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Pièce de théâtre : « Medelha »

Pièce de théâtre : « Medelha »

Genre : Spectacle de théâtre
Secteur : Théâtre
Aire culturelle : Languedoc
Occitan : Un peu
Support : Spectacle vivant
Date : 2018
Créateur : Bruno Paternot
Célia Demaret
Jean-Claude Forêt
Fait partie de : Compagnie Rêves du 22 mars


PRÉSENTATION


La pièce est à l’image de ce théâtre de verdure à Aniane, dans son esprit, pierreux, brutal, dur, sans ornements, mais parfois avec  l’ampleur du vent, de la chaleur, du ciel et de la nuit ; et aurait pourtant les significations de la vie et de ses tourments, des tempêtes, des songes et de la souffrance de tout homme, dans tous les temps.

Max Rouquette
Préface de Médée


LE PROJET


« On connaît la tragique histoire de Médée, sans doute inventée, en tout cas écrite pour la première fois par Euripide. Médée, délaissée par Jason qui vient de l’abandonner pour épouser la fille du roi de Corinthe, se venge en tuant les deux enfants qu’elle a eus de lui.
Max Rouquette suit au plus près la pièce d’Euripide, dont il efface seulement la scène centrale d’Égée rendant visite à Médée après son bannissement de Corinthe, scène destinée à flatter l’amour propre national des Athéniens qui constituaient le public de la tragédie. Le projet de Max Rouquette n’était pas de récrire un autre scénario, mais d’installer dans un canevas classique, qui avait ses preuves, un imaginaire et une thématique capables de nous parler, tout en respectant le sens du mythe.

La trouvaille la plus originale de Max Rouquette, son « coup de génie » a été de faire de Médelha une « caraque », une bohémienne, livrée au vide et à tous les vents de l’errance. Le double thème de l’errance et du vide transfigure toute la pièce. Depuis qu’elle a trahi son père et son pays, allant jusqu’à tuer son propre frère pour aider Jason à s’emparer de la toison d’or (elle va même jusqu’à découper son corps en morceaux qu’elle jette dans la mer), elle n’a cessé d’errer avec lui et leurs deux enfants. Sa seule patrie est désormais Jason pour qui elle a commis des crimes inexpiables. Or voilà que cet homme se lasse de cette femme et de leur vagabondage sans fin. Il veut s’établir, faire une fin », épouser une femme plus jeune, renoncer à la vie nomade pour devenir à son tour roi de Corinthe. La pièce est construite sur cette opposition constante sédentarité-nomadisme, qui donne lieu à des passages d’une poignante poésie. Lié à celui-ci, le thème du vide « emplit », si l’on peut dire, toute la pièce sous différentes figures, le désert, le chemin, le vent, l’immensité du monde. La tragédie s’achève sur un morceau de pure poésie, le psaume du néant.

Car c’est une autre trouvaille de Max Rouquette : il a aintenu le choeur antique, mais a mis dans sa bouche des poèmes intitulés psaumes, qui prolongent tel ou tel thème des dialogues (psaume des chemins, de l’étranger, de ’abandon, de l’angoisse, puis du néant). Ces psaumes sont destinés à être chantés et l’ont été, en bambara, langue du Sahel, dans la mise en scène en français de Jean-Louis Martinelli.
Le personnage lui-même est original. Médée représente la vérité aveuglante et son éclat insoutenable, l’état l’incandescence où porte la passion à son paroxysme, quand les sentiments se confondent en un seul métal en fusion, amour, haine, mépris, jalousie, désir de vengeance, envie de meurtre. Comme la science ou la démence, Médée se situe au-delà du bien et du mal.»

Jean-Claude Forêt

Note d'intention artistique et choix de mise en scène 

Une pièce politique
Le rapport à la langues

Il s’agit à la fois de la langue occitane, mais dans ses diverses acceptations et pratiques : c’est pour cela que nous faisons le choix déroutant d’utiliser le singulier de l’article (la) mais le pluriel du substantif (langues). Le rapport à la langue dans la mise en scène montre que les personnages ont tous.tes un rapport intime et différent à celle-ci et que l’émancipation individuelle passe par un choix et une réflexion autour de sa pratique du langage.
Ainsi, la langue personnelle de Medelha, un français mêlé d’expressions occitanes et prononcé avec un accent occitan dénote de son choix de ne pas rentrer dans un schéma de pensée simpliste et imposé par les conventions sociales. Elle n’abandonne pas son identité.

La femmes

De même que pour la langues, Medelha est la femmes. C’est à la fois un individu unique (la) mais aussi toutes les facettes de la féminité (femmes). C’est une femmes,  sensuelle et jouant de son sexe, mais aussi une mère, c’est un reine, une sorcière, une amoureuse éplorée, une intrigante etc. De tous les rôles qu’elle se donne, de toutes les fonctions féminines qu’elle endosse, elle joue et choisie la proportion de féminin, de femme ou de féminité qu’elle prend. Son émancipation de femme passe par des actes et des comportements dits masculins sans pour autant devenir un homme. 
Nous avons également fait le choix de faire de Medelha une femme, la seule de la pièce, entourée d’hommes. Le choeur, grand commentateur de l'action et sensé être un choeur de femmes, devient dans notre version la représentation de la rue. Or, la rue et l’espace public appartient aux hommes, tandis que l’intérieur de la maison est l’endroit de l’enfermement des femmes. La Créusa (celle qui paraît, tout en ne paraissant pas) est l’emblème de ces femmes qui restent chez elles et que l’on ne voit pas. Medelha (celle qui fait), encore une fois, prend l’espace qu’on lui interdit, occupe la rue, occupe l’espace des hommes.
Elle se place au centre là où normalement, qu’elle que soit la société, elle est cantonnée à la marge.


La marginalité et l’exclusion comme mode de vie

Medelha est une marginale, elle est à la marge : gitane, femme, pauvre, sorcière...
Rouquette place la marge au centre.



ÉQUIPE ARTISTIQUE

Interprètes : Célia Demaret, Bruno Paternot
Metteur en scène : Jean-Claude Forêt 
Musicien : Aimat Brees 

FICHE TECHNIQUE 

Le spectacle est en bilingue français et occitan et se joue uniquement en extérieur.
Dans la version avec musiciens, possibilité de bal trad à la suite.

CONTACT DIFFUSION

Bruno Paternot : 06 81 10 44 76 - Artistique
David Cherpin
06 59 46 12 60 - Administration
contact@revesdu22mars.eu

Site internet : www.revesdu22mars.eu 


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