Olivier Neveux
Marie-José Sirach
PRESENTACION
L'importance d'André Benedetto est inversement proportionnel à la place qu'il occupe dans les histoires du théâtre. Poète, auteur de pièces, metteur en scène, acteur loup éruptif et distancié, fondateur du Théâtre des Carmes, initiateur du festival "off" d'Avignon, compagnon d'Uzeste Musical, son œuvre, lyrique et rugueuse, est immense : Urgent crier, Géronimo, Nous les Eureupéens, Deux ponts trois arbres et quatre hommes du Sud, L'homme aux petites pierres encerclé par les gros canons... Ses textes nombreux embrassent le siècle avec ce qui le compose de terreur, d'espoir et ce qu'il exige de lucidité pour le transformer. Il occupe une place singulière et irréductible au sein de la constellation des « œuvres rouges », aux côtés de Nazim Hikmet, de Franca Rame et de Dario Fo, de Maïakoski ou d'Hélène Weigel. Cette constellation est aujourd'hui éclipsée, après avoir été caricaturée et attaquée. C'est logique : elle est menaçante. Elle met en cause et en question la place coutumière assignée à l'art, l'usage régulier et ordonné des mots, des corps, des rires et des fictions. Il n'est pas dit toutefois que les Vaiqueurs qui font l'histoire auront le dernier mot.
À travers l'écriture de Benedetto, son art du théâtre, sa réflexion sur le jeu, l'adresse, les spectateurs, se dessine une histoire alternative du théâtre (...) Cette histoire, il importe de l'écrire, de la dire, de la réfléchir. Pas tant (et pourtant) pour regarder vers le passé que pour se donner du courage et des idées pour l'avenir. Bref, revenir à cette œuvre comme on va chercher l'inspiration. De toute évidence, il existe des poètes et des œuvres utiles pour vivre, lutter et créer.
INFORMACIONS PRACTICAS
Olivier Neveux (professeur d'histoire et d'esthétique du théâtre) et Marie-José Sirach