Flor Enversa (la fleur inverse, d'après une chanson de Raimbaut d'Orange) chante la lyrique courtoise des troubadours, et emmène son public 800 ans en arrière, dans l'Occitanie du Moyen Âge, dans ces cours du sud de la France habitées par la cortesia et la fin’amor.
Les troubadours y composent poésie et musique en langue d’oc, et proposent dans leurs chants un nouvel art de vivre guidé par l’amour. Ils louent jeunesse, beauté, générosité, courage, instruction et intelligence, sincérité et noblesse de cœur, qui embellissent la dame désirée, le troubadour lui-même et son chant.
Des dames composent aussi, telles Clara d’Anduza ou la Comtesse de Die.
De toutes origines sociales, humbles jongleurs à leurs débuts ou de sang royal comme Richard Cœur de Lion, les troubadours investissent les cours et les châteaux d’un immense élan créatif, qui atteindra un sommet tel qu'il influencera les trouvères au nord, les minnesänger en Allemagne et même Dante en Italie.
Flor Enversa, c’est Domitille Vigneron et Thierry Cornillon, des passionnés de la lyrique courtoise des troubadours. Chanteurs, instrumentistes et chercheurs, ils font revivre avec un souci d’authenticité et de sincérité les œuvres de ces poètes du XIIème et XIIIème siècles, véritables joyaux de notre culture.
Ce duo s'enrichit volontiers de la collaboration d'autres artistes, chanteurs et musiciens.
Flor Enversa se base dans son interprétation sur une langue d'oc vivante et sur la manière de chanter en chant traditionnel pour retrouver ce chemin de l'oralité qui était celui des troubadours.
L'ensemble utilise lors de ses concerts des instruments reconstitués pour la plupart par les musiciens eux-même d’après sculptures, enluminures de manuscrits, recherches archéologiques, textes et traités, ceci afin de faire revivre les sonorités du Moyen Age.
L'accompagnement instrumental est improvisé comme il l'était à l'époque. (vièles à archet, vièle en huit, rote, harpe, psaltérion, flûte,...)
Flor Enversa propose de nombreux programmes de concert autour de l'art des troubadours.
Flor Enversa a enregistré trois disques: les chansons de Raimbaut de Vaqueiras, troubadour provençal (Savis e fols, 2009), celles du troubadour auvergnat Peirol (Senher Dalfin, 2010) et un album autour du seigneur et troubadour Blacatz (Blacatz de Proensa, 2013, Bravo Trad Mag).
Depuis sa création en 2006, Flor Enversa s'est produit dans de nombreux festivals en France et à l'étranger: Italie, Allemagne, Musée du Moyen Age à Paris, Abbaye de Vignogoul, Les Estivales du Conseil Général des Alpes Maritimes, en Provence, Alsace, Bourgogne, Normandie, Auvergne, sud-ouest...et notamment dans le Festival Trobarea dont Thierry Cornillon est le directeur artistique et fondateur, autour de l'art des troubadours.
Par ailleurs, Flor Enversa a aussi animé des stages autour de l'art des troubadours et des instruments qui peuvent accompagner le chant à cette époque. (sources manuscrites, langue d'oc, archéo-lutherie, modes de jeu , improvisation instrumentale,...)
Les membres de Flor Enversa, Thierry Cornillon et Domitille Vigneron ont également été invités à parler de leurs travaux autour des troubadours ou de leurs recherches en lutherie lors de colloques, séminaires ou tables rondes: colloque Philologie et musicologie (Rome, 2015),
colloque « Restitution du son-l'instrumentarium du Moyen Age » (Paris et Chartres – 2014), séminaire Musiconis (Paris Sorbonne,2014), festival de Largentières...
Mais également lors d'émissions de télévision ou radio (FR3 émission « Vaqui » en langue d'oc, France Culture, Radio Pays (émission en langue d'oc, Paris), radio argentine, ou dans des entretiens avec la presse: articles dans Histoire et Images Médiévales, Inf'oc... et lors de conférences (festival Trobarea, Abbaye de Vignogoul, les Amis de la Langue d'oc à Paris...)
Les membres de Flor Enversa poursuivent, en parallèle de leur activité de concert, une activité de recherche en lutherie qui leur permet d'aller au plus près des sources de l'époque et de recréer régulièrement des instruments qui seront ensuite joués en concert: nombreuses vièles à archet de différents modèles dont plusieurs sans touche, rebec, rote (sorte de harpe double avec caisse centrale), mais aussi psaltérions, harpe, flûtes, frestel,...
Les musiciens de Flor Enversa ont également créé BLANCAFLOR, ensemble qui se consacre aux musiques de la renaissance, et Sirigauda sur les chants et musiques à danser des Alpes (rigaudons,...).
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Dans ces pages, obéissant au genre biographique, il s’agit d’approcher une personnalité originale, paysanne et poète, et d’en permettre la connaissance à un large public. Et au-delà de la Marcelle de l’œuvre littéraire, de celle des sept tomes de ses Mémoires, amplement citées, dans son occitan limousin d’origine et traduites en français, ce qui évite la glose et l’interprétation, au prix de la vérité et d’une vérité assumée par elle-même.
Elles s’enrichissent d’un reportage photographique inédit, véritable portrait en images réalisé chez elle à la fin des années Soixante-dix par le photographe Charles Camberoque.
En 1968 sortís Lo Libre del Causse, seguit en 1970 pel Segond Libre del Causse. Pèire Escodornac : l’eròi del libre, ronfut, espatlut, tan larg coma naut, escaissat Palfèrre. Es segut entre dos gendarmas al palatz de justícia de Riòm d’Auvèrnha. Per de qué ? O saurem pas qu’a la tota fin del libre segond.
Dos libres que ne fan qu’un, dins un vestit flame nòu. Tant per la lenga coma per l’escritura, pel debanar e la mestresa de l’accion coma per la riquesa psicologica de sos personatges, un dels melhors romans de nòstra literatura modèrna.
Les 8èmes rencontres internationales du Patrimoine Historique ont été organisées du 16 au 18 octobre 2015 à Nébian. Depuis 2008, l'association "Histoire et cultures en Languedoc" organise chaque année les Rencontres Internationales du Patrimoine Historique, avec le soutien de la Région Languedoc-Roussillon, du CIRDÒC-Mediatèca occitana, de la Société Archéologique et du Musée Languedocien de Montpellier, et du Pays Cœur d'Hérault.
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Au XIV ° siècle, le royaume de France peut ressembler à une étrange mosaïque de pays aux statuts variés que la guerre de cent ans ne fera qu’accentuer soit par la carence du pouvoir central, soit par l’éloignement. Ces deux raisons renforceront un sentiment d’originalité culturelle et linguistique. L’évêque de Montauban, de la cour d’Armagnac, ne déclarait-t-il pas en 1442 « je ne sais pas bien parler le français et encore moins l’écrire ».
La tenue des Etats Généraux par le roi ne fait que montrer les tendances contradictoires de la France du Midi et de la France du Nord. Les représentants refusent de siéger ensemble, aussi Charles VII va les convoquer séparément. Il créera donc les Etats de langue d’Oil et les Etats de langue d’Oc.
La guerre de Cent Ans fut aussi une guerre des langues entre le français et l’anglais. A la cour d’Angleterre on assiste vers 1440 à un décrochage du Français au profit de l’Anglais, alors qu’en France c’est le dialecte de l’Ile de France qui domine et on ne connait que le latin comme rival.
Si les comtés du sud sont imperméables à l’essor politique de la langue d’oil, Gaston Fébus, prince de Béarn et comte de Foix , conscient de l’identité culturelle que représente la langue d’oc et pour toucher un plus grand public, n’hésite pas à écrire en Français son « Traité sur la Chasse », dans un souci médiatique et politique. Il met ainsi en évidence, qu’un prince occitan ignore les clivages de la langue. Cependant, en la cour d’Orthez ou de Foix, l’occitan était parlé, chanté et écrit en des fêtes grandioses. Là, encore, la langue fut le véhicule de la mise en lumière du prince. Auteur de sa propre légende, Gaston Fébus ne sera-t-il pas réinventé au XIX° siècle pour devenir, au XX° siècle, un mythe de l’identité occitane.
Question que pose Georges Minois dans son ouvrage. S’agissait-il d’un conflit entre les royaumes de France et d’Angleterre issu d’un problème de succession ? On ne peut le nier. Cependant, les royaumes n’étaient pas définis par un territoire. Ils étaient érigés en duchés, comtés, évêchés…structurés par un système féodal d’allégeance au roi dont les seigneurs assuraient la défense.
Cette guerre ne fut pas continue. Les parties belligérantes devaient reconstituer leurs effectifs mais aussi leurs finances. La rançon exercée sur les captifs « de marque » y contribuait. On pourrait parler d’une véritable économie de la rançon.
Il est difficile de cerner les ressorts de cette guerre car elle fut protéiforme et, à la fois, spécifique à chaque région. Le Nord de la France a essuyé bien des combats où les zones d’affrontements furent catastrophiques pour les français (l’Ecluse, Crécy, Azincourt), et, plus au Sud, Poitiers. Ces défaites militaires vont saper l’édifice de la chevalerie et, avec elle, la structure féodale qui sous-tendait la société. On va, paradoxalement, assister à l’effet compensatoire : la démesure ! Démesure dans les fêtes, dans l’attrait pour le luxe ostentatoire de la noblesse. La démesure devient aussi fantasmagorique dans les croyances et les superstitions.
Qu’en est-il dans les pays de la langue d’Oc ? De l’Aquitaine/Guyenne au Languedoc en passant par les comtés pyrénéens, cette guerre fut aussi protéiforme. Ne s’agit-il pas de « guerres de cent ans au pluriel » parties d’un différend féodal, ou, plus précisément, familial? Les Aquitains vont afficher un profil ethno-politique tout au long d’un conflit, initié bien avant 1337 et ce, dès la succession d’Aliénor. Leur cri de guerre n’était-il pas « Guyenne et Saint Georges » écrira Guilhem Pépin.
Pour le Languedoc, l’adhésion à la couronne de France est récente, 1271, rappelons-le et le comté de Toulouse avait à sa tête le frère du roi. Montpellier appartient à la couronne d’Aragon jusqu’en 1349. Ainsi, les Etats de Languedoc furent une création monarchique plutôt artificielle, dira Vincent Challet, mais ces Etats ne faillirent point à la fidélité à la couronne.
Qu’en est-il des comtés pyrénéens ? Les citer sous un même vocable est risqué car on pourrait, pour ces territoires, parler de guerres contagieuses dont le conflit national est ourdi par des querelles intestines entre Navarre, Foix-Béarn, Armagnac, Comminges jusqu’à porter le conflit en Castille avec le soutien de certains à Henri Trastamare.
A la question initialement posée sur la Guerre de Cent Ans a-t-elle existé on répondra oui car l’Anglais fut bouté hors de France ! C’est bien cela qui fait l’unité de cette guerre, mais plus que cela. Elle fut un facteur de mutations politiques, militaires, économiques, sociales, religieuses et culturelles. A l’insu de ses protagonistes, la Guerre de Cent Ans a tissé un fil rouge qui débouchera sur ce qu’on appelle la Renaissance, sans savoir très bien où s’arrêtait le Moyen Age.
Maguy Chapot-Blanquet