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CIRDÒC (Béziers, Hérault), Bibliothèque et Archives du Collège d'Occitanie
CIRDÒC-Mediatèca occitana

Histoire du fonds

L’initiative de la création du Collège d’Occitanie revient à un groupe de félibres du Lauragais de l’Escòla Occitana regroupés au sein du Grilhs del Lauragués. À partir de 1924, ils décident, comme l'indique Louis Mavit dans Un cinquantenaire (1927-1977) Le Collège d’Occitanie, de « réveiller l’âme occitane dans leur terroir, en organisant des fêtes et des manifestations » en l’honneur du troubadour Arnaut Vidal en 1925 et du poète chaurien Auguste Fourès en 1927. Conscient de la limite de leur action, ils décidèrent de créer une association pour l’enseignement de l’occitan, sa grammaire, son orthographe, son vocabulaire et sa littérature. Le Collège d'Occitanie (Collègi d'Occitània en occitan) est créé en 1927 par le chanoine Joseph Salvat (1889-1972) et le poète Prosper Estieu (1860-1939).

Pendant plus de quarante ans, Prosper Estieu et Joseph Salvat donnent des leçons hebdomadaires de langue et de civilisation occitanes. À la mort de l’abbé Salvat en 1972, son action est prolongée par Ernest Nègre (spécialiste de la toponymie) jusqu'en 1989, puis par Georges Passerat et à partir de 2010 par Philippe Carbonne.

Le Collège d’Occitanie est le premier organisme militant qui dispensera des cours de langue et de culture occitanes, sur place et par correspondance à plusieurs milliers d'escolans. Il publie, à partir de 1929, un bulletin destiné aux écoliers extérieurs intitulé La Rampelada del Colètge d’Occitania contenant les cours de grammaire de l’abbé Salvat et le matériel pédagogique. Son extension ne cessera de croître pour passer de 15 élèves en 1927 à 430 en 1941.

Reconnue d'utilité publique en 1969, l’association a pour activité principale l’enseignement de l’occitan par correspondance comprenant trois sections languedociennes et une section catalane. Elle constituera une bibliothèque de travail qui peu à peu va s’enrichir des donations de ses fondateurs et animateurs successifs jusqu’en janvier 2013, date à laquelle la bibliothèque du Collège d'Occitanie est déposée au CIRDÒC.

Modalités d'entrée :

 Fonds déposé en 2013

Accroissement :

Fonds clos

Description du fonds

Le fonds du Collège d’Occitanie comprend la bibliothèque et les archives produites par l’activité de l’association et de ses animateurs.
La bibliothèque a été constituée par les donations effectuées par Prosper Estieu, Joseph Salvat et Ernest Nègre, il comprend :

- un fonds de livres de plus de 20 000 volumes, consacré à la littérature occitane et son histoire, la linguistique et l’histoire régionale du XIXe au XXe siècle. Il contient également quelques éditions toulousaines anciennes.

- un fonds de périodiques contenant de nombreuses publications de la renaissance occitane du dernier tiers du XIXe siècle et du XXe siècle (journaux, revues et almanachs : L’Aïoli, Lé Gril, Mont-Ségur, l’Armana prouvencau…) et de nombreuses revues linguistiques sur les autres langues romanes.

- un fonds de dossiers documentaires constitués par l’abbé Salvat autour de thèmes sur l’occitan (Histoire des provinces, jeux floraux, mouvement félibréen, folklore…) et réunissant divers types de supports.

- un fonds de manuscrits contenant les correspondances de la plupart des auteurs occitans de la première moitié du XXe siècle : Antonin Perbosc, Joseph Salvat, Auguste Fourès, Joseph Anglade, Philadelphe de Gerde, Louisa Paulin, Achille Mir, Ismaël Girard, Ernest Vieu, Armand Praviel, Valère Bernard…

Dates extrêmes :

1638-2013

Langues représentées dans le fonds :

Occitan (tous dialecte)

Français

Catalan

Frioulan

Basque

Corse

Importance matérielle :

45 mètres linéaires (Archives)

20 000 volumes (Bibliothèque)

Supports représentés :

Manuscrits/Tapuscrits

Monographies Imprimées

Périodiques (presse et revues)

Pour le consulter

Identifiant du fonds :

COC (archives), CO (imprimés), DCO (dossiers documentaires)

Instruments de recherche disponibles :

Bibliothèque :

Catalogue des collections imprimées du CIRDÒC

Archives et manuscrits :

Inventaire (en cours) des archives du Collège d'Occitanie sur Calames

Conditions d'utilisation

Conditions de consultation :

Consultation sur place, en salle de recherche

Conditions de reproduction :

Toute reproduction en vue d'une édition ou production audiovisuelle de la documentation contemporaine soumise au droit d'auteur ne peut se faire sans l'accord des ayants droit. La reproduction de documents à des fins de recherche, sans publication des documents, est acceptée sous réserve des impératifs de conservation des documents.

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L'Aiòli. - Annado 04, n°119 (Abriéu 1894)
Mistral, Frédéric (1860-1914)
Cent-dix-neuvième numéro de l'Aiòli
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Copie manuscrite d'une lettre de Frédéric Mistral à Philadelphe de Gerde : 6 mai 1893
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Qui est Philadelphe de Gerde ?

De son vrai nom Claude Réquier née Duclos, originaire de Gerde près de Bagnères-de-Bigorre. Poétesse et félibresse occitane, amie de Mistral, plusieurs fois couronnée à l’Académie des Jeux Floraux et aux Grands Jeux Floraux du Félibrige. Au début des années 1910, elle se rapproche du parti politique Action Française de Charles Maurras. Catholique et régionaliste, elle est très active dans la défense et la valorisation des traditions locales.

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Chiens de Frédéric Mistral
Photographie. Les chiens de Frédéric Mistral à Maillane.

Le Paris Match n. 431, du 13 juillet 1957 indique que le chien du cirque Buffalo Bill, confondit un jour son maître et Mistral qui lui ressemblait. Le poète l’adopta, le baptisa Pan perdu et fit sculpter sa tête sur sa tombe. Mistral voyait en Pan perdu la réincarnation d’un ancien troubadour. Cette présentation remonte sans doute à la légende construite par Folco de Baroncelli autour du passage de Buffalo Bill et du Wilde West Show en Provence en octobre 1905 (Rémi Venture), comme le confirme la présence de Pan perdu aux cotés de Mistral en 1900.

Le poète de Maillane croyait au surnaturel « comme tous les poètes » disait-il, et il mettait au compte de Sainte Estelle, patronne du félibrige, ce qui lui arrivait d’heureux ou d’imprévu. Il ne manquait pas de citer quelques faits à l’appui de cette croyance.

Ainsi, on lui apporta une fois un fragment de meule romaine qu’il plaça sur la terrasse de sa maison. Peu de temps après, un chien le suivit dans sa promenade, l’adopta, en quelque sorte, pour maître, ne voulut plus s’éloigner de lui, s’installa devant sa porte, si bien que Mistral le recueillit.

Mais dès que le chien aperçut le morceau de la meule, il la prit entre ses pattes et se mit à la faire tourner sur le sol...
- C’est sans doute un esclave employé à tourner la meule qui s’est réincarné dans ce chien, me dit Mistral, enchanté d’avoir trouvé une explication. (J. Robillot, Mercure de France 1, X, 1930).

Pan perdu aura un fils Pan panet aussi présent sur la tombe du poète. Ce dernier aura comme descendant Jean Toutouro aussi adopté par le poète.

Folco de Baroncelli, Car mon cœur est rouge : des indiens en Camargue ; présenté par Rémi Venture ; avant-propos de Frédéric-Jacques Temple. Marseille : Les éditions Gaussen, 2010. (CIRDOC CAC 9152)

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Lettre de Frédéric Mistral à Charles-Amédée Mager du 6 avril 1887
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Le destinataire de cette lettre, datée du 6 avril 1887, n’est pas nommé. Mistral l’appelle seulement “mon cher maestro”. Il le félicite pour le succès rencontré par sa composition musicale sur la “Raço Latino” (dont le texte est de Mistral) lors de la Sainte-Estelle à Cannes, les 27 et 28 mars 1887. Or un article de l’Armana Prouvençau de 1888 nous apprend que c’est Mager qui a mis ce texte en musique. C’est pour cette raison que nous attribuons la lettre à Charles-Amédée Mager.
Mistral parle de “20 000 auditeurs de tous les pays d’Europe”, ce qui représente en effet un public considérable, et c’est pourquoi il veut renouveler l’expérience lors d’un autre évènement, l’inauguration du monument à Amédée Pichot à Arles. Mistral est un grand amateur de chansons, il chante d’ailleurs lui-même, et il écrit de nombreux textes destinés à être mis en musique sur des airs déjà existants ou par des compositeurs. On peut citer par exemple la fameuse "Coupo Santo". En une certaine mesure, il se rapproche de cette façon de la tradition des troubadours et de leur poésie lyrique.

La correspondance entre Frédéric Mistral et Charles-Amédée Mager
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Le destinataire de cette lettre, datée du 6 avril 1887, n’est pas nommé. Mistral l’appelle seulement “mon cher maestro”. Il le félicite pour le succès rencontré par sa composition musicale sur la “Raço Latino” (dont le texte est de Mistral) lors de la Sainte-Estelle à Cannes, les 27 et 28 mars 1887. Or un article de l’Armana Prouvençau de 1888 nous apprend que c’est Mager qui a mis ce texte en musique. C’est pour cette raison que nous attribuons la lettre à Charles-Amédée Mager. Mistral parle de “20 000 auditeurs de tous les pays d’Europe”, ce qui représente en effet un public considérable, et c’est pourquoi il veut renouveler l’expérience lors d’un autre évènement, l’inauguration du monument à Amédée Pichot à Arles. Mistral est un grand amateur de chansons, il chante d’ailleurs lui-même, et il écrit de nombreux textes destinés à être mis en musique sur des airs déjà existants ou par des compositeurs. On peut citer par exemple la fameuse "Coupo Santo". En une certaine mesure, il se rapproche de cette façon de la tradition des troubadours et de leur poésie lyrique.

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Portrait de Frédéric Mistral / Coll. L.A.
Portrait de Frédéric Mistral. Né le 8 septembre 1830 Décédé le 25 mars 1914
La correspondance entre Frédéric Mistral et Philadelphe de Gerde
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Qui est Philadelphe de Gerde ?

De son vrai nom Claude Réquier née Duclos, originaire de Gerde près de Bagnères-de-Bigorre. Poétesse et félibresse occitane, amie de Mistral, plusieurs fois couronnée à l’Académie des Jeux Floraux et aux Grands Jeux Floraux du Félibrige. Au début des années 1910, elle se rapproche du parti politique Action Française de Charles Maurras. Catholique et régionaliste, elle est très active dans la défense et la valorisation des traditions locales.

Description de la correspondance

Cette lettre, datée du 8 novembre 1894, est dactylographiée, il s’agit probablement d’une copie. C’est la réponse à une demande de Philadelphe de Gerde : on comprend que celle-ci attendait de Mistral une présentation sur les Cours d’Amour. Il refuse en expliquant que les recherches seraient trop laborieuses pour qu’il puisse prendre le temps de s’y consacrer, et renvoie Philadelphe aux travaux de Paul Mariéton sur le sujet d’une part et à l’ouvrage de Jean de Nostredame, Les Vies des plus Célèbres et Anciens Poètes Provençaux d’autre part. Mistral évoque souvent les Cours d’Amour dans ses œuvres : on peut supposer qu’elles sont pour lui un espace symbolique de l’âge d’or provençal idéalisé. Il s’est effectivement beaucoup inspiré de Nostredame, mais la présente lettre nous renseigne sur le crédit qu’il accorde à la valeur historique de son ouvrage. Les termes et expressions qu’il emploie ne laissent aucun doute : le récit est “très naïf”, l’auteur est “suspect” mais “il dit des choses si poétiques qu’elles sont dignes d’être crues par ceux qui vivent d’illusion”. La notion d’illusion est indissociable du parcours de Mistral : elle se traduit particulièrement dans sa démarche créatrice et romanesque, partant de mythes et de légendes pour mettre en scène un passé glorieux idéalisé. Les Cours d’Amour intéressent Mistral mais sur le plan poétique plus qu’historique.

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Frédéric Mistral et son chien/ Lacour Photogr.
Photogr. Lacour, Marseille
Carte postale. Frédéric Mistral assis avec son chien
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Frédéric Mistral (Maillane, 1910)
Carte postale. Frédéric Mistral en 1910
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