondance sur un problème de phonétique romane
2 cartes de visite de 1918-1920 (dont une à Marie de Saussure) et deux billets d'octobre 1920 à Max van Berchem.
1911-1920
Occitan, français
0,90 cm
manuscrits
Ms Suppl. 1707
Ms fr. 2553, f. 411-418
Ms fr. 5004, f. 40-59
Ms fr. 2535, f. 146-147
Libre, sur demande le jour même, aux heures d'ouverture de la Bibliothèque de Genève.
Informations sur le site:
Bibliothèque de Genève
Plusieurs possibilités selon l'état du document.
Informations sur le site:
Bibliothèque de Genève
André Francès est un universitaire, auteur de nombreuses recherches et publications sur le parler des Alpes.
Le fonds se compose de notes d’enquêtes linguistiques menées par André Francès dans le cadre de ses travaux sur l’occitan parlé dans les Hautes-Alpes (occitan alpin) auprès de divers locuteurs des communes de La Salle-les-Alpes, Abriès, Molines-en-Queyras et Saint-Véran, Cervières, Saint-Chaffrey, Puy-Saint-Pierre, Puy-Saint-André, Saint-Martin-de-Queyrières, Villar-Saint-Pancrace, Le Monêtier-les-Bains, ainsi qu’un corpus d’enquêtes sonores menées auprès de locuteurs de la commune de Cervières.
- Accroissement
clos
- Dates extrêmes
1980
- Langues représentées dans le fonds
Occitan (provençal), français
- Importance matérielle
7 dossiers d’enquêtes ; 13 cassette audio.
- Supports représentés :
Manuscrits, enregistrements sonores.
- Identifiant du fonds
147 J 1 à 7 (notes d’enquêtes)
1 AV 48-60 (enregistrements sonores)
- Instruments de recherche disponible
François Joseph Célestin Pascal (1848-1932) est né le 17 mai 1848 dans le village de l’Epine (Hautes-Alpes) au sein d’une famille de cultivateurs. Il rentre au séminaire à Chorgues, avant d’exercer comme vicaire dans plusieurs villages des Hautes-Alpes. En 1888, il devient curé de Méreuil, puis retourne à Gap en qualité d'aumônier du collège puis du Lycée où il restera jusqu’en 1908.
En 1879, il déclare sa volonté de s’engager pour la défense de son parler occitan dans un courrier adressé au majoral Victor Lieutaud. La même année, il publie son premier recueil de poèmes Une nia dou païs qui sera salué par Frédéric Mistral et Joseph Roumanille puis publié l’année suivante dans l’Armana Prouvençau dont il deviendra un collaborateur régulier.
En 1881, il fonde, avec des érudits locaux, la Société d’Études des Hautes-Alpes et l’Escolo de la Mountagno dont il devient le “Cabiscol” (responsable). À la Sainte Estelle de Marseille de la même année, il est élu majoral du félibrige et organise les fêtes du félibrige à Gap en 1882. Il poursuit son œuvre occitane par la traduction de l’Iliado d’Oumero, qui paraîtra en trois tomes entre 1884 à 1892.
Par la suite, il publiera régulièrement des poésies en occitan dans le journal de Gap Le courrier des Alpes, jusqu’à ses dernières publications en 1926. Il meurt à Gap le 24 mars 1932.
Les archives des Hautes-Alpes conservent deux ensembles relatifs à l’œuvre de l’abbé François Pascal.
Le premier d’entre eux est conservé sous la cote 8 J et correspond au Fonds François Pascal. Bien que ce fonds ne soit pas encore inventorié à ce jour il demeure toutefois accessible sur place.
Quatre autres manuscrits de l’abbé François Pascal sont également consultables aux archives des Hautes-Alpes : un Livre du raison du félibrige et trois volumes de Notes sur la grammaire provençale et le félibrige.
- Accroissement
clos
- Dates extrêmes
XIXe-XXe siècles
- Langues représentées dans le fonds
Occitan (provençal), français
- Supports représentés :
Manuscrits
- Identifiant du fonds
8 J