Nous avons découvert Françoise Dudognon il y a deux ans quand les éditions Maiade firent paraître d’elle Le limon de l’âme. Un ton, une façon de mener son récit, un style quoi ! Y aurait-il une autre définition de la littérature ?
Depuis elle est revenue à la langue des siens, elle a franchi le pas, comme on dit. Et c’est toujours un bonheur de la lire.
Dans ce livre elle évoque des souvenirs de son enfance dans le nord de la Dordogne, en mettant l’accent sur les femmes et leur place dans cette société rurale. Le livre s’ouvre sur une histoire au présent, qu’on retrouve par épisodes après chaque récit d’un souvenir : celle d’une femme qui vit seule à la campagne, confrontée aux avances pressantes de son voisin agriculteur, rongé par la solitude.
« Vous trouverez ici les êtres et les choses contés tels qu’ils se cachent dans ma chair, encore que dans le lointain du passé de gaze légère ; mais il serait plus exact de dire que c’est moi qui me cache derrière eux, moi et ce que je porte de mon présent de toile métisse aux couleurs de notre temps. » « Bien que j’aie tout arrangé à ma façon, rien de plus vrai que ce que je conte ici ; aussi simple que cela fût, c’est l’histoire de tout le monde. Un autre versant de l’Histoire, histoire de pauvres gens, d’une femme... Je dis, des femmes ; l’histoire profonde, la source. »
Descubriguerem Francesa Dudognon fai dos ans quand las edicions Maiade fagueren pareisser d’ela Le limon de l’âme. Un ton, un biais de menar son afar, ‘n estil que ! L-i auria ‘na autra definicion de la literatura ? Dempuei es tornada a la lenga daus seus, a fach, coma disen, lo pas. E ‘quo es lo mesma bonaür de zo legir. ‘Na escriveiritz es nascuda a l’occitan.
« Trobaretz ‘qui los crestians e las chausas contats taus coma se caten dins ma charn, enguera que dins la lonhdor dau passat de gaza leugiera ; mas ‘quò seriá plan vertadier de dire que me cate darrier ilhs ; me, e çò que pòrte de mon aüei de tiala boiradissa tenchida color de nòstre temps. »
« Emai z’aia tot ‘dobat a ma mòda, res de pus vrai que çò que conte ‘qui, tan simple fuguessa… ‘Quo es l’istòria de tot lo monde. ‘N autre biais de l’Istòria. N-i en a que disen « la p’ita istòria », l’istòria de paubra gent, d’una femna… Ieu, dise de las femnas ; l’istòria prunda, la font. »