Le fonds Laurenç Revèst est axé sur deux aires géographiques.
1- La principale partie est consacrée au dialecte occitan vivaroalpin en général, plus précisément aux parlers alpins de cet ensemble. Il déborde par moments dans le reste de l’ensemble occitan (provençaloniçois principalement) ou dans d’autres langues latines (ligurien-génois principalement).
Le vivaroalpin est un dialecte de confins. Dans l’est de l’Occitanie linguistique (pas la région administrative Occitanie Pyrénées Méditerranée), la partie orientale et septentrionale de l'occitan est historiquement mal appréhendée. Le vivaroalpin est situé entre des dialectes d’oc : au sud il est contigu sur toute sa longueur au provençal dont le niçois (sud-occitan), à l’ouest il jouxte sur sa longueur l’auvergnat, au nord et à l’est il touche d’autres langues (francoprovençal, et piémontais, ligurien-génois dont monégasque). La connaissance incomplète de ses caractères fait dire à NAUTON (1974) que ses traits ressemblent beaucoup à ceux de la langue francoprovençale, de sorte qu'il qualifie la partie vivaroalpine qu’il a étudiée, de zone annexe, de marge, sous le terme peu compréhensible d’« amphizone ». Le vivaroalpin trouve parfois des rapports d'infériorité, urbaine (villes impliquant des lieux de visibilité, d’enseignement) ou médiatique (dynamiques en matière de publications, radio, tv) avec ses voisins, qu’ils soient occitans ou non. C’est le cas de la relation entre d’un côté le vivaroalpin et de l’autre le sud-occitan (provençaloniçois), et c'est encore le cas de la relation entre vivaroalpin et piémontais (piemontèis).
Lors de ses études en linguistique à l’université de Nice, à partir de l’année 2000 Laurenç Revèst part pour un travail de titan, micro en main pour collecter -commune par commune- la parole occitane et ses limites, limite de langue (occitan, non occitan), limite de dialectes (vivaroalpin et autres) à partir d’un questionnaire établi pour révéler les critères linguistiques établissant les caractéristiques du dialecte occitan vivaroalpin, dans sa partie alpine. Parfois l’oralité très à l’aise du locuteur, guidée par le questionnaire, laisse la place au discours libre en langue. Tant que la langue est présente et illustre aussi sur le fond les objectifs.
Le goût de l’oralité occitane et de l’enregistrement lui vient d’enregistrements familiaux déjà réalisés dans sa famille durant les années 1970 et de l’envie de sauver la langue occitane. La langue occitane existe, la preuve au vu du nombre de personnes la parlant encore aujourd’hui et enregistrées.
Son premier village enquêté est celui de Bairols dans la vallée de la Tinée (dont un livret sur la toponymie est sorti, voir la version numérique sur Occitanica).
Travaillant comme pigiste pour l’émission Vaquí sur France 3 en 2005-2006, il profite aussi des émissions pour enquêter en parallèle (France, Italie).
Tout d’abord sur support cassette audio à bande magnétique puis sur support Mini Disc Sony. Ensuite sur carte mémoire depuis un enregistreur Zoom et parfois en se servant du téléphone portable comme enregistreur vocal. La plupart du temps cela s’est déroulé au domicile des occitanophones, plus rarement par enregistreur téléphonique à distance. Accompagné de retranscriptions papiers.
Une partie des sons numériques natifs des enquêtes des Hautes-Alpes, est perdue suite au vol de son matériel d’enregistrement, ordinateur et disque dur lors d’un arrêt aux Crots, au lac de Serre-Ponçon en 2009. Cette partie n’est pas comptabilisée parmi le nombre de sons présents dans le fonds mais peut se retrouver dans les retranscriptions papiers.
Une partie des retranscriptions papiers a été détruite lors d’un dégât des eaux. Le reste a été numérisé.
C’est un travail de fourmi, peu visible et qui prend énormément de temps. Très riche mais parfois en décalage avec le discours sur la langue, tant au niveau institutionnel, qu’associatif. Si bien que certains qui ne le voyaient pas souvent lui ont parfois dit « oh vous étiez passé où ? On vous croyait mort ! ». Il roule beaucoup et travaille à la rencontre des locuteurs d’occitan naturels. Dans les Alpes-Maritimes, les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes Alpes mais aussi ponctuellement dans le sud de l’Isère occitane, des localités limitrophes en Drôme, Vaucluse, en Piémont occitan mais aussi en région Ligurie et en Principauté de Monaco.
Ces enquêtes constituent les annexes de sa thèse, retranscriptions de ses enregistrements publiées grâce à l’Académie des langues dialectales de Monaco (ALDMc - Académie des Langues Dialectales, Monaco). Le début de ces enquêtes a donné lieu à des publications papier :
- tome 1 de 2009 : «Caractéristiques linguistiques de l’alpin (ou gavot) maritime du pays mentonnais et des vallées des Paillons (suivi d’une anthologie d’ethnotextes de toutes les
communes de cette aire)»,
- tome 2 de 2012: «Caractéristiques linguistiques de l’occitan alpin (ou gavot) maritime de la basse vallée du Var et de la vallée de l’Estéron, suivi d’une anthologie d’ethnotextes de
toutes les communautés de l’aire»,
- tome 3 de 2022: «Caractéristiques linguistiques de l’occitan alpin (ou gavot) maritime d’Utelle, vallée de la Vésubie, en rapport des communes voisines, accompagnées d’une anthologie
d’ethnotextes»,
- tome 4 à paraître (en attente) : I- Caractéristiques linguistiques de l’occitan alpin (ou gavot) maritime de la vallée de la Vésubie, du sud de la vallée de Tinée et de la moyenne vallée du Var jusqu'à Touët, accompagnées d’une anthologie d’ethnotextes de toutes les localités de ces vallées. Et II- Caractéristiques linguistiques de l’occitan alpin (ou gavot) maritime de Venanson, de la vallée du Var à partir de Puget-Théniers jusqu'au pays d'Annot.
2- La seconde partie est consacrée à la zone de rencontre entre languedocien (oriental et cévenol) et provençal (vaunageol), plus précisément.
Il s’agit de deux moments. La période où Laurenç Revèst est encore étudiant à l’Université Paul Valéry à Montpellier en 2001-2002 et 2002-2003 aboutissant à une Maîtrise d’Occitan.
Puis lorsqu’il est affecté professeur certifié d’occitan dans l’académie de Montpellier en 2014-2015.
Ce sont des enquêtes réalisées à cheval sur la limite réelle entre languedocien et provençal, pour la plupart dans le Gard, plus à l’est que ce qui est souvent montré (le Vidourle) lorsque l’on cherche de rares cartes, faites par des associations, sur ce secteur.
Pour ces deux parties, à travers près de 900 personnes enquêtées, témoins sonores uniquement en langue du pays, l’occitan pour la majeure partie donc, ce sont près de 800 enregistrements constituant ce fonds. Des enquêtes qui révèlent le quotidien de ces territoires et de cette langue vivante mais toujours non officielle en Europe au début du XXIème siècle.
- 1997, 1998, 1999 Prix Escola nissarda felibrenca de Bellanda, Nice
- 1998 e 1999 Prix Region Provença-Alps-Còsta d’Azur/ Unioun Prouvençalo, Marseille
- 2002 Prix Aran de Literatura, Vielha (Val d’Aran)
- 2005 Prix de la Vocacion Provençala, Fondacion Vouland, Avignon
Monégasco-français, il commence ses études post bac à l’Université de Nice-Sophia-Antipolis en 1999 dans l’ancien département de Langue d’Oc de la Faculté des Lettres de Nice. Puis part deux années à l’Université Paul Valéry de Montpellier et rentre finir son cursus d’étudiant-chercheur dans les Alpes parmi le laboratoire CNRS du département de Sciences du Langage à la Faculté des Lettres de Nice. Il collabore à l’opération de sonorisation de l’Atlas Linguistique de Provence (ALP). De 2004 à 2007 il est chercheur soutenu par l’Association pour le Développement de l’Enseignement et des Recherches- région Provence-Alpes-Côte d’Azur (ADER PACA) avec l’Écomusée du Pays de la Roudoule -Terre Gavote.
Parmi ses collaborations, citons en 2003- 2004 sa participation à l’Étude communale de Guillaumes « Barels »
- suivi des dossiers techniques pour la partie
méthode de construction, du social et du patrimoine ;
- Recherches bibliographiques, contact d’informateurs ;
- Collectages sonores, analyses et présentation
Conseil Général des Alpes-Maritimes, Écomusée du Pays de la Roudoule, consultable sur le site Alpes Azur Patrimoines
En 2014 pour les références vivaroalpenc et niçard de l’ouvrage Apprendre l'occitan – Assimil de QUINT Nicolas.
Ou encore en 2019, il participe à l’élaboration des critères graphiques, varietat occitan vivaroalpenc, pour le Detector de varietat de Lo Congrès
Docteur en Linguistique depuis 2009, sa thèse est intitulée « Le dialecte occitan alpin : aire d'extension et caractéristiques linguistiques » sous la direction de Jean-Philippe Dalbera.
Voir les informations sur le portail theses.fr
Il devient ensuite professeur Certifié d’Occitan. Tout d’abord affecté dans le Gard et enseignant l’occitan languedocien et provençal, il enseigne depuis l'occitan vivaroalpenc dans les Alpes-Maritimes, en lycées et collèges à Menton, Beausoleil, Roquebrune-Cap-Martin et en collège à L’Escarène.
Laurenç Revèst est Président d'honneur du Centre Culturel Occitan País Nissart e Alpenc et fondateur de la web radio Nissa pantai associée à Ràdio Lenga d’Òc Montpelhièr- Nissa.
Membre fondateur du Conselh de la Joventut d’Òc, membre de l'IEO et du Felibrige, de l’Associacion Internacionala d’Estudis Occitans (AIEO), de l’Écomusée du Pays de la Roudoule, de la Société d'art et d'Histoire du Mentonnais (SAHM), conseiller de l’Académie des Langues Dialectales de Monaco (ALDMc) il a publié un numéro spécial « Diaspora occitane » en 2004 aux éditions Lo Lugarn.
En 2007 il publie un recueil de textes occitans, historiques et contemporains, sur Garibaldi : Nice et l'Occitanie par Garibaldi - anthologie garibaldienne d'Oc (1859-2007), éditeur SERRE.
En 2021 une série de récits occitans vivaroalpins : De valaias en valaas - 20 còntes vivaroalpencs, dals Alps de Gavotina, de mar en soms, IEO PACA éditeur.
La même année une histoire en monégasque : Nipal - sturiëte d'u lapinotu fürbu, éditeur EGC.
Il collabore également avec des médias de langue occitane comme Jornalet, Aquò d'Aquí, Sapiença et écrit des poèmes et des nouvelles pour les revues comme Òc, Reclams, Gai Saber, Diu Negre, Minutinas. Comédien occasionnel dans "Malaterra" de Carrese en 2003, "Mistral" de Belmon en 2004, "Garibaldi" de Passuello en 2007, il a également été animateur sur France 3, dans l'émission en langue d’Oc "Vaquí".
Il poursuit la publication de ses analyses linguistiques via la retranscription de ses enregistrements en ethnotextes (édition de la suite prévue actuellement à l’Académie des Langues Dialectales (Monaco) - ALD).
Une partie de ses recherches est numérisée sur Occitanica
Dates extrêmes :
2000-
Langues représentées dans le fonds :
Occitan vivaroalpin (mais aussi provençaloniçois), à la marge ligurien-génois dont monégasque
Occitan provençal, à la marge occitan languedocien
Importance matérielle :
Environ 800 enregistrements (cassettes audio, minidiscs puis numérique natif)
Accroissement :
Fonds ouvert
Fonds consultable sur place uniquement
Reproduction non autorisée
Titres :
Disque 1 :
1. Bernard Comby et Maurice Moncozet – La jarba (Texte de Marcelle Delpastre, musique B. Comby / M. Moncozet) : voix, rebec, boîte à bourdons
2. Jan dau Melhau – Quand la pastora - Bourrée à 5 temps : vielle
3. À la quinte – Avau dins la ribiera (Traditionnel) : cinq voix
4. Olivier Payrat – L'arsis et la thésis (O. Payrat) : oud
5. Mireille Verdier – Lo chant daus darriers bargiers (J. dau Melhau) : voix
6. Jean-Marc Delaunay – Marche de noce (Traditionnel, transmis par Léon Peyrat) : violon
7. Jan dau Melhau et Françoise Étay – Lo chamin de sent Jaume (Traditionnel) : voix, violon, vielle
8. Serge Marot – Deux regrets & airs à danser : Transmis par Louis Jarraud - Alau dins quau país bas (Transmis par Marcelle Delpastre) - Mazurka de J.-M. Carlotti - Bourrée, pren tos sotliers Naneta : chabrette à bec
9. À la quinte – La filha d'un paisan (Traditionnel) : cinq voix
10. Magalí Urroz – Une valse et deux bourrées : Pourquoi sur mon chemin (Léon Peyrat) - Ma maire si sabiatz - Los autres fan l'amor (Traditionnel) : accordéon diatonique
11. Bernard Comby – Delai Paris (Bourrée transmise par le Père Bugue de St Ybard, Corrèze) : voix et claquements de main
12. Olivier Payrat – Métamorphose (O. Payrat) : vielle
13. Jean-Marc Delaunay – Trois sautières : De Teillet, Dordogne - La granda velhada (J. dau Melhau) - De Payzac (Antoine Decomps) : fifre
14. À la quinte – Suite de bourrées : De qué ieu t'ai fach, Margarita ma mia - Lo verd d'antan - N'ai mas cinc sòus : cinq voix
15. Alexandra Lacouchie – Deux airs lents et deux airs rapides : Diu es davalat - La mort qui rôde (chants de quête de Pâques) - Per dançar la polecà (polka de Léon Peyrat) - Mon papa n'en veut pas (polka de Michel Meilhac) : violon
Disque 2 :
1. Nicolas Rouzier – La moissonneuse berceuse (Traditionnel - recueil Célor-Pirkin) : chabrette
2. À la quinte – Avau dins las robieras (Traditionnel) : cinq voix
3. Olivier Payrat – Soliera nota (O. Payrat) : oud
4. Mireille Verdier – Lo petit òme (Traditionnel) : voix
5. Serge Marot – Mazurka (Traditionnel) : accordéon diatonique
6. Jan dau Melhau – Bourrée (Jan dau Melhau) : vielle
7. Bernard Comby – Lo marmus (Texte de Paul-Louis Grenier, musique : B. Comby) : harmonium indien
8. Jean-Marc Delaunay – Deux bourrées de Corrèze : Ont menaretz - Bourrée à Berthout de Gaston Pouget : violon
9. Jan dau Melhau et Françoise Étay – Lo darrier jorn de l'an (chanson de quête du nouvel an) (Traditionnel) : voix
10. Serge Marot – Bourrées (Traditionnel) : accordéon diatonique
11. Jan dau Melhau – Suite de bourrées (Traditionnel) : voix
12. Sylvain Lacouchie – Marche de noce et scottish (Camillou Gavinet, traditionnel) : chabrette en si bémol
13. Germaine Auzeméry-Clouteau et Jan dau Melhau – Dins las robieras d'a Lissac (Traditionnel) : voix et bourdon
14. Jean-Marc Delaunay – A la poncha d'un suqueton (Traditionnel) : flûte
15. Bernard Comby – Neuf vérités de ma grand-mère (Traditionnel) : voix et moulin à musique