Madeleine Lazarine NÈGRE (1848-1899) [Article biographique]
Lazarine Nègre est née à Manosque (aujourd’hui Alpes de Haute Provence) en 1848, dans une famille de paysans pauvres et illettrés, républicains.
1. Éléments biographiques
Sa mère était à sa naissance la Citoyenne Marianne Bonéti et le surnom de son père Lazare, Mirabeau, fait foi de ces opinions révolutionnaires.
Elle va à l’école chez les sœurs où elle apprend le français. Elle accepte de se marier à 15 ans, parce que ses parents lui demandent son avis, avec Antoine Eugène Pourcin, son ainé de 15 ans, qui considère sa femme comme son valet.
Elle place alors son espoir dans le désir d’être mère, mais son seul enfant meurt en bas âge. Sa misère et ce deuil cruel la poussent à écrire, d’abord en français, puis en provençal. Divorcée dès que la loi le permet à nouveau, elle devient volaillère à Marseille, au marché des Capucins, aidée par sa sœur qui a eu un enfant hors mariage qu’elles élèveront ensemble.
Elle meurt en 1899, après s’être retirée avec sa sœur dans sa Villa Magali sans être retournée à Manosque où elle avait d’abord envisagé de passer sa retraite. Elle fut redécouverte par Claire Frédéric, alors journaliste à La Marseillaise, en 1986.
2. Engagements dans la renaissance d’oc
D’après sa correspondance, le goût pour le provençal lui est (re)venu en écoutant à Marseille les prêches du père Xavier de Fourvière à l’église Saint Laurent. Sa correspondance avec Frédéric Mistral et Paul Arène témoigne d’une grande franchise et d’une grande liberté de ton. Elle était membre du Félibrige et a soutenu auprès de Mistral, notamment en matière de graphie, les jeunes rédacteurs de La Sartan qu’elle recevait chez elle.
En 1903, sa sœur fera publier ses écrits parus en revues et ses lettres avec une préface d’Élzéar Rougier.
Felibresso de Manosco, Lazarino de Manosco (Pseudonymes) [Article biografic]