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Revue des langues romanes
La Renaissance d'oc se fonde sur la redécouverte depuis de début du XIXe siècle d'un brillant héritage littéraire, celui des troubadours d'expression occitane du Moyen-Âge et de leur influence durable dans la poésie et la pensée européennes.
Cette redécouverte et sa diffusion dans les cercles savants passaient, pour les savants du domaine occitan, par la maîtrise de leurs propres outils de publication, de discussion et de validation académique. Ce sera l'œuvre de la Société des langues romanes, fondée en 1869 dans l'environnement de l'Université de Montpellier, et qui ne va cesser de défendre les positions linguistiques et historiques du camp occitan  sur la scène des débats philologiques français, dominés par Gaston Paris et la revue Romania, qui nie jusqu'à l'existence d'autres langues que la langue nationale, dans un contexte d'ultra-nationalisme général après le traumatisme de la défaite de 1870.
[imatge id=20320]La Société montpelliéraine, dont beaucoup de membres sont actifs au sein du Félibrige, publie le premier numéro de la Revue des langues romanes en 1870. Toujours active aujourd'hui, elle représenta tout au long du XXe siècle un puissant organe de diffusion des connaissances et des sources sur l'héritage linguistique et littéraire occitan tout en aidant à créer une recherche scientifique en domaine occitan, structurée et reconnue internationalement.
Dès le premier numéro qui paraît en 1870, la revue s'inscrit dans la doctrine, ardemment combattue par les philologues parisiens, de la continuité entre la prestigieuse langue de l'écrit du Moyen-Âge, connue grâce aux milliers de textes retrouvés et édités, et la langue contemporaine, alors reléguée au statut de "patois". Ainsi, dès son premier numéro, la Revue des langues romanes publie des textes anciens mais également des textes d'auteurs occitans contemporains comme le provençal Théodore Aubanel ou le carcassonnais Achille Mir. Avec la Revue des langues romanes, tous les grands écrivains de la Renaissance occitane vont désormais être connus et lus dans les universités de France et d'Europe.